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6 Origine de la pollution

6.1 Inventaire des principales sources d’émission de polluants

Inventaire des émissions par secteur sur la zone de Chambéry métropole (source Air Rhône Alpes : inventaire 2007, version 2011-1)

Les particules

Les particules en suspension ont des sources multiples : elles proviennent principalement du secteur résidentiel, des transports et de l’industrie. Il est intéressant de noter que les émissions de particules très fines (PM2,5 : 314 tonnes) représentent près de 80 % des émissions de PM10 (404 tonnes englobant les PM2,5). Cela implique que la plus grande part de cette pollution constitue un problème sanitaire sérieux. En effet, plus une particule est fine, plus elle pénètre profondément dans l’arbre respiratoire.

Le cadastre des émissions de particules, présenté ci-dessous, montre que les sources de particules sont diffuses dans le bassin chambérien. Le centre de l’agglomération ainsi que les zones de proximité des grands axes ressortent, mais également des communes plus rurales à l’écart de la circulation automobile (ex. : Les Déserts). Cela montre l’influence du chauffage résidentiel dans les émissions particulaires.

Répartition 2008 des émissions de PM10

(source Air Rhône Alpes : inventaire 2008, version 2011-1)

Les degrés jour unifiés ou DJU permettent de réaliser des estimations de consommations d’énergie thermique en proportion à la rigueur de l’hiver. Si l’on considère une période de chauffe du 1er avril au 1er octobre, le calcul des DJU permet de réaliser un inventaire par saison en répartissant les émissions annuelles, représenté par les graphes ci-dessous :

Répartition des émissions de PM10 de Chambéry Métropole

Inventaire des émissions de particules PM10 par secteur d’activités (source Air Rhône Alpes - inventaire 2007 - version 2011-1)

(source Air Rhône Alpes : inventaire 2007, version 2011-1)

Ces résultats saisonniers montrent que la part du résidentiel augmente fortement en période hivernale et qu’il devient le premier secteur émetteur. C’est aussi durant cette période de l’année que les concentrations dépassent le plus souvent la valeur limite de 50 µg/m3.

Secteur résidentiel :

Pour le territoire de Chambéry métropole, la répartition des consommations énergétiques du secteur résidentiel est la suivante (source : inventaire 2007, version 2011-1) :

- 40 % de chauffage au gaz naturel

- 27 % autres usages énergétiques tous types d’énergies (eau chaude sanitaire, cuisson…) - 16 % de chauffage au fioul domestique

- 7 % de chauffage au bois.

L’inventaire régional des émissions résidentielles de PM10 montre que le moyen de chauffage le plus émetteur de particules est le chauffage au bois avec une part de 93 %.

Emissions de PM10 du secteur résidentiel par type de chauffage de Chambéry métropole (source Air Rhône Alpes : inventaire 2007, version 2011-1)

La différence entre la part des consommations de bois (7 %) et des émissions liées à son utilisation (93 %) s’explique par un facteur d’émissions de particules de ce combustible très élevé par rapport aux autres types de combustibles. Le tableau ci-dessous présente les facteurs d’émission selon l’appareil de chauffage au bois utilisé et pour les autres types de combustibles :

Facteurs d’émissions de PM10 en g/GJ en énergie entrante

Bois 25 % aux VUL (Véhicules Utilitaires Légers) et 21 % aux poids lourds.

Emissions de PM10 du secteur transport par type de véhicule de Chambéry métropole (source Air Rhône Alpes : inventaire 2007, version 2011-1)

Secteur de l’industrie :

Pour le secteur industriel, les principales sources particulaires sont les activités liées au chantier/BTP pour 45 %, le travail du bois pour 23 % et l’exploitation des carrières pour 14 %. Ces émissions sont liées à des activités non énergétiques.

Parmi les usages énergétiques, l’industrie du verre participe à hauteur de 12 % des émissions de particules, en raison notamment de la présence du site industriel d’OCV. Un four plus performant a été installé en 2011 sur un site et le deuxième site a amélioré son système de filtration avec l’installation d’un filtre à manche avec injection de chaux, meilleure technologie disponible à l’heure actuelle.

D’autre part, le chauffage urbain est composé :

- d’un réseau desservant Chambéry-le-Haut, alimenté par la chaufferie de la Croix Rouge, permet de desservir environ 4 000 logements.

- d’un réseau desservant le centre-ville, constitué de quatre antennes maillées. Ce réseau est alimenté par la chaufferie de Bissy.

Jusqu’en 2008, l’approvisionnement était à 100 % gaz, puis 25 % à 30 % des besoins ont été couverts par la récupération de chaleur issue de l’usine d’incinération de Chambéry métropole.

L’objectif est de dépasser le taux de 50 % d’énergies renouvelables en réalisant deux chaufferies bois, l’une sur les hauts de Chambéry sur le site de la Croix Rouge dont la mise en service a débuté au second semestre 2011 et la seconde à Bissy mise en service à l’hiver 2015.

Emissions de PM10 du secteur industriel de Chambéry métropole (source Air Rhône Alpes : inventaire 2007, version 2011-1)

Les oxydes d’azote

Pour les NOx, polluants automobiles majeurs, ils proviennent à près de 70 % des transports.

Répartition des émissions de Nox

(source Air Rhône Alpes : inventaire 2007, version 2011-1)

La répartition des émissions met très bien en évidence la source automobile de ce polluant.

En effet, seules les communes traversées par les axes routiers structurants du bassin chambérien montrent de fortes émissions.

Des études de spéciation chimique des émissions de particules permettent d’identifier l’origine précise de chaque particule

Les particules ont des sources très variées : véhicules diesel, industries, chauffage (notamment au bois), entretien des routes, végétaux brûlés (biomasse), fumée de tabac…

Les réseaux de surveillance de la qualité de l’air participent à de nombreux programmes de recherche pour mieux comprendre la part attribuable aux différentes sources d’émissions des particules et agir efficacement sur les niveaux dans l’air. Air Rhône-Alpes est engagé dans de nombreuses études pour permettre de connaître la composition chimique des particules notamment le dispositif CARA (CARactérisation de l’Aérosol) ou encore la recherche de molécules traceuses de la combustion de la biomasse. Air Rhône-Alpes dispose également d’un appareil qui permet de faire le Bilan de masse de la matière carbonée (matière organique (OM) /carbone élémentaire (EC)) dans les particules PM2,5. Le dispositif national CARA mis en œuvre lors des épisodes pollués sur quelques grandes villes françaises montre que sur les journées critiques la composition des particules présente une contribution forte de la matière carbonée (1/3 des PM10) et des espèces inorganiques secondaires (nitrate, sulfate et ammonium). Ce profil indique que les dépassements ne sont pas liés à une montée en puissance d’une source spécifique, mais bien à des conditions de dispersion favorisant l’accumulation d’un ensemble de sources.

Quant à l’étude concernant la composition des particules émises par la biomasse, elle montre des différences notables à la fois en fonction de la nature du combustible mais également des conditions de combustion (c’est-à-dire de l’appareil de chauffage). Le détail des études est donné en annexe.

Le tableau suivant donne le détail de l’inventaire d’émission suivant les secteurs d’activités :

Emissions annuelles en tonnes sur le périmètre de Chambéry métropole

(source Air Rhône Alpes : inventaire 2007 - v 2011- 1)