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Invariances aux transformations affines et projectives

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2 Etat de l’art

2.2 Les d´ etecteurs de points d’int´ erˆ et

2.2.3 Invariances aux transformations affines et projectives

Afin d’ˆetre le plus robuste possible aux transformations affines, des adaptations des diff´erentes m´ethodes ´etudi´ees pr´ec´edemment ont ´et´e propos´ees. Introduit en 1994 par Lindeberg [69] puis d´etaill´e en 1997 par Lindeberg et Garding [71], cette adaptation se base sur l’interpr´etation de la matrice des moments seconds not´ee µL (ou matrice d’auto-correlation) en multi-´echelle, d´efinie par :

µL(x; Σts) =gΣs∗(∇L(x; Σt)∇TL(x; Σt)), (2.48) o`u ∇L = (Lx, Ly)T, Σt et Σs correspondent aux matrices de covariance. Lindeberg et Garding d´emontrent ´egalement que pour toute transformation affine x1 = Bx2, o`u B repr´esente la transformation affine, l’adaptation de la matrice des moments seconds en multi-´echelle est donn´ee par :

µL(x1; Σts) =BTµR(x2;BΣtBT,BΣsBT)B, (2.49) o`u µL et µR sont les matrices des moments seconds, centr´ees respectivement en x1 et x2. B peut donc ˆetre estim´ee en interpr´etant l’´egalit´e 2.49. La cons´equence, ´enonc´ee par Lindeberg, est que s’il existe une transformation affine B de telle sorte que µR reste constante et ´egale `a la matrice identit´e, alors le point observ´e est invariant aux transformations affines.

D’un point de vue impl´ementation, cette m´ethode se d´etaille en quatre ´etapes : – estimation locale de la matrice des moments seconds µ;

– estimation locale de la transformation affine B, proportionnelle `a √ µ; – transformation de l’image initiale par B;

– it´eration jusqu’`a l’obtention d’une matrice µ constante.

La figure 2.20 propose une illustration de cette m´ethode sur une r´egion circulaire. Nous observons qu’`a partir de la quatri`eme it´eration, l’estimation de la matrice µ devient stable et constante.

Fig. 2.20 – Exemple de d´etermination d’une transformation affine, de fa¸con it´erative.

Baumberg propose [12] en 2000, un proc´ed´e couplant une m´ethode de d´etection, une adaptation affine et une mise en correspondance. Cette m´ethode sera reprise et am´elior´ee, quatre ans plus tard, afin de cr´eer les d´etecteurs Harris-affine de Hessian-affine.

2.2.3.1 D´etecteurs Harris-affine et Hessian-affine

En 2004, Mikolajczyk et Schmid proposent de coupler un d´etecteur multi-´echelles avec la m´ethode d’adaptation (ou de normalisation) affine d´ecrite pr´ec´edemment. Ils proposent ainsi deux nouveaux d´etecteurs [82] : le Harris-affine et le Hessian-affine.

Pour chacun d’entre eux, la m´ethode repose tout d’abord sur l’extraction multi-´echelles des points d’int´erˆet, puis sur la d´etermination it´erative d’une r´egion locale circulaire.

La partie analyse multi-´echelles de la sc`ene est assur´ee par l’utilisation du d´etecteur Harris-Laplace (´equation 2.39) pour le Harris-affine, et celle du d´etecteur Hessian-Laplace (´equation 2.45) pour le Hessian-affine.

La d´etermination de la r´egion elliptique centr´ee sur le point d’int´erˆet se divise en plusieurs ´etapes. Dans un premier temps l’initialisation de la matrice de transfor-mation U0 (correspondant `a l’identit´e) et la r´ecup´eration des donn´ees extraites (x0, σ0D et σI0) est n´ecessaire. L’application de la matrice Uk sur l’image permettra de la d´eformer afin de faire converger la r´egion locale vers une forme circulaire. L’´etape suivante consiste `a d´eterminer les nouvelles valeurs d’´echelle d’int´egration σIk et de diff´erentiation σDk en se basant sur les ´equations suivantes :

σIk = argmax En utilisant ces deux valeurs dans l’´equation 2.19, Mikolajczyk et Schmid proposent un recalage du point d’int´erˆetx0 →xk et le d´efinissent par :

xk = argmax

x∈W(xk−1)

(det(µ(x;σIk, σDk))−αtrace2(µ(x;σIk, σkD))) (2.52)

Les ´etapes suivantes consistent `a mettre `a jour la matrice UkkUk−1 et `a r´eit´erer ce processus jusqu’`a obtention d’une r´egion locale circulaire. La figure 2.21 illustre cette m´ethode d’adaptation affine.

Fig. 2.21 – Exemple d’adaptation affine d’une r´egion elliptique. Le calcul it´eratif de la matrice U permet de ramener le probl`eme `a une simple rotation.

La normalisation affine, caract´eris´ee par la matrice Uk entraine la transformation de l’ellipse en cercle. Les deux r´egions obtenues sont li´ees par une simple rotation R, permettant ainsi la suppression des probl`emes dus aux transformations affines et pro-jectives. En d´efinitive, ces deux m´ethodes ne diff`erent que par leur partie analyse

multi-´

echelles, et donnent un nombre de points et des r´esultats similaires.

2.2.3.2 D´etecteur MSER

Matas et al. [78] proposent en 2002 une approche originale permettant de d´efinir une r´egion d’int´erˆet robuste aux transformations affines. Dans un premier temps, une ´etape de classification permet de regrouper en classe chaque pixel de l’image suivant sa valeur d’intensit´e. L’histogramme ainsi cr´e´e permet de d´eterminer une fonction d’intensit´e en se basant sur l’aire de chaque classe. En appliquant diff´erents seuillages `a cette fonction d’intensit´e, certaines r´egions de l’image classifi´ee vont varier et d’autres non. Les r´egions d’int´erˆet correspondent donc `a celles qui restent robustes aux diff´erents seuillages. Matas et al. d´emontrent que les r´egions d’int´erˆet ainsi extraites, sont invariantes aux transfor-mations affines, aussi bien photom´etriques que g´eom´etriques.

2.3 Les diff´ erentes m´ ethodes de description d’un point d’int´ erˆ et

Afin de permettre la mise en relation des diff´erents points d´etect´es, l’utilisation d’une m´ethode de description est indispensable. Cette derni`ere permet de caract´eriser chaque point d’int´erˆet, et d’en extraire diff´erentes composantes (intensit´es, informations sur le voisinage, ´echelles, gradients, ...). N’ayant propos´e que des d´etecteurs locaux dans le paragraphe pr´ec´edent, l’´etude des descripteurs se limitera donc au domaine local.

Il existe une multitude de m´ethodes de description, chacune ayant ses avantages et ses inconv´enients. Il est donc indispensable d’en connaˆıtre les caract´eristiques afin de choisir la plus appropri´ee `a la probl´ematique. D’un point de vue historique, la premi`ere m´ethode

`

a avoir ´et´e propos´ee se base uniquement sur le point d’int´erˆet, et plus particuli`erement sur l’utilisation de ses coordonn´ees. Par la suite l’observation de son voisinage a permis d’am´eliorer fortement les r´esultats. Pour ce faire, un certain nombre de m´ethodes ont

´et´e cr´e´ees se basant sur un r´esum´e visuel plutˆot que sur les pixels, nous pouvons citer les moments, les transform´ees, ou encore les histogrammes. Nous proposons donc de d´etailler ces diff´erents descripteurs et leur m´ethode de caract´erisation.

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