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L’eau de pluie

Dans le document Journées bruxelloises de l’eau 2019 (Page 29-32)

Une ressource précieuse

L’eau de pluie est une ressource aux valorisations multiples pour la ville, ses habi-tants et son réseau écologique. Pourtant, à Bruxelles, elle est encore le plus souvent traitée comme un déchet encombrant qu’on rejette dans un réseau collectif coûteux:

l’eau qui coule sur les toits est évacuée via les corniches et les gouttières, celle qui ruisselle sur les routes via les avaloirs le long des trottoirs, pour ensuite rejoindre les égouts, où elle se mélange aux eaux usées. En cas d’averses soutenues, ces égouts vite saturés peuvent déborder et causer des inondations ainsi que polluer les cours d’eau.

Pourtant, en faisant de Bruxelles une ‘ville éponge’, perméable, la valorisation intel-ligente de cette ressource qu’est l’eau de pluie permet d’apporter une qualité de vie équilibrante à ses nombreux habitants, par un tissu urbain offrant les vertus d’un paysage qui intègre l’eau et la nature.

Les effets positifs du passage du ‘tout au tuyau’ à la restauration du cycle naturel de l’eau en Région bruxelloise (effets qui deviendront de plus en plus nécessaires avec les changements climatiques) sont divers: réhabilitation du cycle naturel de l’eau, amélioration de la qualité des cours d’eau, support à la biodiversité, réalimentation en eau de la nappe d’eau souterraine et des sols, augmentation de la qualité de vie en ville, préservation de la qualité des sols (ressource ultime des écosystèmes), amélioration de la qualité de l’air, diminution des îlots de chaleur, réduction des coûts de la gestion de l’eau, ...

Cette gestion alternative des eaux de pluie est à la portée de tous!

Chez vous, vous pouvez y contribuer par différents gestes: en installant un réservoir de récupération d’eau de pluie et en utilisant celle-ci pour le nettoyage, l’arrosage, les WC, ...

(40% de nos besoins en eau ne nécessitent pas d’eau potable!); en aménageant une toiture verte (cel-le-ci retiendra l’eau); en transfor-mant une partie de votre espace

extérieur en un ‘jardin de pluie’ afin de favoriser l’infiltration et l’évaporation, avec des surfaces perméables, végétalisées, au profil légèrement creux (noues ou légers fossés pour recueillir l’eau de ruissellement); en créant des zones ‘tampons’ comme les mares ou les bassins, qui collectent ces eaux.

Au niveau régional, Bruxelles En-vironnement promeut depuis plu-sieurs années le ‘maillage pluie’, qui vise à réintégrer l’eau des pré-cipitations là où elle tombe, et non plus à l’évacuer au plus vite dans les conduites. Plusieurs communes et d’autres aménageurs de l’espace urbain mettent actuellement en place des voiries et des places dont le revêtement ou les abords permet-tent d’infiltrer l’eau. La présence de plantations dans l’espace public est également favorable à une meilleure gestion des eaux pluviales. Et cela apporte aussi de nombreux avan-tages pour un meilleur microclimat urbain.

En la rendant à nouveau visible et utile au quotidien, ces initiatives qui vont dans le sens d’une gestion décentralisée de l’eau de pluie, à l’échelle de la parcelle, permet-tront de retisser un lien entre l’eau et les citadins.

Le risque d’inondation

Avec l’imperméabilisation des surfaces (routes, parkings, habitations, bureaux) et la disparition de nombreux cours d’eau, étangs et zones humides, les égouts ont reçu un volume croissant d’eau, avec pour conséquence, en cas de fortes averses, leur saturation et débordement dans les caves et sur la voie publique, cela en particulier dans les fonds de vallée.

Pour pallier à ce problème, des bassins d’orage ont été construits au fil du temps, afin de recevoir, temporairement, les excédents d’eau des collecteurs. On en compte actuellement plus d’une vingtaine en Région bruxelloise, essentiellement dans les vallées de la Woluwe (p.ex. le bassin du Roodebeek) et du Maelbeek (p.ex. le bassin Flagey), majoritairement sous terre. L’intercommunale Vivaqua est propriétaire et gestionnaire des bassins d’orage de moins de 5000 m³ et la Société Bruxelloise de Gestion de l’Eau (SBGE) des plus grands bassins. Cette dernière est aussi res-ponsable d’un réseau de mesure des débits des cours d’eau et des égouts, ainsi que de la pluviométrie.

© Bruxelles Environnement

Au même titre que les bassins d’orage, le canal joue à Bruxelles un rôle impor-tant dans la lutte contre les inondations en recevant, à certains endroits, le trop plein d’eau de collecteurs, mais aussi celui de la Senne via deux déversoirs, l’un situé à l’écluse d’Anderlecht, l’autre à l’écluse de Molenbeek. Ceux-ci ont pour but d’éviter que la rivière ne débor-de dans la ville.

Enfin, les actions programmées par Bruxelles Environnement dans le cadre

du ‘maillage bleu’ évitent que des ruisseaux et eaux de source n’alimentent inutile-ment le réseau d’égouts, prévenant ainsi les débordeinutile-ments. En parallèle, des mares, des zones humides et des zones d’immersion temporaire le long de cours d’eau (Senne, Molenbeek, ...) sont aménagées pour permettre à la nature de retrouver une partie de son rôle de régulateur lors des crues.

Deux grands types d’inondations peuvent être distingués: estivales et hivernales.

Les inondations estivales se produisent en ville à la suite de violents orages. L’eau qui tombe sur le sol imperméabilisé est évacuée en trombe vers les égouts qui finissent par déborder. Les inondations hivernales ont lieu suite à des précipita-tions, plus faibles mais continues, sur de longues périodes. Le lit des cours d’eau, déjà plus élevé en hiver, gonfle progres-sivement jusqu’à déborder.

Bruxelles n’est pas souvent concernée par les inondations hivernales mais a cepen-dant un impact non négligeable au vu de sa situation centrale au sein du bassin de la Senne. La solidarité interrégionale à échelle du bassin versant est donc primordi-ale. La gestion des eaux de pluie au niveau de la parcelle (‘maillage pluie’) contribue évidemment à cette entraide interrégionale, mais aussi à la solidarité à l’échelle des vallées bruxelloises et de leurs habitants.

Les multiples facettes de l’eau à Bruxelles | Info 31

Dans le document Journées bruxelloises de l’eau 2019 (Page 29-32)

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