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2.3-l’internationalisation du capital est à l’origine de la meilleure performance des grandes entreprises au Cameroun

En scrutant le tableau ci-dessus, l‟on constate que la proportion du capital social détenue par les investisseurs étrangers influence positivement la performance des grandes entreprises de l‟échantillon. Cette variable est significative au seuil de 10% avec un coefficient de signe positif (1.598187), preuve qu‟au fur et à mesure que la part de capital détenue par les investisseurs étrangers augmente, la probabilité pour l‟entreprise d‟enregistrer de meilleure performance augmente. Autrement dit, les G.E.P se distinguent des G.E.N.P par l‟écart enregistré dans la proportion du capital accordée aux non-résidents. Ce résultat rejoint les travaux de DjoutsaWamba et al. (2017) et Ducassy et Montandrau, (2014) et confirme ainsi notre cinquième hypothèse. Ainsi en matière d‟actionnariat étranger, les grandes entreprises aux meilleures performances s'inscrivent mieux dans la logique de la théorie positive de l‟agence favorable au transfert de compétences et de technologie au sein de l‟entreprise.

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22 III.2.4. l’actionnariat institutionnel constitue un handicap pour la performance des grandes entreprises au Cameroun

En ce qui concerne l‟actionnariat institutionnel, le tableau ci-dessus montre que la part de capital détenue par ces acteurs influence négativement la performance des grandes entreprises de l‟échantillon. Ce résultat est également significatif au seuil de 10% avec un coefficient de signe négatif (-2.386811), ce qui traduit le fait qu‟au fur et à mesure que la proportion de capital détenue par les investisseurs institutionnels augmente, la probabilité pour les grandes entreprises d‟être performantes diminue. Ainsi, les G.E.P sont caractérisées par la faible participation des investisseurs institutionnels comparés aux G.E.N.P. Ce résultat rejoint les travaux de Sahut et gharbi (2011a) et Bughin et al. (2011)etinfirme notre sixième hypothèse Ce résultat négatif dans le contexte camerounais pourrait trouver sa justification dans le fait que ces acteurs sont plus préoccupés par les gains de leurs actions que par la gestion même de l‟entreprise. Ce faisant, ils sont parfois tentés de s‟associer avec l‟équipe managériale pour s‟approprier une part importante des gains au détriment des autres actionnaires.

III.2.5. la concentration du capital et l’actionnariat managérial sont neutre dans l’explication de la performance des grandes entreprises au Cameroun

Le tableau ci-dessus montre que la proportion du capital détenue par le dirigeant et par les blocs de contrôle n‟a pas d‟impact significatif sur la performance des entreprises camerounaises. En effet, l‟actionnariat des dirigeants participe d‟un désir de contrôle et de discipline des attitudes managériales. Dans un contexte à marché financier actif, la discipline semble assurée car les actions menées par les dirigeants sont évaluées par le marché qui peut le sanctionner en cas de non atteinte des objectifs. Par contre dans un contexte sans véritable marché financier telle que le Cameroun, de telles stratégies sembles ne pas porter des fruits au regard de la forte présence des entreprises familiales à actionnariat dominant et fermé.

Conclusion

L‟objectif de cette étude est de mettre en relief les éléments de la structure du Conseil d‟administration et de la structure de propriété qui discriminent mieux la performance des grandes entreprises au Cameroun. En effet, la littérature et les travaux empiriques restent très

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23 mitigés sur le sujet. En plus, la plupart des travaux ne considèrent pas l‟hétérogénéité des échantillons. Cette étude a eu le mérite de dissocier d‟abord les entreprises performantes des entreprises non performantes avant de procéder à l‟analyse des structures du conseil d‟administration et actionnariale. Ceci a été possible grâce à la construction d‟un indice de performance puis à la réalisation de la classification ascendante hiérarchique. Ce qui nous a permis d‟obtenir 76 G.E.P et 36 G.E.N.P. Cet échantillon est observé sur une période de 2008 à 2012, le test de comparaison de moyennes « l‟Independent-Samples Test » et la régression Logit ont permis respectivement d‟analyser le différentiel actionnarial entre GEP et GENP ; et le sens de la relation entre la structure d‟actionnariat et la performance.

À l‟issue de ces analyses, il ressort que la proportion des administrateurs externes est plus élevée dans les G.E.P que dans G.E.N.P (Hypothèse 1 vérifiée). ; Que la taille du conseil est plus élevé dans les G.E.P que dans les G.E.N.P (Hypothèse 2 vérifiée); l‟actionnariat étranger est plus élevé dans les entreprises performantes que dans les entreprises non performantes (Hypothèse 5 vérifiée). L‟actionnariat institutionnel est moins élevé dans les GEP que dans les GENP (hypothèse 6 infirmée).

Ainsi, l‟effet des codes de bonnes pratiques de gouvernance est variable selon que l‟entreprise est performante ou non. Les entreprises devraient les adoptés avec beaucoup de précaution. La taille et l‟indépendance du conseil d‟administration vis-à-vis de l‟équipe dirigeante constituent un levier important pour la performance durable des grandes entreprises au Cameroun. Aussi, les grandes entreprises camerounaises gagneraient à ouvrir une partie de leur capital aux non-résidents pour espérer une performance élevée sur le long terme.

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