Kaolins de Tamazert (El-Milia) et d’Adjarda (Chekfa)

Les gisements de Kaolin de Tamazert est d’Adjarda sont situé au Nord-Est de l’Algérie, respectivement dans les daïras d’El Milia et de Chekfa. Du point de vue géologique, ces gisements font partie intégrante du socle kabyle, composé pour l’essentiel de formations cristallophylliennes (gneiss, marbres, amphibolites, micaschistes et schistes).

Pour le gisement de Tamazert, il a été connu depuis 1925 et a fait l’objet d’une exploitation par une société française en 1932 puis abandonné 3 mois plus tard, en raison de la teneur élevée en hydroxydes de fer et en séricite qui ne pouvaient être éliminée par les procédés de traitement de cette époque. Il à fait l’objet de diverses compagnes de prospections et d’essais, par une : mission chinoise, le B.R.G.M. et la SONAREM. Ainsi que des prélèvements d’échantillons pour essais techniques et analytiques par le laboratoire de Zurich Bouz Allen, laboratoire Roumain Venot pic et le laboratoire Américain Bravo corporation.

Le gisement de kaolin du lieu Tamazert, fait partie de l’édifice structural des Béni Ferguene (Y. Mahdjoub, 1991). Il montre un dispositif en apparence simple mais présente des caractères structuraux et métamorphiques complexes. Les roches encaissantes sont composées essentiellement de gneiss, de micaschistes et, accessoirement, des granites plus ou moins gneissifiés. Le kaolin de Tamazert est un gisement primaire où la kaolinite représente le résultat direct de l’altération sans transport ultérieur. En témoigne la présence de quartz abondant, de muscovite et de reliques de feldspaths. La zone kaolinisée correspond à l’altération de gneiss feldspathiques intercalés par de schistes micacés. Deux principaux faciès constituent la zone kaolinisée. Ils sont caractérisés par leurs taux de minéraux argileux. Ce sont : le kaolin sableux plus riche en kaolin, sous forme de couche superficielle d’épaisseur de 30 mètres en moyenne et le gneiss kaolinique situé en profondeur. Ces deux faciès sont traversés par des passées ferrugineuses situés le long des failles et des fissures.

Le gisement de kaolin de Tamazert est divisé en trois principaux corps à savoir (Fig. 28) :  le corps central c’est le plus important en réserves.

 le corps nord en deuxième position.

 le corps Sidi-Kader c’est le moins important en réserves mais celui qui présente la meilleur qualité, mais n’est pas en exploitation actuellement.

Ces trois (03) corps se présentent sous forme de lentilles qui s’étendent sur plusieurs dizaines de mètres avec une épaisseur moyenne de 20 m.

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Figure 28: Vue des trois corps, constituant le gisement de Tamazert

(El-Milia, NE Algérien) (Image Google, 2017).

III.2.3.1. Description du processus de traitement

Le schéma d’épuration adopté par l’entreprise SOALKA des Kaolins d’EL-Milia est relativement complexe et comprend de nombreuses étapes de "traitement" (Fig. 29). Elles se déroulent toujours en présence d’eau pour éviter que l’argile ne s’agglomère, et comprend : criblage, cyclonage, décantation, centrifugation, tamisage (Fig. 30).

Toutes ces opérations convergent vers un même but : concentrer les particules les plus fines (kaolinite) et éliminer les plus grossières (quartz et micas). Le traitement industriel est plus ou moins poussé suivant la qualité que l’on cherche à obtenir (les industries du papier et de la céramique sont plus exigeantes).

a) Homogénéisation et stockage

L’opération consiste à effectuer plusieurs tas de minerai brut provenant de la carrière à l’aide d’une bande navette de manière à rendre la matière homogène du point de vu granulométrie. En cas de panne de cette bande navette l’homogénéisation se fera par chargeuse.

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b) Séparation par voie humide

Le minerai est ensuite chargé dans une trémie de réception, puis transféré par une bande transporteuse vers un débourbeur à voie humide. Il subit par la suite un criblage et un broyage.

c) Décantation et épaississement

Après le passage de la matière par plusieurs étapes de cyclonage, suivi par une opération de tamisage des sous verses provenant des hydrocyclones, le mélange issu de cette étape est transféré à l’aide de pompe à volute vers les deux bassins de décantation pour y subir une opération d’épaississement et de décantation des boues.

Figure 29: Images illustrant l’exploitation et le traitement du kaolin de Tamazert. a) Extraction du

kaolin au niveau du corps central. b) Stockage du kaolin au niveau de l’usine pour traitement et d’enrichissement.

d) Blanchiment chimique

Un traitement chimique est effectué pour le type de kaolin destiné à l’industrie du papier (produit KT3B).

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e) Filtration- séchage

Après l’étape de décantation la matière est pompée vers l’atelier pour y subir respectivement une filtration à l’aide de filtre à bande et filtre à presse de manière à éliminer le maximum d’eau, puis transféré par bande transporteuse vers le séchage au niveau du sécheur .

f) Transport expédition

La matière passe par un malaxeur et un déchiqueteur pour obtenir en fin du processus des galettes de Kaolin représentant le produit final.

Le produit final est sois stocké en vrac ou bien il est emballé dans des big-bags au niveau de l’atelier avant d’être livré aux divers clients.

Figure 30: Processus d’enrichissement et de traitement du Kaolin de Tamazert (SOALKA).

Le gisement de kaolin d’Adjarda est le résultat de l’altération des corps de pegmatite encaissés dans les formations cristallophylliennes du socle. Ces corps de pegmatites se caractérisent par un contenu minéralogique primaire comportant : du quartz, du plagioclase, du feldspath potassique, et

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de la muscovite et comme minéraux accessoires le grenat, tourmaline, apatite, zircon et barytine. Ces pegmatites sont affectées, par endroits par des phénomènes métasomatiques de feldspathisation et d’albitisation. Ces transformations métasomatiques s’accompagnent généralement par un certain enrichissement en minéraux argileux résiduels (kaolinite). Le kaolin est à l’origine de l’altération des feldspaths et plagioclase contenus dans les corps de pegmatite, facilitée par le degré de fracturation du massif à travers lesquels circulent les fluides hydrothermaux.

Tableau 10: Sites d’échantillonnage des Kaolins de Tamazert et Adjarda.

N° ^Code échantillon ^Site Coordonnées géographiques Longitude Latitude 1 KT2 _Tamazert (El-Milia) 6.255205 36.841514 2 KT3 6.250573 36.846204 3 C01 _Adjarda (Chekfa) 5.995618 36.782295 4 C02 _{5.996295 36.782518}