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3. Les différentes phases d’un PAVE

3.2 Les questions à se poser pour l’élaboration du PAVE

3.2.2 L’état des lieux : exhaustif ou pas ?

De nombreuses questions se posent au moment de l’élaboration, notamment concernant l’état des lieux. Il n’existe aucune précision ni prescription

concernant les contours et les modalités de celui-ci.

Doit-on réaliser un état des lieux exhaustif de toute la voirie et de tous les

thématiques spécifiques ? Peut-on choisir un périmètre test avant d’élargir la démarche à l’ensemble de la commune ?

Pour apporter des réponses, le dossier, publié par le Certu en 2008 4 sur les diagnostics d’accessibilité, donne des pistes et des exemples, y compris de PAVE. Tachons d’éclaircir ici les questions spécifiques au PAVE.

Pour répondre à la question de la bonne échelle, et de la bonne méthode de l’état des lieux, il convient tout d’abord de revenir aux objectifs du PAVE, à savoir « ce plan fixe notamment les dispositions susceptibles de rendre accessible aux personnes handicapées et à mobilité réduite l’ensemble des circulations piétonnes et des aires de stationnement d’automobiles situées sur le territoire de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale ». Est-il besoin pour cela de réaliser un état des lieux

exhaustif de l’ensemble de la voirie, et ce tout de suite ? Tout dépendra de la commune, de ses projets, de ses priorités, des contraintes du territoire...

ainsi que de la capacité de la collectivité à financer l’étude et surtout à l’exploiter derrière, car il convient de ne pas oublier que l’état des lieux n’est pas une fin en soi, mais juste un moyen afin d’établir un diagnostic puis un plan d’actions.

Comme toutes les autres questions de méthodologie, il s’agit avant tout de se poser la question des objectifs et des attendus de cette phase du PAVE et de s’appuyer pour cela sur la phase préparatoire qui a été détaillée plus avant.

Les premiers états des lieux réalisés dans le cadre de PAVE ou d’études exploratoires préalables donnent à voir différentes réponses à cette question.

Toutes ces « méthodes » résultent de choix locaux et surtout concertés.

Aucune n’est à copier telle quelle mais toutes apportent des exemples de réponse.

Exemples de démarches pour l’état des lieux et sa représentation

▪ état des lieux exhaustif

4 Certu, Éléments de méthodologie pour les diagnostics d’accessibilité. Diagnostics d’accessibilité : pour une approche cohérente, 2008. CD-Rom et plaquette téléchargeables sur www.certu.fr, rubrique Catalogue

Extrait de la carte du niveau d’accessibilité de la voirie de Grenoble (2007)

▪ par cheminements prioritaires

Exemple de choix d’itinéraires prioritaires pour l’état des lieux – Lavau-sur-Loire (DDE 44)

▪ par zone et itinéraires :

Exemple par zones et itinéraire – Valenciennes

Le choix a été fait d’étudier l’accessibilité de la voirie dans un rayon de 300 m autour d’un générateur de déplacements (une école par exemple), en regardant ensuite, dans ce périmètre, les itinéraires entre les points d’origine possibles (arrêts de transports ou stationnements GIC-GIG) et la destination.

▪ par état des lieux successifs

Exemple Nantes Métropole

Dans le cas de la communauté urbaine Nantes Métropole, le premier diagnostic voirie-espace public est le produit d’un travail concerté avec les différents services et les associations membres de la CAPH intercommunale.

Les restitutions cartographiques de l’accessibilité des cheminements sur le territoire des 24 communes de l’agglomération ont été construites selon trois principes directeurs :

▪ déterminer des premiers périmètres à évaluer rassemblant les principaux lieux d’usage ;

▪ produire un guide technique de l’accessibilité, qui définit les normes et les conditions permettant de qualifier une voirie accessible ;

▪ définir une procédure homogène de relevé sur site pour les « référents handicap » de chacun des pôles de proximité.

Pour conclure, on peut souligner que les choix méthodologiques effectués pour réaliser l’état des lieux sont très importants. Ils conditionnent l’objectivité et la crédibilité du diagnostic et par conséquent la fiabilité des actions mises ensuite en place.

Ils doivent permettre de répondre aux questions posées et aux objectifs recherchés par la collectivité. Souhaite-t-on connaître l’état de la voirie au regard de la réglementation ? Souhaite-t-on aller plus loin et disposer d’autres éléments tels que des indicateurs de continuité des itinéraires ? de sécurité et de confort ? d’orientation ou de repérage ? de temps de parcours ? etc. Autant d’éléments qui ne sont pas pris en compte par la réglementation.

Il est important également de s’assurer que les méthodes proposées

permettent d’apporter des éléments de connaissance sur la prise en compte de l’ensemble des handicaps.

Le choix du périmètre d’études est, enfin, essentiel. Pour des questions d’ampleur de la tâche, les collectivités locales pourront opter pour un état des lieux sur des périmètres-témoins. Ces périmètres peuvent permettre de hiérarchiser les actions sans prétendre tout de suite à l’exhaustivité. Cette option permet de procéder à un état des lieux progressif sur plusieurs

années, le plan d’actions du PAVE retenant l’option d’une action progressive par territoire. Le plan d’actions proposé comprendrait :

▪ un tronc commun d’actions applicables sur l’ensemble du territoire (ex : information, communication, etc.) ;

Une autre approche serait d’extrapoler les résultats obtenus sur des

périmètres témoins pour disposer rapidement d’un état exhaustif, à l’échelle de la commune ou de l’intercommunalité. Ce principe suppose que ce qu’on constate à un endroit est vérifié partout ailleurs. Cette méthode, inspirée des techniques d’échantillonnage, doit particulièrement veiller aux principes de fiabilité.

Dans les deux cas, il importe que la concertation locale joue son rôle, en particulier avec les usagers, pour que l’état des lieux soit le reflet des problèmes réellement rencontrés sur le terrain.