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L’emploi, un défi commun

Dans le document Croissance et emploi en Afrique du Nord (Page 16-28)

En Afrique du nord, le marché de l’emploi est caractérisé par un excès d’offre de travail, c’est-à-dire un surplus de demandeurs d’emplois par rapport aux ceux qui sont disponibles. Cet écart a été partiellement compensé plus particulièrement en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Tunisie, par un fort courant migratoire vers l’extérieur, essentiellement au cours des trente glorieuses qui ont marqué la reconstruction européenne. Cependant, depuis une quinzaine d’années, l’émigration ne joue que très partiellement son rôle de soupape. Il en a résulté un chômage préoccupant qui constitue l’un des défis majeurs de tous les pays nord africains. Ce défi se manifeste par le pourcentage de plus en plus élevé de personnes en quête d’emploi alors que les systèmes économiques actuels n’en créent pas suffisamment.

Par ailleurs, les marchés du travail de ces pays sont aussi caractérisés par un décalage structurel croissant entre d’une part, les besoins de l’économie par niveaux de formation et types de métiers et d’autre part, les diplômés universitaires. De ce fait, les pays nord africains font face à un taux de chômage des diplômés universitaires à deux chiffres. A titre illustratif, en Algérie, les plus instruits ont également plus de difficulté à trouver un emploi. En 2008, le chômage frappait 43%

des demandeurs d’emploi de niveau «moyen». Par contre, le taux de chômage des sans instructions et ceux du niveau primaire étaient respectivement de 2,1% et 14%. Le taux de chômage pour le niveau secondaire était de 21,1% et celui pour les diplômés de l’enseignement supérieur de 19,8%.

En Tunisie, la proportion des chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur qui représentait 6,6 % de l’ensemble des chômeurs en 2000, est passée à 13,6% en 2005, à 17,2% en 2006 et à 20

% en 2007. D’autre part, les statistiques indiquent pour tous les pays de la sous région, que les femmes trouvent plus difficilement un emploi et sont nettement plus touchées par le chômage que les hommes. Certes, le secteur informel constitue une soupape mais la réalité du chômage et du sous-emploi est de nature à aggraver la pauvreté, la marginalisation et l’exclusion.

12 Les composantes tendancielles sont obtenues en appliquant le filtre Hodrick-Prescott.

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Face à cette situation, les pays de la région ont adopté des Politiques Actives d’Emploi (PAE) pour créer des opportunités d’emploi et pour gérer les risques sur le marché du travail. Ces mesures ont pris plusieurs formes telles que les subventions sur les salaires et sur l’emploi, la formation et le recyclage, les programmes de création directe d’emplois ou les services de recherche d’emploi.

Le poids de ces mécanismes et leur succès relatif varie selon les pays. Mais tout indique que les résultats ne sont pas encore à la hauteur des exigences. Malgré la multiplicité des programmes, l’emploi demeure en effet un défi commun à tous les pays de la sous région.

Ce chapitre vise à identifier l’évolution de l’emploi et du chômage en Afrique du Nord à travers une discussion autour des tendances générales du marché du travail et de ses caractéristiques, des groupes vulnérables et des stratégies et politiques de promotion de l’emploi. La section 1 traitera des tendances, des caractéristiques et des déterminants de l’emploi. La section 2 tentera d’identifier les groupes vulnérables et on cherchera, dans la section 3, à identifier les stratégies et politiques de promotion de l’emploi adoptées par les Etats membres.

1. Les tendances de l’emploi en Afrique du nord

Les tendances de l’emploi ont été déterminées par la transition démographique, la participation croissante des femmes dans la vie active et les politiques de l’éducation.

a. Une forte pression démographique

Tous les pays d’Afrique du Nord connaissent, à des degrés divers, une transition démographique qui a pour effet de restructurer l’offre de travail dont notamment une forte augmentation des demandes additionnelles d’emploi.

Tableau 1 : Taux de croissance démographique, Afrique du nord, 1995-2008

Pays 1995 2008

Algérie 1,9 1,5

Egypte 1,9 1,8

Libye 2,0 1,9

Maroc 1,7 1,2

Mauritanie 2,8 2,5

Soudan 2,6 2,2

Tunisie 1,6 1,0

Afrique du Nord 2,1 1,7

Source : Banque mondiale (2009), www.worldbank.org

Le taux de croissance démographique a baissé dans tous les pays de la région en passant en moyenne de 2,1% en 1995 à 1,7% en 2008. Les pays qui enregistrent les taux de croissance démographique les plus faibles sont la Tunisie suivie du Maroc et de l’Algérie, avec des taux d’accroissement naturel de la population en 2008, respectivement, de 1,0%, de 1,2% et de 1,5%. Etant donné les tendances, ces pays vont bénéficier, à plus ou moins long terme, d’une baisse progressive de la pression démographique. La Libye et l’Egypte connaissent une légère tendance à la baisse. Ce dernier, avec une population d’environ 84,6 millions d’habitants (2010) doit faire face à de fortes tensions sur le marché du travail. Par contre, la Mauritanie et le Soudan enregistrent en 2008 des taux de croissance démographique relativement élevés de 2,5% et de 2,2 % respectivement.

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Ainsi, la croissance démographique, malgré sa récente baisse, a néanmoins provoqué une augmentation du nombre de demandes additionnelles d’emploi. En Algérie, 300 milles demandes d’emploi sont enregistrées chaque année et le taux d’activité est passé de 39% en 2003 à 41,7% en 2008. En Egypte, durant les années 90, on estime que 523 000 personnes rentraient annuellement sur le marché du travail face à 435 000 emplois disponibles, générant ainsi un surplus de près de 88 000 chercheurs d’emplois. En Libye, le taux d’activité est passé de 51,6% en 1999 à 54,3%

en 2008 alors que la part de la population de plus de 15 ans, est passée de 50,2% en 1984 à près de 66% en 2008. Au Maroc, la population active âgée de 15 ans et plus, compte 11,27 millions de personnes en 2008. La part de la population potentiellement active de 15 à 59 ans dans la population totale est passée de 54% en 1982 à 60% en 1999 et à 63,4% en 2008. Cette population a ainsi presque doublé entre 1982 et 2008, avec une progression annuelle de 2,4%. Ce rythme a néanmoins connu un ralentissement entre 2000 et 2008 puisque l’effectif de la population active est passé de 10,29 millions à 11,27 millions, soit un accroissement annuel de 1,15%. Sous la poussée de cette offre de travail, des entrées de plus en plus importantes au marché de travail seront observées pour les années à venir. En Mauritanie, le taux d’activité (15 à 65 ans) est de 52,2% de la population contre 59,2% en 2004. Ce taux est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural (58,1% contre 47,8%). Au Soudan, plus de 300 000 personnes par an intègrent le marché du travail. En Tunisie, les demandes additionnelles d’emploi se situent en 2008 à 88 000 demandes par an alors qu’elles sont estimées à environ 80 000 en moyenne par an pour la période 2002-2006 contre 70 000 au cours de la période 1997-2001 et 63 000 au cours de la période 1986-1996. Avec la baisse des taux de croissance démographique, les effets de la transition démographique sur la demande additionnelle d’emploi pour l’ensemble des pays, plus particulièrement le Soudan, la Mauritanie, l’Egypte, la Libye et l’Algérie, ne se feront donc sentir que dans le très long terme.

D’autre part, il est important de signaler que la demande d’emploi est également fortement influencée à la hausse par la faiblesse du rendement du système éducatif. En Algérie, ce sont les moins de 20 ans qui ont le taux de chômage le plus élevé. En effet, avec plus de 500 000 déperditions scolaires par an (2005), le système éducatif alimente prématurément le marché du travail. Il en est de même en Egypte où on estime que plus de 300 000 élèves abandonnent le système éducatif (primaire et secondaire) chaque année et au Maroc où ils seraient chaque année 250 000 à déserter les cours.

Ces déperditions concernent de plus en plus les garçons.

Finalement, il est important de souligner que la demande d’emplois s’est récemment accrue à cause des restrictions imposées à la migration des Nord Africains. En effet, la migration, qui de par le passé avait grandement contribué à absorber un grand nombre de la main-d’œuvre de la région, ne pourra plus jouer pleinement ce rôle.

b. Une participation croissante des femmes

Le second facteur qui a accentué la pression sur les marchés du travail des pays de la région est celui de la participation de plus en plus importante, bien qu’à des degrés différents, des femmes dans la vie active. Cette évolution de l’activité est une conséquence des politiques de l’éducation, de la transition démographique, des transformations économiques et des mutations des structures familiales.

En Algérie, entre 1987 et 1998, la population active féminine a augmenté au taux annuel moyen de 10% contre 3% pour les hommes. En 2000, 45% des femmes actives étaient âgées de moins de 30 ans et 56% des femmes actives ou à la recherche d’un emploi avaient moins de 40 ans. En 2008, la

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population féminine occupée a atteint 15,4% contre 12,6% en 2006 et 84,6% pour les hommes en 2008. Le taux d’occupation des femmes est de 16,6% en milieu urbain contre 9,9 en épars. Le taux d’occupation bien qu’en augmentation (12,6% en 2006) reste peu élevé et nettement en dessous de la moyenne de la région Afrique du nord (22%). Le nombre de femmes employées est 1,428000 millions de femmes, soit 15,61% de l’emploi total. L’emploi féminin a nettement évolué de 884 000 en 2001, il est passé à 1 428 000 en 2008. Le taux d’emploi féminin est de 12,6% en 2006 contre 8,9% en 2001 et 10,2 en 2005. Ces taux restent bien faibles comparativement aux taux d’occupation de la population totale pour les mêmes années, soit 20,2% (2001), 25,5%(2007) et 26,6% (2008). En Egypte, les hommes présentent des taux de chômage plus bas que ceux des femmes de l’ordre de 1 à 4. La proportion des femmes dans l’emploi total au Maroc a progressé de façon continue au cours des vingt dernières années passant de 21,5% en 1982 à 27% en 2008.

Plusieurs nouvelles filières économiques notamment dans l’électronique, l’informatique, les services liés à l’industrie et quelques activités dans le textile constituent un domaine de prédilection pour l’emploi des femmes. La stimulation de ces industries a constitué un instrument pour atténuer les inégalités face à l’emploi liées au genre. En Mauritanie, selon la dernière enquête effectuée en 2008, le taux d’activité des femmes (15 à 65 ans) est de 34,4%. Au Soudan, le taux de participation de la femme dans l’activité économique a augmenté à une vitesse double par rapport à celle des hommes. En 2002, 30% des femmes étaient actives occupées en comparaison aux 18% enregistrés durant les années 1990. La loi sur le travail de 1997 a introduit des changements majeurs en octroyant aux femmes des droits, des protections et des garanties. Cependant, la femme urbaine en est la principale bénéficiaire. En Tunisie, le taux global d’activité féminin a connu une hausse rapide durant la période 1966-2000 en passant de 5,6 % en 1966 à 19,0 % en 1975, à 24 % en 2000 et à 25,3 % en 2007. Cette hausse a engendré un accroissement de la demande additionnelle de 15 000 en 1999 à 29 000 femmes actives en 2007.

c. Une population active de plus en plus instruite

Dans plusieurs pays de la sous-région, non seulement les jeunes adultes, femmes et hommes, arrivant sur le marché sont de plus en plus nombreux, mais ils sont aussi de plus en plus instruits, conséquence des efforts menés par les Etats dans le secteur de l’éducation. A titre d’exemple, en Egypte, 42% de la main d’œuvre a atteint un niveau d’éducation supérieur au secondaire.

Au Maroc, la proportion de la population active sans diplôme a connu une tendance à la baisse en passant de 69,3% en 1999 à 64,7 % en 2008 alors que celle ayant un diplôme supérieur a sensiblement augmenté en passant de 9,5% en 1999 à 11,2% en 2008. Les diplômés du supérieur représentent en Tunisie actuellement 55% des demandes additionnelles d’emploi et pourraient atteindre 60% en 2011. Pour ce dernier, la prochaine étape présentera le défi majeur d’insérer les flux de ces nouveaux diplômés du supérieur dont le nombre atteindra 65 000 en 2011, sachant que les sortants de l’enseignement supérieur ont atteint en 2007-08 plus de 60 000 diplômés contre 21 000 en 1999-2000 et 4000 en 1987.

d. Les tendances du chômage

De manière générale, les taux de chômage ont connu une tendance à la baisse durant les années 2000, malgré une légère détérioration, à partir de 2007, suite à la crise financière et économique.

La situation demeure marquée par la persistance de taux de chômage élevés et de longue durée.

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En Algérie, le taux de chômage a atteint 30% en 1999 avant de retomber autour des 12% dans la seconde moitié des années 2000 et atteindre 10% en 2010. Le taux de chômage en Egypte est passé de 11,7% en 1998 à 8,3% en 2006 et à 9,4% en 2009. En Libye, le taux de chômage est très élevé. Il atteint presque 35,5% en 2002, année à partir de laquelle une baisse semble se dessiner en raison de la reprise de l’activité qui se traduit par une croissance de l’offre d’emplois supérieure à la demande de nouveaux entrants sur le marché du travail. Bien que très élevé encore en 2007 (28,9% et 26% selon la Banque mondiale)13, le taux de chômage a reculé de 7 points entre 2002 et 2007. Les statistiques de l’emploi mettent en évidence que la création d’emplois a reposé jusqu’à récemment essentiellement sur l’administration et les services publics (éducation et santé) qui ont été à l’origine de près de 53% des emplois créés entre 2002 et 2007. De toute évidence, ce secteur connaît d’importants sureffectifs. On peut souligner qu’en Libye, on compte 156 agents de l’Etat pour 1000 habitants contre 93 en France, au Royaume Uni et au Canada14. En Mauritanie, le taux de chômage en 2008 est de 31,2% et au Maroc, de 9,6% ce qui représente 1,1 millions de chômeurs contre 640 000 en 1982. Au Soudan, le taux de chômage a triplé au courant des 3 dernières décennies en passant de 5% à 15% durant la période 1973-1993. Un taux de chômage élevé implique d’importants coûts économiques, sociaux et politiques tout comme il conduit à une érosion des compétences, aggrave la pauvreté et l’inégalité et mène à la marginalisation sociale.

A ces taux élevés s’ajoute le fait aggravant qu’il s’agit d’un chômage de longue durée15. Dans ces conditions, le chômage est devenu une donnée structurelle des économies de la région car il apparaît que, pour une large part des chômeurs, la possibilité de s’insérer sur le marché est de plus en plus difficile. L’incidence du chômage de longue durée affecte 64,4% des chômeurs en Algérie (2010). Au Maroc, le chômage de longue durée au niveau national est passé de 71,6% en 1999 (75,6% en milieu urbain et 54,2% en milieu rural) à 69,4% en 2008 (73,9% en milieu urbain et 51,7% en milieu rural). Malgré la baisse enregistrée en 2008, le niveau du chômage de longue durée reste élevé. En Tunisie, une étude réalisée par le Ministère de l’Emploi et la Banque mondiale avance que l´employabilité des diplômés est un processus relativement long et que près de 38%

des jeunes connaissent un chômage persistant, 17% des diplômés connaissent des transitions entre le chômage et les dispositifs de la politique de l’emploi et 20% se retirent du marché du travail suite soit à une longue période d’inactivité, soit à la poursuite d’études.

2. Le chômage des populations vulnerables

Il est important de noter que le chômage ne touche pas au même degré les différentes catégories de la population active. Ses effets diffèrent selon l’âge, les régions, le sexe, le niveau de formation, les qualifications, les professions et les secteurs d’activité. Certains secteurs de la population sont plus vulnérables que d’autres.

Le taux de chômage est également différent selon le lieu de résidence. Au Maroc, en 2008, le taux de chômage est de 4% en milieu rural contre 14,7 % en milieu urbain. En Tunisie, quatre gouvernorats, les plus défavorisés, affichent des taux plus élevés que la moyenne nationale. Il s’agit des gouvernorats de Jendouba avec un taux de 41,6 %, de Gafsa avec 40,6 %, de Siliana avec 38,7 % et de Kasserine avec 35,9 %. En revanche, les taux les plus faibles sont enregistrés par les quatre gouvernorats les plus nantis. Il s’agit de Nabeul, de Sousse, de Monastir et de Sfax. En Egypte, les régions du haut Egypte ont des taux plus élevés que la moyenne nationale.

13 Banque mondiale (2006), “Socialist People’s Libyan Arab Jamahiriya Country Economic Report, July 2006”

14 Centre d’analyse stratégique, note de veille n° 96, avril, 2008 (http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/NoteVeille96.pdf) 15 Pourcentage de la population en chômage depuis un an ou plus par rapport au total des chômeurs.

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L’on peut facilement admettre que tous les chômeurs sont des personnes vulnérables et socialement marginalisées dans la mesure où elles sont dépourvues d’une source formelle de revenu. Sans aide, le plus souvent familiale dans la plupart des cas, le niveau de vie des jeunes en chômage se situerait au voisinage du seuil de pauvreté. Par ailleurs, l’ampleur de l’inactivité et le niveau élevé du chômage sont les principales causes de la précarité des conditions de vie dans la sous région.

Cependant, 3 groupes émergent comme étant particulièrement vulnérables : les jeunes diplômés, les femmes et les travailleurs du secteur informel.

a. Les jeunes diplômés

Le chômage affecte surtout les jeunes, ce qui traduit à la fois autant les changements qu’a connu la structure par âge de la population active que l’inadéquation du système de formation avec le marché de l’emploi, dissimulée derrière le chômage du primo-demandeur. En effet, dans toute la région les jeunes adultes arrivant sur le marché sont de plus en plus nombreux et aussi de plus en plus instruits(es). De manière générale, le taux de chômage reste très élevé chez les jeunes diplômés (diplômes universitaires ou enseignement secondaire). Par contre, les jeunes avec un niveau inférieur d’instruction ont un taux de chômage beaucoup moins important. Il est souvent argumenté que les jeunes non diplômés acceptent plus facilement de travailler étant donné qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. Face à cette situation de plus en plus difficile, une partie de la jeunesse est devenue peu motivée pour les études, découragée et sans perspective d’avenir. La région fait ainsi face au défi majeur d’insérer les jeunes et les flux des nouveaux diplômés au marché du travail. En Algérie, en 2009, 75% des chômeurs ont moins de 30 ans et 87% ont moins de 35 ans contre 71% et 75% respectivement en 2001. Le chômage touche les 15/24 et les 25/34 avec un taux plus élevé pour les premiers, indiquant que les primo-entrants ont plus de difficultés à trouver un emploi. En Egypte, durant les années 1990s, les jeunes âgés de 15 à 29 ans constituent 84% des chômeurs et 92% d’après l’enquête sur l’emploi de 2005. En Mauritanie, l’analyse du chômage selon l’âge indique que celui-ci est un phénomène qui affecte largement les jeunes. En effet, le chômage décroît avec l’âge et ceci indépendamment du sexe et du milieu de résidence.

Ainsi 66,7% des femmes actives âgées de 15 à 24 ans et 44,1% des hommes du même âge sont au chômage. Au Maroc, le chômage frappe également plus les jeunes avec un taux de chômage de 31,8 % pour les groupes d’âge 15/24 ans en milieu urbain et les diplômés du supérieur avec un taux de 19 % en milieu urbain. En Tunisie, le taux de chômage des jeunes de 25 à 29 ans est passé de 12,6 % en 1984 à 20,1% en 2004 et à 25,2 % en 2008. De plus, les diplômés occupés ne travaillent pas dans des conditions idéales. Plusieurs d’entre eux exercent sans contrat ou bien travaillent sous un contrat à durée déterminé (CDD). Ces personnes sont frappées par la précarisation et une tendance au déclassement de l’emploi16. Les femmes actives sont davantage concernées par l’emploi saisonnier et les bas salaires17. Le Soudan a une structure démographique jeune avec environ 44% de la population qui a moins de 15 ans sur une population totale qui a atteint 39 millions en 2008. Cela implique que la pression de l’offre de travail augmente tandis que d’autre part la demande de travail reste limitée. Aussi, la probabilité d’une hausse du chômage parmi les jeunes est élevée qui a atteint les 28% en 2008.

16 De plus en plus des jeunes révisent leurs prétentions d’emploi à la baisse. Ils ont tendance à accepter un travail très en deçà de leur

16 De plus en plus des jeunes révisent leurs prétentions d’emploi à la baisse. Ils ont tendance à accepter un travail très en deçà de leur

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