2.3 Matériels et Méthodes
2.3.2 Descripteurs abiotiques
2.3.2.1 Dans l’eau
In situ :
Les valeurs de pH, conductivité, température et oxygène dissous ont été mesurées
pour chaque station, à l’aide des sondes WTW (pH340, Oxi340 and LF340) (Figure 18). Les
mesures ont été effectuées tous les mètres entre la surface et le fond à fin d’obtenir une bonne
représentativité des variations de ces paramètres sur un profil vertical.
La transparence a été mesurée avec un disque de Secchi. Il s’agit d’un disque en noir
et blanc de 20 cm de diamètre (Figure 18), lequel est immergé dans l’eau pour déterminer sa
transparence. La profondeur à laquelle les parties noires et blanches du disque ne se
différencient plus visuellement est appelée « profondeur Secchi ». Les caractéristiques
physiques des sites de prélèvement (profondeur, type de rives, etc.) ont été également
enregistrées en tant que paramètres descriptifs.
Figure 18. Sondes WTW et disque de Secchi.
Au laboratoire :
Les concentrations en phosphore (total, orthophosphates), azote (total, ammonium,
nitrate, nitrite), silice, carbone organique total et dissous, calcium, magnésium, chlore et
bicarbonate dans la colonne d’eau ont été analysées selon les normes AFNOR appropriées
(http://sagaweb.afnor.fr). Les méthodes et appareils utilisés sont détaillés dans le Tableau 5.
Le choix des paramètres environnementaux dans l’eau :
Pour caractériser l’état trophique des lacs, le système élaboré par l’ O.C.D.E. (1982)
(Tableau 4), largement utilisé au niveau international a été choisi. Ce système combine
l’information concernant l’état des nutriments et la biomasse algale et fournit une base pour
l’évaluation et la tendance de l’état pour la gestion. L’information acquise permet l’échange et
la comparaison au niveau international (Bartram et al., 1999). Ce système prend en compte les
paramètres suivants :
Le phosphore total (PT) est l’élément nutritif dont la teneur limite favorise
habituellement la croissance des algues et des plantes aquatiques. Il y a un lien entre la
concentration de phosphore, la productivité du lac et son niveau trophique. Les lacs
eutrophes ont une forte concentration de phosphore. Il peut être présent dans l’eau soit
sous forme particulaire soit sous forme dissoute.
La chlorophylle a (chl a) est un indicateur de la biomasse d’algues microscopiques
présentes dans le lac. La concentration de chl a a augmente avec la concentration des
matières nutritives. Les lacs eutrophes ont souvent une production importante
d’algues.
La transparence de l’eau ou profondeur Secchi (mesurée avec un disque de Secchi)
diminue avec l’augmentation de la quantité d’algues dans le lac. Les lacs eutrophes
sont caractérisés par une faible transparence de l’eau.
Tableau 4. Valeurs limites du système de classification trophique des eaux selon l’O.C.D.E.
(1982).
Chapitre 2 Matériels et Méthodes
Les autres paramètres :
Les orthophosphates (PO
43-) sont une forme de phosphore dissous. Les eaux
domestiques (notamment celles contenant des détergents), les effluents industriels et
les apports d’engrais agricoles contribuent à l’élévation des concentrations en
orthophosphates dans les eaux de surface (Chapman et Kimstach, 1996).
Les composants azotés : l’azote est essentiel pour les organismes vivants, c’est un
composant important des protéines, et par conséquent du matériel génétique. Les
plantes et les micro-organismes convertissent l’azote inorganique sous sa forme
organique. Dans l’environnement, l’azote inorganique se trouve à différents états
d’oxydation tels que les nitrates (NO
3-), les nitrites (NO
2-), l’ammonium (NH
4+) et
l’azote moléculaire (N
2).
Les nitrates (NO
3-) sont l’une des formes d’azote que l’on retrouve dans les
eaux de surface. Elles sont généralement la principale forme d’azote présente dans les
eaux à teneur normale en oxygène dissous. Les nitrates peuvent provenir de
l’oxydation d’autres formes d’azote par les bactéries du sol et des eaux, ou directement
de la libération dans les eaux par des sources industrielles, résidentielles et agricoles.
Les nitrates sont largement utilisés dans la production d’engrais car ils sont facilement
absorbés par les plantes dont ils stimulent la croissance (http://www.ec.gc.ca).
Lorsqu’il pleut, les nitrates non absorbés par les plantes, pénètrent dans le sol et sont
captés par les eaux souterraines ou ruissellent jusqu’aux eaux de surface. Si les nitrates
aboutissent dans des eaux peu oxygénées, certains types de bactéries peuvent les
transformer en nitrites (NO
2-), et finalement en azote gazeux (N
2), qui peut
s’échapper dans l’atmosphère. Dans les eaux bien oxygénées, les nitrates sont
rapidement absorbés par les plantes aquatiques et les algues. L’ammonium (NH
4+) est
naturellement présent dans les plans d’eau, il provient de la dégradation de l'azote
organique et de la matière inorganique contenus dans les sols et l'eau, de l'excrétion
des organismes vivants, de la réduction de l’azote dans l'eau par les micro-organismes
et de l’échange gazeux avec l'atmosphère. Il peut également être relargué dans les eaux
naturelles à partir de certains processus industriels (production de pâte à papier à partir
d'ammonium) ou de déchets municipaux qui en contiennent des quantités importantes.
La silice (SiO
2) est l’un des facteurs essentiels de la production primaire, nécessaire à
la formation des frustules de diatomées (Capdevielle, 1978).
Le carbone organique dissous (COD) permet d’estimer la teneur en matière
organique dissoute dans l’eau. Dans des conditions naturelles, les acides fulviques et
humiques peuvent constituer jusqu’à 80% du COD, lequel peut être utilisé comme une
estimation de sa concentration (Chapman et Kimstach, 1996).
Le pH a été utilisé comme une mesure de l’acidité ou l’alcalinité de l’eau sur une
échelle log de 0 (extrêmement acide) via 7 (neutre) jusqu’à 14 (extrêmement alcaline).
La plupart des organismes aquatiques et certains processus bactériens présentent un
optimum de pH dans un rang spécifique (e.g. l’activité des bactéries nitrifiantes est
maximale pour des pH allant de 7 à 8,5). Le pH est une variable-clé car il diminue
avec l’acidification et augmente souvent avec l’eutrophisation (Moss et al., 2003).
La conductivité est une mesure de la quantité de substances dissoutes dans l’eau,
déterminée par la capacité de l’eau à conduire une charge électrique. Toutes les
substances dissoutes contribuent à la conductivité de l’eau (Chapman et Kimstach,
1996).
L’oxygène dissous est essentiel pour toutes les formes vivantes dans les milieux
aquatiques, y compris les organismes responsables des processus de purification des
eaux naturelles. Sa détermination est fondamentale dans l’évaluation de la qualité de
l’eau puisque l’oxygène influence ou est impliqué dans tous les processus chimiques
et biologiques dans les plans d’eau. Des concentrations inférieures à 5 mg·l
-1peuvent
compromettre le fonctionnement et la survie des communautés biologiques et
au-dessous de 2 mg·l
-1peuvent mener, par exemple, à la mort de la plupart des poissons.
La mesure de ce paramètre peut être employée pour indiquer le degré de pollution par
la matière organique, la destruction des substances organiques et le niveau de
purification de l'eau (Chapman et Kimstach, 1996).
Chapitre 2 Matériels et Méthodes
lors des cycles saisonniers, mais s’observent également à l’échelle de la journée. Les
fluctuations saisonnières conduisent à des températures minimales en hiver, ou durant
les périodes humides, et atteignent leurs valeurs maximales en été ou lors de saisons
sèches.
Le rapport Z
mix:Z
euest une mesure indirecte de la lumière disponible pour les
organismes planctoniques (Mur et al., 1999). La profondeur de mélange (Z
mix) est
considérée comme égale à la profondeur de l’épilimnion quand le lac est stratifié. En
absence de stratification, la profondeur de mélange est considerée comme la
profondeur moyenne du lac (Naselli-Flores et Barone, 2003). La zone euphotique est
calculée en multipliant la profondeur Secchi par 2,5 (Golterman et al., 1978). Plus le
Z
mix:Z
euest élevé, plus la quantité de temps relatif qu’une algue doit passer dans
l’obscurité augmente (Reynolds, 1984a).
Dans le document
Évaluation de l'état écologique des plans d'eau Aquitains à partir des communautés de producteurs primaires
(Page 63-67)