CHAPITRE 2: STRATEGIE DE GESTION DES DENSITES DE METALLISATION POUR LES IV. Caractérisation des structures de tests et extraction des paramètres IV.1. Généralités sur les mesures hyperfréquences IV.1.1. L’analyseur de réseaux et les sondes RF IV.1.3. L’opération d’épluchage ... 105 IV.2. Paramètres électriques étudiés ... 106 IV.2.1. Le facteur de qualité Q et la valeur du pic Qmax... 106 IV.2.2. La fréquence de coupure Fc... 107 IV.2.3. La valeur de l’inductance série Ls... 107 IV.2.4. La valeur de la résistance série Rs... 107 IV.3. Analyse des résultats de mesure et des plans d’expériences... 107 IV.3.1. Inductances avec inserts métalliques au centre des spires ... 107 IV.3.2. Inductances avec inserts métalliques sous les spires ... 111 IV.3.3. Inductances avec inserts métalliques autour des spires ... 115 IV.4. Discussion des résultats ... 117 V. Conclusion ... 120 VI. References... 121 I. INTRODUCTION Pour répondre à l’augmentation constante de la densité d’intégration des composants actifs dans les circuits intégrés, les niveaux d’interconnexions ont connu ces dernières années, des évolutions technologiques conséquentes, comme nous le verrons dans la première partie de ce chapitre. Parmi elles, un changement fondamental du BEOL a été l’introduction du Cuivre (en remplacement de l’Aluminium), mais dont l’intégration a été retardée par le développement d’un procédé de fabrication dit : le procédé Cuivre Damascène. Cette technique de fabrication s’est alors révélée critique, tant pour les interconnexions servant à l’alimentation des transistors et au signal d’horloge, que pour les inductances intégrées situées aux derniers niveaux de métallisations. En effet, l’étape de Polissage Mécano-Chimique (PMC) du Cuivre, imposée par l’architecture Damascène, s’est montrée sensible aux variations locales de densité de métallisations. Pour répondre à ces contraintes de fabrication, des règles de densité ont donc été introduites pour les différents niveaux métalliques du BEOL. Mais si ces dernières sont faciles à mettre en œuvre pour les interconnexions, elles le sont beaucoup moins pour les inductances intégrées. En effet, l’impact des inserts métalliques sur les performances RF de ce composant étant alors mal connu selon les zones intérieures et extérieures de l’inductance. Des règles de densités spécifiques ont donc été instaurées, de façon plus ou moins empirique, afin de ne pas dégrader les performances de ce dispositif RF. Mais, comme nous le verrons, ces dernières sont souvent synonymes de consommation de surface de silicium et de plus en plus difficiles à mettre en œuvre en technologies avancées (CMOS 45 nm et CMOS 32 nm). En effet, le renchérissement de la surface de silicium a conduit à mettre en cause cette approche qui élude la difficulté à gérer l’inductance, par l’utilisation d’une zone tampon. Ainsi, l’évaluation de nouvelles règles de densité pour les inductances s’avère-t-elle aujourd’hui nécessaire si on veut se rapprocher de celles utilisées pour intégrer les fonctions digitales. Des premiers travaux de recherche ont été réalisés afin d’évaluer l’impact des « dummies » sur les performances RF des inductances [Chang02], [Khun02], [Detch03], [Chang04], [Sun06], [Tiem06], [Naan07a], [Naan07b]. Mais la définition d’une gestion claire et efficace des inserts métalliques à l’échelle du composant ainsi qu’une interprétation des paramètres influents sont aujourd’hui absents dans la littérature. L’objectif de ce chapitre est donc de définir à partir de structures de tests, de caractérisations RF et d’analyse de plans d’expériences, une stratégie de gestion des inserts métalliques pour les inductances intégrées. Nous verrons comment ces nouvelles règles de densité (inserts au centre, sous les spires et autour des spires) vont permettre de rendre le composant compatible aux règles de densité de métallisation des interconnexions digitales, et cela sans dégrader ses performances RF. II. INTEGRATION D’INTERCONNEXIONS EN ARCHITECTURE CUIVRE DAMASCENE DANS LES CIRCUITS INTEGRES Constituées de réseaux de lignes métalliques isolées entre elles par un matériau diélectrique, Figure II-1, le rôle des interconnexions est d’assurer la distribution des signaux électriques aux composants actifs des circuits. C’est seulement à partir des années 90 qu’elles seront pour la première fois, utilisées pour la fabrication d’inductances intégrées sur silicium [Nguyen90]. L’augmentation de la densité d’intégration et l’optimisation des paramètres électriques des lignes ont conduit à les hiérarchiser en 3 groupes: Les interconnexions locales, situées aux niveaux métalliques 1 et 2. Elles ont pour rôle de connecter les transistors dans un module logique ou analogique. Elles sont courtes (de l’ordre de 10 à 15 fois la longueur de grille des transistors), la miniaturisation les rendant de plus en plus courtes et plus denses. Les interconnexions intermédiaires, situées du niveau 3 au niveau 5. Ces lignes de longueur moyenne (quelques mm) sont quant à elles utilisées pour faire les connexions dans un bloc isochrone formé par plusieurs modules logiques et distribuer le signal d’horloge. Et enfin, les interconnexions globales, situées au niveau 6 et les suivants. Ces lignes longues (plusieurs dizaines de mm) peuvent traverser une puce sur toute sa largeur. Elles regroupent des lignes de bus, d’alimentation ou d’horloge. Plus épaisses et plus larges que les lignes des niveaux inférieurs, les phénomènes de propagation doivent être pris en compte dans leur modélisation. Ces interconnexions peuvent ainsi être développées jusqu’à 10 niveaux de métallisations pour la technologie CMOS 90 nm [Edel04] et jusqu’à 12 niveaux de métallisations en 32 nm. Figure II-1 : Coupe transversale d’un circuit à 6 niveaux d’interconnexions en technologie CMOS 90 nm (image réalisée par microscopie électronique à balayage) [ST]. II.1. De l’aluminium au cuivre damascène Jusqu’aux technologies 250 nm, les interconnexions étaient constituées de lignes conductrices d’aluminium, isolées par du dioxyde de silicium. Mais la complexité croissante des interconnexions, liée à la réduction des dimensions du transistor, a entraîné une forte augmentation du temps de propagation du signal (somme du temps de commutation des transistors et du retard accumulé dans les interconnexions). Le retard lié aux interconnexions, devenu alors prépondérant, a limité fortement le temps de réponse d’un circuit intégré [Bohr95]. II.1.1. Le retard induit par les interconnexions Pour les interconnexions courtes (dont la longueur est inférieure à quelques fractions de la longueur d’onde λ), et de section faible (pour laquelle les pertes résistives sont dominantes), l’interconnexion peut être modélisée comme une cellule RC présentant un retard τ proportionnel en première approximation au produit RC, Eq. II-1 : ταR⋅C Eq. II-1 où R est la résistance de la ligne et C la capacité équivalente du diélectrique d’isolation interlignes. La résistance R d’une ligne de longueur lT, de largeur w, de hauteur t est alors définie par la relation donnée en Eq. II-2 en fonction de la résistivité ρ du métal, Figure II-2. w t l R T ⋅ ⋅ =ρ Eq. II-2 Quant à la capacité parasite C, elle comprend à la fois la capacité entre les lignes de deux niveaux successifs, Cinter, mais aussi de la capacité entre les lignes d’un même niveau, Cintra, Figure II-2. inter T 0 inter d w l C = ⋅ ⋅ r ε ε Eq. II-3 intra T 0 intra d t l C = ⋅ ⋅ r ε ε Eq. II-4 Où εr et ε0 sont respectivement la permittivité relative du diélectrique et la permittivité du vide. Il faut cependant noter qu’un tel modèle n’est plus valable pour les lignes plus longues, pour lesquelles les phénomènes inductifs et les effets de propagation du signal doivent être pris en compte aux fréquences élevées [Deut97]. Figure II-2 : Représentation schématique de deux niveaux d’interconnexions entourées d’un matériau diélectrique. Les capacités parasites qui s’établissent entre les lignes au sein d’un même niveau et entre deux niveaux sont respectivement Cintra et Cinter. La réduction du temps de propagation du signal dans les interconnexions a nécessité l’intégration de matériaux diélectriques à faible permittivité pour les couches de diélectriques inter-métaux [Cherault06] et de matériaux moins résistifs pour les niveaux métalliques. II.1.2. Les avantages de la technologie cuivre A partir de la technologie 130 nm, le cuivre dont la résistivité ρCu est égale à 1.8 µΩ.cm a remplacé l’aluminium de résistivité ρAl égale à 2.65 µΩ.cm pour la réalisation des niveaux métalliques. Les premiers circuits intégrés de type CMOS, comprenant 6 niveaux de métallisation en cuivre, datent en effet de 1997 [Edel97, Venka97]. Cette intégration du cuivre dans le procédé de fabrication, a ainsi permis de réduire de 39 % la résistance linéique des interconnexions, comme l’illustre la Figure II-3, induisant une diminution proche de 40% du temps de réponse des interconnexions [Stam98]. Figure II-3 : Résistance linéique de l’interconnexion en fonction de sa largeur (épaisseur e= 400 nm, ρAl=2.65 µΩ.cm, ρCu=1 8 µΩ.cm) [Arnal02]. De plus, c’est un matériau qui possède une meilleure tenue à l’électromigration, due à une énergie d’activation du cuivre plus élevée que celle de l’aluminium, [Berg01]. La Figure II-4 montre en effet une durée de vie de l’interconnexion Cu/SiO2 supérieure d’une décade à l’interconnexion AlCu/SiO2. Figure II-4 : Durées de vie des métallisations Cu et Al Cu testées en électromigration [Arnal02]. II.1.3. Les défis de l’intégration du cuivre : l’architecture damascène Malgré tous ces avantages, le cuivre a présenté plusieurs inconvénients qui ont retardé son intégration dans les procédés de fabrication des interconnexions. La première difficulté réside dans le fait qu’il n’existe aucun procédé de fabrication capable de le graver contrairement à l’aluminium. En effet, les composés du cuivre engendrés durant l’étape de gravure par plasma ne sont pas suffisamment volatils [Steig95]. Cette contrainte d’intégration a par conséquent imposé un important changement d’assemblage des procédés de réalisation du cuivre par rapport à l’aluminium. Ainsi, le principe de la technologie aluminium qui consiste à réaliser des lignes d’interconnexions par gravure ionique réactive de l’aluminium (RIE) après dépôt de celui-ci, Figure II-5, est diamétralement opposé à celui imposé par la technologie cuivre. Les lignes d’interconnexions en cuivre doivent en effet être réalisées par Polissage Mécano-Chimique (PMC) après dépôt électrolytique du cuivre, Figure II-6. On parle alors de technologie « Damascène » en référence à une technique de décoration utilisée dans l’antiquité dans la ville de Damas en Syrie qui consistait à remplir d’or les motifs gravés sur les parois des objets. Figure II-5 : Schéma de l’architecture aluminium obtenue par gravure RIE. Figure II-6 : Schéma de l’architecture cuivre dite « damascène » obtenue par PMC du métal en excès déposé par electroplating. Un autre inconvénient du cuivre est qu’il présente une vitesse de diffusion dans le silicium très élevée, et devient une impureté capable de créer des niveaux profonds dans la bande interdite du silicium. Il s’avère alors tueur pour les dispositifs à semi-conducteurs [Ino00]. Ainsi, afin d’éviter sa diffusion dans l’isolant intermétallique, le cuivre doit être encapsulé par des matériaux barrières à sa diffusion. Le Tableau II-1 donne les propriétés des barrières de diffusion les plus utilisées, de type conductrices ou isolantes [Mot00]. C’est aussi pour cette raison que les plots de contact entre les transistors et le premier niveau de métal en cuivre sont réalisés en tungstène. Barrières conductrices Barrières isolantes Composé Résistivité (µm.cm) Composé Permittivité relative εr TiN 120 Si3N4 6.8 TaN 248 SiC 4 - 4.9 Tableau II-1: Propriétés de quelques matériaux barrières à la diffusion du cuivre. (Résistivité du TaN déposé par PVD et le Ti/TiN par CVD) [Mot00] Pour les technologies utilisées dans cette thèse, une barrière diélectrique de Si3N4 servant de couche d’arrêt de la gravure est déposée avant le film diélectrique d’isolation des interconnexions. Une couche d’accroche en TaN suivie de la barrière de diffusion en Ta, sont déposées avant le dépôt électrolytique du cuivre des vias et des lignes, Figure II-7 Enfin, un inconvénient du cuivre est sa capacité à s’oxyder à l’air ambiant, difficulté rencontrée pour la connexion du circuit intégré après le dépôt de passivation et l’ouverture des plots de connexions, dits « pad » réalisés alors en cuivre. La solution adoptée a été d’ajouter un niveau de métallisation en aluminium, appelé «alucap», avant le dépôt de la couche de passivation, puis ouvrir la passivation au niveau des « pads» en aluminium. On offre ainsi un meilleur contact électrique que des pads en cuivre. [Hotch02]-[Tran00] Cette oxydation du cuivre qui, à première vue, apparaissait comme un inconvénient s’est avérée un avantage pour la réalisation d’inductances intégrées. Ce niveau de métallisation supplémentaire dédié initialement aux « pads » de connexion a été utilisé comme une métallisation supplémentaire, et permet une diminution de la résistance série des spires de l’inductance [Groves99]. II.2. Les étapes de fabrication des procédés cuivre « double » et « simple » damascène II.2.1. Principe général Le principe de fabrication d’une ligne ou d’un via selon l’architecture damascène consiste tout d’abord à graver une tranchée dans le diélectrique, puis à la remplir de métal, et enfin à polir l’excès de matière de manière à ne laisser qu’une ligne métallique dans le diélectrique, Figure II-7. Figure II-7: Schéma du principe de fabrication selon l’architecture damascène. II.2.2. Description de l’architecture double damascène pour les bas niveaux Pour les niveaux les plus bas (hormis le niveau 1 comme expliqué précédemment), l’architecture utilisée est l’architecture double damascène. Dans ce cas, le remplissage des vias et des lignes s’effectue simultanément. L’avantage d’une telle technique de fabrication par rapport à celle du simple damascène qui va être exposée ci-après, réside dans le gain de plusieurs étapes de fabrication dont une étape de dépôt de cuivre et une étape de polissage du cuivre. D’autre part, c’est le schéma « via first » pour lequel le via est gravé le premier qui a été adopté par opposition à la technique « trench first » (pour laquelle la ligne est gravée avant le via), Figure II-8. Il permet d’éviter les courts circuits des lignes par le via ou un mauvais contact électrique entre la ligne et le via, en cas de désalignement des masques de photolithographie. Figure II-8: Schéma du principe de fabrication selon l’architecture double damascène, « via first ». II.2.3. Description de l’architecture simple damascène pour le niveau optionnel en cuivre épais Au niveau métallique M1, pour des raisons de risques de contamination du silicium par le cuivre, mais surtout pour les lignes des niveaux plus épais (3 µm), dit option cuivre épais, l’architecture utilisée est l’architecture simple damascène, Figure II-9. Dans ce cas, la fabrication se fait en deux étapes : la fabrication du via, suivie de la fabrication de la ligne. Figure II-9: Schéma du principe de fabrication selon l’architecture simple damascène. II.3. Le polissage mécano-chimique du cuivre : une étape critique La planéité d’une surface est une caractéristique essentielle pour réussir l’empilement des nombreux niveaux de métallisation. Une topologie de surface pourrait engendrer des difficultés de photolithographie liées à la profondeur de champ, mais aussi avoir des conséquences électriques importantes telles que des courts-circuits entre les lignes voisines et des variations d’épaisseurs des interconnexions, comme nous allons le voir par la suite. Dans le procédé de fabrication des circuits intégrés, seules les étapes de polissage du cuivre, et des diélectriques garantissent cette planéité. II.3.1. Principe général Son principe consiste à polir chimiquement et mécaniquement une plaque de silicium, dite « wafer », sur un tissu de polissage poreux appelé « pad ». Pour cela, on utilise un plateau tournant sur lequel le tissu est fixé. Le wafer est maintenu sur le porte-« wafer » qui réalise deux mouvements distincts : une rotation sur lui-même dans le sens inverse du plateau et un balayage. Entre la plaque et le tissu, un liquide abrasif et visqueux, appelé « slurry», est déposé et permet de polir, par action mécanique et chimique, les différents matériaux déposés pour la fabrication des interconnexions, Figure II-10. Figure II-10 : Schéma de principe du Polissage Mécano-Chimique PMC. II.3.2. Sa criticité : trois étapes spécifiques La complexité de cette étape du procédé de fabrication réside dans le fait que les interconnexions nécessitent à la fois le polissage de trois matériaux aux propriétés mécaniques et physiques différentes (le cuivre Cu, les barrières de diffusion en TaN/Ta, et le diélectrique SiO2) mais aussi l’utilisation de deux abrasifs de composition différentes. Le polissage des lignes d’interconnexions d’architecture damascène (simple ou double) se déroule en trois étapes distinctes et successives sur trois plateaux différents qui sont : l’étape d’aplanissement des interconnexions l’étape de révélation des interconnexions l’étape d’isolation des interconnexions Comme on va le voir par la suite, cette étape de fabrication est sensible à la densité globale du dessin, aux changements brutaux de densité sur un même niveau mais aussi à la topographie des niveaux inférieurs. II.3.3. L’opération d’aplanissement de la surface du cuivre électrolytique 1)Son objectif L’objectif de cette première étape de PMC est d’aplanir la couche de cuivre déposée par électrolyse, Figure II-11, et d’effacer les topographies, Figure II-12, laissées par le dépôt électrolytique du cuivre, par utilisation d’un abrasif dont la vitesse d’enlèvement est élevée pour le cuivre et basse pour les autres matériaux. Figure II-11 : Schéma de principe de l’opération d’aplanissement dans le cas idéal. 2)Les topographies laissées par le dépôt électrolytique A l’échelle microscopique, des topographies peuvent être en effet laissées par le dépôt électrolytique au-dessus des interconnexions. Ces topographies peuvent se présenter sous la forme de marche, appelée « step » au dessus des lignes isolées (supérieur à 10 µm) et sous la forme d’une excroissance du cuivre, appelé « bump » au niveau des réseaux de lignes de forte densité et/ou des lignes fines (largeur des lignes inférieures à 10 µm), Figure II-12, [Roussel01]. L’amplitude de la topographie « step », issue de la conformité du dépôt électrolytique de cuivre par rapport au relief de la surface inférieure, est liée à la profondeur des tranchées, et par conséquent à l’épaisseur des diélectriques déposés. La topographie « bump » liée directement aux paramètres du procédé de dépôt électrolytique tels que la diffusion des agents additifs, la qualité du bain, est dépendante de la densité des tranchées d’un réseau, de l’épaisseur de cuivre déposée et de la largeur des réseaux. Figure II-12 : Profil en 2D des topographies « bump » et « step » des réseaux de lignes et des lignes isolées avant polissage mécano chimique par profilométrie [Roussel01]. II.3.4. L’opération de révélation des lignes d’interconnexions en cuivre 1)Son objectif La révélation des interconnexions, seconde des 3 opérations de polissage, a pour but d’enlever le cuivre restant jusqu’à la barrière en TaN/Ta par utilisation d’un abrasif différent du premier, Figure II-13. 2)La topographie engendrée dans les lignes larges isolées : le « dishing » La sélectivité de l’abrasif et la non-uniformité de l’épaisseur de cuivre sur la plaque sont les causes en partie d’une surconsommation de cuivre dans les tranchées. Cela se traduit par une topographie de type cuvette, nommée « dishing ». Elle est définie comme la différence entre le niveau de cuivre dans la ligne et le niveau de TaN/Ta, notée hiso, Figure II-14. Ce type de topographie va entraîner une augmentation de la résistance de la ligne par diminution de sa section. Figure II-13 : Schéma de principe de l’opération de révélation des lignes dans le cas idéal. Figure II-14 : Topographie « dishing » hd générée dans les lignes larges isolées lors de l’opération de révélation des interconnexions. II.3.5. L’opération d’isolation des lignes d’interconnexions en cuivre 1)Son objectif La troisième et dernière étape du PMC, appelée l’isolation des interconnexions, s’effectue sur le 3ème plateau avec un second abrasif qui a une sélectivité telle que la vitesse d’enlèvement du cuivre est très basse par rapport à celle du TaN/Ta et du diélectrique. L’objectif de cette opération est d’assurer l’isolation des lignes entre elles. Elle consiste à retirer la totalité de l’épaisseur de TaN/Ta restante ainsi qu’une faible épaisseur de diélectrique de façon à enlever toutes les particules de cuivre restantes, Figure II-15. Figure II-15 : Schéma de principe de l’opération d’isolation des lignes dans le cas idéal. 2)La topographie engendrée dans les réseaux de lignes : le « dishing » et l’érosion A la fin de l’étape de PMC, les réseaux peuvent présenter un type de topographie appelée érosion, Figure II-16, due à l’augmentation de la vitesse d’enlèvement du diélectrique avec la diminution de largeur d’espacement interlignes dintra (et par conséquent avec l’augmentation de la densité des lignes de cuivre du réseau). A la fin du PMC, le niveau du diélectrique dans un réseau peut être inférieur au niveau de référence représenté par ces bords. L’érosion se définit comme la différence d’amplitude entre le niveau de référence et le niveau de la ligne de diélectrique érodée dans le réseau, notée he. Le «dishing» est lui aussi présent Dans le document Evaluation de Back-End Of Line Optimisés pour les Inductances Intégrées en Technologies CMOS et BiCMOS Avancées visant les Applications Radiofréquences (Page 75-107)