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L ES CULTES VENUS D ’O RIENT DONT L ’ INSTALLATION REFLETE LA VOLONTE DU POUVOIR

A travers la répartition de certains sanctuaires, il est possible de déterminer qu’il s’agit d’un lieu officiel, que la construction ait été décrétée ou tolérée par le pouvoir : dans tous les cas, elle est importante pour lui sur le plan officiel.

Ainsi, le cœur de l’Urbs, caractérisé par les collines du Capitole et du Palatin, a été soit investi volontairement par les cultes venus d’Orient, soit épuré de leur présence pour des raisons politiques. Quoi qu’il en soit, la présence ou l’absence de ces cultes sur ces collines est porteuse d’un discours politique fort.

On retrouve aussi la présence des cultes venus d’Orient dans d’autres bâtiments édifiés par les empereurs, que ceux-ci soient des lieux leur étant destinés à proprement parler – mais qui ne sont pas au cœur de Rome – ou des édifices publics à caractère non cultuel dont une partie leur est consacrée.

Les mêmes cultes sont également présents dans le centre de Rome mais n’y ont pas été invités de manière officielle et ne s’expriment pas sous forme de sanctuaire ou de temple. Mais dans la mesure où ces cultes sont les mêmes que ceux ayant reçu les faveurs impériales, nous pouvons avancer que leur acceptation préexistante par le pouvoir a encouragé leur diffusion dans le cœur politique de l’Urbs.

1.1.

Les sanctuaires des collines du cœur de l’Urbs :

intégration des cultes venus d’Orient, pouvoir et

idéologie

Le Palatin, colline ancestrale et emblématique de Rome, a été touchée dès la fin de la République par la divinité phrygienne Cybèle. Plus tard, sous le règne d’Héliogabale, le Palatin fut investi d’un nouveau temple en l’honneur de la divinité d’Emèse, Sol. Le positionnement de ces temples sur une colline aussi importante et connotée que le Palatin souligne l’importance toute particulière de ces cultes pour le pouvoir. La même importance se dénote lorsque l’on parle du sanctuaire d’Isis Capitoline et des nombreux débats qui y sont liés : pourquoi une divinité isiaque aurait-elle bénéficié d’un culte sur le Capitole, la deuxième colline la plus importante de Rome ? La réponse à cette question implique d’analyser la volonté du pouvoir vis-à-vis de l’intégration des cultes isiaques, que leur implantation ait été effective sous forme de temple ou non.

1.1.1. Le temple de la Grande Mère sur le Palatin : l’intégration officielle

et symbolique d’une déesse venue d’Orient

La décision de faire bâtir un temple à Cybèle sur le Palatin fut prononcée par le Sénat en 204 a.C. et lui fut dédié en 191 a.C. Ceci est avéré par les vestiges – archéologiques et épigraphiques – retrouvés dans la région X ainsi que par les auteurs antiques471. Entre-temps, Cybèle avait été accueillie dans le temple de la Victoire, qui était également situé sur cette colline, en plein cœur de Rome. Depuis cette colline, on peut avoir accès au Forum romain au nord et au Cirque Maxime au sud. Tite-Live, dans son premier livre de l’Histoire romaine, signale que le Palatin serait la colline originelle de Rome, sur laquelle la louve aurait recueilli les jumeaux fondateurs de l’Urbs. Après la victoire sur les Samnites en 294 a.C., on décida d’y faire ériger un temple en l’honneur de la Victoire472. C’est donc sur la colline la plus représentative de Rome que les sénateurs ont choisi de faire ériger un temple en l’honneur de la Grande Mère des dieux473.

471 Cf. supra pp. 68-70. 472 COARELLI (1994), p. 95. 473 GOMEZ (2012), pp. 219-222.

Son temple sur le Palatin est, au départ, un lieu hermétiquement clos : le temple et ses prêtres y sont cloîtrés, mis à part au moment de la Lavatio où ils déambulent en procession dans Rome. Le temple est également ouvert au public pendant deux jours de l’année, ce qui permet d’entretenir l’imaginaire oriental. Mais les gens qui vont rendre un culte à la Grande Mère offrent également des objets à son parèdre Attis : la présence de ces dépôts votifs nous a amenée à nous questionner sur la nature et le statut social de ces visiteurs, d’autant que l’on considérait son culte démocratisé sous Claude, et non avant.

Chaque fois que le temple a été incendié il fut restauré, signe de l’importance qu’on lui accordait. Le matériel retrouvé autour de la zone du temple tend à prouver qu’on vénérait Cybèle de manière continue et exclusive sur le Palatin, ce qui est valable aux deux derniers siècles de la République et pendant toute la période alto-impériale.

Durant les derniers siècles de la République, les grandes familles patriciennes et aristocratiques firent édifier leur résidence sur le Palatin. Dès l’avènement de l’empereur Auguste, l’empereur établit son lieu de résidence, la domus impériale, sur la colline. On peut émettre plusieurs suppositions : l’établissement sur une colline, donc en hauteur, reflète l’importance des résidents par rapport au populus romanus plébéien, ce que suggère aussi la déesse de par sa localisation sur la colline, qui montre son statut prédominant. On suppose également que les résidents du Palatin, les familles aristocratiques et surtout la domus impériale, se sont attachés les divinités qui y avaient élu domicile, ce qui leur conférait un certain prestige.

Cela pourrait expliquer pourquoi, dès Auguste, le Princeps fit établir sa résidence sur le Palatin474, en raison du prestige conféré par cette colline renommée. Il reprend ce prestige aux familles de notables pour en accroître le sien. Si Cybèle n’avait pas été une déesse tant importante on peut supposer sans trop risquer de se tromper que les empereurs n’auraient pas choisi cette colline pour y élire domicile. Nous n’affirmons pas que Cybèle soit la seule et unique raison de leur implantation résidentielle, mais nous supposons que la présence de son temple a dû jouer un rôle dans leur choix. Tibère, par exemple, fit construire son palais, la

domus Tiberiana, entre le temple de Magna Mater et le forum. Le choix de cet emplacement

peut être expliqué de différentes manières, mais admettons seulement qu’il correspond à une volonté de se placer en continuité de la République en même temps qu’il se place au centre de deux de ses éléments constitutifs, ce qui s’assimile nettement à la politique de son prédécesseur. Caligula avait d’ailleurs agrandi ce palais afin qu’il communique avec le forum.

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Il s’agit peut-être également d’une des raisons qui a poussé Claude à officialiser le culte d’Attis : vu qu’il demeurait à proximité du temple de la Grande Mère et qu’une grande partie de sa cour était d’origine phrygienne, par une logique de proximité ils pouvaient aller rendre un culte à leur dieu. Peut-être l’officialisation d’Attis reflète plus une volonté de contrôler ce mouvement plutôt qu’un acte de faiblesse de la part de Claude, comme on l’avait longtemps supposé.

Outre le mobilier découvert dans le temple qui, à notre sens, révèle la présence d’un culte voué à Attis dès les premières années de Cybèle à Rome, sa représentation sur deux reliefs, l’Ara Pacis Augustae, édifié par Claude et celui du monument funéraire des Haterii est très révélatrice de l’importance du culte phrygien à Rome.

Tout au long du Haut-Empire, le temple s’est progressivement ouvert, mais le culte y est resté centralisé475. La continuité d’occupation du sanctuaire est attestée par l’épigraphie, puisque deux inscriptions pour le salut de l’empereur ont été datées de 192 et du règne de Septime Sévère. La rareté du mobilier pour la période du Haut-Empire est à souligner : nous ne disons pas que le temple n’est plus utilisé, mais sa présence sur le Palatin n’est plus un fait exceptionnel sous le Haut-Empire. La déesse est extrêmement bien enracinée dans la civilisation romaine, et son culte faisait davantage partie de la tradition religieuse de l’époque qu’il n’incarnait une nouveauté.

Pour résumer, c’est donc sur une colline qui semble avoir abrité la demeure romuléenne, des divinités symboliques, les résidences aristocratiques puis impériales que le temple de Cybèle avait élu domicile. Il semble que le Sénat a d’abord voulu lui conférer une légitimité certaine en la plaçant sur le Palatin, car elle incarnait les valeurs du mos maiorum, ce que l’on constate dans les sources. Puis, un glissement a semblé s’opérer : les familles patriciennes ont implanté leur habitat sur les mêmes pentes palatines, pour elles aussi se rattacher aux grandes valeurs républicaines qu’elles étaient censées incarner. Ceci s’est poursuivi sous les Julio-claudiens puis sous les autres dynasties impériales.

Etudier de manière dynamique l’implantation de l’habitat domestique et divin sur le Palatin reflète l’importance de cette colline, de ceux qui l’occupent et vice-versa.

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1.1.2. Le temple de Sol Invictus Elagabalus sur le Palatin : l’impossible

acceptation d’une divinité orientale pourtant officielle

Bien évidemment, la même réflexion est à mener en ce qui concerne l’édification du temple de Sol par l’empereur Héliogabale476

sur cette même colline porteuse d’un discours idéologique et symbolique qui s’est étoffé au cours des siècles.

Comme nous l’avons vu, l’empereur fit édifier un temple à son dieu originaire d’Emèse dont la dédicace eut lieu en 221. Il plaça la demeure divine à proximité du palais impérial. Le discours issu de ce choix géographique est assez limpide, puisqu’outre le fait d’introduire officiellement une divinité originaire d’Orient dont il était lui-même prêtre, il lui rattache le régime impérial qu’il incarne ou plutôt, il tente d’accommoder les deux.

A la mort de l’empereur Caracalla, en 217, seules restent les femmes syriaques de la cour des Césars, Julia Maesa et ses filles, qui incarnent la continuité du régime face à l’usurpateur Macrin477

. Les petits-fils de Julia Maesa ont hérité de la prêtrise au temple d’Emèse. Le fils de Julia Soaemias, Bassianus, bénéficie de l’appui de sa grand-mère qui fait courir le bruit qu’il est un des fils adultérin de l’empereur assassiné et soudoie les soldats de Macrin qui est finalement vaincu et mis à mort. Bassianus est proclamé empereur sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus mais veut conserver ses fonctions sacerdotales et doit se rendre à Rome, unique lieu qui peut l’affirmer dans ses fonctions impériales. Lorsqu’il arrive à Rome, c’est accompagné de son bétyle qui incarne la divinité d’Emèse. L’empereur, surnommé Héliogabale, comme son bétyle, fait aménager un sanctuaire tout près de son palais pour pouvoir accomplir quotidiennement la liturgie qui lui incombe, puisqu’il reste prêtre du dieu d’Emèse. C’est donc une divinité purement orientale que l’empereur introduit et intronise au sommet du panthéon divin à Rome, ce qui n’a pas été accepté, car cela tendait à anéantir les fondements mêmes du pouvoir romain. Cet empereur et son dieu très controversés ont tenté de se positionner dans la continuité du pouvoir impérial, autour du temple de Cybèle, non loin de celui de Vesta, sur la colline la plus ancestrale et emblématique de Rome qui, par sa géographie cultuelle, reflète la suprématie universelle de son pouvoir. L’empereur a tenté de synthétiser cette idéologie en un seul dieu oriental de pure souche, ce qui s’est conclu par un échec. L’idéologie du César s’exprimait lors des fêtes en l’honneur de son dieu, où devant

Sol Invictus défilaient les statues des dieux, les insignes du pouvoir impérial, les cavaliers, les

soldats etc. : l’inféodation de toute l’idéologie romaine à un dieu purement oriental ne pouvait

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Cf. supra pp. 79-80.

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pas être bien perçue dans l’Urbs. Au vu de ces événements, Julia Maesa décida l’exécution du Prince pour faire proclamer empereur son autre petit-fils, Sévère Alexandre, qui fit renvoyer le bétyle à Emèse, et remplaça le temple du dieu Sol par celui de Jupiter Ultor. La symbolique du nom est criante : Rome reprend le pas sur la décadence orientale à travers l’onomastique, physiquement et idéologiquement.

A travers ces deux temples, l’importance du Palatin dans le discours religieux qui baigne l’idéologie impériale est flagrante mais on en retient un élément capital : la colline est choisie car elle est porteuse de légitimité et les dieux ne servent à légitimer le pouvoir que s’ils sont fondus dans le paysage religieux romain. Pour cela, Cybèle a pu être introduite sans problème sur le Palatin car son culte était cadré, comme nous le verrons ensuite. Celui de Sol a dû être évincé car il demeurait trop oriental, trop discordant par rapport aux mœurs romaines.

On ne peut pas mettre n’importe quelle divinité sur le Palatin, en tout cas de manière officielle : elle doit être porteuse d’un discours précis cadrant parfaitement avec l’idéologie du pouvoir impérial pour y être introduite.

1.1.3. Isis Capitoline : le rejet logique d’une divinité non officielle

C’est exactement la même situation que l’on peut constater en ce qui concerne la présence supposée d’un temple ou d’un sanctuaire dédié à Isis Capitoline sur les pentes de la colline éponyme478.

La question de la présence de divinités isiaques sur le Capitole est beaucoup plus sujette à débat et a fait couler beaucoup d’encre479 jusqu’à l’interprétation plus pondérée qu’en a faite M. J. Versluys480

. Selon lui, il ne s’agirait en rien d’un temple mais plutôt d’autels ponctuels alors que pour d’autres il s’agirait plutôt du plus ancien et du plus imposant lieu de culte dédié à Isis depuis environ 100 a.C.481.La présence de ce type de sanctuaire reflète les questions que posent l’arrivée, la diffusion, la pénétration et l’intégration des cultes isiaques à Rome, et le regard de Rome sur l’Egypte et ses religions.

478

Cf. supra pp. 73-76 ; GOMEZ (2012), pp. 224-226.

479

Comme nous l’avons constaté, les auteurs ont chacun leur point de vue à ce sujet. Cf. MALAISE (1972), pp. 184-187 ; COARELLI (1982), p. 59 ; LE GLAY (1987), p. 548 ; TAKACS (1995), pp. 27-60 ; VERSLUYS (2004), pp. 421-448.

480

VERSLUYS (2004), pp. 421-448.

481

Aucun vestige archéologique ne nous permet actuellement de tirer une quelconque conclusion quant à la présence d’un sanctuaire dédié à Isis sur le Capitole. L’épigraphie, quant à elle, nous offre un panel d’inscriptions qui mentionnent l’existence d’un collège de prêtres dédiés à Isis Capitoline. Il est difficile de croire qu’un collège se soit établi sans temple ni sanctuaire auquel il ne pouvait se rattacher. Les sources littéraires ne montrent pas qu’il s’agit d’un temple mais traitent des vagues de répression et d’expulsion de la part du Sénat dont ont été victimes les cultes isiaques sur le Capitole.

Dans le Catalogue des Régions, aucune allusion ne mentionne l’existence d’un tel sanctuaire. Il y avait certes des structures, comme des petits autels, ponctuellement reconstruits au gré des répressions, mais en aucun cas un grand édifice cultuel482.

Mais la question que l’on est amenée à se poser est pourquoi dans un climat aussi défavorable à l’introduction de divinités venues d’Egypte dont la dévotion était censée se cantonner aux couches inférieures de la société on retrouve leur culte sur le Capitole, au cœur de Rome, de ses dieux traditionnels et nationaux. Car il est sûr que ces cultes ont pénétré la colline, on ne sait seulement pas sous quelle forme.

Le Capitole se situe entre le Forum romain et le Champ de Mars, de l’autre côté du Palatin. Sa position stratégique de fortification naturelle et de proximité avec le Tibre en faisait une colline essentielle. Traditionnellement, le Capitole est composé d’un complexe religieux d’une grande importance : on y retrouve la triade divine, protectrice traditionnelle de Rome. Le temple de Jupiter Capitolin fut le premier à y être édifié, ensuite vint le temple de Junon Moneta. Par ailleurs, pour certains chercheurs, si on ne retrouve pas de restes du temple ni de traces écrites d’Isis Capitoline, ce serait parce que la Triade l’a supplantée. En 215 a.C., de suite après la bataille de Trasimène et la défaite romaine, le Sénat avait commandé l’introduction de la Vénus Erycine, déesse étrangère originaire de Sicile, par laquelle ils s’étaient assurés l’appui de l’île. Comme dans le cas de Cybèle, la destination choisie pour le temple était un des hauts lieux de la ville, d’un point de vue de l’histoire mythique comme séculière.

Le choix de l’emplacement du Capitole pour rendre un culte aux divinités isiaques dans ce contexte géographique glorieux peut s’expliquer. Peut-être s’agissait-il d’un moyen de légitimer ces dieux, mais dans la mesure où cette décision n’émanait pas des hautes autorités sénatoriales, il était peu probable qu’un tel culte puisse perdurer. C’était peut-être

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aussi un moyen de légitimer la présence d’Egyptiens à Rome en tentant de trouver une place pour leurs divinités nationales, une façon qu’ils ont eue de signifier leur présence ainsi.

Mais c’est également la raison pour laquelle ils n’ont pu y être tolérés, car cette colline incarne la romanité et ses traditions483 : le Sénat ne pouvait pas autoriser que des divinités égyptiennes logent à côté de leur triade protectrice, d’autant que le culte de la déesse était promu par un groupe de fidèles et revêtait ainsi un caractère privé, contrairement aux autres sanctuaires tutélaires de Rome qui étaient des édifices publics. De plus, ces lieux de culte se situaient bien trop près de la Curie pour pouvoir être tolérés par les sénateurs. Mais l’insistance avec laquelle il semblerait que les lieux de cultes voués aux divinités isiaques aient été reconstruits témoigne du dynamisme et de la visibilité que les égyptisants voulaient conférer à leur culte.

Il semble que l’on puisse trouver beaucoup d’explications concernant l’établissement de cultes isiaques sur le Capitole. La proximité avec le Tibre et le Forum rend possible une présence accrue de marchands originaires des zones orientales de l’Empire, notamment d’Egyptiens. L’implantation sur le Capitole d’un culte voué à Isis ne serait alors que le fruit d’une logique de proximité augmentée d’une logique de visibilité et de popularité conférée par la colline romaine. De plus, l’existence d’un collège de prêtres dédiés à Isis Capitoline suggère que son culte n’était pas ponctuel, au rythme des expulsions, mais bien organisé. Ces considérations ainsi qu’une inscription retrouvée à Portus mentionnant le collège d’Isis Capitoline ont porté F. P. Arata à considérer ce sanctuaire comme une extension du culte voué aux divinités égyptiennes dans le portus tiberinus, où se trouvait à cette époque une grande concentration d’étrangers et d’Orientaux484

.

L’hypothèse que l’on peut émettre est que du point de vue sénatorial, un culte étranger sur les pentes du Capitole était inenvisageable ; mais du point de vue des desservants qui appartiennent à toutes les catégories sociales, le culte s’était étendu, et pour toutes les personnes qui y étaient liées, le Capitole avait un intérêt différent mais constituait le point central de regroupement, qui aurait donné naissance à un collège de prêtres, ainsi qu’à l’inquiétude du Sénat.

Dans le voisinage immédiat du Capitole, des vestiges isiaques ont été découverts, comme nous l’avons vu, datés de l’époque impériale. Le fragment de marbre représentant Isis Frugifère, daté des années 150, témoignerait, si l’on en croit les études menées, de la présence d’une petite chapelle dédiée aux cultes isiaques non loin du Capitole. Des inscriptions en

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Cet aspect fera l’objet de l’étude qui s’ensuivra.

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l’honneur de Sérapis viendraient confirmer la présence d’un lieu de culte isiaque dans cette