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« L’être intérieur a tous les mouvements. » (Henri Michaux.)

I

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Pour un simple philosophe écrivant et lisant au jour le jour, son livre est une vie irréversible, et de même qu’il voudrait revivre la vie pour la mieux penser — seule méthode philosophique pour la mieux vivre — il voudrait, le livre fini, avoir à le refaire. Ce livre fini, comme il servirait le livre nouveau ! J’ai la mélancolique impression d’avoir appris, en écrivant, comment j’aurais dû lire. Ayant tant lu, je voudrais tout relire. Que d’images littéraires que je n’ai pas vues, dont je n’ai pas soulevé le vêtement de banalité. Par exemple, un de mes regrets est de ne pas avoir étudié à temps les images littéraires du verbe fourmiller. Trop tard, j’ai reconnu qu’à une réalité qui fourmille s’attache une image fondamentale, une image qui réagit en nous comme un principe de mobilité. Cette image, en apparence, est pauvre ; elle est le plus souvent un mot, et même un mot littérairement négatif : il est l’aveu qu’on ne sait pas décrire ce que l’on voit, la preuve qu’on se désintéresse des mouvements désordonnés.

Et cependant quelle étrange conviction dans la [59] clarté de ce mot ! Quelle variété d’application ! Du fromage habité aux étoiles qui peuplent la nuit immense, tout s’agite, tout fourmille. L’image est dégoût et elle est admiration. Elle se couvre ainsi facilement de valeurs contraires. Elle est donc une image archaïque.

Comment alors avoir méconnu cette prodigieuse image des mouvements millionnaires, toutes les joies anarchiques d’une intimité follement dynamisée ! Marquons au moins cette image par son double paradoxe.

Remarquons en premier lieu qu’un désordre statique est imaginé comme un ensemble agité : les étoiles sont si nombreuses qu’elles paraissent, dans les belles nuits d’été, fourmiller. La multiplicité est agitation. Il n’y a pas, dans la littérature, un seul chaos immobile.

Tout au plus on trouve, comme chez Huysmans, un chaos immobilisé, un chaos pétrifié. Et ce n’est pas pour rien que dans les livres du XVIIIe siècle et des siècles antérieurs, on voit le mot chaos orthographié cahots.

Mais voici le paradoxe réciproque. Il suffit de regarder — ou d’imaginer — un ensemble de corps qui s’agitent en tous sens pour qu’on leur attribue un nombre qui dépasse de beaucoup la réalité : l’agitation est multiplicité.

II

Mais voyons, sur ces paradoxes, jouer quelques idées et quelques images. Nous nous rendrons compte ainsi combien facilement les images simples et fugitives deviennent des idées « premières ».

Par exemple, la fermentation est souvent décrite comme un mouvement fourmillant et c’est en cela qu’elle est comme l’intermédiaire tout désigné entre [60] l’inerte et le vivant. Du fait de son agitation intestine la fermentation est vie. L’image se trouve, dans toute sa naïveté, chez Duncan 26 : « Les principes actifs, échappant aux parties grossières qui les tenaient enveloppées, sont comme les fourmis qui sortent d’elles-mêmes par la porte qui leur est ouverte. »

26 Duncan, loc. cit., t. I, p. 206.

Ainsi l’image du mouvement fourmillant est promue au rang de moyen d’explication. Les principes « actifs » de fermentation font de la substance imaginée une véritable fourmilière.

Flaubert se soumet aussi à la loi d’imagination qui donne l’agitation à la petitesse. Il fait dire aux pygmées, dans son livre La Tentation de Saint Antoine (première version) : « Petits bonshommes nous grouillons sur le monde comme la vermine sur la bosse d’un dromadaire. » Aussi bien, que peuvent faire des pygmées sous la plume d’un écrivain dont la taille dépasse un mètre quatre-vingts ? Dans notre précédent ouvrage nous avons indiqué comment d’une haute montagne les voyageurs aimaient comparer les hommes à des fourmis agitées. Toutes ces petites images sont trop abondantes pour ne pas avoir une signification.

Comme toutes les images fondamentales, l’image de la fourmilière peut être valorisée et dévalorisée. Elle peut donner ou bien une image de l’activité ou bien une image de l’agitation. On dit, dans ce dernier cas, « une vaine agitation ». Ainsi vont « les idées » dans l’insomnie d’un travailleur de l’esprit. La fourmilière en détresse ne peut-elle pas donner aussi la juste image d’une âme désemparée, emportée par les mots incohérents, une image « der turbulenten Zerstreuheit des Daseins » 27... L’image de [61] la fourmilière peut alors être un test pour une analyse activiste. Suivant les états d’âme, elle est querelle ou union. Il est bien entendu que dans une telle analyse par l’image il faut écarter les connaissances apportées par les livres. L’histoire naturelle des fourmis n’est pas en cause.

Voici, pour en finir avec ces pauvres images, une page qu’on n’aura pas de peine à psychanalyser, par un simple sourire. Elle est tirée d’une œuvre au ton grave, d’une œuvre qui ne se départit jamais du plus grand sérieux. Si l’on regarde au microscope, dit Hemsterhuis 28, la liqueur séminale d’un animal qui depuis plusieurs jours n’ait approché d’aucune femelle, on trouvera « un nombre prodigieux de ces particules, ou de ces animalcules de Leeuwenhock, mais toutes en repos et sans aucun signe de vie ». Au contraire, promenez seulement une femelle devant le mâle avant votre examen

27 Ludwig Binswanger, Ausgewählte, Vorträge und Aufsätze, Bern, 1967, p.

109.

28 Hemsterhuis, Œuvres, t. I, p. 183.

microscopique, alors « vous trouverez tous ces animalcules non seulement vivants, mais nageant tous dans la liqueur, qui est d’ailleurs épaisse, avec une rapidité prodigieuse ». Ainsi le sérieux philosophe confère au spermatozoïde toutes les agitations du désir sexuel. L’être microscopique enregistre tout de suite les incidents psychologiques d’un esprit « agile » par les passions.

Cette intimité frétillarde peut sembler une parodie des valeurs intimes, mais elle désigne bien, croyons-nous, la naïveté de l’imagination des agitations intestines. D’ailleurs, en passant de l’agi talion à la querelle, nous allons voir des images plus dynamiques où la volonté de puissance et d’hostilité s’engagera à fond.

[62]

III

Bien souvent l’agitation intestine des substances est présentée comme le combat intime de deux ou de plusieurs principes matériels.

L’imagination matérielle, qui trouvait son repos dans l’image d’une substance fixe, enferme une sorte de bataille dans la substance agitée.

Elle substantialise un combat.

Nombreux sont encore, au XVIIIe siècle, les livres de chimie qui évoquent, dans leur titre même, le combat des substances. Qu’on verse seulement du vinaigre sur de la craie, l’effervescence est tout de suite, pour de jeunes élèves, un objet d’intérêt. Cette première leçon de choses de la chimie est, dans le style du XVIIIe siècle, un combat de substances. Il semble que le chimiste rêveur assiste aux luttes de l’acide et de la craie comme à un combat de coqs. Au besoin, il fouaille de sa baguette de verre les combattants quand l’action se ralentit. Et dans les livres d’alchimie les injures ne sont pas rares contre une substance « mordicante » qui « mord » mal.

Les désignations alchimiques comme le loup dévorant attribué à une substance — l’on pourrait en citer beaucoup d’autres — prouvent assez l’animalisation des images en profondeur. Cette animalisation

— est-il besoin de le dire ? — n’a rien à voir avec des formes ou des couleurs. Rien ne légitime extérieurement les métaphores du lion ou

du loup, de la vipère ou du chien. Tous ces animaux se révèlent comme des métaphores d’une psychologie de la violence, de la cruauté, de l’agression, par exemple, elles correspondent à la rapidité de l’attaque 29. [63] Un bestiaire métallique est en action dans l’alchimie. Ce bestiaire n’est pas un inerte symbolisme.

Subjectivement, il marque les étranges participations de l’alchimiste aux combats de substances. Tout le long de l’alchimie, on a l’impression que le bestiaire métallique appelle le belluaire alchimiste.

Objectivement, il est une mesure — sans doute bien imaginaire — pour les forces d’hostilité des diverses substances l’une à l’égard de l’autre. Le mot affinité, qui a été longtemps — et qui reste encore — pour l’esprit préscientifique un terme d’explication, a supplanté son antithèse : l’hostilité.

Mais une chimie de l’hostilité a existé parallèlement à une chimie de l’affinité. Cette chimie de l’hostilité a exprimé les forces d’agression du minéral, toute la méchanceté des venins et des poisons.

Elle a eu ses vigoureuses et prolixes images. Ces images se sont ternies et affaiblies, mais on peut les faire revivre sous les mots devenus abstraits. Souvent, en effet, c’est l’image chimique, l’image matérielle qui donne vie à des expressions animalisés. Ainsi les chagrins « rongeurs » n’auraient jamais reçu leur nom si la rouille n’avait pas « rongé » le fer, si la rouille n’avait pas exercé inlassablement ses petites dents de rat sur le fer des haches 30. Si

29 Les images sont parties, les mots sont restés. Nous nous bornons à dire que l’acide sulfurique « attaque » le fer et qu’il n’attaque pas l’or.

30 Un auteur du XVIIe siècle dit que « l’Ananas mange le fer ». Si on laisse un couteau dans un ananas, il sera « en un jour et une nuit mangé et consommé par le fruit ». On doit donner, dans un toi texte, son plein sens au mot manger, car si l’on continue la lecture, on apprend que le fer ainsi mangé se retrouve dans la tige. L’auteur parle aussi d’arbres exotiques qui ont, en guise de moelle, une tige de fer. On le voit, dans cette occasion, le mot manger hésite entre le sens propre et le sens figuré. D’un jeu de mots, Pierre Leroux fait, au XIXe siècle, une philosophie. Il développe un commentaire facile du fait que esse veut dire à la fois être et manger, et il ajoute : « Manger, c’est nier, c’est dévorer, c’est être cruel, c’est être assassin. Donc exister, c’est être cruel et assassin... L’acide mange, et l’alcali aussi ; la plante mange, l’animal mange, l’homme mange, tout mange » (La Grève de Samarez, livre II, p. a3). Nous reviendrons, avec plus de rêves, sur le double sens du mot latin esse dans notre chapitre sur le complexe de Jonas.

l’on [64] pense au lapin, type des rongeurs, le chagrin rongeur est, si l’on ose dire, un coq-à-l’âne. L’intermédiaire de l’image matérielle est indispensable pour trouver les racines oniriques de l’expression du chagrin qui ronge un cœur. La rouille est l’image extravertie — sans doute bien inadéquate ! — d’une peine ou d’une tentation qui ronge une âme.

Ce serait un long problème de trouver toute une chimie sentimentale qui nous ferait déterminer notre trouble intime par des images dans le cœur des substances. Mais cette extraversion ne serait pas vaine. Elle nous aiderait à mettre nos peines « dehors », à faire fonctionner nos peines comme si elles étaient des images. Une œuvre comme celle de Jacob Boehme est souvent animée, dans le détail de ses pages, par de semblables processus d’extraversion. Le philosophe cordonnier projette ses analyses morales dans les choses, dans les éléments ; il retrouve entre cire et poix les luttes de la douceur et de l’astringence.

Mais l’extraversion n’a qu’un temps. Elle est trompeuse quand elle prétend aller au cœur des substances puisqu’elle finit par y retrouver toutes les images des passions humaines. Ainsi on peut montrer à l’homme qui vit ses images « la lutte » des alcalis et des acides, il n’en reste pas là. Son imagination matérielle en fait insensiblement une lutte de l’eau et du feu, puis une lutte du féminin et du masculin.

Victor-Emile Michelet parle encore de « l’amour de l’acide pour la base, qui la tue et qui se tue pour faire un sel ».

[65]

L’homme bien portant, pour Hippocrate, est un composé en équilibre de l’eau et du feu. Au moindre malaise, la lutte des deux éléments hostiles reprend dans le corps humain. Une sourde querelle se manifeste au moindre prétexte. Aussi on pourrait renverser la perspective et préparer une psychanalyse de la santé. La lutte centrale, on la saisirait dans l’ambivalence de l’animus et de l’anima, ambivalence qui installe en chacun de nous une lutte de principes contraires. Ce sont ces principes contraires que l’imagination couvre d’images. Toute âme irritée porte la discorde dans un corps fiévreux.

Elle est alors prête à lire, dans les substances, toutes les images matérielles de sa propre agitation.

D’ailleurs, pour les lecteurs qui ne voudront pas rêver aussi loin, il suffira de méditer sur les acides « forts » et sur les acides « faibles » pour avoir un stock d’images dynamiques qui font vivre les luttes intestines. En fait, toute lutte est dualité — en vertu d’un postulat simplificateur des images dynamiques. Mais, réciproquement, pour l’imagination toute dualité est lutte. Toute substance, pour l’imagination, dès qu’elle cesse d’être élémentaire est nécessairement divisée. Cette division n’est pas placide. Dès que l’imagination raffine, elle ne se satisfait pas d’une substance à la vie simple et unie.

Au moindre désordre imaginé à l’intérieur des substances, le rêveur se croit témoin d’une agitation, d’une lutte perfide.

Les images matérielles de l’intimité querellée trouvent un appui aussi bien dans les intuitions vitalistes que dans les intuitions alchimiques. Elles obtiennent une adhésion immédiate « de l’âme gastrique ». Le psychanalyste Ernest Fraenkel a bien voulu nous communiquer les pages dans lesquelles il étudie l’instance digestive sous le nom d’âme gastrique. Il y montre que l’âme gastrique est essentiellement sadique et il ajoute : « Le sadisme gastrique est celui [66] du chimiste qui expose sa victime à l’effet d’un acide qui brûle. »

Quand on a compris comment fonctionne l’imagination pessimiste qui inscrit le trouble au cœur des substances, on lit avec d’autres yeux des pages comme celle-ci où Frédéric Schlegel explique, au XIXe siècle, la nuée de sauterelles comme la création directe d’un air troublé. La sauterelle est alors une substance de mal rendue visible 31 :

« Que dire de ces essaims de sauterelles... Est-ce autre chose qu’une création maladive d’un air infecté par quelques éléments contagieux et tombant en dissolution ? Que l’air et l’atmosphère soient doués de vie et même d’une vie très subtile, c’est une chose que je suppose admise ; je ne crois pas que l’on conteste davantage que ce même air est un composé confus de forces contraires, où le souffle balsamique du printemps lutte contre le vent brûlant du désert et contre les miasmes contagieux de toute espèce. » Laissons alors l’imagination travailler et nous comprendrons que le miasme grossisse jusqu’à donner la sauterelle. Cet insecte qui trouve le moyen d’être à la fois vert et sec — synthèse de qualités matériellement contradictoires 32

31 Frédéric Schlegel, La Philosophie de la Vie, t. I, p. 296.

32 Dans le règne de l’imagination matérielle, le vert est aquatique. Cf. la sauterelle forgée par Satan avec des débris d’animaux Hugo, Légende des

est une matière terrestre produite dans l’air même par les puissances mauvaises d’un fluide pernicieux.

Bien entendu, on serait bien embarrassé pour apporter le moindre argument objectif, la moindre image réelle pour soutenir le thème de Schlegel. Mais les arguments subjectifs ne manquent pas. Il suffit de laisser libre cours à l’imagination matérielle et à l’imagination dynamique, autrement dit, il suffit de [67] rendre son rôle premier à l’imagination, au seuil de la parole et de la pensée, pour sentir s’animaliser les fluides pernicieux qui viennent troubler et agiter les substances louables. Quand l’imagination est rendue à son rôle vital qui est de valoriser les échanges matériels de l’homme et des choses, quand elle est vraiment le commentaire imagé de notre vie organique, alors l’hygiène trouve naturellement ses images substantielles, pour le bien comme pour le mal. La respiration jeune et forte aspire à grands traits un air que l’imagination heureuse déclare pur, et, dit la philosophie de la vie, « un air doué de vie ». Au contraire, une poitrine oppressée découvre l’air « épais », suivant la locution si souvent employée par les poètes qui ont développé le satanisme des mauvaises odeurs 33. Déjà, dans l’air deux substances sont en lutte : la mauvaise et la bonne.

On comprend alors l’intuition de Schlegel imaginant dans l’air même l’action de deux forces contraires produisant le bien et le mal, la paix ou la guerre, les joies des moissons ou les fléaux, les souffles balsamiques ou les miasmes. Ainsi le veut une sensibilité à la vie qui rend vivantes et vitales toutes les matières de l’univers. Ainsi est réintégré le sentir dans le penser, comme le voulait Solger 34.

Mais puisque nous nous donnons pour règle de signaler au passage toutes les relations entre les valeurs substantielles et les paroles, dans l’espoir d’amasser peu à peu les éléments d’une imagination parlée, faisons quelques remarques sur la dévalorisation toute linguistique des valeurs substantielles.

Il est des mots antirespiratoires, des mots qui nous suffoquent, des mots qui nous font grimacer, ils [68] écrivent notre volonté de refus

Siècles. Puissance égale Bonté).

33 Pour Du Bartas, Satan est « Ce Révolté, Roi des airs plus épais » (La Semaine, p. 19).

34 Cf. Maurice Boucher, thèse, Paris, p. 89.

sur notre visage. Si le philosophe voulait bien remettre les mots dans la bouche au lieu d’en faire trop tôt des pensées, il découvrirait qu’un mot prononcé — ou même simplement un mot dont on imagine la prononciation — est une actualisation de tout l’être. Notre être entier est tendu par une parole, en particulier les mots de refus entraînent une telle sincérité qu’ils ne peuvent être brimés par la politesse.

Par exemple, voyez avec quelle sincérité l’on prononce le mot miasme. N’est-il pas une sorte d’onomatopée muette du dégoût ? Toute une bouchée d’air impur est rejetée et la bouche se ferme ensuite avec énergie. La volonté à la fois veut se taire et ne pas respirer 35.

De même, toute la chimie du XVIIIe siècle désigne par moffettes les gaz des réactions nauséabondes, les exhalaisons des mines. Le mot traduit une imagination plus contenue, mais qui travaille dans le même sens que les miasmes, en désignant les substances de la décomposition. Les moffettes sont des moues savantes.

Ce réalisme psychologique de la parole donne en quelque manière une lourdeur au mauvais air respiré. Le fluide aérien est alors chargé de mal, un mal polyvalent qui réunit tous les vices de la substance terrestre, le miasme a pris toute la putridité du marais, la moffette tout le soufre de la mine. L’air du ciel ne saurait expliquer ces vilenies. Il y faut une substance troublée en sa profondeur, mais surtout une substance qui puisse substantialiser le trouble. Tout le XVIIIe siècle a redouté des matières [69] de fièvre, des matières de pestilence, des matières si profondément troublées qu’elles troublent à la fois l’univers et l’homme, le Cosmos et le Microcosme. Pour l’abbé Bertholon, ces vapeurs méphitiques (« moffétiques ») qui s’échappent des mines nuisent aussi bien aux phénomènes électriques qu’aux phénomènes vitaux. Des vapeurs délétères s’introduisent aux centres des substances et y portent leur germe de mort, le principe même de la décomposition.

Même un concept aussi pauvre que le concept d’usure, concept qui est maintenant, pour un esprit rationnel, totalement extraverti, peut

35 Il eût été intéressant de passer à la caméra tel grand écrivain quand il

35 Il eût été intéressant de passer à la caméra tel grand écrivain quand il

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