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Après l’adoption de la Convention culturelle européenne en 1954, la Résolution (69)2 Programme intensifié de l’enseignement des langues vivantes pour l’Europe est la première recommandation du Comité des Ministres au sujet des langues, et plus précisément, au sujet de leur enseignement dans les États membres du Conseil de l’Europe. Elle a été adoptée le 25 janvier 1969 par le Comité des Ministres119.

Résolution (69)2 Le Comité des Ministres,

Vu la Recommandation n° 40 (1968) du Conseil de la coopération culturelle relative à l’enseignement des langues vivantes ;

Considérant la Recommandation 535 de l’Assemblée Consultative ;

Considérant la place accordée aux langues vivantes dans la Convention culturelle européenne ;

119 Conclusions de la cent soixante dix-septième réunion des Délégués des Ministres tenue à Strasbourg du 20 au 25 janvier 1969.

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Considérant l’importance de l’enseignement des langues vivantes que les Ministres européens de l’Education ont soulignée lors de leurs 2e et 3e Conférences (Hambourg, avril 1961, et Rome, octobre 1962) ;

Considérant la Résolution n° 35 (1968) du Conseil de la coopération culturelle visant à un effort accru dans ce domaine, compte tenu des recommandations de son groupe de coordonnateurs et des suggestions formulées dans la publication intitulée « Les langues vivantes et le monde moderne » ; Estimant :

- que pour parvenir à une véritable unité de vues entre les pays d’Europe, il faut supprimer les barrières linguistiques qui les séparent ;

- que la diversité linguistique fait partie du patrimoine culturel européen et que, loin d’être un obstacle à l’unité, elle doit, grâce à l’étude des langues vivantes, devenir une source d’enrichissement intellectuel ;

- que c’est seulement par une généralisation de l’étude des langues vivantes européennes que la pleine compréhension mutuelle et la coopération seront rendues possibles en Europe ;

- que c’est par une meilleure connaissance des langues vivantes européennes que l’on parviendra au resserrement des liens et à la multiplication des échanges internationaux dont dépend de plus en plus le progrès économique et social en Europe ;

- que la connaissance d’une langue vivante n’est plus aujourd’hui un luxe réservé aux membres d’une élite, mais un instrument d’information et de culture que tous doivent pouvoir posséder,

Exprime sa satisfaction des progrès réalisés depuis le lancement du « Projet Majeur Langues Vivantes » ;

Recommande aux gouvernements des États membres qu’un programme intensifié soit lancé sur les lignes suivantes :

1. Dans les établissements d’enseignement du 1er et du 2e degré :

Introduction, dans toute la mesure du possible, compte tenu des circonstances nationales, de l’enseignement d’au moins une langue européenne de grande diffusion aux élèves âgés de 10 ans environ, en vue d’étendre dès que possible cet enseignement à tous les élèves de cet âge environ ; Préparation d’un matériel d’enseignement moderne destiné aux cours de langues, avec un usage complet et systématique des moyens audiovisuels ;

Développement de cours de langues faisant un usage systématique de la télévision, de la radio et des autres moyens audiovisuels, de concert avec un matériel d’enseignement moderne ;

Installation de facilités spéciales pour l’enseignement des langues vivantes comprenant des bibliothèques bien pourvues et un équipement permettant aux écoles de tirer profit de programmes radiodiffusés et télévisés appropriés, etc. ;

Révision des méthodes d’évaluation (tests, examens ...), afin d’accorder la place qui est due à l’expression et à la compréhension orales ;

159 Expérimentation systématique en vue de déterminer la possibilité pratique d’introduire au moins une langue vivante étrangère de grande diffusion dans le programme de tous les écoliers européens, dès que possible avant 1’âge de 10 ans.

2. Dans les institutions d’enseignement supérieur et autres formes d’éducation post-secondaire : Modernisation des programmes d’étude destinés aux étudiants qui se spécialisent en langues vivantes afin d’assurer leur compétence dans l’utilisation contemporaine de ces langues et une bonne initiation à la civilisation du pays concerné ;

Installation d’un équipement permettant à ces étudiants de pratiquer ces langues dans les meilleures conditions possibles ;

Introduction ou développement de visites d’étude (au moyen d’échanges si possible) dans les pays étrangers dont on étudie la langue nationale ;

Création de facilités (centres linguistiques, par exemple) destinées à répondre aux besoins généraux et professionnels d’étudiants qui, sans être des spécialistes de langues, souhaitent apprendre des langues vivantes ou améliorer leurs connaissances de ces langues.

3. Dans l’éducation des adultes :

Création en vue d’une « éducation permanente » en matière de langues vivantes de facilités appropriées permettant à tous les adultes européens d’apprendre une langue ou des langues de leur choix, de la manière la plus efficace possible.

4. Dans la formation et le perfectionnement des enseignants de langues vivantes :

Organisation, pour tous ceux qui se destinent à l’enseignement des langues vivantes ou exercent déjà cette profession, de stages sur les développements récents dans le domaine des méthodes d’enseignement, sur les découvertes de la linguistique susceptibles d’être utiles à l’enseignement des langues, et sur les moyens d’utiliser efficacement les appareils modernes conçus pour l’enseignement ; Organisation intensifiée d’échanges ou de visites d’étude à l’étranger à intervalles réguliers (par exemple, des programmes permettant aux professeurs en exercice d’enseigner ou d’étudier dans les pays dont ils enseignent la langue) ;

Création de stages spéciaux pour des professeurs de langues vivantes ayant pour élèves des adultes.

5. Dans la recherche :

Recherches relatives aux facteurs susceptibles d’affecter l’acquisition, l’apprentissage et l’enseignement des langues à tout âge et pour toutes les catégories d’élèves ;

Recherches concernant la création des programmes d’étude, du matériel et des méthodes d’enseignement les mieux adaptés aux différentes catégories d’élèves et d’étudiants ;

Définition des critères de compétence linguistique afin de mettre au point des tests permettant d’évaluer les résultats de l’apprentissage des langues ;

Préparation de listes de base des mots et des structures des langues européennes (parlées et écrites) afin de faciliter la création d’un matériel adapté aux objectifs et aux méthodes modernes de

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l’enseignement des langues, et examen de la possibilité d’encourager l’étude des langues européennes de moindre diffusion ;

Analyse de la langue des spécialités scientifique, technologique, économique, etc. Invite chacun des gouvernements des États membres, dès que possible,

- A désigner ou à créer des centres nationaux spécialisés dans des domaines tels que :

(i) le rassemblement et la diffusion systématiques, aux professeurs de langues et aux autres personnes intéressées, d’informations sur les résultats de la recherche applicables à l’enseignement des langues vivantes ;

(ii) la documentation sur les langues de spécialité, notamment dans le domaine de la science et de la technologie ;

(iii) les techniques d’évaluation de la compétence en matière de langues vivantes ; (iv) l’utilisation de l’équipement moderne pour l’enseignement des langues. »

- A examiner la question, à savoir si l’un ou l’autre des instituts ou centres de langues vivantes déjà existants pourrait avantageusement assumer certaines tâches d’un intérêt européen commun ;

- A nommer un « correspondant de langues vivantes » (une personne ou une institution ou les services gouvernementaux existants chargés de la liaison avec le Conseil de la coopération culturelle) à qui serait confiée la tâche de promouvoir les objectifs du C.C.C. et la mise en œuvre de son programme européen intensifié de langues vivantes ;

- A promouvoir la coopération avec les organisations non gouvernementales existantes, en particulier les associations d’enseignants s’intéressant à l’enseignement des langues vivantes et, si nécessaire, à encourager la création de telles organisations ;

Invite les autres organisations gouvernementales et non gouvernementales, les éditeurs et les producteurs d’équipement pour l’enseignement des langues vivantes à contribuer à la mise en œuvre du programme européen intensifié de langues vivantes.

Cette recommandation est le résultat d’un travail concomitant de trois espaces discursifs : la Conférence des Ministres Européens de l’Education, le Conseil de la Coopération culturelle et l’Assemblée parlementaire. Chaque espace, à un moment précis, a élaboré un discours spécifique, en répondant à des intérêts propres. Ces discours sont devenus par la suite objet d’appropriation réciproque à des degrés différents entre les trois différents espaces. C’est de ce processus d’appropriation qu’est issue la Résolution (69)2. Le tableau qui suit permet d’illustrer la concomitance des différentes élaborations :

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Figure 2: Représentation chronologique des différents projets, événements et recommandations produits au sein du Conseil de l’Europe de 1961 à 1974

163 Comme ce tableau le montre, certains événements se déroulaient en parallèle, notamment

dans la période 1967-1968120. Nous faisons le choix de les examiner dans leur continuité au

sein de l’espace discursif dans lequel ils sont produits, pour ensuite proposer une analyse qui tienne compte de l’ensemble du processus. Pour comprendre cet ensemble, il est essentiel de le situer dans le contexte des années 1960 dans lequel les débats ont émergé et ont pris forme.

2.1 Quelques éléments du contexte sociohistorique

Sortie des années de guerre et d’occupation, l’Europe occidentale a connu une prodigieuse croissance, du milieu des 1950 au milieu des années 1970, période également connue comme les « Trente glorieuses ». Cette croissance était due essentiellement à la rapidité d’une reconstruction opérée grâce à l’aide américaine reçue après la guerre, à la remise en ordre des monnaies réalisée grâce aux accords de Bretton Woods, aux gains de productivité et aux actions de gouvernements qui donnaient l’impulsion à la croissance économique et intervenaient dans le domaine social. Le progrès technologique et la démographie à nouveau dynamique ont également contribué à la transformation de la société européenne dans la période de l’après-guerre. Le rajeunissement démographique notamment a eu comme conséquence le besoin de main-d’œuvre, ce qui a amené de nombreux pays à avoir recours à une main d’œuvre étrangère (Bernstein & Milza 2006).

L’Europe occidentale s’est développée dans un contexte international bipolaire, mais apaisé. Après les crises qui ont marqué les années 1956-1962 (Suez, Berlin, Cuba), la Détente s’est installée et l’année 1962 a ouvert une nouvelle ère de rapprochement et de coopération. La signature des traités de Paris (1952) et de Rome (1957), donnant naissance aux Communautés européennes, ont remis en marche le processus de construction européenne. La mise en place de ces Communautés était également un moyen pour le camp de l’Europe occidentale de s’organiser face aux États-Unis. Leur objectif était de construire un ensemble économique européen susceptible de contrebalancer la puissance américaine (Vaïsse 2011). Une particularité de cette période de la Détente, c’est l’année 1968 et la crise que l’Europe a connue. La crise de 1968 a remis en cause la société issue de la croissance. À la suite des États-Unis et du Japon, des révoltes étudiantes et ouvrières ont secoué le Royaume-Uni,

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l’Allemagne, la France et l’Italie, unies par la contestation du capitalisme technocratique et de la société de consommation incarnées par le modèle américain. Avec ces révoltes, l’ordre mondial de l’après-guerre et ses fondements économiques et idéologiques furent remis en question. Cette vague de contestations a touché surtout les jeunes, notamment des étudiants ayant d’abord des revendications proprement universitaires et qui par la suite se sont engagés dans une véritable action politique. L’anti-américanisme nourrissait ces contestations et s’inscrivait dans la volonté de retrouver tout simplement l’humanité (Bernstein & Milza 2006).

Les mouvements des minorités ont également progressivement émergé pendant les années 1960, réclamant des droits et avec cela, une reconnaissance légale de leur existence au sein des États (Duchêne 2009). La question de leur reconnaissance s’est posée tant au niveau institutionnel national (Jaffe 2007 pour le corse par exemple, ou Heller 2011 pour le

Canada) qu’au niveau institutionnel international (Duchêne 2009 pour l’ONU)121.

C’est dans ce contexte sociohistorique complexe, dont nous venons de présenter brièvement les événements les plus marquants, qu’il faut situer l’action du Conseil de l’Europe. C’est en lien avec ce contexte spécifique qu’il faut également comprendre la production discursive du Conseil de l’Europe au sujet des langues, ainsi que son inscription dans un cadre thématique bien précis, celui de la coopération culturelle.

2.2 Le Conseil de la Coopération culturelle : espace moteur et légitimateur

Le début de cette période de travail du Conseil de l’Europe a été marqué par la création du Conseil de la Coopération culturelle. Son travail prenait le relais de celui du Comité des experts culturels. Il faut souligner tout particulièrement le développement de la dimension experte de l’espace et le virage vers des problématiques de l’enseignement dans le cadre de l’amélioration de la coopération culturelle.

2.2.1 Le Conseil de la Coopération culturelle : création et mandat

La création du Conseil de la Coopération culturelle (C.C.C.) a débuté avec l’adoption de la Résolution (60) 32 intitulée Coopération culturelle et scientifique en Europe par le Comité des Ministres en décembre 1960 :

121 En ce qui concerne le Conseil de l’Europe et l’examen de la question des minorités linguistiques et les langues minoritaires/régionales, nous nous focaliserons davantage dans le chapitre suivant.

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Le Comité des Ministres

Rappelant qu’aux termes de l’article 1er de son Statut, le Conseil de l’Europe poursuit « une union plus étroite entre ses Membres... par l’examen des questions d’intérêt commun, par la conclusion d’accords et par l’adoption d’une action commune dans les domaines » entre autres « culturel, scientifique,... » ;

Conscient de l’impérieuse nécessité de développer la coopération au sein du Conseil de l’Europe dans les domaines indiqués ci-dessus,

[…]

2. Recommande que les gouvernements membres invitent les ministres responsables, lors de leur réunion qui doit avoir lieu en avril 1961 (deuxième Conférence des Ministres de l’Education), à formuler leurs vues sur un programme de coopération dans le domaine de l’éducation générale, scientifique et de la culture, en utilisant à cet effet le mécanisme du Conseil de l’Europe […]

3. Décide de réunir, après la conférence susmentionnée, un comité ad hoc composé de hauts fonctionnaires devant être désignés par chaque membre du Comité des Ministres (ou avec son approbation), […]

Le feu vert pour la création du Conseil de la Coopération culturelle a été donné dans le rapport du comité intergouvernemental ad hoc qui a examiné et approuvé les réformes des structures culturelles au sein du Conseil de l’Europe en 1961 :

Le Comité Ad Hoc recommande qu’à partir du 1er janvier 1962 :

1) Soit créé par le Comité des Ministres et investi par lui de la responsabilité de la coordination et de la mise en œuvre de l’ensemble du programme culturel, un Conseil de la Coopération culturelle […] Il se substituerait, pour l’ensemble de leurs droits et de leurs responsabilités actuels au Comité des Experts culturels, et au Conseil d’administration du Fonds culturels. (CM (61) 93)

La création du Conseil de la Coopération culturelle a officiellement été décidée par la Résolution (61) 39 du 16 décembre 1961. Conformément à l’article 17 du Statut du Conseil de l’Europe, et avec effet à partir du 1er janvier 1962, un comité de caractère technique, intitulé « Le Conseil de la coopération culturelle »

composé :

(a) d’une délégation de chacun des gouvernements membres du Conseil de l’Europe ou adhérents à la Convention culturelle ;

(b) de trois parlementaires représentant l’Assemblée Consultative et désignés selon des modalités fixées par celle-ci ;

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(c) des Présidents ou, à leur défaut, des Vice-Présidents des trois comités permanents mentionnés au paragraphe 6 ci-dessous ;

(d) de deux représentants de la Fondation européenne de la Culture, sous réserve de l’accord de la Fondation et pour la durée de l’Arrangement entre le Fonds culturel du Conseil de l’Europe et la Fondation ;

(e) à titre d’observateurs, de deux autres représentants de la Fondation, dans les conditions mentionnées à l’alinéa (d) ci-dessus ;

fait dorénavant partie du Conseil de l’Europe, chargé entre autres:

d’élaborer et de mettre en œuvre un nouveau programme européen culturel dont les composantes seraient notamment de :

(a) confronter les réformes et les projets en cours dans les différents pays en donnant la priorité aux trois grands secteurs que constituent l’éducation universitaire, scolaire et extrascolaire ;

(b) détecter les secteurs où une coopération européenne plus active est souhaitable ;

(c) faciliter les échanges de personnes et la circulation du matériel culturel entre les différents pays ; (d) mettre en commun certains moyens de formation ou d’action destinés aux Européens et aux non-Européens ;

(e) faire connaître les idées, les conceptions, les créations de l’esprit européen, tant aux Européens qu’aux nations non européennes ; (point 14)

Le C.C.C. prenait donc le relais du Comité des Experts culturels déjà existant et que nous avons évoqué lors de l’analyse de la Convention culturelle européenne. Dans ce sens, il s’agit davantage d’une transformation de l’espace. Institutionnellement, c’est le terme « création » qui a été utilisé (Res(61)39). Ceci pourrait être un moyen de marquer une rupture avec les travaux précédents axés essentiellement sur la culture et d’indiquer l’orientation spécifique vers le domaine de l’éducation. En effet, le Conseil de la Coopération culturelle a été composé de trois Comités permanents responsables des trois domaines suivants :

 enseignement supérieur et recherche,  enseignement général et technique, et

 éducation extrascolaire : jeunesse, éducation physique, éducation des adultes

Cette structuration du C.C.C. pointe vers un changement d’approche quant aux efforts de l’amélioration de la coopération culturelle. Ainsi, la substitution du Comité des experts

167 culturels par le Conseil de la Coopération culturelle ainsi structuré souligne pleinement le déplacement du centre de l’investissement discursif vers l’enseignement et l’apprentissage au travers desquels devrait se réaliser la coopération culturelle. L’émergence de cet espace a également permis au Conseil de l’Europe de se doter d’un espace légitime en matière d’enseignement qui, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, lui faisait défaut et empêchait la prise de décisions dans ce domaine.

En 1967, le C.C.C a fait l’objet de réformes ayant pour but de rationaliser son programme et d’accroitre l’efficacité de son travail. Par conséquent, un recadrage des objectifs du C.C.C. a eu lieu et à la suite du rapport du groupe de travail chargé d’examiner le programme futur du C.C.C., il a été décidé que le programme du C.C.C devait être axé

sur un seul thème prospectif, « L’Europe dans 20 ans » et que les projets soient jugés sur l’intérêt qu’ils peuvent présenter au regard de ce thème. Cela revient à dire, en fait, que le CCC deviendrait un organe essentiel pour la promotion de l’éducation permanente dans tous les États membres au cours de la génération à venir. Il paraît nécessaire de disposer d’une instance européenne qui se place dans une optique dépassant le compartimentage anachronique en enseignement primaire, secondaire, supérieur et complémentaire et qui ne perde jamais de vue que dans son acception la plus large, le processus d’apprentissage ou d’adaptation de l’enfance à la vieillesse, forme désormais un tout. (CM (67) 98)

Au terme de la discussion sur la préparation d’un nouveau système de coopération, le C.C.C. a adopté la Recommandation 33, qui a défini sa nouvelle politique et en a donné l’orientation. Dans ce texte, le C.C.C. , après avoir reconnu l’importance fondamentale du thème « l’Europe dans vingt ans » et de l’« éducation permanente », a estimé nécessaire que ses programmes dans les domaines de l’éducation scolaire, universitaire et de la recherche, de l’éducation extrascolaire et de la culture, soient, dans toute la mesure du possible, concentrés autour de projets importants susceptibles de faire progresser de façon pratique la

coopération européenne122. Le thème de « Europe dans 20 ans » devient le guide des travaux

du C.C.C. et dans la logique prospective, se développe le discours sur l’éducation permanente, également des langues.

122 Comité des Ministres, Conseil de la Coopération culturelle, Rapport de la 12e session, Note de la Direction de l’Enseignement et des Affaires culturelles et scientifiques. CM (67) 99, 19 juillet 1967.

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2.2.2 Le développement de l’expertise dans le Conseil de la Coopération culturelle

Le Conseil de la Coopération culturelle a donc été un espace discursif composite de plusieurs instances déterminées par le mandat que nous avons présenté ci-dessus : des représentants des États, des représentants parlementaires, les présidents de trois comités

permanents, des représentants de la Fondation européenne de la culture123 et des

observateurs. Une autre entité prendra forme au sein du Conseil de la Coopération