• Aucun résultat trouvé

peut-on lire en guise d’introduction sur la page d’accueil du site Internet de la faculté de traduction et d’interprétation.

5 www.eurouniv.ee

C’est donc le rendement financier, sans doute plus que la volonté de former des traducteurs et des interprètes compétents, qui semble être au centre des préoccupations de cette université, dont les prestations sont facturées 15.000 couronnes / semestre (soit environ 960 €) alors que le salaire moyen est de 520 €6 !

Cette formation sur trois ans, qui permet d’obtenir un titre pompeux de

« Traducteur / Interprète, Philologue », ne propose pourtant qu’un nombre très limité de combinaisons linguistiques : en effet, seuls l’anglais et l’allemand sont disponibles en tant que langue B.

Cette université, autoproclamée « européenne » (non sans quelques difficultés diplomatiques qu’il n’est pas utile de développer), ne constitue donc pas un modèle d’ouverture vers ses partenaires. Surfant sur la vague de la pénurie de professionnels et profitant de l’engouement naissant pour les métiers de la traduction, elle semble privilégier son profit personnel au détriment d’une formation de qualité de ses étudiants.

6 Selon un rapport du Sénat en juillet 2005.

IIII----2) 2) 2) 2) Lettonie Lettonie Lettonie Lettonie

IIII----2222----1111) ) ) ) Donn Donn Données démo Donn ées démo ées démo ées démo----linguistiques linguistiques linguistiques linguistiques....

De tous les pays baltes, la Lettonie est celui qui possède la plus importante minorité : la langue lettone (unique langue officielle du pays) n’est en effet parlée que par 58,7% d’une population estimée en 2004 à 2,3 millions d’habitants.

Les Russes constituent le groupe minoritaire le plus important (près de 30%), suivis des Ukrainiens (2,6%), des Polonais (2,5%) et des Lituaniens (1%). La proportion de Russes est telle que dans certaines zones urbaines industrialisées, il arrive que les Lettons « de souche » soient minoritaires.

Pour cette raison, les questions linguistiques préoccupent évidemment une large part des citoyens. Le letton, langue indo-européenne très apparentée au lituanien, cohabite quotidiennement avec le russe, comme en témoigne la couverture de magazine suivante – récupérée par nos soins dans une discothèque de Riga – et dont le contenu est rédigé dans les deux langues :

C’est d’ailleurs à Riga, justement, que s’est tenu (le 17 novembre 2005) le 4ème symposium sur les aspects pragmatiques de la traduction. Sous la plume d’Elisabeth Freudenstein-Weijer, la direction générale de l’interprétation de la Commission européenne (Unité Interprétation Lettonne) en a publié un résumé7 qui dresse un tableau intéressant de la situation actuelle. Les besoins futurs ainsi que les opportunités de travail pour les interprètes lettons y sont succinctement abordés, au même titre que les critères de sélection des interprètes désireux d’intégrer les institutions européennes.

Ce document révèle que le nombre d’interprètes lettons répartis dans les institutions européennes était alors de 61, dont 39 étaient des interprètes indépendants accrédités, alors que seulement 22 constituaient le personnel permanent. Parmi ces derniers, 10 travaillaient à la Commission, 10 au Parlement, et 2 à la Cour de Justice.

Etant donné que la compréhension passive du letton n’est assurée par aucun autre interprète de cabine, ce sont les professionnels lettons eux-mêmes qui doivent systématiquement en assurer la traduction retour. Pour couvrir la demande des interprètes lettons (dans les deux sens) pour l’ensemble des trois Institutions (Commission, Parlement, Cour de Justice), 40 professionnels seraient actuellement nécessaires.

Les Institutions recherchent des interprètes de conférence qualifiés, ayant une parfaite maîtrise de la langue maternelle, une très bonne compréhension orale des langues passives, une solide culture générale, une bonne connaissance des affaires européennes et internationales, une bonne maîtrise des techniques d’interprétation consécutive, et de bonnes facultés de concentration et de mémorisation, ainsi qu’un sens développé de l’analyse et de la synthèse.

Lors des tests de sélection de ses professionnels, non seulement le fond mais également la forme des traductions sont évalués. Or, il semble que beaucoup de

7 Abstract for contribution to the 4th Riga symposium on pragmatic aspects of translation, 17 novembre 2005.

(Commission européenne, DGI)

candidats aux tests aient tendance à sous-estimer le degré de précision que l’on attend d’eux. En effet, compte tenu de l’importance des enjeux, la précision dans la formulation du message et le choix de la terminologie ou de l’expression est une nécessité absolue.

Ce manque de compétence s’explique très certainement par la quasi-absence de formations aux métiers de la traduction et de l’interprétariat en Lettonie : selon nos sources, parmi les trois universités lettonnes, une seule propose des cours de ce genre à ses étudiants.

IIII----2222----2222)))) Formation des traducteurs et interprètes en Lettonie. Formation des traducteurs et interprètes en Lettonie. Formation des traducteurs et interprètes en Lettonie. Formation des traducteurs et interprètes en Lettonie.

L’université de Lettonie, fondée en 1919 à Riga sur la base de l’école Polytechnique (elle-même fondée en 1862) compte 13 facultés couvrant des secteurs variés : biologie ; chimie ; économie ; éducation ; histoire et philosophie ; droit ; médecine ; sciences sociales ; physique ; philologie ; théologie ; langues modernes.

C’est dans cette dernière faculté que se trouve le Département de linguistique comparée, de traduction et d’interprétation. Malheureusement, en dépit d’une présentation attrayante et qui pourrait laisser croire que son contenu est consultable dans toutes les langues8, le site Internet du département n’est disponible qu’en letton. Par conséquent, il est impossible à quiconque ne parle pas letton d’accéder au contenu des programmes. Nous pouvons donc déduire de cet état de fait que ces formations sont avant tout destinées aux étudiants locaux, et non aux éventuels étudiants étrangers désirant se spécialiser sur place dans la traduction / interprétation en letton.

Toutefois, si l’on en juge par les autres départements de la faculté de langues modernes (études anglaises ; langues germaniques ; langues romanes ; langues

8 http://www.lu.lv/mvf/

slaves), on peut en déduire que les combinaisons linguistiques proposées sont sans doute, là encore, relativement limitées.

Par l’intermédiaire d’un député européen de notre connaissance, nous avons pu contacter l’une des toutes premières traductrices lettonnes travaillant à la Commission européenne. Cette femme, particulièrement sympathique, a accepté de répondre à nos questions concernant d’une part sa formation universitaire, et d’autre part ses activités actuelles au sein de la Commission. Nous livrons ci-dessous un extrait de sa réponse, traduite de l’anglais par nos soins :

« J’ai reçu une formation initiale en linguistique (langue et littérature anglaises). Je traduis principalement à partir de l’anglais, mais également à partir du suédois (ma seconde langue source) et de l’espagnol. Pour l’instant, je suis en train d’apprendre le français car j’en ai besoin pour mon travail. C’est une langue que je peux lire plus ou moins, mais dans laquelle je ne me sens pas assez compétente pour écrire un long e-mail. Désolée ! Toutefois, il m’arrive de traduire des textes courts et faciles à partir du français (par exemple, les documents relatifs au budget).

Dans mon unité, nous travaillons principalement dans les domaines de la finance, de