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Interactions engendrées par les paramètres physico-chimiques

CHAPITRE 4 : NORMES ET PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUE DE L’EAU

4.2. Interactions engendrées par les paramètres physico-chimiques

Les paramètres physico-chimiques de l’eau peuvent engendrer des interactions négatives avec les animaux, les traitements désinfectants de l'eau ainsi que les traitements prophylactiques lorsque les teneurs préconisées en élevage ne sont pas respectées

.

4.2.1. Interpréter les caractéristiques physico-chimiques

4.2.1.1. Le pH et rH

 Le pH

Est une mesure de l’activité des ions d’hydrogène d’une solution, il est défini comme le logarithme négatif de la concentration en ions hydrogène d’un milieu. Le pH d’une eau est lié à la nature des sols traversés par l’eau, en général les sols granitiques sont plutôt acides et les sols calcaires basiques. Le pH exprime si l’eau est à réaction acide ou alcaline. L’échelle pH est une échelle exponentielle ce qui veut dire que lorsque le pH augmente ou diminue d’une unité, la concentration d’ion H+change par un facteur de 10 par exemple, une solution avec un pH de 8,0 est 10 fois plus alcaline qu’une solution avec un pH de 7,0 et une solution avec un pH de 9,0 est 100 fois plus alcaline qu’une solution avec un pH de 7,0.(Rankin ;1918 ; Rodier et al.2009).Le pH n’a pas de signification hygiénique, mais il représente une notion importante dans la détermination de l’agressivité de l’eau, vis-à-vis des métaux. Les valeurs limites du pH sont comprises entre 6,5 et 8.Au dessous de ce seuil, l’eau est dite agressive elle a un effet corrosif sur les canalisations, et peut conduire à la dissolution de certaines métaux

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toxiques tel que le plomb des conduites. Aussi Les bactéries se multiplient, plutôt en milieu neutre ou légèrement alcalin

( pH 7 à7, 5).Le pH a une grande incidence sur l’équilibre ionique du milieu, c.-à-d. sur la perméabilité cellulaire et la disponibilité des substrats(Le pH agit sur la structure des composés, dissociées ou non et donc sur le transport, sur les activités cellulaires). Pour la plupart d’entre elles, ces limites sont assez larges : E. Coli se multiplie à partir de pH 4,4 et jusqu'à pH8. Les lactobacillus exigent un pH bas, voisin de 6, inversement, d’autres espèces bactériennes tolèrent ou se développent à des pH élevés. Les vibrio se reproduisent au pH optimal de 9, cette propriété est mise à profit pour leur isolement sélectif, à partir des milieux fortement

contaminés comme les matières fécales où les eaux polluées, on les appelle basophiles.

 Le potentiel d’oxydo –réduction (rH)

Est une mesure qualitative de la capacité d’une substance à libérer des électrons au sein d’un système biologique, ce facteur dépend de la nature des substances dans le milieu (oxydantes ou réductrices) mais également l’aération (aérobiose ou anaérobiose) L’O2 accepteur d’électrons dans le métabolisme énergétique augmente le rH. Le potentiel d’oxydo –réduction des eaux et des sédiments est aussi d’une grande importance écologique. Chaque groupe physiologique est caractérisé par une valeur particulière rH, la consommation d’oxygène par les bactéries abaisse les valeurs de rH, Tandis qu’un apport d’oxygène les augmente (Wallace, 1963 ; Haslay et al. 1993 ; Guezlane-Tebibel et al. 2008).

4.2.1.2. Matière Organique

La croissance bactérienne est dépendante des besoins nutritionnels et, en particulier, de la matière organique, dans les eaux souterraines ou dans les eaux de surface, le microbisme dépend essentiellement des substances organiques présentes et de l’oxygène disponible, en présence d’un taux suffisant d’oxygène ,les matières organiques sont oxydées ou minéralisées en sous-produits, co2,nitrate, et sulfate ; ces conditions privilégiées ne sont pas toujours réunies dans les aquifères, qu’ils soient souterraines ou de surface, par suite de l’épuisement de l’oxygène dissous et en conséquence, de la diminution du potentiel d’oxydoréduction de l’eau .De telles circonstances favorisent la réduction microbienne de certains substances, telles que les sels de fer et de manganèse tétravalent, les nitrates, et les sulfates, etc.….pour donner naissance à des produits inacceptables, comme les sels ferreux et manganeux, l’ammoniaque, les nitrites, le méthane, l’hydrogène sulfuré et d’autres composés réduits du soufre, à ce stade, certains micro-organismes, produisent au cours de leur croissances, des gaines,

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aussi des substances muqueuses qui s’incrustent d’oxyde de fer ou de manganèse, ces substances, non seulement colorent l’eau et lui donnent des gouts et des odeurs désagréables, mais de plus, peuvent colmater les filtres, et gêner le traitement, et la distribution de l’eau de consommation.

4.2.1.3. Les ammoniums

La présence traduit une oxydation, ou incomplète de matière organiques et un développement microbien, conséquence d’une pollution organique d’origine végétale ou animale. Premier stade de la dégradation des substances azotées. Témoin de la précocité d’une pollution ; (N = N 0,5 mg/l) .(Itavi, 2001 ; Luc. Guérine et al .2011).

4.2.1.4. Nitrites

Les fortes teneurs en nitrites des eaux d’abreuvement sont dues à la réduction des nitrates ennitrites par les anaérobies. (Clostridies)→ Méthémoglobinémie. (Fixation irréversible de

l’hémoglobine du sang), à l’origine de troubles respiratoires, cardiovasculaires et nerveux chez les volailles). (N 0,1mg/l. (Gastany , 1982 ; Luc.Guérine et al .2011).

4.2.1.5. Nitrates

Sont les témoins de pollution organiques et fécales et sont des poisons méthémoglobinisants du sang après réduction en nitrites. Des taux élevés favorisent les entérites. (Luc.Gué et al ,2011).

4.2.1.6. Fer

Il est nécessaire pour la survie des pathogènes, notamment pour la synthèse de certaines enzymes.la survie d’Escherichia- coli dans l’eau de réseau était rendu possible par le taux de fer qui est supérieur à5mg/l, pendant la colonisation du tube digestif et association aux cellules épithéliales et pénétration du mucus cela entraine la captation du fer avec une baisse de performances, carcasses décolorées, qui constitue un motif de saisie au niveau de l’abattoir.(Singleton,2004).

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4.2.2. Interprétation des paramètres microbiologiques

Les bactéries les plus pathogènes rencontrées dans les eaux sont les salmonelles, les entérobactéries, les colibacilles, les streptocoques…leur multiplication est possible si l’eau contient des matières organique et sels minéraux. Elle dépend aussi de la température et du pH. Les formes végétatives sont très sensibles au chlore, à l’oxygène mais les spores sont très résistantes.

4.2.2.1. Flore mésophile ou revivifiablé

En l’absence d’élévation d’autres paramètres bactériologiques : On peut suspecter une pollution accidentelle au moment du prélèvement (Rodier et al .2005 ; Haslay et al. 1993 ; Luc. Guérine et al .2011)

4.2.2.2. Coliformes totaux, fécaux et E-coli

Les coliformes totaux sont des marqueurs de pollution. En général, les coliformes fécaux sont des marqueurs de pollution fécale et les E-coli sont des marqueurs de pollution fécale par des animaux à sang chaud. Si le taux de coliformes fécaux est élevé mais inférieur à 50/100 ml et le taux d’E-coli égale à 0, il s’agit d’un critère d’alerte et si le taux d’E-coli est également supérieur aux normes, l’eau devient source de danger par péril fécal, la recherche d’E-coli constituerait selon les auteurs un bon indicateur pour contrôler la qualité sanitaire de l’eau .la survie de ce pathogène dans les milieux avec très peu de nutriments était rendue possible par la capacité de l’organisme d’adhérer à des biofilms. Le pouvoir pathogène commun à de nombreuses bactéries entéropathogénes est du à leur capacité d’adhérence à la muqueuse digestive (diarrhée excessive avec une baisse de performances), aussi à leur capacité d’invasion de cette muqueuse digestive et de tout l’organisme. (Lechevallier, 1990 ; Singleton, 2004 ; Rodier. et al, 2005 ; Haslay.et al, 1993 ; Guérine et al .2011).