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L’écriture autobiographique: Une projection de la personnalité?

Que se passe t-il quand on décide de raconter quelque chose ?comment s’y prend-t-on et pourquoi ? La stratégie adoptée dépend sans doute du genre dans lequel on décide de dire ou d’ecrire.la posture de l’émetteur n’est pas la même selon que le récit est fictif ou réel, selon que l’auteur se raconte ou raconte le monde.

On sait qu’en linguistique un acte de parole n’est jamais totalement objectif entant qu’il est à chaque fois à la situation dans laquelle il est produit. Ainsi, même quand il s’agit d’un récit de vie (autobiographie), celui-ci peut comporter une part de fiction dans la mesure où son auteur peut être tenté, selon les situations, d’omettre, de dissimuler, de faire valoir, ou tout simplement d’oublier des détails ou des éléments personnels ,souvent très nécessaires.

II.1.

L’autobiographie et le pacte autobiographique1 :

1.a)

Difficulté d’une définition de l’autobiographie :

Le mot autobiographie apparaît en France vers 1850 comme un synonyme du terme mémoires. Son allure composite (auto - bios - graphie, c'est-à-dire «écrire sa vie soi-même») Par ailleurs, le terme d'autobiographie fait sens par l'opposition qu'il établit avec celui de biographie, qui est le récit de la vie de quelqu'un racontée par un autre que lui. Aucun critère purement linguistique ne semble pertinent. Rien ne distingue a priori autobiographie et roman à la première personne.

L’autobiographie peut-être définie selon Lejeune « l’autobiographie est un récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence,

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lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité »1

.

Donc, c’est un récit que l’on fait de sa propre vie. Celui qui raconte, celui dont on parle et celui qui écrit et signe le livre, sont une seule personne, une identité explicite entre le narrateur, l’auteur et le personnage est alors déclarée.

Le je n’a de référence actuelle qu’à l’intérieur du discours : il renvoie à l’énonciateur, que celui-ci soit fictif ou réel. Le je n’est d’ailleurs nullement la marque exclusive de l’autobiographie: le tu aussi bien que le il sont des figures d’énonciation que l’autobiographe utilise pour insister, par des effets de distanciation, sur la fiction du sujet, ou pour mettre en situation le discours de l’autre dans celui du sujet .

Dans le récit autobiographique on pense donc trouver la vie de l’auteur. Celui-ci «se définit comme étant simultanément une personne réelle socialement responsable, et le producteur d’un discours. Pour le lecteur, qui ne connaît pas la personne réelle, tout en croyant à son existence, l’auteur se définit comme la personne capable de produire ce discours, et il l’imagine donc à partir de ce qu’elle produit »2

Dans ce sens, « l’autobiographie (récit racontant la vie de l’auteur) suppose qu’il y ait identité de nom entre l’auteur (tel qu’il figure, par son nom, sur la couverture), le narrateur du récit et le personnage dont on parle»3

.

1.b)

Le "pacte autobiographique" :

Dans les années soixante-dix, la réflexion sur l'autobiographie a été enrichie par les travaux de Philippe Lejeune. Sa définition, étant donnée comme point de départ dans la théorie du genre.

Le mot « pacte » renvoie donc à un contrat entre l’auteur de l’autobiographie et lecteur : « dans l’autobiographie, on suppose qu’il y’a identité entre l’auteur d’une part et le narrateur et le protagoniste de l’autre part. C’est à dire que le « je » renvoie à l’auteur. Rien dans le texte ne peut le prouver. L’autobiographie

1 Ibid. p : 14

2 Ibid. P.23

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est un genre fondé sur la confiance, un genre …fiduciaire, si l’on peut dire .d’où d’ailleurs, de la part des autobiographes, le souci de bien établir au début de leur texte une sorte de « pacte autobiographique », avec excuses, explications, préalables, déclaration d’intention, tout un rituel destiné à établir une communication directe ».1

Ce pacte se présente comme la clef qui permet aux lecteurs d’ouvrir la caverne magique et de contempler le trésor qu’il habite.

L’identité entre auteur, narrateur et personnage garantie par ce pacte, peut être implicite ou concrète (concrète dans le cas où le narrateur-personnage porte le même nom que l’auteur, non signalé sur la couverture du livre) ,implicite si l’œuvre contient un indice : « (…) où le narrateur prend des engagements vis-à – vis du lecteur en se comportant comme s’il était l’auteur, de telle manière que le lecteur n’a aucun doute sur le fait que le « je » renvoie au nom porté sur la couverture ,alors même que le nom n’est pas répété dans la texte ».2

1.c)

le pacte référentiel :

Philippe Lejeune, et en abordant l’autobiographie a cité différents pactes et se propose de d’aborder la question de la ressemblance ; c’est-à-dire de l’adéquation des faits racontés à la vérité réelle : le rapport du texte à son model, un rapport impossible .cette relation extrêmement difficile réside dans ce « jeu » de l’intériorité du texte et l’extériorité de la réalité :

« L’identité se définit à partir des trois termes : auteurs, narrateur et personnage. Narrateur et personnage sont les figures auxquelles renvoient, à l’intérieur du texte, le sujet de l’énonciation et le sujet de l’énoncé ; l’auteur, représenté à la lisière du texte par son nom, est alors le référent auquel renvoie, de par le pacte autobiographique, le sujet de l’énonciation »3

.

Philippe Lejeune, affirme de par là que le genre autobiographique est référentiel ,d’où il présuppose « un pacte référentiel » qui doit inscrire le texte

1

P. Lejeune, l’autobiographie en France, Ed. Seuil, Paris, 1980, P : 24 2 Ibid., P : 27

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dans le champs de l’expression de la vérité ,c'est-à-dire une vérité du texte ,dite par le texte ,c’est une question d’authenticité en tant qu’elle est l’image du narrateur entrain de se peindre et de l’image qu’il veut donner de ce qu’il était à telle ou telle époque de sa vie .le « pacte référentiel » est un contrat que conclut le lecteur avec le texte autobiographique quand il entreprend sa lecture.

1.d)

Traits distinctifs de l'autobiographie :

La définition de Lejeune a le mérite d'attirer l'attention sur plusieurs dimensions importantes de l'acte autobiographique ; ainsi seule une «personne réelle» - à laquelle s'oppose la personne imaginaire de la fiction - peut l'assumer. Il faut donc un être humain constitué en tant que personne psychologique, morale et sociale pour énoncer une autobiographie. Ce sont aussi et beaucoup plus, les indices externes qui renseigneront mieux le lecteur, notamment le nom de l'auteur sur la couverture du livre.

II.2.

La psychanalyse une voie incontournable pour l’analyse biographique :

L’application des acquis de la psychanalyse à la linguistique a engendré des analyses très intéressantes.les structuralistes ne pouvaient pas concevoir un discours échappant au contrôle du sujet écrivant, ce qui fera distinguer entre « sujet écrivant » et « sujet de l’inconscient » ; notion élaborée par J.Lacan : « l’inconscient à partir de Freud, est une chaine de signifiants qui quelque part(sur une autre scène ,écrit-il)se répète et insiste pour interférer dans les coupures que lui offre le discours effectif et la cogitation qu’il informe.(…) la structure du langage, une fois reconnue dans l’inconscient quelle sorte de sujet pouvons-nous lui concevoir ?.On peut ici, tenter, dans un souci de méthode, de partir de la définition strictement linguistique du « JE » comme signifiant : où il n’est rien que le schifter ou indicatif qui dans le sujet de l’énoncé désigne le sujet en tant qu’il parle actuellement. C’est dire qu’il désigne le sujet de l’énonciation mais qu’il ne le signifie pas"1

1

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Dans la perspective psychanalytique, l’ « autre » qui intercède dans tout discours est considéré comme « autre-sujet de l’inconscient » ou encore — pour faire référence à J. Lacan — comme « Autre ».

Et au moment où l’autobiographe énoncerait le constat de son imaginaire réussite – je parle et je dis cela de moi –, la psychanalyse pourrait lui souffler : ce n’est pas toi qui parles, ou bien : tu parles d’autre chose que tu n’énonces pas, ou encore : tu énonces une chose dont pourtant tu ne parles pas. À l’égard de l’autobiographie, la psychanalyse est essentiellement suspicieuse. Dans Un souvenir d’enfance dans "Fiction et Vérité" de Goethe, Freud signale d’emblée, citant Goethe, une des difficultés de l’autobiographie : « Quand on cherche à se rappeler ce qui nous est arrivé dans la toute première enfance, on est souvent amené à confondre ce que d’autres nous ont raconté avec ce que nous possédons réellement de par notre propre expérience ». La psychanalyse viendra donc couper le discours de l’autobiographe, comme pour démonter l’objet que le sujet a construit pour satisfaire ses "intentions imaginaires" selon les propos de Lacan. Il faut passer par la place vide où ne s’énonce pas le sujet pour repérer comment le "je", absent de la mémoire comme du rêve, se donne forme imaginaire dans des épiphanies qui manquent tout autant d’origine que d’issue.

L’utilisation des concepts et des processus heuristiques de la psychanalyse dans le récit de (sa) vie signale du moins que toute autobiographie n’est peut-être à son tour qu’un récit-écran élaboré pour être substitué à un autre. La fonction protectrice de l’écriture ne serait jamais aussi efficace que dans le cadre dramatisé d’une mise à nu, sa fonction dilatoire jamais aussi présente que lorsque tout semble avoir été dit. Par ailleurs, l’écart noté par Jean-Bertrand Pontalis "entre le rêve mis en images et le rêve mis en mots" (Entre le rêve et la douleur) ne désigne-t-il pas, de manière plus large, l’incompétence du langage à signifier autre chose que les empêchements de la parole ? Dans les stéréotypes et les objectivations de discours s’officialisent davantage les clivages du sujet que ne s’annonce le retour d’un « langage premier » : au moins conviendra-t-il de ne pas s’en tenir « à l’idée que le moi du sujet est identique à la présence qui vous

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parle »1. En définissant la psychanalyse comme « cette assomption par le sujet de son histoire, en tant qu’elle est constituée par la parole adressée à l’autre »2

, Lacan rappelle avec force le caractère interlocutoire de l’énonciation où le sujet s’expose à une dépossession toujours plus grande de cet être de lui-même, jusqu’à « reconnaître que cet être n’a jamais été que son œuvre dans l’imaginaire et que cette œuvre déçoit en lui toute certitude. Car, dans ce travail qu’il fait de la reconstruire pour un autre, il retrouve l’aliénation fondamentale qui la lui a fait construire comme une autre, et qui l’a toujours destinée à lui être dérobé par un autre » 3

.

II.3.

Pour une approche énonciative du discours autobiographique :

« En tant qu’énonciation, l’écriture est à la fois, le reflet et le véhicule d’une pensée, ou plus exactement de plusieurs ordres de pensées, qui s’interpénètrent »4

.

Cette nouvelle approche signale un changement cardinal dans la lecture autobiographique des textes de plusieurs aspects.

Lejeune relativise la valeur de la « vérité », catégorie centrale, mais quelquefois tout aussi difficilement discernable et livrée à l’autorité des critiques. Ensuite, en définissant le pacte « comme une formule inhérente au texte, il limite la compétence du lecteur au devoir d’identifier ce pacte, non moins difficile si on considère combien l’interprétation de la notion de pacte est vague dans les différentes lectures »5

. Enfin, Lejeune propose une analyse des conditions linguistiques de l’identité de la première personne au niveau de l’énonciation.

La définition de Lejeune, à la fois incontournable mais aussi incommode pour ses opposants, a un avantage incontestable : d’une part, elle prouve qu’il existe des conditions formelles qu’une autobiographie doit remplir, d’autre part, par l’intégration des éléments linguistiques (plus précisément ceux de la

1

J. Lacan, « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits I, Seuil, coll.,

“Points” 1953.P.136,

2 Ibid. P.155

3 Ibid. P.160

4 Francis Berthelot, Du rêve au roman, Ed. Universitaire de Dijon, Paris ,1998.P.80 5 -Philippe Lejeune, je est un autre, Ed, seuil, Paris, 1980, p32

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pragmatique), elle suggère que la réception des textes est inséparable des conditions de son énonciation. Comme nous allons voir, ce dernier aspect, jugé maintes fois très importante pour nos analyses, offre, même si un peu malgré elle, une occasion excellente pour confronter les présupposés d’une lecture autobiographique aux modes et aux codes de fonctionnement de la réception des textes maghrébins.

Parmi ces aspects un des plus remarquables serait le problème de l’instance narrative « je » qui, pour la critique maghrébine, demeure insoluble, voire une obsession principale, (comme la « découverte » du pluriel, de sa part, (elle) une grande nouveauté) jusqu’à ce qu’il ne soit objet d’une réflexion pragmatique. Dans son étude sur l’autobiographie à la troisième personne, Lejeune1 a fait un premier pas en explorant certains fonctionnements rhétoriques des textes de caractère autobiographique, mais apparemment sans instance « je ». Mais dans l’espace postcolonial, le fonctionnement figuratif des instances narratives des textes n’est pas un phénomène inédit non plus.

II.4.

Analyse de l’énonciation autobiographique :

Pour Käte Hamburger, paraît-il, la séparation entre énoncé et énonciation et leur analyse sera pertinente à ce sujet. Elle entend par le récit à la première personne « dans son sens propre », « comme une forme autobiographique qui rapporte des événements vécus, mis en relation avec un narrateur qui dit je »2

, c’est l’analyse du sujet de l’énonciation (opposée à celle du sujet de l’énoncé) des textes littéraires qui sera décisive dans des questions de genre du récit à la première personne. En revanche, même si la différenciation qu’elle fait entre les différentes modalités de l’énoncé lui permet de traiter le « je » de l’autobiographie en tant que sujet d’énonciation historique ; elle semble ignorer le risque qu’elle court en basant tout sur la seule « vérité » du sujet et le « vécu » que celui-ci thématise dans son récit.

L’existence d’un pacte autobiographique au sens pragmatique, stipule une coopération entre « l’émetteur » du texte (serait dans ce cas l’auteur ou, plus

1 P. Lejeune, Le pacte autobiographique, Ed. Seuil, Paris, 1975

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précisément, le narrateur à qui il prête sa voix) et son narrataire. Or, la « coopération » devient ainsi nécessairement un acte unilatéral, face à l’autorité du lecteur. Comme Bruss affirme : « un auteur ne peut légitimement conclure un « contrat » qu’avec des lecteurs qui comprennent et acceptent les règles qui gouvernent son acte littéraire ».1

II.5.

Le statut de narration dans l’autobiographie :

La question «qui parle?» mérite à bon droit l'attention qu'on lui prête dans les analyses des textes littéraires, en particulier de la prose narrative. Le problème du point de vue n'est pas un problème marginal Le point de vue n'est pas seulement un problème purement technique ; plusieurs études récentes sur la prose narrative ont prouvé que l'analyse de la perspective narrative peut éclairer certains aspects du message humain véhiculé par l'œuvre littéraire aussi bien que la valeur esthétique de celle-ci.

La présence du locuteur dans un discours, quel qu’il soit, se fait sentir à des degrés différents, selon des besoins communicatifs spécifiques, selon des conditions particulières imposées par le co(n)texte. La communication est assurée par la propriété qu’a le langage de constituer l’homme en tant que sujet.

Ainsi, Paul Ricœur a évoqué la question de l’importance du langage dans le processus d’individuation, et par la suite, a forgé ce qu’il a appelé « l’identité narrative » :

« On n’individualise que si on a conceptualisé et individualisé en vue de décrire davantage. C’est parce que nous pensons et parlons par concepts que le langage doit en quelque manière réparer la perte que consomme la conceptualisation. […] Logiciens et épistémologues regroupent sous le titre commun d’opérateurs d’individualisation des procédures aussi différentes que les descriptions définies – Le premier homme qui a marché sur la Lune, L’inventeur

1

BRUSS, Élisabeth W., L’autobiographie considérée comme acte littéraire, in Poétique, N° 17,

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de l’imprimerie, etc. –, Les noms propres Socrate, Paris, la Lune –, les indicateurs – Je, Tu, Ceci, Ici, Maintenant »1

.

Dans la deuxième partie du roman « le fils du pauvre », le narrateur n’intervient pas dans le récit comme personnage-narrateur. Il reste dans l’ombre la plupart du temps, discret et anonyme. Il est, selon la terminologie de Gérard Genette, un narrateur hétérodiégetique : « Le choix du romancier [se fait] entre deux attitudes narratives […] : faire raconter l’histoire par l’un de ses « personnages », ou par un narrateur étranger a cette histoire […]. Je nomme le premier type, pour des raisons évidentes, homodiégétique, et le second hétéro diégétique ».2

a) Le « je » dans le texte autobiographique :

Nous sommes donc en présence d’un texte autobiographique qui exige du lecteur, une fois de plus, des connaissances sur la vie et la personnalité de l’auteur que le texte, à lui seul, ne livre pas.

Ainsi, le narrateur-personnage principal conduit son énonciation sur le mode du je. Ce mode d’énonciation répond parfaitement aux propos de Ph. Lejeune qui dit que l’autobiographie doit être un « récit (…) qu’une personne réelle fait de sa propre existence, (mettant) l’accent sur sa vie individuelle (…) »3

.Cette citation fait office de première condition définitoire de l’autobiographie. Le je, ici, répond à cette définition, toujours selon Lejeune : « Le pronom personnel - je - renvoie à l’énonciateur de l’instance de discours où figure le –je- ; mais cet énonciateur est lui-même susceptible d’être désigné par un nom (qu’il s’agisse d’un nom commun, déterminé de différentes manières, ou d’un nom propre) »4

.

b) Le « nous » inclus dans le « je » ou la voix de la société dans le texte autobiographique :

Raconter sa société au détriment de son individualité est une fonction cardinale dans un texte auto-bio-sociographique. Si l’intention strictement autobiographique est clairement affichée, elle est en apparence subvertie quand le Je qui s’énonce

1 P. Ricœur, Soi-même comme un autre, p. 40.

2 G.Genette, Figures III, op. Cit. p. 262.

3 P. Lejeune, Le pacte autobiographique, Ed. Seuil, Paris, 1975, p : 36

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devient prétexte à l’énonciation du tableau social. Ainsi je figure à part entière dans une auto-bio-sociographie .derrière le je s’inscrit une double instance narrative qui permet à l’auteur d’occuper – au plan narratologique – des points de vue différents. C’est ce qui apparaît dans le texte de Mouloud Feraoun.

En effet, il existe une relation constante entre l’œuvre, en tant que matériau littéraire, le référent individuel ayant pour principal intérêt le Moi de l’écrivain et la dimension sociohistorique que peut communiquer l’auteur, étant en premier lieu, un être-acteur social, et en second lieu, un témoin privilégié de son époque.

L’œuvre de Mouloud Feraoun « le fils du pauvre », propose un récit où domine l’idée que l’histoire personnelle de l’auteur est liée à celle de sa communauté. C'est-à-dire que Mouloud Feraoun inscrit son histoire, son vécu, au sein même de son témoignage sur l’Histoire de sa société, C’est de l’imbrication de la voix dominante du je avec les autres voix. Cette transcendance désigne la pluralité des voix énonciatives dans le texte en question, et se traduit par l’usage du Nous communautaire supplantant le je individuel. L’auteur glisse sur l’importance de sa propre instance narrative, porteuse de son individualité, au profit de la narration collective.

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