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Objet technique, systè

9. H ISTOIRE DE LA NAISSANCE

DU

K

NOWLEDGE

M

ANAGEMENT

EN

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RANCE ET EN

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UROPE1

Le concept de KNOWLEDGE MANAGEMENT est apparu en FRANCE en 1991.

Au cours d'une expérience entreprise par le CEDIAG2 appliquant les méthodes et techniques de l'intelligence artificielle pour résoudre des problèmes industriels complexes, il a été constaté que la meilleure façon de procéder était d'organiser et de traiter les connaissances au niveau global de l'entreprise, car celles-ci sont partagées par tous les métiers. Ainsi, il est possible de faire des économies importantes, matérielles et immatérielles, moyennant une réflexion au départ.

Le KM3 en FRANCE est fortement technologique, les autres composantes étant beaucoup moins développées. Ce fait peut être expliqué par l'existence des technologies et outils en attente de la vague internet. Avec l'arrivée d'internet, ces outils ont été mis immédiatement sur le marché. Parmi eux, certains traitent réellement les connaissances, d'autres traitent uniquement les données et/ou les informations.

Le concept de travail collaborant est connu depuis 1978 (projet Kayak INRIA). Un groupe de travail de l'AFCET4 lui a été consacré entre 1992 et 1995. A signaler également les travaux de Jacques PITRAT (UNIVERSITE PARIS 6) sur les métaconnaissances et sur une autre informatique, utilisant l'approche connaissance.

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Source : [AMIDON 2002]

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Centre d'Etudes et Développement en Intelligence Artificielle (Groupe BULL) 3

KM = Knowledge Management 4

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D'autres travaux sont menés sur la psychologie cognitive. En 1987 débute le projet Esprit KADS5 ayant pour objectif de définir une méthodologie et l'infrastructure pour les systèmes à base de connaissances. Les résultats sont matérialisés dans des outils de support méthodologique et de modélisation des connaissances comme Open KADS (BULL) ou KADS Tool (Ilog). C'est également le début de définition du projet Sachem (Groupe USINOR) système d'aide à la conduite de hauts fourneaux, opérationnel depuis plusieurs années.

Pour établir des relations privilégiées avec les clients, le Club KOOL6 pour les utilisateurs universitaires est lancé en 1989 ; il est élargi par la suite pour intégrer les utilisateurs avancés d'autres produits du CEDIAG. Il a pour objectif d'aider les futurs clients à mieux utiliser les produits, voir quelles sont les applications et exploiter les idées des clients sur les améliorations des produits, les services dont ils ont besoin, ou sur les produits à concevoir. Certaines entreprises françaises, par exemple COSYTEC, pratiquent ce concept du Club. Avec l'arrivée d'internet ce concept a été élargi aux clubs privés sur le web. Un des pionniers dans ce domaine est SCHNEIDER ELECTRIC.

1992 marque un début d'intérêt pour la gestion de compétences. Suite au management

par projet et au développement des services, les compétences doivent être gérées et il faut anticiper les besoins en compétences par la formation.

En 1993, un concept et outil pour visualiser les compétences individuelles et collectives apparaît : les Arbres des connaissances (plus connus sous le nom actuel de Ginko, vendu par la société TRIVIUM). L'équipe de J.-M. PENALVA (CEA7) conçoit SAGACE, une méthode et un outil pour modéliser les systèmes complexes. La même année apparaît le concept mémoire d'entreprise et commence le projet MNEMOS8. Cette première version du projet vise à construire un flux de connaissances et de compétences dans une grande entreprise (MMS9).

Le premier cours sur le Knowledge Management est proposé par Libero MAESANO en

1994, lors de journées Systèmes Experts et leurs applications à AVIGNON. La même année, la Direction de la formation du Groupe BULL annonce Distributed Learning Environment donnant l'accès à un apprentissage en permanence. L'arrivée d'internet donne une plus-value à quelques outils qui commencent à se positionner comme outils de communication interne et de travail de groupe. C'est l'apparition des premières applications du Raisonnement à partir de cas (KATE d'ACKNOSOFT), permettant de mettre en commun

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Knowledge Acquisition Design Systems 6

Knowledge representation Object Oriented Language, un produit du CEDIAG 7

Commissariat à l'Energie Atomique 8

Le consortium MNEMOS avait pour objectif de développer une offre d'ingénierie afin d'apporter une réponse complète et cohérente à la problématique de la Mémoire d'Entreprise.

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les expériences et de les exploiter pour traiter les problèmes similaires. Plusieurs années plus tard, on utilisera le terme Best practice.

En 1995, la Revue française de gestion consacre un numéro (105) à la gestion des connaissances. En octobre de la même année, l'AFCET prépare un Congrès sur le rôle des technologies de l'information et de la connaissance dans la mutation des sociétés industrielles. ISMICK10 est le premier symposium organisé par IIIA11 (COMPIEGNE), les suivants auront lieu en 1997 et 1999 à Rotterdam. L'année 1995 voit également la tentative de création du groupe de travail de l'AFIA12 consacré au KM par Eunika MERCIER-LAURENT, mais c'est encore trop tôt.

L'année 1996 voit les premières applications dans les entreprises. Le premier séminaire sur le KM est conçu et animé par Eunika MERCIER-LAMBERT : Comment capitaliser et valoriser les connaissances et les compétences dans l'entreprise. De même, R. SALMON, alors Directeur de la Prospection chez l'OREAL, présente son programme pour changer les mentalités en soulignant les enjeux les plus importants pour les sociétés mondiales. En octobre 1996 a lieu la première conférence internationale sur les Aspects pratiques du Knowledge Management. Enfin, l'OCDE13 entame des réflexions sur comment mesurer les savoirs, c'est le début de l'intéressement pour le capital humain.

En 1997, les économistes commencent à s'intéresser au KM. Un an plus tard, un MBA Knowledge Management est créé à Marseille par un spécialiste en intelligence économique.

Dès 1998, certains vendeurs de technologies insèrent le terme KM dans leurs plaquettes marketing et les SSII14 intègrent une offre KM, c'est le commencement du Knowledge-based business. Les documentalistes commencent à parler de connaissances dans les documents concernant les événements spécialisés. Le 1er juin a lieu le premier Symposium français du KM organisé par le GROUPE MM et VALORIS. Très technologique à ses débuts, il se transforme en KM Forum en 1999 et deviendra alors une manifestation annuelle. L'année 1998 se clôture par une conférence de DEBRA AMIDON au MENRT15 introduisant une grande conférence sur les outils de l'immatériel avec la participation de thésards travaillant dans les différents domaines reliés au KM

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Management of industrial and corporate knowledge 11

L'INSTITUT DE RECHERCHE D'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE est fondé en 1989 par des industriels européens et l'UNIVERSITE DE TECHNOLOGIE DE COMPIEGNE. Il a pour objectif de préparer les entreprises à mieux capitaliser et gérer leurs connaissances.

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Association Française d'Intelligence Artificielle 13

Organisation de Coopération et de Développement Economique 14

Société de Services en Ingénierie Informatique 15

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Organisé par l'ANRT16 et avec la participation du MEDEF17, le premier colloque de 1999 aborde les concepts du KM à travers la thématique de l'Innovation dans les services. C'est l'apparition des premières applications intranet de management de connaissances pour les entreprises. Ainsi, RENAULT publie un dossier sur les savoirs partagés dans son magazine de la R&D (n°12). De même, MICROSOFT FRANCE édite une publi-information sur Les cahiers de l'économie digitale axée sur le KM. Le salon professionnel du document REPRO'99 s'intéresse également à la gestion et au partage des connaissances. De même, le salon de l'information électronique propose un axe de travail sur le KM. L'UNIVERSITE DAUPHINE et l'ECOLE POLYTECHNIQUE proposent des séminaires sur le KM et en décembre 1999, HABITAT FORMATION organise un séminaire sur la gestion des connaissances et la formation pour les professionnels de la formation.

L'année 2000 débute par HR2000, la conférence internationale des directeurs de ressources humaines. Ils abordent le sujet de la gestion du capital intellectuel ; DEBRA AMIDON et LEIF EDVINSON y sont invités. C'est le début de l'intelligence économique et de la veille technologique. En novembre 2000, KM EUROPE, co-organisé par la CCE18, a lieu à BRUXELLES et réunit plus de 2500 personnes. INDUSTRIES ET TECHNIQUES organise une journée du Club des Concepteurs sur l'apport des systèmes à base de connaissances dans la conception.

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Association Nationale de la Recherche Technique 17

Mouvement des Entreprises DE France 18

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