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Chapitre 2 : Le TAL au service de l’ALAO

4 L’apport du TAL

Avec les progrès de l’informatique en termes de technologie (intelligence artificielle,

apprentissage automatique, recherche d’information, etc.) et en termes de puissance de calcul

des machines, nous constatons une amélioration au niveau de performance et de richesse des

systèmes d’ALAO et des outils TAL.

4.1 Avantages

Le développement des applications et des méthodes basées sur le traitement

automatique du langage naturel pour l’ALAO est devenu un domaine important de la

recherche.

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L’ALAO s’intéresse, à l’élaboration d’environnements informatiques pour

l’apprentissage des langues. Actuellement, quelques systèmes utilisent des outils issus des

TAL. Ces outils ont permis la création d’environnements, communément appelés

plates-formes. Ces plates-formes offrent différentes fonctionnalités telle que la gestion de

dictionnaires et la gestion des activités et ressources pédagogiques (Power, 2002).

Le couple didactique des langues/informatique subit des développements

remarquables mais n'en sont pas moins limités par l'approche réductionniste de la langue par

l'informatique (Antoniadis et Ponton, 2002). Cette approche réductionniste s’explique par la

manière dont l’informatique traite une langue ; l'informatique ne traitant que de la forme, un

mot, un syntagme, une phrase... sont vus comme de simples suites de caractères sur lesquels il

est possible d'effectuer des opérations comme des comparaisons, des comptages et le calcul

des distributions, mais pas d'atteindre les niveaux lexicaux, morphosyntaxiques ou

sémantiques des mots ou des phrases. Cette impossibilité à prendre en compte les propriétés

intrinsèques de la langue restreint fortement les possibilités des systèmes d'ALAO et, plus

globalement, l'utilisation des technologies informatiques en apprentissage des langues.

L’intégration du TAL dans l’ALAO reste encore moins abordée par rapport aux autres

domaines du TAL. (Kraif et al, 2004) donnent trois arguments pour expliquer ces

phénomènes : (i) ces technologies manquent encore de fiabilité ; (ii) le coût est encore cher et

les ressources difficiles à développer ; (iii) les utilisateurs sont peu au courant des possibilités

offertes par ces techniques.

4.2 Enjeux

Le TAL apporte des solutions aux limitations des systèmes d’ALAO. Parmi ces

avantages, on peut citer :

- Le TAL permet aux apprenants de travailler indépendamment sur la plate-forme, car la

génération des activités devient autonome et ne nécessite pas la présence de

l’enseignant de la langue.

- L’utilisation des outils et des approches TAL enrichit les systèmes d’ALAO par une

grande variété des activités, tels que les exercices d’apprentissage de l’écriture,

exercices d’expression orale, dictée, exercices sur les prononciations…

- Les systèmes d’ALAO deviennent capables de détecter, d’expliquer et de corriger

automatiquement les erreurs.

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- Une véritable personnalisation et adaptation des activités à l'apprenant selon le niveau

et selon la progression de niveau de l’apprenant.

Généralement, avant de proposer des approches ou méthode TAL, il faut aborder

ces points :

- Seule le TAL permet d’interpréter la langue, non comme une succession de signes et

caractères sans signification, mais comme des éléments d'un système à deux niveaux

(forme et sens). Dans le cadre de l'apprentissage d'une langue, le fonctionnement de

chaque niveau du système doit être considéré, rendu explicite, manipulé et mis en

pratique d’une manière efficace et bien ciblée. De plus, le lien entre les deux niveaux

est considéré comme une source de difficultés (à cause de la polysémie) dans

l'apprentissage de la langue. Par conséquent, il faut le traiter d’une manière appropriée

pour créer donc des outils qui permettront aux professeurs de langues de manipuler la

langue, il est nécessaire qu'ils travaillent avec la façon dont la langue est réellement

structurée, sans les limitations imposées par les techniques informatiques de base.

Il faut toujours connaître l'apprenant pour faciliter la définition de ses besoins

d'apprentissage. Ainsi, le concepteur de l’outil TAL peut optimiser l'apprentissage

personnalisé. Il est néanmoins incontestable que nous attendons toujours des systèmes

capables de fournir ce type d’apprentissage. Le défi de l’ALAO n’est pas l'évaluation des

connaissances des apprenants qui constitue la majeure difficulté, mais comment utiliser cette

évaluation et, surtout, comment créer automatiquement des activités qui s’adaptent au niveau

de l’apprenant dans la langue à apprendre. Le TAL peut apporter des solutions à la fois en

termes d'outils d'évaluation et de création d'activité automatique (Desmet, 2006).

Il faut être capable de détecter, d'expliquer et de corriger automatiquement les erreurs

des apprenants si l'objectif est de permettre à l'apprenant de travailler de façon autonome et

indépendante. Par conséquent, il faut répondre à la question de savoir comment générer

automatiquement les explications pour les apprenants, ainsi que la question sur la façon dont

on doit fournir une correction automatique aux productions des apprenants. Très peu de

travaux ont été faits sur ce point, comme on peut le voir à partir de la revue « CALICO » qui

est entièrement consacré à ce sujet (Heift et Schulze, 2003). Actuellement, les types des

réponses proposées par les systèmes d’ALAO sont sous la forme de :

- Vrai ou faux.

- Une liste préétablie des réponses correctes.

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Par contre, un feedback adéquat doit tenir compte des caractéristiques

linguistiques de la réponse de chaque apprenant. Ces caractéristiques permettent alors

l'implantation de l’évaluation dans le cadre de l'activité d'enseignement,

conformément à l'élève et au profil de l’apprenant. En outre, au lieu de donner une

évaluation sous la forme d'une réponse binaire (correcte ou incorrecte), il peut être

plus intéressant de donner des éléments de diagnostic, afin d'aider l'apprenant à

identifier et à corriger l'erreur lui-même.

Les outils et les systèmes créés ne devraient pas être compliqués et nécessiter des

compétences techniques spécifiques. Comme tout domaine de connaissances, le TAL,

la linguistique et la didactique, utilisent leurs propres approches et leurs propres

concepts qui nécessitent l'utilisation d'outils spécifiques, généralement fondés sur ces

concepts. Pour le non spécialiste, l'utilisation de ces outils peut impliquer de longues

périodes de formation et une compréhension d'un certain nombre de concepts liés à

l’utilisation de chaque outil. Dans le cadre de l'apprentissage des langues, où les

enseignants sont a priori des spécialistes en didactique, leurs compétences en

informatique et en TAL sont très limitées. Cette situation peut être source de

problèmes pour les enseignants, lorsqu’ils veulent se familiariser avec des outils du

TAL. Tous les systèmes d’ALAO sont destinés a priori pour les enseignants de

langues et pour les apprenants. Par conséquent, ces systèmes devraient répondre à

deux impératifs : l'utilisation d’un tel système ne devrait exiger qu'un minimum de

compétences non didactiques et il devrait être capable de gérer les concepts

didactiques.