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L’ansatz de r´esolution

Dans le document Couches limites semilinéaires (Page 30-59)

Un d´eveloppement de Taylor aupremier ordre assure l’existence de An et En,n tels que An =An+xnAn et En,n = En,n+xnEn,n o`u An (resp En,n ) d´esigne la trace deAn (respEn,n) enxn= 0.

La substitution du d´eveloppement

j0

√εjUj(t, x,xn

ε ,√xn

ε)

`

a la place de uε dans (1.1) donne, par la proposition pr´ec´edente un d´eve-loppement (l’ansatz de r´esolution)

j−2

√εjFj(t, x,xn

ε ,√xn

ε)

o`ules profilsFjsont dansP(ΩT) et se d´ecomposent de la mani`ere suivante : Fa2 = Fb−2= 0, Fc2=AnzUc0−En,nzzUc0

Fa1 = 0, Fb−1=AnθUb0 Fc1=AnzUc1−En,nzzUc1, Fa0 = HUa0−F(t, x,Ua0)−f(t, x),

Fb0 = AnθUb1+HUb0+Anθ∂θUb0−En,nθθUb0−F(t, x,Ua0+Ub0)+F(t, x,Ua0), Fc0 = AnzUc2−En,nzzUc2+qc0,

et, pourj1,

Faj = HUaj−Fu(t, x,Ua0).Uaj+qaj,

Fbj = AnθUbj+1+HUbj+Anθ∂θUbj−En,nθθUbj

Fu(t, x,Ua0+Ub0).(Uaj+Ubj) +Fu(t, x,Ua0).Uaj+qbj, Fcj = AnzUcj+2−En,nzzUcj+2+qjc,

o`ul’on a regroup´e un certain nombre de termes de la fa¸con suivante : qc0:= (H − Ec)Uc0−F(t, x,Ua0+U0b+Uc0) +F(Ua0+U0b),

qa1:= 0, qb1:=−EbUb0, q1c := (H − Ec)Uc1−Q1c(t, x, z,(Uak,Uck)k1,(

θiUbk)i+k1), et pourj2

qja := −EUaj−2−Qja(t, x,(Uak)kj1),

qbj := −EbUbj1− EUbj2−Qjb(t, x,(Uak,Ubk)kj−1), qcj := (H − Ec)Ucj− EUcj2−Qjc(t, x, z,(Uak,Uck)kj,(

θiUbk)i+kj).

On noteEb et Ec les op´erateurs Eb:=

n i=1

i(Einθ.) +∂θ(Enii.), Ec :=

n i=1

i(Einz.) +∂z(Enii.).

On a not´e pour all´egerqaj ,qbj (pourj∈N) etqjc (pourj∈N) aulieude qc0(t, x,Ua0,U0b,Uc0, ∂t,xUc0, ∂zxUc0),

qb1(t, x,(∂βxθUb0)β=0,1), qc1(t, x, z,(Uak,Uck)k1,(

θiUbk)i+k1, ∂t,xUc1,(∂zxβUc1)β=0,1), et, pourj2,

qaj(t, x,(∂xβUaj2)β=1,2,(Uak)kj−1), qbj(t, x,(Uak,Ubk)kj1,(∂βxθUbj−1)β=0,1,(∂βxUbj−2)β=1,2), qjc(t, x, z,(Uak,Uck)kj,(

θiUbk)i+kj, ∂t,xUcj,(∂zxβUcj)β=0,1,(∂xUcj2)β=1,2).

On notexla collection des (∂i)i=1,...,n, η la collection des (∂i)i=1,...,n

et deθ et t,x la collection des (∂i)i=0,...,n. On a alors que, pourj1,qbj d´epend de

(t, x,(Uak,Ubk)kj1,(∂ηβ(Ubj1,Ubj2)β=0,1).

5.3. Changement de variables

Nous allons proc´eder `a un changement d’inconnue dont le but est de trivialiser les coefficients devant les d´eriv´ees secondes en les variables rapides introduites par la viscosit´e. Le fait remarquable est que l’on peut conserver le caract`ere sym´etrique.

Introduisons les champs r´eguliers de matricesL×L:R(t, y) :=E

1

A ces trois sous-espaces, on associe, pour tout (t, y), leur dimension res-pectived+,d0etd; des bases orthogonales respectives d’´el´ements propres ((λj, rj))j∈I+, ((λj, rj))j∈I0 et ((λj, rj))j∈I et les projecteurs orthogonaux respectifsP+, P0 etP.

Introduisons Uk := RUj et multiplions les ´equations pr´ec´edentes par R−1 `a gauche. Notant ˜Fj :=R−1Fj, ˜H:=R−1HR−1, ˜F(U) :=R−1F(U),

on a :

F˜a−2 = ˜Fb2= 0 F˜c−2= Λ∂zUc0−∂zzUc0,

F˜a−1 = 0 F˜b−1= Λ∂θUb0 F˜c−1= Λ∂zUc1−∂zzUc1, F˜a0 = ˜HUa0−F˜(t, x, Ua0)−f(t, x),

F˜b0 = Λ∂θUb1+ ˜HUb0+ Λθ∂θUb0−∂θθUb0−F(t, x, U˜ a0+Ub0) + ˜F(t, x, Ua0), F˜c0 = Λ∂zUc2−∂zzUc2+ ˜qc0

et, pourj1,

F˜aj = H˜Uaj−F˜u(t, x, Ua0).Uaj+ ˜qja,

F˜bj = Λ∂θUbj+1+ ˜HUbj+ Λθ∂θUbj−∂θθUbj,

F˜u(t, x, Ua0+Ub0).(Uaj+Ubj) + ˜Fu(t, x, Ua0).Uaj+ ˜qjb, F˜cj = Λ∂zUcj+2−∂zzUcj+2+ ˜qjc.

5.4. Probl`eme hyperbolique-parabolique

Dans ce paragraphe, nous donnons des r´esultats concernant le probl`eme mixte et le probl`eme de prolongement pour un certain type d’´equation dite hyperbolique-parabolique ([12]). Ces r´esultats seront utilis´es par la suite dans l’analyse de la CLC. Consid´erons T0 > 0 et notons K := P0ΛP0, H := P0H˜P0 +Kθ∂θ. H est un op´erateur sym´etrique hyperbolique sur l’espace des fonctions telles que (Id−P0)W = 0 pour lequel {xn = 0} est totalement caract´eristique. Introduisons l’espaceN(T) :=H(ΩT,S(R+)) et le probl`eme

(Id−P0)W = 0, quand (t, x)T ×R+θ, (5.3) (−∂θ2+H)W =P0f(t, x, p, W) quand (t, x)T ×R+θ, (5.4) W|θ=0=b quand (t, x)T (5.5) W =a quand t= 0 (5.6) o`uf(t, x, p, W)∈C,p(t, x, θ)∈ N(T0),b∈H(ΩT).

Examinons la compatibilit´e des donn´ees : siW est une solution r´eguli`ere de (5.3)(5.4)(5.6) avecT >0 alors il existe des fonctions (Ik)k∈N de classeCtelles que

(∂tkW)|t=0=Ik(x, θ,(∂ixθja)i+j

2k). (5.7)

Si, de plus,W v´erifie (5.5), on a n´ecessairement sur le coin {t=θ= 0}

les relations de compatibilit´e

(Rk) : Ik(x,0,(∂xiθja)i+j

2k) = (∂ktb)|t=0.

La r´eciproque est contenue dans le th´eor`eme suivant

Th´eor`eme 5.3. — Soit a∈H(Rn+,S(R+)). Alors les assertions sui-vantes sont ´equivalentes :

(1). La fonctionav´erifie les relations(Rk),

(2). Il existeT ∈]0, T0]etW ∈ N(T)solution r´eguli`ere de(5.3)−(5.4)− (5.5)(5.6).

La relation (Rk) d´epend des termes sources par l’interm´ediaire des (∂tlf)lk−1, (fp(l))lk−1, (fW(l))lk−1et (∂ltb)lk.

De mˆeme que pour le probl`eme mixte hyperbolique, on a le r´esultat d’existence de donn´ees compatibles `a tout ordre suivant :

Proposition 5.4. — Il existe a H(Rn+,S(R+)) v´erifiant les rela-tions(Rk)kN.

Preuve. — On commence par remarquer qu’il existe des fonctions ( ˜Ik)kN de classeCtelles que

Ik(x, θ,(∂xiθja)i+j

2k) =θ2ka+ ˜Ik(x, θ,(∂xiθja)i+j

2k,j<2k). (5.8) On obtient ainsi l’existence de fonctions (ak)k∈N∈H(Rn+) telles que

a0=b, Ik(x, θ,(∂xiaj)i+j

2k) = (∂tkb)|t=0 ∀k1.

On conduit en utilisant la variante suivante du Lemme 3.24 :

Lemme 5.5. — Soient (ak)kN une suite de fonctions de H(Rn+). Il existe une fonction a∈H(Rn+,S(R+))telle que, pour tout entier naturel k,∂θka|θ=0=ak.

La d´emonstration suit celle du Lemme 3.24, `a la diff´erence pr`es qu’on consid`ere ici une variable suppl´em´entaire. On exige aussi une d´ecroissance plus rapide `a l’infini, mais le proc´ed´e d´emonstratif conduit `a une fonction C`a support compact enθ, ce qui assure l’appartenance `aH(Rn+,S(R+)).

La preuve pr´ec´edente assure le r´esultat suivant :

Proposition 5.6. — Il existe des fonctions(Ak)k∈Nde classeCtelle que, poura∈H(Rn+×R+), les assertions suivantes sont ´equivalentes :

(1). La fonctionav´erifie les relations(Rk)kN. (2). Pour toutk∈N, pour touty∈Rn1,

(∂θ2ka)(x,0) =Ak(x,((∂xiθja(x,0))i+j

2, j<2k)).

On en d´eduit le th´eor`eme de prolongement suivant pour le probl`eme :



(Id−P0)W = 0

(−∂θ2+H)W =P0f(t, x, p, W) quand (t, x, θ)T ×R+θ, W|θ=0=b quand (t, x)T

(5.9)

Th´eor`eme 5.7. — Si W ∈ N(T) est solution de (5.9) avec T ∈]0, T0] alors il existe un tempsT1]T, T0]et un unique prolongement deW en une fonction encore not´eeW deN(T1)solution de



(Id−P0)W = 0

(−∂θ2+H)W =P0f(t, x, p, W) quand (t, x, θ)T1×R+θ, W|θ=0=b quand (t, x)T1

(5.10) De plus, soitT:= sup{T1]0, T0]/ il existe un prolongement deW en une fonction encore not´ee W ∈ N(T1) solution de (5.10)}. Si T < T0, on a

||W||L(Ωt×R+θ)+∞quandt→T. Dans le cas lin´eaire, T=T0. 5.5. Le tableau de la cascade

On introduit le probl`eme (Sclj(T)) :

Π+Uj|xn=θ=z=0= 0 quand (t, x)ΓT,

(IdΠ+)(Uaj|xn=0+Ubj|θ=0+Ucj|z=0) = 0 quand (t, x)T . Le caract`ere un peu artificiel de ces conditions aux limites provient de ce qu’on a voulu garder une d´ependance enxn auniveaudes profils de couche limite. Voil`a pourquoi il est n´ecessaire de faire «baver» les conditions aux limites sur certaines composantes pour les couches limites afin de pr´eserver une certaine unicit´e. La motivation de la pr´esence duxn r´eside en la possi-bilit´e de g´en´eraliser ces r´esultats au cas d’un domaine situ´e localement du

mˆeme cˆot´e de son bordC. Dans ce cas, il apparaˆıt comme plus satisfaisant de d´efinir les profils de couche limite en tous les points de l’espace.

On d´efinit, pour toutj0 etT >0, le probl`eme (Sj(T)) :

F˜cj−2= 0, (Id−P0) ˜Fbj1= 0, F˜aj=P0F˜bj= 0 quand (t, x, θ, z)T ×R+θ ×R+z, . L’´equivalence entre l’annulation des profils ( ˜Fj)j2et la suite de probl`emes (Sj)j0 est mise en lumi`ere par le tableausuivant :

(S0) (S1) (S2) ...

F˜−2 F˜c−2

F˜−1 (Id−P0) ˜Fb−1 F˜c−1

F˜0 P0F˜b0 ; ˜Fa0 (Id−P0) ˜Fb0 F˜c0

F˜1 P0F˜b1 ; ˜Fa1 (Id−P0) ˜Fb1 F˜c1

...

Chaque terme de la premi`ere colonne est la somme de la ligne corres-pondante. De plus, lors de la r´esolution successive (pour j croissant) des probl`emes (Sj)j0, seul le profil inconnuUjintervient : les profils correspon-dant `a des indiceskstrictement inf´erieurs `a jont alors d´ej`a ´et´e d´etermin´es et les profils correspondant `a des indices k strictement sup´erieurs ont ´et´e effac´es.

Lorsque les probl`emes (Sj(T))0jN sont v´erifi´es, les premiers termes non nuls que l’on a au niveau de l’ansatz de r´esolution sont

√εN−1F˜cN−1+

εN((Id−P0) ˜FbN + ˜FcN).

On a ainsi un reste de la forme

εNRε avec (Rε)ε ∈ Hs(T). Ceci permet notamment de montrer le Th´eor`eme 3.5.

Dans le cas d’un d´eveloppement `a un seul terme, on ne r´esout que (S0(T)). On a alors un reste de la forme

(Id−P0) ˜Fb0+

ε(P0F˜b1+ ˜Fa1)

(il n’y a pas de Uc1 donc pas non plus de ˜Fc1). Ainsi, on a un reste ε14Rε

avec (Rε)ε∈ Hs(T). Dans les cas extrˆemesd0 = 0 ou d0 =L, on a mˆeme un reste ε12Rε avec (Rε)ε ∈ Hs(T). Cela d´ecoule de ce que dans les deux cas, P0Ub1 et, par suite,P0F˜b1, est nul. L’analyse des probl`emes (Sj(T)) et (Sclj(T)) infra montre que dans ce cas, on a queUa1, est nul et par suite ˜Fa1 l’est aussi. Ces remarques permettent de d´emontrer le Th´eor`eme 3.8.

Pour les conditions aux limites, on a l’´equivalence suivante : Uj v´erifie (Sclj(T)) si et seulement si

P+Uj|xn=θ=z=0= 0 quand (t, x)ΓT

(Id−P+)(Uaj|xn=0+Ubj|θ=0+Ucj|z=0) = 0 quand (t, x)T 5.6. (S0(T))et(Scl0(T))

D´efinissons les probl`emes :

HU˜ a0=F(t, x, Ua0) +f(t, x) quand (t, x)T

P+Ua0= 0 quand (t, x)ΓT

(5.11)







(Id−P0)Ub0= 0

(−∂2θ+H)Ub0=P0( ˜F(t, x, Ua0+Ub0)−F(t, x, U˜ a0)) quand (t, x, θ)T ×R+θ

Ub0|θ=0=−P0Ua0 quand (t, x)T.

(5.12)

et

−∂z2Uc0+ Λ∂zUc0= 0 quand (t, x, z)T ×R+z,

Uc0|z=0=−PUa0 quand (t, x)T. (5.13) On note (R0k,a)k∈N et (R0k,a)k∈N les relations de compatibilit´e respective-ment associ´ees aux probl`emes (5.11) et (5.12) par les Th´eor`emes 3.20 et 5.7. Les (Rk,a0 )k∈N ne d´ependent que des donn´ees duprobl`eme alors que pour toutk∈N, (Rk,b0 ) d´epend aussi des (∂tlUa0)lk|t=0.

On note (R0k,b) la relation obtenue en substituant aux (∂tlUa0)lk|t=0 les expressions en les restrictions des d´eriv´ees spatiales (∂xlUa0)lk|t=0 donn´ees par (3.15).

R´esoudre (S0(T)) et (Scl0(T)) revient `a r´esoudre le probl`eme limite (5.11) puis dans l’ordre que l’on veut (5.12) et (5.13), ce que l’on notera

(5.12)

(5.13). En effet, tenant compte des polarisations (Id−P0)Ub0 = 0 et (Id−P)Uc0= 0, les conditions aux limites se scindent en

P+Ua0= 0, Ub0|θ=0+P0Ua0= 0 et Uc0|z=0+PUa0= 0.

Aux ordres sup´erieurs, les diff´erents types de termes composant les profils sont coupl´es par les conditions aux limites. La r´esolution des probl`emes (Sj(T)) et (Sclj(T)) s’en trouve compliqu´ee.

5.7. (Sj(T))-(Sclj(T)) ;j1

Pour chaque j 1, lors de la r´esolution (Sj(T)), on est confront´e au probl`eme suivant :

HU˜ aj = Φja quand (t, x)T (5.14) Λ∂θ(Id−P0)Ubj= Φjb,1 quand (t, x, θ)T ×R+θ (5.15) (−∂θ2+H)P0Ubj= Φjb,2 quand (t, x, θ)T ×R+θ (5.16)

−∂z2Ucj+ Λ∂zUcj= Φjc quand (t, x, z)T ×R+z o`u

Φja := F˜u(t, x, Ua0)Uaj−q˜aj,

Φjb,1 := (Id−P0)(( ˜H+ Λnθ∂θ−∂θθ)Ubj1

−F˜u(t, x, Ua0+Ub0).(Uaj−1+Ubj−1) + ˜Fu(t, x, Ua0).Uaj−1+ ˜qj−1b ), Φjb,2 := P0( ˜H(Id−P0)Ubj+ ˜Fu(t, x, Ua0+Ub0)(Uaj+Ubj)

−F˜u(t, x, Ua0).Uaj−q˜jb), Φjc := −q˜cj−2,

Φja ∈H(ΩT), Φjb,1, Φjb,2∈H(ΩT,S(R+θ)) et Φjc∈H(ΩT,S(R+z)).

Pour chaquej1, d´efinissons les ´equations :

(Id−P)(−∂z2+ Λ∂z)Ucj = (Id−Pjc (5.17) quand (t, x, z)T ×R+z

les probl`emes :

HU˜ aj = Φja quand (t, x)T

P+Uaj=−P+(Ubj|xn=θ=0+Ucj|xn=z=0) quand (t, x)ΓT , (5.18)

(−∂2θ+H)P0Ubj= Φjb,2 quand (t, x, θ)T ×R+θ, P0Ubj|θ=0=−P0(Uaj+Ucj|z=0) quand (t, x)T

(5.19)

et

P(−∂z2+ Λ∂z)Ucj=PΦjc quand (t, x, z)T ×R+z, PUcj|z=0=−P(Uaj+Ubj|θ=0) quand (t, x)T

(5.20)

Les ´equations (5.15) et (5.17) jouent un rˆole crucial dans la r´esolution des probl`emes (Sj(T)) et (Sclj(T)). En effet, on a dit que la difficult´e provenait du couplage induit par les ´equations aux limites. Or les ´equations (5.15) et (5.17) d´eterminent univoquement (Id−P0)Ubj et (Id−P)Ucj. Les traces aubord dudomaine de ces ´el´ements sont donc impos´ees par l’´equation et ne peuvent pas ˆetre prescrites.

On note (Rjk,a)k∈N et (Rk,bj )k∈N les relations de compatibilit´e respec-tivement associ´ees `a (5.18) et `a (5.19) par les Th´eor`emes 3.20 et 5.7. (Rjk,a) d´epend par l’interm´ediaire des termes sources des

(∂tlUam)lk1;mj1|t=0

et des

(∂tl(Ubj|xn=θ=0+Ucm|xn=z=0))lk|t=0.

On note (Rjk,a) la relation obtenue en r´eexprimant d’abord les (∂tl(Ubj|xn=θ=0+Ucj|xn=z=0))lk|t=0

par (5.15) et (5.17) aumoyen des

(∂tl(Ubm|xn=θ=0+Ucm|xn=z=0))lk;mj−1|t=0

et, par r´ecurrence et avec (5.8), aumoyen des restrictions `at= 0 des (∂lθ1xl2(Uam+Ubm)lk;mj−1

De mˆeme, on d´efinit (Rjk,b).

R´esoudre (Sj(T)) et (Sclj(T)) revient `a r´esoudre successivement (5.15) (5.17) puis (5.18) et enfin (5.19)

(5.21) .

Dans notre analyse, le couplage entre CLC et CLNC se fait donc par l’interm´ediaire de la partie r´eguli`ere duprofil.

5.8. Analyse de la couche limite non caract´eristique

La proposition suivante d´etaille les profils de couche limite non carac-t´eristique. On pr´ecise en particulier leur d´ecroissance et on note la polari-sation des profils d’ordre 0 et 1.

Proposition 5.8. — Si pour N 0 et unT 0, la famille(Uj)0jN satisfait(Sj(T))0jN et(Sclj(T))0jN alors pour tout0j N, le profil Ucj est de la forme suivante :

Ucj= N k=1

αjk(t, x, z)rk(t, x) avec pourk∈I

α0k(t, x, z) :=Cik,0(t, x)eλk(t,y)z αjk(t, x, z) :=

j−1

i=0

Cik,j(t, x)zieλk(t,y)z quand j1 et pour k∈I0∪I+

αjk(t, x, z) := 0 quandj = 0,1 αjk(t, x, z) :=

lI j−2

i=0

Cik,j,l(t, x)zieλl(t,y)z quandj2.

5.9. R´esolution des ´equations de profils avec donn´ee polaris´ee Le r´esultat suivant montre que la prescription d’une partie seulement des profils (la partie r´eguli`ere et la partie polaris´ee de la couche limite carac-t´eristique) suffit `a la d´etermination univoque d’un d´eveloppement solution des probl`emes (Sj(T))j0 et (Sclj(T))j0pour unT >0.

Th´eor`eme 5.9. — SoitN un entier et des fonctions (Uinitj :=Uinit,aj +Uinit,bj )0jN ∈ PinitN+1

telles que, pour 0 j N, (Id−P0)Uinit,bj = 0, le profil Uinit,aj v´erifie les relations de compatibilit´e (Rjk,a)kNet Uinit,bj les relations(Rjk,b)kN. Il existe T >0 et une unique famille (Uj)0jN dans(P(ΩT))N+1 telle que les probl`emes(Sj(T))0jN,(Sclj(T))0jN soient v´erifi´ees et telle que, pour 0jN,Uaj|t=0=Uinit,aj ,P0Ubj|t=0=Uinit,bj . De plus,T ne d´epend que deUa0+Ub0.

Preuve. — On introduit les notations suivantes : on note



H˜Ua0=F(t, x, Ua0) quand (t, x)T P+Ua0= 0 quand (t, x)ΓT

Ua0=Ua,init0 quandt= 0

(5.21)







(Id−P0)Ub0= 0

(−∂θ2+H)Ub0=P0f(t, x, p, Ub0) quand (t, x)T ×R+θ, Ub0|θ=0=−P0Ua0 quand (t, x)T

Ub0=Ub,init0 quandt= 0

(5.22)

et pour chaquej1, les probl`emes :



H˜Uaj = Φja quand (t, x)T

P+Uaj =−P+(Ubj|xn=θ=0+Ucj|xn=z=0) quand (t, x)ΓT

Uaj=Ua,initj quandt= 0

(5.23)





(−∂θ2+H)P0Ubj= Φjb,2 quand (t, x, θ)T ×R+θ, P0Ubj|θ=0=−P0(Uaj+Ucj|xn=z=0) quand (t, x)T Ubj=Ub,initj quandt= 0

(5.24)

Le Th´eor`eme 3.20 assure l’existence d’un tempsT0>0 et d’une solution de (5.21). Le Th´eor`eme 5.3 assure alors l’existence d’un temps T ∈]0, T0] et d’une solution `a (5.22). Les versions lin´eaires des Th´eor`emes 3.20 et 5.3 assurent l’existence de solutions `a la suite de probl`emes (5.15)

(5.17) puis (5.21) et enfin (5.23)

(5.24) ,pour j= 1, ..,. 5.10. Donn´ees de Cauchy compatibles

On remarque que θ est un automorphisme de H(ΩT,S(R+θ)) et on note θ1 son inverse. On note, pour k N et u (P(ΩT))k, u :=

(u1, ..., uk),Ub:= (Ub,1, ..., Ub,k) o`u, pour 1ik,ui:=Ua,i+Ub,i+Uc,i. On d´efinit aussi, pour toutk∈N, l’op´erateur :

Tk: (P(ΩT))k((P(ΩT))k)3 u→(u, Ub, ∂θ1Ub)

Nous appelleronsOl’ensemble des op´erateursFdeP(ΩT)k1 dansP(ΩT) qui s’´ecrivent pour une famille d’indices entiers k1, ..., kν : F=FνoTkνo...oF1oTk1 o`ulesFjsont des fonctionsCdeR3kj dansRkj+1. On noteτ la collection des (∂i)i=0,...,n et de θ∂θ.

Le th´eor`eme suivant met en ´evidence des conditions n´ecessairement v´erifi´ees par les d´eriv´ees temporelles des profils.

Th´eor`eme 5.10. — Il existe trois familles (Fj,k)jN,kN, (Gj)jN et (Hj,h)jN,hN d’´el´ements de O telles que si la famille (Uj)0jN v´erifient la suite de probl`emes (Sj(T))0jN,(Sclj(T))0jN alors

(Id−P0)Ub0= 0, pourj = 1, ..., N et k∈N

tk(Id−P0)Ubj =Fj,k(t, x, θ, ∂ηαp(Uap+P0Ubp),0pj−1, 0αp+ 2(p−j)k), et pour j= 0, ..., N

Ucj=Gj(t, x, z,

ηβp(Uap+P0Ubp),0pj,0βp+pj), pourj = 0, ..., N et h∈N,

th(Uaj+P0Ubj+PUcj) =Hj,h(t, x, θ, ∂ηβp(Uap+P0Ubp),0pj, 0βp+pj+h).

Preuve. — Les propri´et´es de polarisation de la couche limite caract´eristi-que sont tr`es analogues `a celles mises en ´evidence lors de l’´etude de la prop-agation d’oscillations `a une seule phase ([11]). La pr´esence d’une couche non caract´eristique vient cependant compliquer les choses. Aussi nous com-men¸cons par un lemme obtenu par l’analyse de la cascade et la Proposition 5.8.

Lemme 5.11. — Il existe une famille de fonctions( ˜Sj)jNde classeC de leurs arguments telle que

Uc0= ˜S0(t, x, Ua0), Uc1= ˜S1(t, x, Ua1), Ucj= ˜Sj(t, x, z,(Uak, Uck)kj2,(

θiUbk)i+kj2, ∂t,xUcj−2, Uaj,

Ubj) quand j= 2,3 Ucj= ˜Sj(t, x, z,(Uak, Uck)kj2,(

θiUbk)i+kj2, ∂t,xUcj−2,(∂βxUcj−4)β=1,2, Uaj,

Ubj) quand j4.

Une simple r´ecurrence permet alors d’obtenir :

Lemme 5.12. — Il existe une famille de fonctions(Sj)jN Cde leurs arguments telle que

Ucj =Sj(t, x, z,(

τi(Uak, Ubk))i+kj).

Le Th´eor`eme 5.10 r´esulte par r´ecurrence surj dulemme suivant : Lemme 5.13. — Il existe deux familles de fonctions (Rj,k)jN,kN et (Sj,h)j∈N,h∈N d’´el´ements de Otelles que pourk∈N,h∈N

tk(Id−P0)Ubj=Rj,k(t, x, θ, ∂ηα(Uaj+P0Ubj), ∂τα(Uap, Ubp);

0pj−1,0αk+ 2), (5.25)

th(Uaj+P0Ubj) =Sj,h(t, x, θ, ∂ηα(Uaj+P0Ubj), ∂τβ(Uap, Ubp);

0pj−1,0αh,0βh+ 1). (5.26)

Preuve. — On va montrer que ce lemme est vrai pour h= k+ 1 pou r toutk∈N, par r´ecurrence surk. Commen¸cons par le cask= 0 : par (5.15), on a l’existence deRj,0∈ Otel que

(Id−P0)U0j =Rj,0(t, x, θ, ∂ηα(Uaj+P0Ubj), ∂ατ(Uap+P0Ubp,

(Id−P0)Ubp); 0pj−1,0α2) (5.27) puistUaj est d´etermin´e par (5.14). (5.16) assure alors l’existence deF ∈ O tel que

tP0Ubj=F(t, x, θ,(∂αηP0Ubj)α=0,1,(∂τβ(Uap+P0Ubp,(Id−P0)Ubp))β2) Utilisant (5.27), on obtient alors (5.26) pour h = 1. On montre ensuite l’h´er´edit´e en d´erivant par rapport autemps.

Remarque 5.14. — Lors de l’´etude de l’optique g´eom´etrique `a une seule phase, on consid`ere des d´eveloppements de la forme

j0

εjUj(x,φ(x) ε )

o`ules profils Uj sont dans H(ΩT ×S1). La r´esolution de la cascade d’´equations BKW fait intervenir un op´erateur de projection moyenneEp.

Notant ¯U := 1

0 U(x, θ)dθ la moyenne de U et U := U −U¯ la fluctuation, on a les analogies suivantes :

EpU ↔Ua0+P0Ub0 (Id− E)Up(Id−P0)Ub0 U↔Ub0

Le th´eor`eme suivant donne les conditions n´ecessaires et suffisantes que doivent v´erifier des conditions initiales pour que l’on puisse construire le d´eveloppement correspondant. Soient pour j 0 et Uinitj ∈ Pinit, (Sinitj ) :Uj|t=0=Uinitj .

Th´eor`eme 5.15. — Soient(Uinitj )0jN ∈ PinitN+1 . On d´efinit les asser-tions suivantes :

(1)Les fonctions (Uinitj )0jN v´erifient les relations(Rj)0jN o`u : (R0) :

(Id−P0)Uinit,b0 = 0

Uinit,c0 =G0(0, x, z , ∂η(Uinit,a0 +P0Uinit,b0 )) et pour j1,

(Rj) :







(Id−P0)Uinit,bj =Fj,0(0, x, θ, ∂ηαp(Uinit,ap +P0Uinit,bp ),0pj−1, 0αp+ 2(p−j)k))

Uinit,cj =Gj(0, x, z ,

βηp(Uinit,ap +P0Uinit,bp ),0pj,0βp+pj)

(1)Pour0j N, Uinit,aj v´erifie les relations(Rjk,a)kNetP0Uinit,bj v´erifient les relations (Rjk,b)k∈N

(2) Il existe T > 0 et une unique famille (Uj)0jN ∈ P(ΩT)N+1 v´erifient (Sj(T))0jN,(Sclj(T))0jN et(Sinitj )0jN.

Alors (1) + (1) est ´equivalent `a (2). De plus, si (2) est v´erifi´ee, T ne d´epend que deUa0+Ub0.

Preuve. — Les relations sont n´ecessaires d’apr`es le Th´eor`eme 5.10. R´e-ciproquement, si les assertions (1) et (1) du Th´eor`eme 5.15 sont v´erifi´ees, le Th´eor`eme 5.9 appliqu´e `a la famille

( ˜Uinitj :=Uinit,aj +P0Uinit,bj +Uinit,cj )0jN

assure l’existence deTstrictement positif et d’une unique famille (Uj)0jN de profils dans P(ΩT) tels que pour 0 j N, les probl`emes (Sj(T)), (Sclj(T)) soient v´erifi´ees et

(Uaj+P0Ubj+Uinit,cj )|t=0= ˜Uinitj .

Les profils (Uj)0jN v´erifient les conditions n´ecessaires duTh´eor`eme 5.10.

En particulier,

(Id−P0)Ub0|t=0= 0 et, pourj1,

(Id−P0)Ubj|t=0=Fj,0(0, x, ∂αηp(Uap+P0Ubp),0pj−1, 0αp+ 2(p−j)k).

Jointes aux relations (Rj), cela donne :

(Id−P0)Ubj|t=0= (Id−P0)Ub,initj .

On d´efinit Pinit,N comme l’ensemble des donn´ees (Uinitj )0jN (Pinit)N+1 v´erifiant les points 1 et 1 duTh´eor`eme 5.15. Le Th´eor`eme 4.1 d´ecoule alors du th´eor`eme pr´ec´edent.

6. Preuve du Th´eor`eme 3.2

On va se concentrer ici sur le casM > 14, indiquant bri`evement en fin de d´emonstration les modifications n´ecessaires `a apporter dans le cas critique M = 14.

Notons wε := ε−M(uε−aε) Λm(T0) et introduisons le probl`eme de prolongement parabolique :

PR(T) :



(H −εE)wε=G(t, x, aε, εMwε)wε+gε quand (t, x)T wε= 0 quand (t, x)ΓT

wε=wε quand t∈(0, T0) o`uGest telle queF(t, x, u+v)−F(t, x, u) =G(t, x, u, v).v.

wε v´erifiePR(T0).

Une remarque essentielle est que si le probl`eme est non lin´eaire, les non lin´earit´es sont multipli´ees par des ε, ce qui assure l’existence de solutions

jusqu’enT, et cela pour toute une gamme deεpetits. On peut parler de« ε-non lin´earit´e». Il r´esulte du Th´eor`eme 3.10 que pour toutε∈]0,1], il existe wεsolution dePR(Tε) o`uTε>0. Compte-tenude la condition d’explosion, on pourrait travailler directement sur la solution et d´eriver une estimation `a priori en||.|| qui assure l’existence jusqu’enT. C’est la d´emarche retenue dans [18]. Fid`ele `a [11] et [10], on pr´ef`ere ici revenir `a un sch´ema it´eratif dont on montre la convergence, uniform´ement enε, su r (0, T).

On commence par ´etablir des estimations conormales pour le probl`eme lin´eaire:

(−εE+H)wε=fε quand (t, x)T wε= 0 quand (t, x)ΓT

wε=wε quandt∈(0, T0) On notera pourλ1,|u||0,λ,T :=||eλtu||L2(ΩT)et

|u||m,λ,T :=

2j+km

λm−(2j+k)|∂tjZku||0,λ,T.

On omettra dans les lignes qui suivent l’indiceεdes fonctionswεetfε. Cela ne doit pas entraˆıner de confusion.

Proposition 6.1. — Soit m un entier. Il existe λm 1 tel que pour λλmet pour tout ε∈]0,1]:

ε|∇xw||2m,λ,T +λ|w||2m,λ,T λ1λm(|f||2m,λ,T +|w||2m,λ,T0). (6.1)

Preuve. — Pou rm= 0, l’in´egalit´e d’´energie classique donne :

ε|∇xw||20,λ,T +λ|w||20,λ,T λ−1λ0(|< f, w >0,λ,T |+|w||20,λ,T0) (6.2) pourλplus grand qu’unλ0. On d´eduit alors (6.1) en appliquant l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz.

On proc`ede ensuite par r´ecurrence surm. Supposons (6.1) v´erifi´e pour 0, ..., m1.

Appliquons pour 2j+km,∂tjZk`a l’´equation. Utilisant (6.2), il vient ε(λm(2j+k)|∇xtjZkw||0,λ,T)2+λ(λm(2j+k)|∂jtZkw||0,λ,T)2

λ−1λ02(m−(2j+k))|<f , ∂˜ tjZkw >0,λ,T |+|w||2m,λ,T0) o`u ˜f :=tjZkf+ [H, ∂tjZk]w+ [εE, ∂tjZk]w.

Voyons comment traiter le termeλ2(m(2j+k))|<f , ∂˜ jtZkw >0,λ,T |.

Utilisant l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz, le terme λ2(m(2j+k))|< ∂tjZkf, ∂tjZkw >0,λ,T | est major´e, en valeur absolue, par

m(2j+k)|∂tjZkf||0,λ,T)(λm(2j+k)|∂tjZkw||0,λ,T) soit encore par

λ−1cδλm−(2j+k)|∂tjZkf||0,λ,T +λδλm−(2j+k)|w||0,λ,T.

Pour δ assez petit, le terme λδλm−(2j+k)|w||0,λ,T est «absorb´ee» dans le membre de gauche.

Voyons comment majorer les«pires»termes de λ2(m−(2j+k))|<E, ∂tjZk]w, ∂tjZkw >0,λ,T |

c’est-`a-dire ceux qui contiennent deux d´eriv´ees normales et sont de la forme : λ2(m(2j+k))|< εA∂nB∂nC∂tjZkw, ∂tjZkw >0,λ,T |

avec 2j+km−1. Int´egrant par parties, on est ramen´e `a contrˆoler ελ2(m−(2j+k))|∂njtZkw||0,λ,T|∂ntjZkw||0,λ,T

que l’on majore par

εδλm(2j+k)|∂ntjZkw||20,λ,T +εcδλm(2j+k)|∂ntjZkw||20,λ,T

o`u δ est pris suffisamment petit pour que le premier terme soit absorb´e dans le membre de gauche. Le second terme est contrˆol´e par l’hypoth`ese de r´ecurrence.

Il reste `a contrˆoler λ2(m−(2j+k))|<[H, ∂tjZk]w, ∂tjZkw >0,λ,T |.

Pour cela, ´ecrivonsAn=An+xnAn etH=H+Ann o`u H:=

n−1

i=0

AiZi+AnZn. On doit donc contrˆoler des termes de la forme

λ2(m−(2j+k))|<[AiZi, ∂tjZk]w, ∂tjZkw >0,λ,T |, (6.3) λ2(m−(2j+k))|<[AnZn, ∂tjZk]w, ∂tjZkw >0,λ,T |, (6.4) λ2(m−(2j+k))|<[Ann, ∂tjZk]w, ∂tjZkw >0,λ,T |. (6.5)

Les termes (6.3) et (6.4) peuvent ˆetre major´es par cteλm−(2j+k)|∂tjZkw||20,λ,T et sont absorb´es dans le membre de gauche de (6.1).

Pour (6.5), on remarque que l’on a par l’´equation : Annw:=f− Hw+εEw

ce qui nous ram`ene `a des cas pr´ec´edents.

On utilise le sh´ema it´eratif (wν)ν0 d´efini par w0:=wε quandt∈(0, T0) w0:=wε(T0) quandt∈(T0, T) et

(−εE+H)wν+1=G(t, x, aε, εMwν)wν+1+gε quand (t, x)T

wν+1= 0 quand (t, x)ΓT wν+1=wε quandt∈(0, T0) On notera dans la suite||.|| aulieude||.||L(ΩT).

Proposition 6.2. — Soit µ > 0 fix´e. Il existe λ1 > 0 tel que si εM||wν||µalors

ε|∇xwν+1||2m,λ,T +λ|wν+1||2m,λ,T λ−1λ1(|gε||2m,λ,T+|w||2m,λ,T0

+(|wν+1||m,λ,T+εM||wν+1|||wν||m,λ,T)2). (6.6)

Preuve. — Il s’agit d’estimer en norme|.||20,λ,T des termes de la forme λm−|α|Zα(G(t, x, a, εMwν)wν+1) (6.7) o`u|α|m. Lorsqu’on d´eveloppe (6.7), on obtient deux types de termes :

ceux o`u wν n’est pas d´eriv´e. Ils sont contrˆol´es par cte|wν+1||2m,λ,T et pour λassez grand sont absorb´es dans le membre de gauche de (6.6).

ceux o`uwν est d´eriv´e. Ils sont de la forme

λm−|α|Φε(t, x)Zβ1a...ZβiaZγ1Mwν)...ZγjMwν)Zδwν+1 o`u Φε(t, x) est uniform´ement born´e dansL et

1|+...+i|+1|+...+j|+|δ||α|.

On doit donc majorer en|.||20,λ,T des termes de la forme

λm−|α|Zγ1Mwν)...ZγjMwν)Zδwν+1. (6.8) On utilise les in´egalit´es de Moser suivantes [12] :

Lemme 6.3. — Soient m entier naturel. Il existe une constante c >0 telle que pour toutT (T0, T), pour toutes fonctions a1, ..., al dans Hm(ΩT) et α:= (α1, ...αl)dans Nn+1,|α|:=1|+...+l| m et pour toutλ1, on a

λm−α||Z1αa1...Zlαal||0,λ,T c

j

i=j||ai||)|aj||m,λ,T.

Le terme (6.8) se majore alors par

cte(|wν+1||m,λ,T +εM||wν+1|||wν||m,λ,T)2 ce qui ach`eve la preuve.

Le plongement Sobolev qui suit est d´emontr´e dans [12].

Proposition 6.4. — Il existe ρ >0 tel que pour toutw dansEm,T,

||w||ρT eλT(|w||m,λ,T +|∂nw||m,λ,T).

On en d´eduit par un simple changement de variable

Proposition 6.5. — Il existeρ >0 tel que, pour toutw∈Em,T, pour toutεdans[0,1],

ε14||w||ρT eλT(|w||m,λ,T+

ε|∂nw||m,λ,T).

Notons que ce plongement est optimal. Prenons par exemple le cas o`u n= 1. On consid`ere une famille de fonctions (uε)ε o`ule graphe de uε est un pic de largeur

εet de hauteurε14 ie uε(x) := 0 si |x|>

√ε 2 , uε(x) :=ε14 34|x| si |x|<

√ε 2 .

On a ε14||uε||L = O(1), ||uε||L2 = O(1) et √ε||uε||L2 = O(1). Aussi, si l’on veut am´eliorer les estimations L ´etablies dans ce travail, il faut n´ecessairement se servir de l’´equation (ce qui est fait dans le cas non car-act´eristique dans [18]) ou r´eduire l’espace fonctionnel ambiant.

Fixons un r´eelµ >0 arbitraire, un r´eelλ1donn´e par la Proposition 6.2, λ1 et h:= sup

0<ε1

(|gε||m,λ,T +|w0||m,λ,T). On choisit alors 0< ε < 1 assez petit pour queεM−14hρT eλT min(µ,1).

Proposition 6.6. — La suite (wν)ν satisfait

∀ν∈N, εM||wν||µ, ||wν||m,λ,T h.

Preuve. — On raisonne par r´ecurrence sur ν. La proposition est vraie pourν= 0. Supposons la vraie pourν quelconque. Alors par la Proposition 6.2, on a

ε|∇xwν+1||2m,λ,T+λ|wν+1||2m,λ,T λ1λ1(h2+ +(|wν+1||m,λ,T + εMh|wν+1||)2) On utilise la Proposition 6.5 pour contrˆoler|wν+1||. Ainsi

ε|∇xwν+1||2m,λ,T+λ|wν+1||2m,λ,T λ−1λ1(h2 +(|wν+1||m,λ,T+εM14hρT eλT(|wν+1||m,λ,T+

ε|∂nwν+1||m,λ,T)2) donc

ε|∇xwν+1||2m,λ,T+λ|wν+1||2m,λ,T λ−1λ1(h2 +(2|wν+1||m,λ,T +

ε|∂nwν+1||m,λ,T)2) et, par suite,

ε|∇xwν+1||2m,λ,T+λ|wν+1||2m,λ,T λ1λ1(h2 +8|wν+1||2m,λ,T+ 2ε|∂nwν+1||2m,λ,T)

d’o`u 1

2ε|∇xwν+1||2m,λ,T +λ|wν+1||2m,λ,T λ1λ1(h2+ 8|wν+1||2m,λ,T) ainsi|wν+1||m,λ,T h2 et√ε|∇xwν+1||m,λ,T h2 d’o`u

εM||wν+1||εM14ρT eλT

On obtient alors classiquement une solution r´eguli`ere dePR(T) qu i v´erifie par passage `a la limiteεM||wε||=O(1) et||wε||m,λ,T =O(1). Les d´eriv´ees normales it´er´ees sont estim´ees ensuite, par r´ecurrence, par l’´equation.

Dans le cas critiqueM = 14, la d´emonstration est similaire `a la pr´ec´edente sauf dans le contrˆole||.||: on joue sur le temps ne disposant plus assez de C. Plus pr´ecisemment, on choisitT pour quehρTeλT min(µ,1).

7. Preuve de la Proposition 3.14

On commence par montrer le point 1 : pou r cela on note que par les Propositions 3.22 et 3.24, on peut construire une famille (Uinitj :=Uinit,aj + Uinit,bj )0jN v´erifiant les points 1 et 2 duTh´eor`eme 5.9.

Le point 2 d´ecoule de la d´efinition tandis que le point 3 se montre comme le point 1.

Pour le point 4, on proc`ede comme suit. Grˆace aupoint 3, on construit, si besoin est, des profils (Uinitj )N+1jN tels que N2 > M et que la famille (Uinitj )0jN soit dansPinit,N.

On applique le Th´eor`eme 4.1 puis le Th´eor`eme 3.5 de fa¸con `a obtenir u n r´eelT >0 et une famille de profils (Uj)0jN dansP(ΩT)N+1 tels que

Uj|t=0=Uinitj pour 0jN et tels que la famille (aε)εd´efinie par

aε(t, x) =

N

j=0

√εjUj(t, x,xn ε , xn

√ε) v´erifie

Lεaε=εMRε quand (t, x)T

aε= 0 quand (t, x)ΓT o`uRε∈ Hm(T).

On en d´eduit, pour tout entier naturelj, pour toutx∈Rn+, (∂tjaε)|t=0(x) = εj(A−10 En,n)j(0, x)∂n2jaεinit(x)

+ Hj(ε, x,(∂αaεinit(x))α∈Ij) +εMRεj(x) (7.1) o`uIj:={α∈Nn/ |α|2j;αn= 2j},aεinit:=aε|t=0etRjε:= (∂tjRε)|t=0.

On cherche (rinitε ) tel que uεinit=aεinit+εMrinitε v´erifie

j(A−10 Enn)j(0, x).∂n2j(uεinit)(x) +Hj(ε, x,(∂αuεinit)α∈Ij)}|xn=0= 0.

Tenant compte de (7.1), cela revient `a des identit´es de la forme j(A0Enn)j(0, x).∂2jn rinitε (x)

+

α

Hj(ε, x, εM(∂αrinitε (x))α∈Ij,(∂αaεinit(x))α∈Ij).∂αrεinit(x)}|xn=0

=Rεj(y,0) o`ules fonctionsHj sont de classeC.

On montre par r´ecurrence que l’on peut construire une famille de fonc-tions (rjε)ε∈[0,1[,0jmdansH(Rn−1) tel que, pour touty∈Rn−1,

r0ε(y) = 0 et, pourj 1, εj(A01En,n)j(0, y,0).∂n2jr0ε(y) +Hj(ε, y,0,(∂αuε0(y))α|∈Ij) = 0

sup

ε∈]0,1]||rε0||Hs(Rn−1)+ s k=1

εk−12||rkε||Hs−k(Rn−1)<∞.

Les rjε peuvent ˆetre d´efinis par r´ecurrence sur j, en imposant que les rjε, pour les indices de j impairs, soient identiquement nuls. On v´erifie, pour tout j, qu e

sup

ε]0,1]

||rε0||Hj(Rn−1)+ j k=1

εk−12||rεk||Hj−k(Rn−1))<.

grˆace `a des in´egalit´es de type Moser/ Gagliardo-Nirenberg.

On conclut avec le Lemme 3.24.

A. Preuve du Th´eor`eme 3.19

Nous allons esquisser une preuve du Th´eor`eme 3.19 qui est un cas par-ticulier du th´eor`eme de [9]. Le point important est le caract`ere semilin´eaire ducas ´etudi´e ici qui permet de pr´eciser la condition d’explosion. C’est ce que met en ´evidence les lignes qui suivent. Une solution de r´egularit´e finie est obtenue au moyen d’un sch´ema it´eratif dans lequel le contrˆole en ||.|| est d´eterminant.

On va utiliser des espaces de type Sobolev pour lesquels une d´eriv´ee normale vaut deux d´eriv´ees conormales.

D´efinition A.1. — Soit H0,m(ΩT) :={u∈L2(ΩT) / ∀lk / Zlu∈ L2(ΩT)} et

Em,T :={u∈H0,m(ΩT)/∂nku∈H0,m2k(ΩT) ∀02km}

muni de la famille de normes `a poids :

|u|Em,λ,T :=

0k+2lm

λm−k−2l||e−λtZknlu||L2(ΩT).

Th´eor`eme A.2. — SoitT est un temps strictement positif, une fonction f ∈Em,T etu∈Em,T solution de (3.12). Alors il existe un tempsT0> T et un unique prolongement deu(en une fonction encore not´eu) dansEm,T0 solution de

Hu=F(t, x, u) +f(t, x) quand (t, x)T0

M(t, y)u=g(t, y) quand (t, x)ΓT0

(A.1) De plus, si T := sup{T0 > T / il existe un prolongement de u en une fonction de Em,T0 encore not´ee u solution de (A.1)} est fini, alors

(A.1) De plus, si T := sup{T0 > T / il existe un prolongement de u en une fonction de Em,T0 encore not´ee u solution de (A.1)} est fini, alors

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