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2. Un arbre au pollen allergisant

2.6. Symptômes de l’allergie

2.6.2. L’asthme allergique

L’asthme peut s’exprimer sous diverses manifestations de toux : toux fréquente et chronique, quintes de toux, toux sèche nocturne, toux en présence d’un animal, toux après les activités sportives. La toux peut s’apparenter à des bronchites sifflantes à répétition surtout chez l’enfant [83]. Le diagnostic de l’asthme est généralement basé sur la réalisation d’une mesure du souffle et plus précisément du débit expiratoire de pointe de l’individu à l’aide d’un spiromètre. Une nette diminution de ce dernier oriente, en concordance avec l’examen clinique du patient, vers un trouble de type asthmatique. L’évaluation de cette diminution permet de savoir si l’asthme est important ou non. La crise d’asthme se caractérise par trois symptômes typiques :

 Difficulté à respirer avec essoufflement et sensation d’étouffement et d’oppression,

 Respiration sifflante,  Toux sèche.

Elle peut, bien que de courte durée, se répéter dans le temps et ainsi entrainer une réelle gêne à la vie courante [71]. En effet plusieurs travaux montrent que l’asthme altère la qualité de vie scolaire des enfants, perturbe leurs activités sportives ainsi que leurs loisirs, et se répercute enfin sur toutes les relations familiales. Ainsi l’asthme non- contrôlé provoque de l’absentéisme scolaire, des difficultés d’adaptation mais aussi des difficultés pour l’enfant à suivre l’enseignement et à communiquer. Pour l’adulte les répercussions sont similaires : une étude a mis sous lumière qu’un quart des

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asthmatiques a du s’absenter 1 à 4 jours par semestre de son travail à cause de sa maladie ou de ses répercussions [53].

L’asthme a pour cause l’allergie dans près de 80% des cas et une histoire personnelle d’allergie est retrouvée dans 50% des cas dans l’asthme sévère [84], [64]. Plus les sensibilisations allergiques sont nombreuses plus l’asthme est sévère [84].

La prévalence de l’asthme allergique, tout comme de l’asthme sans distinction de cause, est difficilement évaluable. En effet les méthodes utilisées pour ces évaluations diffèrent selon les études et rendent ainsi des résultats qui ne peuvent être comparés les uns aux autres. On peut cependant citer deux études qui permirent, il y a quelques années, d’établir des statistiques parlantes : l’étude ISAAC* qui est une étude chez l’enfant, et l’étude ECRHS* qui est une étude chez l’adulte. Ces études répétées sur plusieurs années donnèrent une première idée de la prévalence de l’asthme et de l’évolution de celle-ci [53].

Ainsi on peut citer certains chiffres : 10 à 18% des 13-14 ans de l’étude ISAAC* en France étaient porteurs de symptômes d’asthme pour un taux allant de 1 à 36% suivant les pays étudiés [53].

La prévalence de l’asthme peut être calculée selon les modalités suivantes : présence dans l’année de sifflements ou de traitements de l’asthme chez l’enfant, et crises d’asthme ou traitement actuel pour les adultes. Ce calcul de prévalence donne une valeur supérieure chez les enfants par rapport aux adultes (respectivement 9 et 6%) [85]. Il faut aussi noter que dans l’enfance l’asthme est plus souvent lié à l’atopie qu’à l’adolescence où l’asthme devient similaire à celui de l’adulte avec une générale absence d’atopie mais des antécédents de pneumonie [86].

Selon l’OMS* le nombre d’asthmatiques serait porté à 300 millions [83]. Cette prévalence tendrait globalement à augmenter. En France elle ne diminue pas, bien que certains facteurs semblent montrer une amélioration en termes de traitement et de suivi des asthmatiques. On observe une mortalité due à l’asthme, en France, dans la moyenne par rapport aux autres pays européens, et une diminution du taux d’hospitalisation des adultes pour cette cause depuis 1998 [85].

Pour les trois quarts des patients la première crise d’asthme intervient avant l’âge de 20 ans. Un second pic d’apparition se situe aux alentours de la cinquantaine où l’asthme s’avère en général non allergique.

Etre asthmatique à l’enfance ne sous-entend cependant pas que l’on va le rester à vie, en effet il convient de préciser que 30 à 40% des enfants asthmatiques deviennent asymptomatiques à l’âge adulte, ce qui n’est pas négligeable [53].

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Chez les adultes, selon l’étude ECRHS*, on observe de nettes différences suivant les pays ; avec des pays à forte prévalence de l’asthme comme la Nouvelle-Zélande et l’Australie (11 à 12% de la population) et des pays à la prévalence beaucoup plus basse comme la Grèce, l’Estonie et l’Algérie (environ 2 à 3% de la population) [87]. La France semble plutôt épargnée avec des taux allant d’environ 3 à 5% suivant la localisation. Mais il existe des disparités au sein même du pays, ainsi la prévalence sera plus faible à Grenoble ou Nancy par rapport à Paris ou même Bordeau (respectivement 3,5 ; 3,7 ; 5,1 et 5,5%). Il a été globalement mis en avant un gradient Est-Ouest, avec de plus basses prévalences à l’Est, ainsi qu’un gradient Nord-Sud, avec de plus basses prévalences au Sud comme l’illustre la figure 20 [53], [88].

Cette prévalence tend à augmenter ou à se stabiliser, mais, même une fois stabilisée il est important de maintenir des efforts de dépistage, de prise en charge, et de bon suivi des asthmatiques.

On peut observer une différence entre la prévelence de l’asthme donnée par l’étude ECRHS* pour la France (3 à 5%) et le taux de patients traités pour asthme mentionné Figure 20 : Taux de patients régulièrement traités pour asthme (Cahier Formation Moniteur n°3029)

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en légende de la figure 20 (environ 2 à 3%). Ceci peut s’expliquer par le fait que beaucoup d’asthmatiques ne sont pas diagnostiqués, en raison de symptômes peu marqués, d’un accès aux soins restreint ou de difficultés socio-économiques. Ceci est, bien évidemment, un biais non négligeable dans les résultats de toutes ces études. Cette mauvaise évaluation des asthmes et leur fréquent sous-traitement engendre une augmentation de leur sévérité et ainsi du coût que représente cette maladie pour la société [53].

Il ne faut pas négliger la mortalité que l’asthme peut provoquer. L’asthme tue encore près d’un millier de personnes en France chaque année [64] ! Cette mortalité a plusieurs facteurs de risque :

 Les antécédents d’asthme aigu grave,

 Une mauvaise estimation de la gravité de la crise avec un traitement insuffisant, notamment en ce qui concerne les corticoïdes,

 Les désordres psycho-sociaux qui influent sur la qualité de vie, induisent des polypathologies et restreignent l’accès aux soins [53].

Le taux de mortalité lié à l’asthme n’est pas constant. Chez les 5-34 ans on peut observer deux pics de mortalité : un premier pendant l’été, lié à la présence de pneumallergènes dans l’air, et un second au cours de l’automne probablement d’avantage dû à la multiplication des agents infectieux respiratoires. Chez les plus de 34 ans on observe un unique pic en hiver, très probablement lié lui aussi aux agents infectieux [53].

Que ce soit pour l’une ou l’autre des manifestations allergiques que l’on vient de présenter, la sensibilisation au pollen de bouleau varie en fonction de la représentation, plus ou moins forte de l’espèce dans le milieu. Ainsi 31% des scandinaves présentant une allergie sont sensibilisés au pollen de bouleau contre 16% des habitants de Strasbourg et seulement 6,4% des montpelliérains [57].

2.7. Allergies croisées les plus fréquemment rencontrées avec le pollen de bouleau

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