• Aucun résultat trouvé

L’absence de validité scientifique et de fondement scientifique

ANNEXE VII : VERBATIM EN FONCTION DES THEMATIQUES

IV. L’absence de validité scientifique et de fondement scientifique

a. L’absence d’études aux résultats positifs

5 : « Dans les années 95 avait été publié dans Prescrire une méta analyse, il faut que le

médecin qui le prescrive y croit aussi alors je ne sais pas trop comment il fait s'il lit les méta analyses...Comment (moi, à la rigueur je n'en prescrits pas) un médecin peut

il prescrire en sachant que les études sont négatives, c'est un peu ça mon problème… »

6 : « Le problème de l'homéopathie, je trouve, c'est le manque d'études et de recul : est ce

que c'est bien ou pas ? A la base, on est rassuré que ce ne soit pas mauvais. Mais on n’est pas bon et on manque de connaissances. Ce qui me manque clairement, j'ai vu des essais comme Cocculine, qui était négatif...Je me suis arrêtée là, je n'ai pas de mauvais échos mais je ne suis pas convaincue. Pour moi, il faudrait des études clairement... (…)Si ça marchait, et ça a quand même l'AMM, pourquoi on ne le saurait pas plus, pourquoi? Voilà. »

3 : « J’ai toujours eu un doute en homéopathie car je n’ai jamais vu d'études validées

scientifiquement. Après, il peut avoir un effet placebo, je sais parfaitement après 10 ans de gériatrie que l’envie gouverne beaucoup de choses dans la récupération de fonction des gens.»

b. L’absence de fondements scientifiques

« En tant que néphrologue, on dissèque et on essaie de comprendre...Et moi j’ai besoin de

comprendre pour concevoir que ça fonctionne. »

10 : « On sait que Benveniste a dit des conneries, et tout ce qu’il a dit était faux, voila, on ne

peut pas se reposer sur des bases scientifiques fausses, on le sait tous. (…) Pour l’instant, personne n’a démontré quoi que ce soit et personne n’a démontré le principe éventuel de ce type de thérapeutique. On est face à un effet placebo, on l’utilise…Je pense que l’on peut se mettre homéopathe en l’étant pas d’ailleurs, et utiliser n’importe quelque truc, arnica machin truc ou peu importe. Ce qu’il faut c’est que le patient y croit, c’est plus ça, c’est un peu sectaire comme système, mais c’est ça qui est important…

Tous médecins qui a lu la littérature et qui à un temps soit peu d’honnêteté scientifique va vous répondre la même chose… »

c. La méfiance vis-à-vis de BOIRON et le remboursement de l’homéopathie contesté :

3 : « Boiron a toujours eu la grosse manne, dans ma tête je ne voyais pas de choses

concurrentielles et puis, peut être parce que je ne suis pas allée les chercher, je n’avais pas lu de lectures scientifiques se rapportant à l’homéopathie. C’est un peu paradoxal ça à l’air de bien marcher ou du moins commercialement bien marché sans avoir besoin de faire la preuve par neuf que ça marche. Dans ma tête, ce n’était pas clair cet aspect…J’avais l’impression d’un conflit d’intérêt du laboratoire Boiron qui avait mis la main sur quelque chose et puis voilà.(…) Ce que j’avais compris, et retenu des 3 minutes sur la mémoire de l’eau c’est qu’il nous a expliqué qu’il y a un fondamental scientifiquement prouvable, après c’est l’étape entre le fondamental et le médicament : est ce que Boiron c’est inspiré de ce fondamental se disant je m’appuis là-dessus pour vendre mes médicaments. »

10 : « Par contre, je considère que ce n’est pas normal que l’homéopathie soit remboursée

par la sécurité sociale.

Quand on voit des médicaments comme un médicament contre l’insuffisance veineuse, qui a clairement une efficacité démontrée contre placebo dans la crise hémorroïdaire, on a supprimé le remboursement de ce médicament.

Par exemple, on dérembourse ces médicaments là, qui ont un effet placebo, mais qui peuvent parfois avoir un effet collatéral très utile. Pourquoi rembourser l’homéopathie 25%, qui n’a qu’un effet placebo ?

Parce que c’est Boiron probablement, qui fait pression au niveau de nos ministères en disant : de toute façon on va faire des chômeurs. »

V. Les risques et inconvénients de l’homéopathie

a. La substitution à la prise en charge conventionnelle et les prises en charges délétères de l’homéopathie.

1 : « Ce qui me fait toujours peur avec l’homéopathie, c’est quand on remplace une prise en

charge médicale. C’est-à-dire des gens qui se réfugient dans l’homéopathie, et qui arrêtent un traitement efficace. C’est là où est ma crainte, et je ne veux pas dire une opposition. Mais je n’aime pas quand ça prend la place de la médecine scientifique, l’EBM, là non… »

17 : « Ceci dit dans mon expérience, j’ai vu pas mal de choses qui m’ont un peu choqué, de

la part de confrères qui font de l’homéopathie. Ils ont gardé des malades un peu trop longtemps avec des troubles qui méritaient une prise en charge plus sérieuse …C’est un peu ça mon souci, il faut vraiment que l’homéopathie soit prescrite par des médecins qui connaissent bien la médecine. Pas simplement des gens qui ont au fur et à mesure oublié…Je ne sais pas, je le vois ainsi : un médecin formé, bon médecin généraliste qui ne fait plus que de l’homéopathie, après quelques années, est ce qu’il fait encore de la bonne médecine pour dépister des choses ? J’ai vu des choses qui m’ont choquées… »

b. Le coût exorbitant des prises en charges alternatives

« C’est bien, les gens sont demandeurs, plutôt que d’aller les voir se retourner vers d’autres

thérapeutiques formellement inefficaces qui traînent sur Internet qui pourrait leur coûter très cher car il faut voir aussi cet aspect là …

Parce que rechercher un effet curateur avec d’autres médecines, on le vit avec d’autres types de traitements quand on est dans des situations palliatives avec un échec de plusieurs lignes de traitements.

En pédiatrie, les parents sont prêts à aller à l’autre bout de la terre chercher le remède miracle pour leur enfant. Donc là, ils remplacent un traitement potentiellement un peu efficace au moins sur les symptômes douloureux et autres par quelque chose qui ne sert à rien et qui coûte fort cher la plupart du temps…

Mais, j’ai la même réaction avec des parents qui me disent qu’ils sont allés voir le gars du village qui est magnétiseur ou coupeur de feu, on entend des choses comme ça, je leur dis toujours, il vous a pris combien. Quand j’entends : « Il ne m’a rien pris, il a fait ça gratuitement » et bien…C’est un peu le même état d’esprit, on est sur la petite liberté donnée au patient sans prendre de risques. »

c. La contrainte de prise

18 : « La contrainte de l’homéopathie c’est quand il y a plusieurs doses à prendre, c’est

assez contraignant. Sinon les gens ne le font pas. Nous quand on a deux crèmes par jour les gens ne le font pas, bon pour l’acné c’est des ados….mais même les eczémas… »

4 : « Je les mets en garde que les enfants ont déjà un certain nombres de choses à prendre

par la bouche et que rajouter des prises de granules toutes les 10 minutes sous prétexte de …. Il faut voir aussi le confort et le bien être de l’enfant et ne pas rajouter si c’est une contrainte pour l’enfant. Je ne le contre-indique pas, je mets en garde sur la contrainte que peut représenter les granules où une autre forme homéopathique. »

d. Le risque d’amalgame avec la phytothérapie

1 : « Après on est toujours vigilant à ce qui peut être des dérives type herbes chinoises. C’est

vrai, qu’au niveau rénal, notamment avec les herbes chinoises, on a eu des soucis...Je leur demande de s’adresser à quelqu’un de compétent et de ne pas faire leur marché sur internet. C’est le truc à éviter ; s’automédiquer sur Internet et utiliser des produits dont on ne connaît pas la provenance… »

2 : « Les patients peuvent essayer mais avec un bon homéopathe, les patients ont un peu

tendance à tout amalgamer entre phytothérapie et homéopathie. Je leur demande de ne pas pratiquer ce type de médecine en dehors d’un cadre médical, pour le risque d’interactions

médicamenteuses. Ils peuvent toujours essayer mais en étant encadrés pour éviter les risques d’interactions et l’amalgame entre phytothérapie, homéopathie... »

VI. L’impact de relation médecin-malade dans la qualité de soin:

17 : « Ce que je dis un médecin c’est le premier médicament du malade, l’effet placebo il

est là parce que le médecin est convaincu que son traitement va marcher, c’est à lui de convaincre son patient…Le médecin est là pour conseiller, diriger, donner son expérience, que ce soit de l’homéopathie, de la parole, des directives, de l’hygiène, de la diététique, c’est de la médecine…c’est de la médecine globale, avec des outils dotés d’un sens médical…

18 : « Et c’est ce que je dis à mes étudiants aussi, le bon médecin, il n’y a pas que le côté

« ça correspond à ce que j’ai dans les livres », c’est aussi le côté intuitivité dans la relation. Et là c’est pareil, il y a un ressenti des choses et j’espère que ça ne pourra jamais être chiffré… La bonne médecine ne restera que si on ne peut pas chiffrer…Et c’est ce qui est dramatique aujourd’hui, on fait de nos étudiants des techniciens, et ils croient qu’ils vont avoir des réponses.

Une grosse partie de l’efficacité des thérapeutiques même largement éprouvées tient à la façon dont le médecin a présenté les choses et la relation médecin-malade… et ce n’est pas chiffrable, c’est du pur ressenti… »