• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE II : SYSTEMES DE DIALOGUE HOMME-MACHINE

I. LES INTERFACES FLEXIBLES

I.1. PRINCIPE

Le concept d'interface flexible est apparu dans la littérature durant les années 80. Il vise à permettre l'utilisation d'un même support de dialogue pour communiquer avec plusieurs systèmes différents.

L'opérateur peut configurer l'interface et ses supports selon des critères personnels subjectifs : préférences dans les modes de présentation et/ou les styles d'interaction (WILLIGES et al., 1987). Une interface de ce type peut également être qualifiée de "configurable" ou "d'adaptable".

I.2. STRUCTURE GENERALE

Une interface flexible est composée généralement d'un ensemble de bases de données exploitées par un gestionnaire de présentation (que l'on peut retrouver également sous la dénomination "presentation manager" dans la littérature anglophone). Ce gestionnaire de présentation est piloté par l'opérateur humain selon l'application visée. Les connaissances requises pour une interface flexible sont regroupées généralement dans 3 bases de données, Figure II.1 :

- La première base contient l'ensemble des protocoles de communication avec les différentes applications constituant l'environnement de travail de l'opérateur, car généralement chaque application possède son propre système de communication. Cette base est définie a priori par le concepteur.

- La deuxième base contient les modes de présentation (couleurs, tailles de fenêtres, etc) et les différents styles d'interaction accessibles aux utilisateurs de l'interface. Cette base est définie a priori par le concepteur.

- La troisième base, spécifique à chaque utilisateur du système global, contient les préférences de chaque opérateur dans les modes de présentation et/ou dans les styles d'interaction. Ces préférences dépendent souvent de leurs propres habitudes. Cette base est modifiable par l'utilisateur.

Ainsi, en sélectionnant l'application, l'opérateur sélectionne implicitement, grâce au sélecteur d'application, le protocole de communication adéquat. Il peut alors dialoguer avec l'application à travers une interface déjà configurée mais assez flexible pour être reconfigurée de façon simple, et à tout moment par l'opérateur.

Figure II.1 : Structure d'une interface flexible

I.3. EXEMPLE D'UNE INTERFACE FLEXIBLE

Une étude de MULLER (1988) porte sur l'élaboration d'une interface flexible permettant l'utilisation de plusieurs outils d'Intelligence Artificielle (IA) et l'accès à plusieurs bases de données. Ces outils d'IA et ces bases de données sont répartis sur un réseau de trois ordinateurs non compatibles du point de vue de leur exploitation, figure II.2. Le problème consistait ici à trouver un moyen d'accéder aux bases de données et aux outils d'Intelligence Artificielle de ces ordinateurs de manière à ce que cette opération reste transparente pour l'utilisateur, car en effet, pour utiliser une ressource d'un ordinateur, l'utilisateur aurait dû connaître au moins quelques instructions du système d'exploitation de celui-ci.

La solution proposée par MULLER consiste en l'utilisation d'une interface flexible gérée par un ordinateur intermédiaire. Si l'opérateur veut accéder à l'ordinateur 1 à travers l'ordinateur intermédiaire, celui-ci se charge alors d'émuler

l'ordinateur 1, grâce aux bases de connaissance et de données qu'il possède. Il en est de même pour les deux autres ordinateurs. De ce fait, quelle que soit la destination de la requête de l'opérateur, celle-ci sera toujours exprimée de la même façon. Ainsi, la tâche de l'opérateur est simplifiée car il peut utiliser les mêmes instructions et la même interface de dialogue pour questionner n'importe quel ordinateur de ce réseau. Il peut de plus modifier certaines caractéristiques du dialogue homme-machine.

figure II.2 : Réseau de trois ordinateurs de systèmes d'exploitation différents accessibles par une interface flexible

D'après MULLER (1988), cette interface a connu beaucoup de succès chez ses utilisateurs. Validée sur les aspects de consultation de bases de données, elle a donné de bons résultats, de sorte que l'auteur envisage maintenant une extension de celle-ci vers "une interface universelle" valable pour le plus grand nombre d'ordinateurs possibles.

I.4. DISCUSSION

Ce type de système de dialogue peut être intégré dans les systèmes d'assistance de type "filtre décisionnels", figure II.3. En effet, les actions de l'opérateur sont filtrées et traduites dans le langage de l'application sélectionnée. De plus, pour ce type de système de dialogue, les informations provenant du procédé sont, de la même façon que les actions de l'opérateur, filtrées et traduites selon un style pré-défini par l'opérateur.

Procédé

Opérateur

Environnement

Décisions / Actions

Informations Décisions / Actions

Filtre

Informations

Figure II.3 : Intégration des interfaces flexibles dans des systèmes d'assistance de type "filtres décisionnels"

Le problème de la flexibilité des interfaces homme-machine se pose généralement lors de l'utilisation d'un ensemble d'applications hétérogènes.

Ce problème est par exemple très sensible chez les consultants de bases de données. En effet, chaque ordinateur possède souvent son propre protocole de dialogue. Cet état de fait augmente ainsi globalement la période d'apprentissage des utilisateurs, et par voie de conséquence le coût d'utilisation. Le principe de l'interface flexible est donc très intéressant à ce point de vue.

Cependant, pour plusieurs types d'équipements servant plusieurs systèmes d'exploitation, le coût de développement devient proportionnel au nombre d'utilisateurs, au nombre d'applications et surtout à leur hétérogénéité.

Néanmoins, ce type de système de dialogue est prometteur dans le domaine du contrôle de procédés industriels, puisqu'il vise à faciliter à l'opérateur l'utilisation des différents outils informatiques mis à sa disposition, situation que l'on retrouve très souvent dans les salles de contrôle.

II. LES INTERFACES TOLERANTES AUX ERREURS