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L’écart salarial selon le niveau de formation

II. FACTEURS FAVORISANT L’INÉGALITÉ

4.2 L’écart salarial selon le niveau de formation

Plus le diplôme est haut, plus le salaire est élevé. Bien que cela ne soit pas valable pour chaque travailleur individuel, c’est un mécanisme qui revient fortement à l’avant-plan lorsque l’on examine les données moyennes relatives à l’ensemble de l’économie. De plus, il faut ici également prendre en considération d’importantes différences au niveau de la participation au marché du travail : le taux d’emploi des hommes ET des femmes augmente avec le niveau de formation, mais l’augmen-tation observée du côté des femmes est beaucoup plus forte – de sorte que la différence chez les personnes les plus hautement diplômées atteint seulement 6 points de pourcent, contre 19 points de pourcent au sein du groupe le moins éduqué.

Femmes Hommes

Bas Moyen Haut Total

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00

Dans le graphique 23, nous voyons que les salaires des hommes et des femmes qui travaillent à temps plein sont fortement infl uencés par le niveau de formation. Celui-ci détermine également la différence salariale : cette différence est surtout importante chez les personnes les plus haute-ment diplômées, tandis qu’elle est plus petite au sein du groupe moyen (enseignehaute-ment supérieur de type court). Par ailleurs, il faut également faire attention à l’aspect suivant : les grandes caté-gories relatives au niveau de formation dissimulent en effet d’importantes différences au niveau de l’orientation suivie. Sur le marché de l’emploi, un diplôme de l’enseignement supérieur en sciences exactes est souvent plus valorisé qu’un diplôme en sciences humaines, et il y a égale-ment d’importantes différences au sein-même de ces catégories. Lorsque le schéma de choix des études des hommes et des femmes n’est pas le même, cela a une infl uence sur l’écart salarial.

GRAPHIQUE 23 : Salaires horaires bruts moyens (en euros) selon le niveau de formation des hommes et des femmes travaillant à temps plein (2006)

Femmes Hommes

Maximum enseignement secondaire supérieur

Minimum enseignement supérieur de type long Enseignement

supérieur de type court

Total

Source : DGSIE, Enquête sur la structure et la répartition des salaires

0,00

La participation au marché du travail joue également un rôle : de l’analyse du graphique 22, nous retenons que les femmes peu scolarisées se présentent moins souvent sur le marché du travail.

Au sein de ce groupe, ceci concerne peut-être le plus les personnes les moins scolarisées, ce qui augmente de façon artifi cielle le salaire moyen des femmes actives. De plus, au sein du groupe des personnes les plus diplômées, la construction de la carrière joue à nouveau un rôle, alors que le rôle des négociations individuelles de salaire est également plus important dans ce groupe. Les recherches ont montré que les femmes adoptent une attitude différente de celle des hommes, ou ont d’autres priorités et donnent par exemple la priorité à une plus grande fl exibilité plutôt qu’à un salaire plus élevé.

La différence plutôt petite pour les personnes disposant d’un diplôme de l’enseignement supérieur de type court actives sur le marché du travail peut être expliquée par une plus grande homogénéité au niveau des orientations, ainsi que par une sur-représentation des diplômées de ce type dans des secteurs tels que la santé, où l’écart salarial est limité. Par ailleurs, il existe, pour cette catégorie de diplômées, une ségrégation horizontale relativement prononcée, avec une sur-représentation des femmes dans l’enseignement et la santé et une sous-représentation dans l’industrie et les services marchands.

Le graphique 24 présente un schéma semblable pour les personnes actives à temps partiel, bien que les différences soient plus petites, parce que la différence salariale totale entre les femmes et les hommes qui travaillent à temps partiel est elle aussi plus petite (voir indicateur 3).

GRAPHIQUE 24 : Salaires horaires bruts moyens (en euros) selon le niveau de formation des hommes et des femmes travaillant à temps partiel (2006)

Source : DGSIE, Enquête sur la structure et la répartition des salaires Femmes Hommes

Indicateur 5 : ségrégation sur le marché du travail

Une des causes les plus importantes de l’écart salarial sur le marché du travail est la ségrégation.

Nous avons vu dans l’indicateur 1 que les entreprises de moins de 10 travailleurs ont de manière générale une différence salariale plus faible que les plus grandes entreprises. Nous allons à présent développer ce constat en fonction de la taille des entreprises et montrer que l’écart salarial dépend également du secteur de l’entreprise, de sa commission paritaire et évidemment de la fonction du travailleur. Il est certain que les dirigeants reçoivent un salaire plus élevé mais les raisons pour lesquelles les femmes sont sous-représentées dans les fonctions de management sont nettement moins claires. De manière générale, les femmes sont souvent sur-représentées dans les emplois où il y a moins à gagner. Considérer le travail des femmes comme inférieur et moins important d’un point de vue économique est un stéréotype historique qui a la vie dure et qui continue de se propager.

En plus des écarts salariaux que nous calculerons par secteur, par commission paritaire et par pro-fession dans le cadre de la ségrégation horizontale et de la mesure de la sous-représentation des femmes dans les fonctions dirigeantes pour la ségrégation verticale, nous allons également analyser les entreprises en fonction de leur nombre de travailleurs ainsi que l’écart salarial général qui se défi nit comme l’écart entre les bas et les hauts salaires.

Comme cela avait été précisé dans l’introduction, les données de 2006 de l’Enquête sur la struc-ture et la répartition des salaires ont été étoffées avec les secteurs de l’éducation, de la santé et le secteur socioculturel, avec comme cas particulier les enseignants dont les salaires horaires ont été recalculés pour mieux tenir compte de leur durée habituelle de travail.