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L’environnement d’opération

Partie 1 : La validation du projet initial

7.4 L’environnement d’opération

Le partenaire opérateur opérateur des navires n’est pas encore choisi. Des pourparlers ont lieu avec une firme américaine spécialisée dans l’opération de navires. Toutefois, cette entreprise n’agit pas comme partenaire financier. Elle réalise son mandat et se paye avec des honoraires pour les services fournis.

Mis à part les ports de Montréal et de Saint John’s (T.-N.) les autres ports d’escalesports d’escales ciblés dans le projet ne sont pas dotés d’infrastructures portuaires adéquates pour recevoir les navires40; soit qu’ils n’ont pas la rampe nécessaire ou que les quais ont besoin d’être fortifiés. De plus, plusieurs des ports d’escales ciblés (par exemple Blanc Sablon et Gaspé) sont à l’image de toute cette région c’est-à-dire qu’ils disposent de faibles infrastructures touristiques : hôtels, restaurants, attraits, etc. En plus, lorsqu’elles existent, elles sont pour la plupart en opérations seulement en période estivale puisque la plupart des bâtiments ne sont pas isolés.

Également, le principe de l’utilisateur – payeur est en vigueur sur le Saint-Laurent. Pêches et Océans avec sa division de la Garde côtière canadienne, facture aux utilisateurs les coûts liés au déglaçage et au balisage de la voie maritime. Si les dépenses dépassent les besoins de la Garde côtière canadienne, celle-ci peut facturer ses dépenses non prévues (à titre d’exemple le déglaçage du port de Blanc Sablon durant certains mois d’hiver).

40 Québec cruise ferry, Report on docking survey of 12 ports of call being considered for the route, février 2001.

des croisières

8. L’estimation du marché potentiel des croisières

Afin d’établir l’envergure du marché potentiel pour le projet de Croisière Transboréale, rappelons certaines données pertinentes.

q Le volume mondial de passagers croisières, en ce début de millénaire est évalué à 7,4 millions par la CLIA.

q Le volume mondial des nuitées sur les destinations les plus populaires était de 53,8 millions de nuitées en 2000.

q Toujours selon la CLIA, les croisiéristes se segmentent en 6 groupes distincts, répondant à des comportements et à des intérêts spécifiques ; il nous apparaît que trois de ces segments ont une plus grande propension à rechercher des destinations en eaux froides soit « les mordus » (11 % du marché), « les explorateurs » (19 %) et « les baby boomers curieux » (17 %).

q Les destinations de croisières en eaux froides les plus reconnues sont : l’Alaska, l’Europe du Nord, l’Est du Canada et de la Nouvelle-Angleterre, ainsi que l’Antarctique. Ces quatre destinations totalisent plus de 9 millions de nuitées. Dans ce volume, les parts de marché se partagent ainsi :

Destinations en eaux froides

Destinations en eaux froides Nuitées passagersNuitées passagers (000) (000)

Parts de marché Parts de marché

Alaska 4 197 46 %

Europe du Nord (incluant la Méditerranée) 3 745 41 %

Canada et Nouvelle- Angleterre 1 108 12 %

Antarctique 48 0,5 %

Total 9 098 100

q Si on considère la durée moyenne de 6,5 jours d’une croisière à l’échelle de l’industrie (selon la CLIA), les 9 millions de nuitées seraient réalisées par 1,4 millions de passagers.

q Basé sur les données précédentes, le marché des croisières en eaux froides correspond à 19 % du marché des 7,4 millions de passagers et à 17 % des 53,8 millions de nuitées.

Nous établissons que le marché potentiel de Croisière Transboréale est composé de 4 segments de clientèles :

1. Le segment des croisiéristes en eaux froides

2. Le segment des touristes internationaux et américains présents dans les provinces atlantiques et dans le Québec maritime (Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Îles de la Madeleine, Côte-Nord)

3. Le segment des touristes canadiens présents dans le Québec maritime, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, soit les trois provinces touchées par les escales de Croisière Transboréale 4. Le segment des touristes intra-provinciaux dans le Québec maritime, en Nouvelle-Écosse et

à Terre-Neuve.

L’établissement de ces segments est fondé sur une vision conservatrice du marché, auprès de clientèles ayant déjà un comportement de voyage effectif et basé sur des données réelles les plus récentes (et non en fonction de projection d’achalandage). Les populations locales sont considérées dans le segment des touristes intra-provinciaux ; selon Statistiques Canada, 4 buts de voyage sont inventoriés parmi ces touristes, soit l’agrément, la visite de parents et d’amis, les affaires et les congrès, les autres buts de voyage.

Le tableau de la page suivante trace le bilan du marché potentiel du projet, en fonction des segments. Le trimestre de réalisation de ces segments est aussi indiqué afin de rendre compte de la saisonnalité du marché.

Marché potentiel total du projet de Croisière Transboréale Marché potentiel total du projet de Croisière Transboréale

Répartition par trimestres de réalisation (%) Répartition par trimestres de réalisation (%) Les segments de clientèles

Les segments de clientèles TotalTotal 000

000 11e re r 22ee 33ee 44ee

Croisières en eaux froides

Croisières en eaux froides 1 400

- Alaska 100 % de mai à

septembre

- Mer Baltique Très grande majorité

- Nouvelle-Angleterre et Canada Très grande majorité de juin à

septembre Octobre en augmentation

- Antarctique De novembre à mars

Touristes internationaux (US et autres) Touristes internationaux (US et autres)

- Québec maritime (1999) (a) 330 7,0 % 16,4 % 70,4 % 6,2 %

Sources : Statistique Canada, enquêtes sur les voyages internationaux et sur les voyages domestiques, 1998 et 1999.

Notes Notes

(a) La répartition par trimestre des touristes internationaux et américains du Québec maritime a été évaluée selon les données de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent en 1997(le nombre de touristes est cependant de 1999).

(b) La répartition par trimestre des touristes canadiens du Québec maritime a été évaluée selon les données de la province de Québec en 1999.

(c) Statistique Canada ne fait pas de distinction dans la répartition par trimestres des touristes canadiens et intra-provinciaux dans le cas de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve.

(d) Statistique Canada regroupe les quatre provinces Atlantiques ensemble lorsque vient le temps de traiter de l’arrivée des touristes internationaux et américains.

En regard de l’analyse précédente et en fonction des paramètres du plan d’affaires, on peut conclure que :

q la capacité offerte par le projet est considérable avec quelques 74 000 passagers pouvant être reçus dans l’une des 72 croisières offertes annuellement ; à titre comparatif, le port de Québec accueillera cette année quelque 60 000 passagers dans 74 escales et 20 bateaux différents ; ces escales débutent en juin et se terminent en octobre ;

q le marché potentiel apparaît par ailleurs suffisant pour supporter à termes le 50 000 passagers visés par le projet de Croisière Transboréale ;

q le taux de pénétration est alors de 0,3 % du marché potentiel, ce qui est conservateur ;

q en 2004, le nombre de passagers cabines visé par le projet est de 28 620 ; en termes de nuitées (selon un séjour de 10 jours) cela totalise 286 200 nuitées, équivalent à 26 % des 1,1 millions de nuitées enregistrées dans l’axe Canada Nouvelle-Angleterre. On peut penser qu’avec une capacité aussi importante offerte par un nouveau joueur dans le marché, les entreprises opérantes réagiront pour conserver leur part de marché ;

q le nombre d’excursionnistes est respectivement de 12 960 en 2004 et de 15 552 en 2007.

Cet achalandage apparaît conservateur, selon le marché potentiel ;

q le Saint-Laurent, en tant que destination en eaux froides entre dans sa phase de croissance, comparativement à l’Alaska qui a atteint le stade de la maturité. Traditionnement, c’est à cette étape que la concurrence s’intensifie pour s’accaparer des parts d’un marché en augmentation ;

q dès son entrée sur le marché, la compagnie Croisière Transboréale se présente davantage comme une compagnie établie depuis longtemps, plutôt que comme une compagnie naissante qui doit se tailler une place au rang des grands ;

q l’atteinte de l’objectif du potentiel de 50 000 passagers suppose une forte attraction de la destination, des escales bien développées et des croisiéristes voyageant en hiver et connaissant la destination. Pour la portion traversier, cela suppose que les populations locales prennent l’habitude de voyager en hiver et par transport fluvial.

À la lumière de ces constats, et compte tenu du caractère innovateur du projet qui s’appuie sur une demande à développer, nous concluons en la nécessité de réduire la capacité d’accueil, en pénétrant le marché avec un seul navire. Parallèment à ce lancement, il importera de planifier la mise en opération d’un second navire qui répondrait à une demande croissante s’il y a. Cette stratégie de développement aurait le mérite de réduire le risque du projet et sa complexité d’opération.

9. Diagnostic stratégique du projet