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III. ANALYSE DES RESULTATS

1. Questionnaire élèves

1.2. L’EPS à la natation

En divisant le questionnaire des élèves en deux parties, l’EPS en salle de sport et l’EPS à la natation, le but était de voir si les élèves considèrent différemment les cours mixtes en fonction de l’endroit (salle de sport ou piscine).

14 1 = négative, 2 = plutôt négative, 3 = ni négative, ni positive, 4 = plutôt positive et 5 = positive.

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44 Sur les 6 écoles, 4 ont la possibilité d’offrir la natation à leurs élèves. Sur ces 4 écoles, 3 proposent des cours mixtes. Cela correspond à 3 classes de 56 élèves en tout (31 filles et 25 garçons), soit près de 48% de la totalité des élèves (N=118). Les écoles proposant des cours mixtes sont toutes francophones, alors que l’école qui ne propose pas de cours mixtes est germanophone. Dans la partie d’analyse consacrée au questionnaire des professeurs d’EPS, nous allons tenter de savoir pourquoi cette école n’applique pas la mixité.

Puisqu’aucune des écoles germanophones ne peut nous fournir des informations au sujet de la mixité à la natation, il nous est impossible de faire une comparaison entre les élèves francophones et germanophones. Cependant, une petite partie d’analyse sera consacrée aux différences éventuelles entre les filles et les garçons francophones.

Les filles et les garçons sont d’accord sur la fréquence à laquelle les cours mixtes ont lieu. En moyenne, ils ont répondu entre « très souvent » et « tout le temps » (filles : M=4.70 ; SD=1.13 ; garçons : M=4.72 ; SD=0.73)16. Ces moyennes sont subjectives, mais elles permettent de donner un net aperçu de la situation. Nous voyons une différence évidente entre la fréquence à laquelle les cours mixtes ont lieu en salle de sport et celle à la natation. Dans une des écoles francophones, cette différence se manifeste pour plusieurs raisons. Par exemple, deux classes ont l’EPS en salle de sport simultanément, ce qui laisse la possibilité de créer des groupes non-mixtes, alors que seulement une classe a accès à la piscine à la fois, ce qui favoriserait un enseignement mixte pour des raisons pratiques et organisationnelles17.

En comparant les cours mixtes d’EPS en salle de sport et à la natation, une distinction très nette peut être faite dans l’exigence de la tenue. En sachant que l’âge de la puberté entraîne une certaine pudeur chez les élèves, surtout chez le sexe féminin, qu’en est-il de leur sentiment d’aisance dans un milieu tel que la natation, qui implique une part de nudité ? Nous pourrions supposer que l’appréhension, la peur ou la réticence face aux cours mixtes s’avérerait plus élevée à la natation qu’en salle de sport. Cependant, cela n’est pas le cas. Au contraire, nous pouvons constater que les filles (M=1.83 ; SD=1.21) ainsi que les garçons

16 1 = rarement, 2 = parfois, 3 = souvent, 4 = très souvent et 5 = tout le temps.

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45 (M=2.00 ; SD=1.22)18 ne sont pas forcément d’accord avec la question B2 (« je ressens un sentiment d’appréhension, de peur ou de réticence face aux cours mixtes »). Il est probable que les élèves ayant toujours vécu l’enseignement de la natation sous forme mixte s’y soient habitués, ce qui pourrait signifier qu’ils ne considèrent pas la mixité comme « un sujet délicat ». Des élèves expliquent : « cela (référant à la différence entre les cours mixtes en salle de gym et à la natation) ne change rien pour moi, puisque c’est mixte depuis la 1ère année » et « on est plus habitué aux cours mixtes de piscine que de gymnastique ».

Une autre explication au désaccord (question B2) pourrait se trouver dans le fait que les élèves, presque autant les filles (M=2.96 ; SD=.17) que les garçons (M=2.84 ; SD=.47)19, considèrent la natation comme étant une discipline autant féminine que masculine, autrement dite une discipline neutre (Cogérino, 2007). De ce fait, les filles se trouveraient sur un pied d’égalité avec les garçons, ce qui n’est, d’après Cogérino (2007) et Terret et al. (2006), pas forcément le cas en EPS en salle de sport. En effet, le curriculum sportif tendrait à majoritairement contenir des disciplines à connotation masculine, comme par exemple les sports collectifs, en laissant des disciplines à connotation féminine, telles que la gymnastique et la danse, minoritairement représentées.

Cependant, quelques élèves (plutôt des filles) évoquent tout de même la nudité comme étant la différence principale entre les cours mixtes en salle de sport et les cours mixtes à la natation (question B7) : « à la natation, nous sommes mises face à l’autre sexe à moitié nues, alors que nous sommes couvertes à la gym », « je n’aime pas faire la natation mixte car je ne me sens pas bien (physiquement) », « les garçons regardent plus les filles en maillot de bain plutôt qu’en training », « à la natation, les filles peuvent être gênées car il faut se mettre en costume de bain et cela peut être dérangeant pour certaines personnes », « à la piscine, on montre plus ses défauts du corps » et « les filles sont plus timides à la piscine ». Par contre, les garçons ne semblent pas forcément différencier les deux : « rien ne change, ça reste du sport » et « les filles et les garçons sont capables de faire la même chose et d’être mélangés ».

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1 = pas d’accord, 2 = faiblement d’accord, 3 = pas d’avis, 4 = d’accord et 5 = tout à fait d’accord.

19 1 = très féminine, 2 = plutôt féminine, 3 = autant féminine que masculine, 4 = plutôt masculine et 5 = très masculine.

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