• Aucun résultat trouvé

L’état de l’art donne la définition d’un contrôleur comme un système C qui

gère un autre système S. Pour cela, il observe les évènements que S génère et

autorise ou interdit l’utilisation d’actions d’entrée du système contrôlé en fonction

des observations. En d’autres termes, le contrôleur limite l’expressivité des traces

d’exécution à un sous-ensemble. Soit S

c

le système S contrôlé, alots T race(S

c

)⊆

T race(S).

Dans le contexte des installations domotiques, un système de contrôle peut

observer les évènements et interagir avec les objets communicants. En revanche,

il lui est impossible d’interdire le déclenchement d’actions d’entrée. De plus, il

est inenvisageable d’ajouter physiquement un élément interdisant les actions

d’en-trée des objets communicants. Dans la suite de ce mémoire, nous désignons par

contrôleur un système gérant l’état d’un autre système sans possibilité de limiter

l’expressivité des traces d’exécution du système contrôlé.

Un contrôleur est modélisé par un automate IOSTS particulier. En plus de

disposer des localités virtuelles et des chemins d’entrée-sortie des automates de

5.5 Synthèse 95

comportement, les automates des contrôleurs disposent de localités transitoires.

Un contrôleur est un système extérieur à l’installation, il émet des actions que

le dispositif reçoit et reçoit des notifications que le dispositif émet. En d’autres

termes, l’alphabet d’entrée (respectivement de sortie) du dispositif correspond à

l’alphabet de sortie (d’entrée) du contrôleur.

Une localité transitoire l

t

de l’ensemble des localités transitoires L

t

(l

t

L

t

)

est une localité correspondant à un ensemble d’états réels ou virtuels que

l’util-isateur souhaite faire changer. Ces localités jalonnent les chemins d’entrée-sortie

permettant au contrôleur de piloter les systèmes contrôlés.

Soit C un automate contrôleur etL=LL

v

l’ensemble des localités stables et

virtuelles. L’ensemble des localités transitoireL

t

est composé de toutes les localités

virtuelles et d’une partie des localités stables.

L

v

L

t

L.

Un automate de contrôleur donne le comportement que doit suivre un

con-trôleur afin de répondre aux règles définies. Chaque transition de sortie qu’un

contrôleur peut prendre doit être déclenchée afin de suivre les règles. En d’autres

termes, lorsqu’un contrôleur est dans une localité avec la possibilité d’envoyer une

commande, il doit l’envoyer. Le contrôleur permet de commander un dispositif.

Pour cela, il utilise son automate de comportement afin de connaître l’état du

dispositif. Un contrôleur est créé à partir de l’automate d’un système et de règles

ECC ou de contraintes, l’opération de création se nomme synthèse de contrôleur.

Nous verrons comment est synthétisé un contrôleur dans le chapitre suivant.

5.5 Synthèse

Les solutions domotiques présentées dans le chapitre1nous permettent de

con-stater un manque dans le domaine de la gestion du comportement. Nous avons

en-trepris d’étudier dans le chapitre3les différents automates permettant de modéliser

le comportement de systèmes, notamment les systèmes discrets à entrées/sorties.

Dans ce chapitre, nous avons abordé les particularités des dispositifs domotiques

et comment modéliser le comportement d’une installation domotique à partir de

règles.

Les systèmes domotiques sont modélisés au moyen d’automates

d’entrées/-sorties. Les commandes permettant d’utiliser les fonctionnalités des dispositifs

cor-respondent aux actions d’entrée des automates et les notifications corcor-respondent

aux actions de sortie des automates. Les actions internes quant à elles formalisent

la présence de multiples points de commande.

Les automates IOSTS des dispositifs bénéficient de propriétés particulières. En

effet, nous avons introduit les localités virtuelles qui modélisent la non-connaissance

de l’état d’un système. Cet état n’est pas réel pour le dispositif, mais caractérise

l’attente d’une réponse pour un système extérieur. Dans la plupart des cas, une

commande envoyée à un système domotique est suivie d’une notification de retour

permettant de connaître le nouvel état du système. Nous l’avons appelé chemin

d’entrée-sortie. Ces chemins sont composés d’une transition d’entrée menant à une

localité virtuelle et d’une transition de sortie ayant comme source cette localité

virtuelle.

Le comportement d’une installation domotique est la composition de tous les

comportements des dispositifs occupant l’installation. Afin de domestiquer ce

com-portement, nous avons introduit deux types d’expressions, les règles de

change-ments sur conditions (ECC) et les règles de contraintes. Les règles ECC ont un

aspect dynamique et créent un changement dans une installation lorsqu’un

évène-ment intervient et que l’installation est dans un état particulier. Les règles de

contrainte ont un aspect statique et créent un changement seulement lorsque

l’in-stallation entre dans un état particulier.

Sommaire

6.1 Expression du besoin

6.2 Opération sur les automates

6.3 Synthèse du contrôleur d’objets communicants

6.4 Synthèse

Chapitre

6

Contrôle des objets communicants

Dans la théorie du contrôle, les contrôleurs, ou superviseurs, sont présents afin

de limiter le comportement possible d’un système. Pour cela, ils interdisent le

déclenchement d’actions. Les superviseurs des automates à entrées/sorties sont

capables d’interdire le déclenchement d’actions d’entrée d’un système. Dans le cas

d’une installation domotique, cela correspondrait au fait d’interdire à un dispositif

de la maison de recevoir une commande. De plus, il n’est pas possible de limiter

le nombre de points de commande d’une installation ni de les exclure ou de les

reprogrammer. De ce fait, il est impossible d’interdire l’émission de commande à

destination des dispositifs. Il n’est pas envisageable d’utiliser un superviseur tel

qu’il est défini dans la théorie du contrôle.

En revanche, nous utilisons le terme contrôleur pour désigner un système

per-mettant d’empêcher que le système demeure dans certains états. Pour cela, le

contrôleur est capable d’utiliser le comportement des dispositifs d’une installation

domotique et il est capable d’observer tous les changements d’état des systèmes

domotiques. C’est-à-dire que le contrôleur peut émettre des commandes et recevoir

des notifications des dispositifs.

La synthèse d’un contrôleur nécessite d’énoncer des règles. Nous avons introduit

dans le chapitre précédent des règles permettant de déclencher un comportement :

– lors de l’apparition d’un évènement (ECC) ;

– lorsqu’un dispositif atteint un état non souhaitable (contrainte).

97

6.1 Expression du besoin

Une installation domotique correspond à un ensemble de dispositifs

command-ables à distance tels que les lumières, les volets, les télévisions, etc.. Une installation

domotique est, elle aussi, un système ; son comportement correspond à la somme

de tous les comportements des dispositifs qui la composent. Les dispositifs d’une

installation interagissent ensemble de diverses manières et ne sont pas dépendants

les uns des autres. Le comportement de chaque dispositif est modélisé comme un

ensemble de transitions entre états.

Soit S l’automate IOSTS du système d’une installation domotique avec un

nombre fini de localités. L’automate S modélise le « comportement non contrôlé »

de l’installation. Le comportement non contrôlé signifie que les changements

d’é-tat interviennent seulement lors de la réception de commandes émises depuis un

point de commande. Ce comportement a de grandes chances de ne pas être

satis-faisant pour un utilisateur et doit être adapté. La modification du comportement

de dispositifs n’est pas possible. En revanche, il est possible de mettre en place un

système de « pilotage automatique ».

Dans le but de piloter le comportement d’un système S, nous introduisons un

automate contrôleur C. Ce qui soulève deux questions :

– Comment sont créés les contrôleurs ?

– Comment un contrôleur C agit sur le comportement deS?

Le but est de produire un système de contrôle d’une installation domotique

basé sur la rigueur d’un formalisme à base d’automate à entrées-sorties. Nous

avons expliqué dans le chapitre précédent le formalisme des systèmes domotique

et des systèmes de contrôle. La création du système de contrôle est réalisée par un

outil mathématique prenant en compte une installation domotique et des règles de

comportement.

Certain états de S ne sont pas désirables et doivent être évités. Par exemple,

un chauffage allumé dans une pièce où une fenêtre est ouverte ou un volume trop

élevé d’une télévision lorsque le téléphone sonne. Afin de caractériser ces états,

nous introduisons le terme d’états illégaux. Inversement, les états désirables sont

nommés états légaux.

Dans notre modèle, C observe tous les évènements émis par S. LorsqueS entre

dans un état illégal, C agit sur S afin de le ramener à un état légal. La décision de

l’état légal à atteindre est réalisée par un algorithme de choix. Par exemple, cet

algorithme peut prendre en compte l’état légal précédent, un état de secours, etc..

D’un point de vue de la théorie du contrôle, les installations domotiques sont

complexes à cause :

6.2 Opération sur les automates 99