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L’hémorragie du post-partum immédiat complique environ 5% des accouchements.

Elle est définie comme une hémorragie issue de la filière génitale, survenant dans les 24heures qui suivent la naissance, et dont les pertes estimées dépassent 500 ml pour un accouchement par voie basse, et 1000 ml pour un accouchement par césarienne. Elle est qualifiée de sévère lorsque les pertes excèdent 1000 ml pour l’accouchement par voie basse et 1500 ml après une césarienne [1].

Malgré les progrès réalisés dans le domaine de la santé dans de nombreux pays du monde et particulièrement dans les pays en voie de développement, la situation des gestantes reste préoccupante du fait du risque élevé de décès pendant la grossesse, l’accouchement ou dans les suites de couches.

La hantise de ce drame explique les inquiétudes grandissantes des parents et des familles lorsque l’une de leur fille est enceinte [2].

« La grossesse et l’accouchement ont, depuis l’origine des temps, fait courir à la

femme un risque mortel ». Cette assertion soutenue par Rivière reste valable de nos jours [3].

Ce risque préoccupant chaque obstétricien explique les recherches continues afin d’établir les conditions les meilleures pour une issue favorable de la grossesse.

L’OMS estime à 150.000 le nombre de décès annuel dans le tiers monde par

hémorragie du post-partum [4].

En France : L’hémorragie du post-partum est l’une des premières causes de

mortalité et de morbidité maternelle. Ceci s’explique par le retard pris au diagnostic et des soins souvent insuffisants à la norme [5].

En Afrique : des études ont montré que la première cause de décès maternel est

l’hémorragie et parmi les types d’hémorragie, l’hémorragie du post-partum immédiat occupe le premier rang avec une fréquence de 24% [7].

Au Congo Brazzaville : le taux de mortalité maternelle était de 288 pour 100 000 naissances vivantes en 2005 ; 58% dues aux hémorragies de post-partum immédiat [8],

Au Cameroun : la fréquence des hémorragies du post-partum à l’hôpital général de Yaoundé était à 1,68% en 2008 [18],

Au Zaïre et au Nigeria : sur une étude territoriale, 5% des femmes non suivies pendant la grossesse développent une hémorragie du post-partum avec un taux de décès de 6,9% [9],

Au Togo : la fréquence des hémorragies du post-partum immédiat était de 1,36% avec un taux de mortalité maternelle de13,2% en 2009 [10],

Au Nigeria : 1,62% des femmes décèdent d’hémorragie de la délivrance malgré les efforts remarquables en obstétrique, en réanimation et la connaissance de plus en plus approfondie des troubles d’hémostase [56],

Au Mali : les deux centres hospitaliers universitaires et les centres de santé de références de la commune II et V du district de Bamako rapportaient la situation des hémorragies du post-partum de la façon suivante :

Au service de gynéco-obstétrique du CHU Gabriel Touré : La fréquence

s’élevait à 2,7% avec un taux de décès de 19,7% en 1989 [12] ;

Au service de gynéco-obstétrique du CHU du point « G » : La fréquence

s’élevait à 4,8% avec un taux de décès de 13,9 % en 2009 [13] ;

Au CS Réf C II : La fréquence était de 1,65% dont 2,1% de décès maternel

en 2007[14] ;

Au CS Réf C V : La fréquence s’élevait à 1,85% avec un taux de décès de

2% en 2006 [15].

Le taux élevé des hémorragies du post-partum dans les pays en voie de développement comme le nôtre est lié :

- à l’insuffisance, voire l’inexistence de structures sanitaires spécialisées dans certaines localités ;

- au manque de personnel qualifié et/ou de plateau technique ;

- au nombre élevé d’accouchements à domicile sans assistance médicale ; - aux grossesses multiples et rapprochées ;

- au bas niveau socio-économique ; - à l’analphabétisme.

L’instauration récente de la G A T P A (gestion active de la troisième période de l’accouchement) dans le post-partum immédiat, constitue un espoir dans la prévention de ces hémorragies [16].

Les conséquences fonctionnelles et lésionnelles de ces hémorragies à savoir : anémie, accident et complication de transfusion, choc hémodynamique,

coagulopathie, hystérectomie d’hémostase, insuffisance rénale et hépatique nécessitent :

- un dépistage précoce ;

- une appréciation de la gravité (cause de mortalité maternelle) ; - une précision des étiologies.

Ces hémorragies du post-partum revêtent un caractère particulier ; elles sont le plus souvent imprévisibles mais, il importe de reconnaître un terrain prédisposant (facteur de risque). La prévention est fondamentale et passe par l’individualisation de ces situations à risque, la mise en place d’une surveillance adaptée et rapprochée permettant un diagnostic et une prise en charge rapide [5].

Cette prise en charge nécessite le concours d’une équipe entrainée, pluridisciplinaire constituée de Gynéco-obstétricien, anesthésiste réanimateur, afin d’éviter les complications [5].

A cause de ces incidents mortels (25% dans le monde entier), l’hémorragie du post-partum est un problème majeur en gynéco obstétrique ; elle constitue un problème de santé publique comme certaines affections : Sida, Tabagisme affections à virus Ebola [13].

Au Mali des études antérieures sur les hémorragies du post-partum ont mis en exergue l’importance et la gravité de cette complication obstétricale.

Le présent travail mené au CS Réf de Kati est une contribution à l’étude du sujet, avec les objectifs suivants :

►OBJECTIFS Objectif général :

- Etudier les aspects épidemio-cliniques et thérapeutiques des hémorragies du post-partum immédiat au Centre de Santé de Référence de Kati.

Objectifs spécifiques :

- Déterminer la fréquence des hémorragies du post-partum immédiat;

- Décrire les caractéristiques sociodémographiques des patientes ;

- Rechercher les facteurs de risque et les principales causes des hémorragies du post-partum ;

- Etablir le pronostic maternel ;

- Formuler des recommandations afin de prévenir et de traiter les hémorragies du post-partum immédiat.

II GENERALITES :

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