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2. SOMMAIRE DES TECHNOLOGIES SUR TOITS EXISTANTES

2.3 Production alimentaire

2.3.1 Jardins

La production d’aliments dans des jardins urbains est une activité qui se prête très bien aux conditions retrouvées dans les villes. Il devient de plus en plus commun de voir pousser des jardins communautaires ou collectifs dans les terrains vacants en ville. Cependant, il ne faudrait pas sous- estimer le potentiel de surfaces cultivables au-dessus de notre tête, c’est-à-dire sur les toits des

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bâtiments. On y retrouve un ensoleillement des plus régulier tout au long de la journée, conditions qu’apprécieront plusieurs cultures maraichères. Le jardin sur toit peut prendre différentes formes telles que le toit vert ou encore le jardin en bacs, avec terreau ou en système hydroponique. Les possibilités sont nombreuses et il est donc possible de trouver la bonne technique en fonction des contraintes et des ressources disponibles. (Godin, 2012)

Par ailleurs, il faut noter que peu importe la façon dont sera construit le potager, certains détails d'ordre pratique doivent être pris en considération. Le toit en question doit être muni d’un accès sécuritaire pour permettre les allées et venues sur le site tout au long de la saison. Selon le système d’irrigation prévu, une sortie d’eau peut s’avérer nécessaire. Pour faciliter l’assemblage et le retrait des installations, il peut être grandement pratique de pouvoir utiliser une source électrique. En cas de défaillance du système d’irrigation ou en cas de fortes pluies, la toiture doit être munie d’un drain pour éviter l’accumulation d’eau qui briserait les équipements ou le toit. Il peut aussi être intéressant de se munir d’un petit entrepôt pour garder le matériel d’entretien à l’abri. Enfin, il est judicieux de prévoir un endroit pour disposer des déchets organiques, comme un composteur. (Godin, 2012)

Le toit vert, technologie discutée dans la section précédente, permet la plantation de végétaux dans un substrat disposé à la surface d’une toiture. Ainsi, rien n’empêche que ces végétaux soient comestibles. Par exemple, certaines variétés d’herbes se plaisent tout particulièrement dans des sols bien drainés avec un ensoleillement maximal. Les seuls facteurs contraignant le type de culture sont l’épaisseur du terreau disponible, la présence ou non d’un système d’irrigation ainsi que la capacité portante du toit. (Dunnett et Kingsbury, 2008)

Toutefois, il peut être difficile de trouver un bâtiment possédant une toiture pouvant supporter un jardin de plantes comestibles tout au long de l’année sans améliorer la structure portante de ce dernier. Ainsi, une solution pour pallier à ce problème est d’opter pour la mise en place de plants étant en mesure de croître dans des bacs. Cette technique permet d’utiliser l’espace en été lorsque la température et les conditions sont favorables à la culture maraichère, puis de retirer l’équipement en hiver afin de faire place à la couverture neigeuse. De cette façon, il est possible de respecter le poids maximal que la toiture peut supporter tel que spécifié dans le Code national du bâtiment du Canada. (Godin, 2012)

Après avoir conçu adéquatement le plan d’un jardin en bacs dans le but d’optimiser l’espace, l’énergie et l’eau utilisée, les travaux sur place peuvent débuter. La première étape consiste à

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protéger la toiture du bâtiment de toute détérioration ou perforation due aux installations du jardin. Le choix du matériel est fait en fonction de sa résistance aux écarts de températures et aux rayons ultraviolets, il est idéalement de couleur pâle et permet un drainage de l’eau sur le toit. Il peut s’agir de panneaux de bois, de tapis de caoutchouc ou de géotextile blanc, par exemple. Par la suite, vient l’étape d’installation des bacs en fonction du modèle prévu au plan. Les différents types de bacs seront discutés au prochain paragraphe. Selon leur poids, il peut être nécessaire ou non de prévoir un encrage pour résister au vent. Après avoir disposé les bacs, il est temps de mettre en place le système d’irrigation. Il peut être judicieux d’opter pour un système automatisé si le jardin est de taille moyenne à grande. Ceci peut permettre de réduire le temps passé à arroser les plants, puisque la fréquence peut aller jusqu’à deux fois par jour, une fois le potager parvenu à maturité. En dernier lieu, il est temps de planter les végétaux qui sauront bien s’adapter à leur nouvel environnement parfois chaud, venteux ou en plein soleil. Une diversité importante s’offre tout de même au cultivateur tel que des arbustes fruitiers, des fines herbes, des cucurbitacées ou encore certaines plantes racines. (Godin, 2012)

L’agriculture dans des bacs peut, à elle seule, être très diversifiée. En effet, plusieurs types de contenants sont disponibles ou peuvent être fabriqués assez facilement. Par exemple, il y a les contenants dits traditionnels, la culture hydroponique classique ou encore une version intermédiaire, la jardinière à réserve d’eau. (Germain et autres, 2007)

Un simple contenant fait à partir de matériel comme le plastique, la céramique, le bois ou même une membrane géotextile et rempli de terre riche est une méthode économique et simple à utiliser (Figure 2.6). Les contraintes se situent au niveau de la fréquence d’arrosage pour éviter que le terreau ne se dessèche trop et ralentisse la croissance des végétaux. De plus, à la longue, cet arrosage répété peut finir par appauvrir le sol à cause du lessivage des nutriments. (Germain et autres, 2007)

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Figure 2.6 : Contenants traditionnels faits de géotextile et de bois (tiré de : Godin, 2012, p. 36 et Hebrard, s. d., s. p.)

Les divers systèmes hydroponiques disponibles sur le marché sont des moyens efficaces pour économiser l’eau et donner un bon rendement (Figure 2.7). Il s’agit d’installations légères qui ne nécessitent pas d’arrosage puisqu’elles sont autonomes. Dans ce type de culture, le plant déploie ses racines dans une solution nutritive contenant les éléments nécessaires à sa croissance. Des engrais solubles biologiques sont disponibles, mais les prix sont plus élevés que les engrais synthétiques. Jardiner avec un système hydroponique demande certaines connaissances spécifiques ainsi qu’un équipement spécialisé. On retrouve fréquemment cette pratique dans un environnement contrôlé comme une serre. (Germain et autres, 2007)

Figure 2.7 : Système hydroponique des Fermes Lufa à Montréal (tiré de : Anonyme, 2013, s. p.) Finalement, il y a la possibilité d’installer un jardin dans des bacs avec une réserve d’eau. On y retrouve toute la simplicité et les avantages économiques du contenant traditionnel, mais avec en

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plus une grande autonomie en eau et donc une fréquence d’arrosage moindre. Un potager moins susceptible au stress hydrique présentera également un rendement supérieur. Ce type de technique consiste à ajouter un réservoir d’eau sur un bac ordinaire tel que présenté à la Figure 2.8. Une partie du terreau demeure en contact direct avec l’eau et assure ainsi le transport par capillarité de celle-ci jusqu’aux racines du plant. Afin d’éviter un manque d’oxygène dans le sol et maintenir une bonne aération, un trop-plein sépare le terreau et la réserve d’eau. Tout comme le système hydroponique, lorsque l’on dispose d’une grande quantité de bacs avec réserve d’eau, il peut être intéressant de les installer en réseau et de les connecter à une réserve d’eau centrale. Cette réserve peut être alimentée par un système de collecte de l’eau de pluie (Germain et autres, 2007). Ce dernier sera présenté à la section 2.4.

Figure 2.8 : Contenants avec réserve d’eau de l’organisme Alternatives (inspiré de : Godin, 2012, p. 34)

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