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Chaque personne a sa propre perception et conception de la souffrance. Souvent, nous associons la souffrance à une douleur persistante du corps, mais cette souffrance peut aussi être associée à la psyché d’un individu. Selon De Villers (2006) la souffrance désigne une douleur physique ou psychologique, dite morale. Horde (2014) soutient, quant à lui, que la souffrance peut être de deux types : psychique et

physique. Selon cet auteur, la souffrance est synonyme de douleur ressentie à la suite d’un traumatisme. Il classe le stress, le deuil ou l’ennui parmi ces traumatismes. Les deux auteurs affirment que la dépression, les troubles mentaux ou l’anxiété sont quelques maladies associées à la souffrance de l’âme, du psychologique. Dans l’étude abordée ici, nous parlerons des souffrances en tant que douleurs psychologiques. Celle qui sera étudiée dans le cadre de cet essai est plus spécifiquement l’anxiété.

En effet, un élève en souffrance serait donc un jeune vivant une douleur psychologique dans son quotidien. Horde (2014) soutient aussi que la souffrance est généralement mesurée en fonction de trois paramètres : 1) la durée, 2) l’intensité et 3) la fréquence à laquelle elle se vit. La souffrance chez un enfant peut être variée. Par exemple, avoir une faible estime de soi, chercher l’attention d’une personne de confiance pour se sentir aimé ou avoir un sentiment de performance très élevé démontrent d’une psyché touchée par une douleur. Pour sa part, Dumas (2012) affirme que les difficultés vécues par un enfant amènent une anxiété qui « devient parfois extrêmes ce qui provoque une souffrance considérable » (p. 15), comme relaté dans le premier chapitre de cet essai.

Ayant été moi-même une enfant en souffrance d’anxiété, et non une élève en souffrance, au cours de mes premières années de vie, je désire avec cette recherche heuristique retrouver une certaine joie de vivre afin de pouvoir aider les élèves aux prises avec cette souffrance. Le fait de mieux comprendre permet aux enseignantes et aux enseignants de devenir empathiques face aux problèmes que les jeunes peuvent vivre quotidiennement.

Comme nous l’avons constaté dans le chapitre précédent et dans les différentes définitions de la souffrance, l’anxiété vécue par une personne sur une longue période et à différent niveau, engendre des problèmes plus grands, entre autres des problèmes de santé qui peuvent s’avérer très nocifs à long terme. Sur ces propos,

Abraham Maslow (1954, dans Bève, 2005) a développé la pyramide de la hiérarchie des besoins, appelée communément « Pyramide de Maslow » (p. 20).

Figure 5 – La pyramide des besoins de Maslow. Inspirée de Bève, A. (dir.) (2005). Psychologie du développement de l’enfant. (6e éd.). Montréal : Chenelière

Éducation (1re éd., s.d.)

Selon Maslow (Ibid.), ce n’est qu’une fois les besoins élémentaires satisfaits, c’est-à-dire ceux au bas de la pyramide, que l’on peut atteindre la réalisation de soi (besoin de s’accomplir), le dernier palier du haut de celle-ci. Il faut donc, en tant que professionnel, s’assurer que les étapes soient franchies et que l’élève puisse se sentir écouté et être aidé si une étape est plus difficile à atteindre. L’étape ultime, la réalisation de soi ou le besoin de s’accomplir, est toujours en transformation chez un individu. Il s’ajuste aux évènements de la vie, aux relations avec les autres et selon aussi les autres étapes de la pyramide.

Cette pyramide est importante dans cette recherche heuristique puisque les besoins doivent être comblés pour que l’enfant ne vive ou vive peu de souffrance psychologique. Dans mon histoire personnelle, le besoin de sécurité a été affecté durant plusieurs mois, et même, plusieurs années. J’avais donc une difficulté à

atteindre les autres paliers, comme celui du besoin d’appartenance et le besoin d’estime. J’étais souvent seule et je ne me sentais pas écouté par mes pairs ou les adultes qui me côtoyaient comme je l’ai expliqué dans le premier chapitre. Cela dit, des élèves souffrants d’anxiété sont présents dans les classes du primaire. Tous ont des besoins à atteindre, à combler. À cet égard, ces élèves pourraient être en souffrance si personne n’offre leur écoute, leur empathie et leur compassion.

Par malheur, certains enfants vivent avec une anxiété due à divers problèmes qu’ils soient à l’école ou à la maison. Ayant vécu cela, un adulte de confiance, comme une enseignante ou un enseignant, peut l’aider en étant un être empathique et compatissant avec celui-ci. Afin de devenir ce type d’enseignant, un outil intéressant sera exploité : le journal de bord. Maintenant, il apparait judicieux de s’attarder à la question de recherche en plus de donner plusieurs informations sur la méthodologie de recherche qui fait l’objet du prochain chapitre.

TROISIÈME CHAPITRE

LA MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

Ce travail se veut une réflexion personnelle sur les retombées de la pratique d’empathie et de compassion lors d’intervention personnalisée auprès d’élèves en souffrance. En premier lieu, ce chapitre précise la méthodologie choisie afin de répondre à la question de recherche énoncée précédemment. C’est par l’entremise d’une approche heuristique que la recherche a été effectuée. Elle fait référence à la démarche qualitative qui s’intéresse à la recherche de sens, c’est-à-dire à l’importance que les personnes donnent à leurs réflexions et à leurs actions.

Spécifiquement, le devis méthodologique utilisé fut l’analyse de pratique. Ce devis a permis, dans un premier temps, de mieux connaitre l’empathie et la compassion de la chercheuse et dans un deuxième temps, d’analyser les impacts de la mise en pratique de ces valeurs auprès d’élèves en souffrance et d’elle-même. En deuxième lieu, la constitution de la recherche est décrite. Toutes les étapes sont définies logiquement afin de concrétiser le cheminement effectué à travers la question de recherche.

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