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L’évaluation de la vulnérabilité

L’évaluation de la vulnérabilité des enjeux est primordiale pour l’estimation du risque d’inondation, dans ce travail nous prendrons en compte la vulnérabilité physique (bâtiments) et la vulnérabilité sociale (population).

3.2.1 La vulnérabilité physique (bâtiments)

L'inondation constitue une situation totalement anormale pour un bâtiment. Un grand nombre de bâtiments se trouve exposé à l’aléa inondation, soit depuis leur origine (construction en bordure de rivière par exemple), soit par suite de travaux d'aménagement qui ont modifié les conditions locales d'écoulement des eaux. Comme il n'est pas possible de déplacer ces bâtiments hors de la zone à risque, il est utile de connaître le comportement et la vulnérabilité de ces derniers (CSTB, 2005).

Processus de dégradation Principe de dégradation Exemples de matériaux /ouvrages concernés Exemples de conséquence Humidification Imprégnation par : - capillarité; - condensation

Quasiment tous les matériaux (bois, minéraux) Affaiblissement mécanique (pourriture du bois) Conséquences éventuelles sur la santé (moisissures)

Hydrolyse Réaction chimique Colles, peintures Dissolution (plâtre), décollement, cloquage Déformation Gonflement consécutif à l'absorption Bois agglomérés, certains bois massifs, certains isolants fibreux Matériaux minéraux Ouvrages impropres à leur destination Gauchissement (plaques minces…) Corrosion Action électrolytique Métaux, notamment ferreux Ecaillage, éclatement des parties scellées

Rétention de fines

Action de filtre des particules transportées par l'eau de l'inondation Matériaux présentant des cavités (fibreux, cellulaires, appareillages…) Appareillages hors service Conséquences éventuelles sur la santé

Tableau. 1.1- Processus de dégradation des matériaux/ouvrages lors d'une

inondation. (CSTB, 2005).

Parmi les constructions en zones inondables, sont particulièrement vulnérables les bâtiments construits en terre de barre ou en mortier soluble, et les bâtiments dont les fondations sont peu profondes ou peu résistantes à la force de l’eau (énergie

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d’écoulement) ou aux inondations (Tab. 1.1). L’insuffisance d’abris situés au-dessus du niveau des crues et le manque de routes d’accès à ces abris influent sur la vulnérabilité des communautés (Shelia. B, 1995).

Les bâtiments peuvent être dégradés et endommagés:  Par la pression de l’eau des crues sur les structures,  Lorsqu’ils sont emportés par les eaux montantes,  Lorsqu’ils sont inondés,

 Lorsqu’ils s’effondrent sous l’effet d’une érosion sapant leurs fondations,  Endommagés par les débris entraînés par les flots.

3.2.2 La vulnérabilité sociale

La vulnérabilité de la population dite sociale permet d’appréhender la dimension sociale du risque. Cette vulnérabilité peut être prise en compte par le biais de deux approches, l’une quantitative, prenant en compte les facteurs socio-démographiques de la population, l’autre qualitative, basée sur la prise en compte de la représentation cognitive8 du risque d’inondation.

3.2.2.1 L’approche quantitative

Cette approche d’évaluation de la vulnérabilité sociale, prend en compte l’étude de la population par l’analyse des facteurs sociodémographiques, tels que la structure et la mobilité de la population, la densité de population, le rythme de croissance, les ressources et les activités professionnelles, l’état sanitaire, le renouvellement de la population, l’origine démographique et migration ainsi que le niveau cognitif et éducatif. Ces différents paramètres représentent les facteurs aggravant de la vulnérabilité face aux inondations, car ils vont avoir tendance à l’augmenter ou la diminuer, c’est pourquoi leurs quantification est primordiale, afin de mieux cibler la population exposée.

3.2.2.2 L’approche qualitative

La méthode qualitative d’évaluation de la vulnérabilité sociale, prend en compte la représentation cognitive du risque d’inondation par la population, et cela à travers trois paramètres:

8 La représentation est une « image mentale, etc., dont le contenu se rapporte à un objet, à une

situation, à une scène, etc., du monde dans lequel vit le sujet » (dictionnaire Larousse in Roche

28 - Les facteurs sociodémographiques

Les facteurs sociodémographiques9 peuvent influencer la vulnérabilité de l’individu. A titre d’exemple les individus âgés sont moins mobiles et de santé plus fragile. Ainsi que, le facteur sexe joue un rôle important, car les femmes ont tendance à surestimer le risque par rapport aux hommes.

- La perception du risque d’inondation

Le risque, bien souvent, n’est matérialisé que par la catastrophe, cependant, dans certain cas, il laisse des traces dans le paysage mais chez les humains souvent parqués par la laisse d’inondation10, un indice qui suggère l’existence d’un risque réel. Dans ce cas, il est primordial de prendre en compte la perception du risque

d'inondation qui elle détermine en partie la vulnérabilité et les besoins d'intervention

(Burn, 1999 in P. Blin, 2001).

La perception11 est basée sur l'expérience et l'éducation. Nous supposons qu’un individu qui a déjà vécu une catastrophe d’inondation auparavant, son sentiment d’exposition au risque est élevé par rapport aux autres individus qui n’ont pas vécu ce risque, ces derniers sous-estiment le risque auquel ils sont exposés.

- La connaissance du risque d’inondation

La connaissance de l’aléa et plus particulièrement sa manifestation, ainsi que, les consignes de sécurité, interviennent directement sur la vulnérabilité de l’individu. Dans un autre contexte, sa vulnérabilité est plus élevée s’il pense connaitre les consignes à suivre mais que celles-ci sont incorrectes car les gens ont tendance avec le

temps à oublier ou à négliger une expérience ou les informations reçues (Burn, 1999 in

P. Blin, 2001).

3.2.3 La vulnérabilité totale

La vulnérabilité totale englobe la vulnérabilité physique et celle sociale, notre objectif est d’intégrer les deux vulnérabilités et de les simplifiées, afin de faciliter la représentation cartographique et son interprétation.

9 Les facteurs sociodémographiques: l’âge, la situation familiale, le sexe, le niveau d’instruction,

les catégories socioprofessionnelles...etc.

10 Laisse d’inondation : indication du niveau atteint par les plus hautes eaux et matérialisé par

des déchets dans les arbres, et des traces laissées par l’eau sur les bâtiments.

11 “La perception est l’ensemble de mécanismes et des processus par lesquels l’organisme prend

connaissance du monde et de son environnement sur la base des informations élaborées par ses sens ” (C. Cauvin, 1984 in Beck, 2006).

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4 Zone d’étude

Jadis Lardjem portait le nom de Had Ouled Bou Slimane, nom d’un célèbre chef arabe de la tribu des Ayed de Tissemsilt. Plus tard, il fut supplanté par celui de Lardjem. En 1853, les autorités françaises construisent au cœur du pays de ces tribus une garnison militaire, qui se développa progressivement avec l’arrivé des colons français qui s’accaparent les terres arabes. Avant 1984, la commune de Lardjem faisait partie de la daïra de Beni Hendel, wilaya de Tiaret. Actuellement elle fait partie de la wilaya de Tissemsilt entant que chef-lieu d’une daïra.

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