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9. PRESENTATION DES IMPACTS POSSIBLES ET DES MESURES D’EVITEMENT / REDUCTIONS

9.1. Impacts possibles sur la biodiversité communs aux six implantations

9.1.3. Analyse des risques de mortalités accidentelles pour les espèces volantes

9.1.3.1. L’avifaune

Le Tableau 29 résume les oiseaux répertoriés en 2018 et 2019 (oiseaux nicheurs et de passage ou hivernants) au niveau de chacune des implantations, observations incluant les espèces présentes dans les haies plus ou moins proches des zones impactées (dans un rayon de 150 mètres).

Le site ne contient pas de populations d’oiseaux nicheurs rares ou connus pour être particulièrement sensibles aux éoliennes. L’avifaune nicheuse du site (plateau agricole) ne comprend que des espèces communes des bocages agricoles (voir détails dans l’étude d’état initial).

En automne et en hiver, le site est utilisé par les espèces sédentaires précédentes ainsi, que par des espèces migratrices ou hivernantes communes : grives nordiques (litorne et mauvis), Chevalier Cul-blanc (le long du Blavet, loin des zones éoliennes), Grande Aigrette (passage très ponctuel près du Blavet) et Vanneau huppé (passages ponctuels de troupes).

Le site n’est cependant pas un espace attractif pour les grands migrateurs : pas d’observation de grands groupes de migrateurs58, pas de passage de grandes espèces patrimoniales59 en migration, pas de milieux de repos favorables de type grandes zones humides avec plans d’eau.

La Figure 28 montre que toutes éoliennes sont implantées sur des zones dénudées (cultures sans arbres) secteurs peu fréquentés par les oiseaux protégés nicheurs locaux qui sont des espèces arboricoles quittant peu les haies et les friches arbustives. Lorsqu’elles fréquentent les zones cultivées d’alimentation (Linotte mélodieuse par exemple) ces espèces volent, le plus souvent, au-dessous de dix mètres au-dessus du sol.

Seule l’éolienne E2 surplombe, partiellement, une haie qui est, à ce niveau, une structure basse (ronciers bas avec arbustes [sureaux] de 3 à 6 mètres). Les pales de l’éolienne y seront situées, au minimum, à environ 12 mètres au-dessus de cette haie basse.

L’Alouette des champs (espèce non protégée) est le seul passereau nicheur du site qui utilise directement les zones d’implantation (présence de chanteurs en vol, de 10 à 40 mètres en hauteur, au niveau des parcelles impactées) et qui donc vole habituellement au niveau des pales.

Pour les oiseaux protégés nicheurs, le risque concerne surtout les grandes espèces volant en hauteur auprès de leurs sites de nidification, ici essentiellement des rapaces diurnes communs (Buse variable essentiellement et Faucon crécerelle) ainsi que la Chouette hulotte. Les autres espèces concernées sur le site, en période de reproduction, sont des espèces de passage, nicheurs hors site ou estivants non nicheurs. Sur la zone de Sainte-Tréphine cela concerne surtout, en période estivale, les hirondelles, le martinet noir, les corvidés et ponctuellement d’autres espèces communes de passage très ponctuels en particulier le héron cendré, les goélands et la mouette

58Sauf, ponctuellement Vanneaux huppés (voir état initial).

59 Sauf, ponctuellement, Grande Aigrette isolée (voir état initial).

rieuse. Ces diverses espèces présentes sur le site sont très communes à l’échelle des zones bocagères ou agricoles de l’ouest de la France.

Une synthèse récente de la LPO60 concernant les oiseaux tués par les éoliennes, montrent que les destructions globales restent très réduites (1100 individus répertoriés en France sur 18 ans). Ces mortalités concernent surtout des espèces assez communes. Certaines sont présentes sur le site de Sainte-Tréphine (comme dans toute la Bretagne) : Martinet noir, Faucon crécerelle, Mouette rieuse, Alouette des champs, Buse variable, Pigeon ramier et Rougegorge familier et seront donc, possiblement, impactées ponctuellement par l’aménagement (voir résultats nationaux LPO ci-dessous pour ces espèces, Tableau 30).

Tableau 30 : Mortalités constatées sous les éoliennes en France pour 18 ans de recherche ; prise en compte des espèces présentes sur le site éolien de St Tréphine (données LPO).

Espèces impactées

Cette compilation de données permet d’évaluer le risque de mortalité probable des espèces présentes sur le site éolien de St-Tréphine. Le Tableau 31 présente ces niveaux probables de risques (pour les espèces nicheuses ou de passage).

Le site de St-Tréphine ne contient pas d’espaces naturels particulièrement attractifs pour des oiseaux rares (grands migrateurs ou rapaces) et donc, ici les espèces les plus sensibles restent celles qui volent le plus fréquemment en hauteur et (ou) sont aussi des espèces abondantes dans les zones bocagères (de Bretagne).

Il s’agit ici (espèces surlignées en rouge) d’oiseaux donc les risques de mortalité peuvent être qualifiés de « Modérés à assez forts » : Alouette des champs, Buse variable, Étourneau sansonnet, Faucon crécerelle, Grive musicienne, Martinet noir, Mouette rieuse, Pigeon Ramier et Rougegorge familier (ici 5 espèces protégées dont deux rapaces) et « modérés » (Perdrix grise, Goélands, Corneille noire, Épervier, Moineau domestique, Hirondelles, Pouillot, Effraie).

Il s’agit d’espèces volants en hauteur en zones ouvertes : Alouette des champs, Buse variable, Faucon crécerelle, Martinet noir, Mouette rieuse, Goélands, Épervier, Hirondelles ; ou d’espèces très fréquentes en zones bocagères et volant le plus souvent près du sol mais parfois plus haut : Étourneau sansonnet, Grive musicienne, Pigeon Ramier, Perdrix grise, Moineau domestique, Pouillot et Rougegorge familier.

Toutes ces espèces impactables restent (à l’échelle de la Bretagne et de l’ouest de la France au moins) des oiseaux communs (non menacées, statut LC : Préoccupation mineure) des zones bocagères et agricoles plus ouvertes.

Parmi ces espèces certaines sont très abondantes sur le site et sont des oiseaux non protégés (Alouette des champs, Étourneau sansonnet, Grive musicienne, Pigeon Ramier, Corneille noire, Perdrix grise).

60 LPO France, 2017. Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Étude des suivis de mortalité réalisés en France de 1997 à 2015. Actualisé en septembre 2017. 91 pages.

Tableau 31 : Niveaux de risque de mortalité des oiseaux du site d’après les données LPO (2017).

Espèce Niveau d’enjeux de

la population locale Sensibilité aux éoliennes

Niveau de risques de mortalité (d’après données LPO)

Accenteur mouchet Faible Réduite (vol près du sol) Faible P

Alouette des champs Faible Assez importante (vol de

parade en hauteur) Modéré à assez fort C Bergeronnette des

ruisseaux Faible Réduite (espèce liée aux

rives des cours d’eau) Faible P

Bergeronnette grise Faible Réduite (vol près du sol) Faible P

Bruant jaune Modéré Réduite (espèce arboricole

et des friches basse) Faible P

Bruant zizi Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Busard Saint-martin Faible (passage très ponctuel)

Réduite hors zone de reproduction (vol et chasse

très près du sol)

Faible

(passage très peu fréquent et chasse près du sol

P

Buse variable Faible

Assez importante (vol de chasse et de parade en

hauteur)

Modéré à assez fort P

Canard colvert Faible

Réduite, vol près du sol et surtout sur les zones

humide

Faible C

Chardonneret élégant Faible Réduite (vol près du sol et

dans les arbres) Faible P

Chevalier cul-blanc Faible Réduite (espèce liée aux

rives des cours d’eau) Faible P

Choucas des tours Faible Modéré (vols parfois en

hauteur) Faible P

Chouette hulotte Faible Vraisemblablement faible

(chasse près du sol) Faible P

Cisticole des joncs Faible (disparu du site récemment)

Réduite (vol près du sol

dans des habitats humide) Faible P

Corneille noire Négligeable Modéré (vols parfois en

hauteur) Faible à modéré C

Coucou gris Faible

Réduite (passage rare sur le site) sauf possible migrateur volant haut

Faible P

Effraie des clochers Faible Vraisemblablement faible

(chasse près du sol) Faible à modéré P Épervier d'Europe Faible

Assez importante (vol de chasse et de parade en

hauteur)

Modéré P

Étourneau sansonnet Négligeable Modéré (vols parfois en

hauteur) Modéré à assez fort C

Faisan de Colchide Négligeable Réduite (vol près du sol) Faible C

Faucon crécerelle Faible Assez importante (vol de

chasse en hauteur) Modéré à assez fort P Faucon hobereau Faible (migrateur

rare sur le site)

Assez importante (vol de chasse rapide en hauteur)

Modéré ici car de passage

très rare P

Fauvette à tête noire Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Fauvette des jardins Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Fauvette grisette Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Gallinule poule-d’eau Faible Réduite (espèce liée aux

rives des cours d’eau Faible C

Geai des chênes Faible Réduite (espèce arboricole) Faible C

Goéland argenté Faible Modéré (vols parfois en

hauteur) Faible à modéré P

Goéland brun Faible Modéré (vols parfois en

hauteur) Faible à modéré P

Espèce Niveau d’enjeux de

la population locale Sensibilité aux éoliennes

Niveau de risques de mortalité (d’après données LPO) Grande aigrette Faible (migrateur

rare sur le site)

Réduite ? (vols parfois en

hauteur) Faible P

Grimpereau des

jardins Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Grive draine Faible Réduite (espèce arboricole) Faible C

Grive litorne Faible Réduite (sauf migration ?) Faible C

Grive mauvis Faible Réduite (sauf migration ?) Faible C

Grive musicienne Faible Réduite à modéré (espèce

arboricole) Modéré à assez fort C Héron cendré Faible (passage rare) Réduite ? (vols parfois en

hauteur) Faible P

Martinet noir Faible (peu présent sur le site)

Réduite (localisé aux cours

des rivières) Faible P

Merle noir Faible Réduite à modéré Faible C

Mésange à longue

queue Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Mésange bleue Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Mésange

charbonnière Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Moineau domestique Faible Réduite (vol près du sol) Faible à modéré P Mouette rieuse Faible (rares

passages)

Assez importante (vols parfois en hauteur)

Assez fort (mais de passage rare sur le site) P Perdrix grise Faible Réduite (vol près du sol) Faible à modéré C

Pic épeiche Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Pic vert Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Pie bavarde Faible Réduite (espèce arboricole) Faible C

Pigeon Ramier Faible Réduite à modéré Assez fort C

Pinson des arbres Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Pipit farlouse Faible Réduite (vol près du sol) Faible P

Pouillot véloce Faible Réduite (espèce arboricole) Faible à modéré P Rougegorge familier Faible Réduite à modéré (espèce

arboricole) Assez fort P

Sittelle torchepot Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Tarier pâtre Faible Réduite (vol près du sol) Faible P

Tourterelle des bois Faible Réduite à modéré Faible C

Tourterelle turque Faible Réduite (reste près des

bâtiments) Faible C

Traquet motteux Faible Réduite (vol près du sol) Faible P

Troglodyte mignon Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

Vanneau huppé Faible (passage rare de troupes)

Réduite à modéré (vol

migratoire) Faible C

Verdier d'Europe Faible Réduite (espèce arboricole) Faible P

En bleu : oiseaux se reproduisant sur le site d’étude ou ces abords (cercle de 3 kilomètres).

En orange : espèces non nicheuses, migratrices et, ou, estivantes ou hivernantes.

P : Espèces protégées nationalement. C : Espèces chassables.

Espèces en rouge : risques de mortalité assez importants (voir tableau).

Les espèces protégées comprennent des espèces très abondantes dans les zones arbustives ou arborées (Rougegorge, Pouillot véloce) ou plus ouvertes (Hirondelles).

Les autres espèces protégées impactables (modérément) sont des espèces peu abondantes sur le site, de passages assez rares (Goélands, Mouette rieuse) ou nichant assez loin des zones éoliennes (Moineau domestique, Épervier, Effraie).

Parmi les espèces protégées, les plus fréquentes en hauteurs sur les zones ouvertes d’implantation (bien qu’assez peu abondantes car prédatrices) sont les rapaces diurnes Buse variable et Faucon crécerelle. Ce sont ces espèces qui risquent (probablement) d’être le plus impactées (comme dans de nombreux sites bocagers ouverts).

Les autres espèces le plus impactables après les rapaces protégés sont vraisemblablement les espèces non protégées abondantes (Alouette des champs, Étourneau sansonnet, Grive musicienne, Pigeon Ramier, Corneille noire).

Les autres espèces, protégées ou non, sont vraisemblablement moins impactables car elles sont bien moins abondantes sur le site.

Conclusions :

Ces différents éléments permettent de prévoir que l’impact (mortalité par collision) des futures éoliennes sur l’avifaune locale ou de passage pourrait surtout concerner quelques individus de deux espèces de rapaces communs volant haut et qui sont assez abondants en zones bocagères ainsi que d’espèces diverses non protégées.

L’impact global du projet sur l’avifaune peut être considéré comme de niveau « faible à modéré ».

Ce sont les rapaces communs les plus impactables (buse variable et faucon crécerelle) qui pourraient donc faire l’objet, en priorité, de mesures de réduction.