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Intérêts et justifications économiques de la régulation par le partage des revenus : entre contributeurs et bénéficiaires

A) Mutualiser et partager les revenus : un des fondements de la régulation et de la particularité économique du sport

2. Intérêts et justifications économiques de la régulation par le partage des revenus : entre contributeurs et bénéficiaires

2.1.

Considérations économiques de l i t t de l tude de la pa titio des

revenus

Dans une LSP comme pour un match amical ou de gala comme ceux des basketteurs Harlem Globe

Trotters par exemple, ha ue uipe ou o u e t a esoi d u ad e sai e, ais aussi u il soit

performant (Jones, 1969) et dont le modèle économique soit soutenable dans le temps, notamment pour une ligue. C'est ce qui fonde leur « interdépendance mutuelle : la ligue ne peut survivre que si tous les clubs sont financièrement viables » (Andreff, 2009, p. 3). Sloane (1971) évoque aussi cette interdépendance, le succès des concurrents est souhaitable, de même que leur stabilité économique (Andreff, 2009). L`exemple célèbre de Leyton Orient en 1931 illustre cette assertion. Ce club de la a lieue lo do ie e s est et ou e difficulté financière dans cette période de grande dépression. Le lu oisi d Arsenal a décidé en conséquence de renflouer Leyton Orient avec un chèque de 3450

Thème No es d a ti les Pourcentage du total (n=320)

competitive balance 46 14% antitrust 21 7% revenue sharing 15 5% salary caps 10 3% single entity 9 3% uncertainty of outcome 8 3%

collective bargaining agreement 7 2%

incentive 7 2% cartel 6 2% labour market 6 2% relocation 5 2% broadcasting 4 1% law 4 1% sports economics 4 1% attendance 3 1% governance 3 1% labour exemption 3 1% monopoly 3 1% ownership 3 1% performance 3 1%

professionnal sports Leagues 3 1%

promotion relegation 3 1%

public finance 3 1%

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livres (Kuper & Szymanski, 2012). Les clubs o t do o s ie e u ils o t esoi des u s des autres pour organiser une compétition crédible et attractive. Ainsi, contrairement à la plupart des secteurs o o i ues, la dispa itio d u i al est pas u e o e ou elle. Le o opole, lui, `est pas souhait i souhaita le. L a hat du Pa is Sai t-Germain par Canal+7 au début des années 90 avait pour o je tif d appo te u o u e t di le (au-delà de l aspe t spo tif où Mo a o tait d jà p se t) à l Olympique de Marseille qui dominait largement le ha pio at à l po ue. L a i e de ce nouveau concurrent a bénéficié à Marseille da s l opti ue de mieux vendre le championnat8. C est aujou d hui le Paris Saint-Germain qui domine le championnat sans véritable concurrent capable de les devancer, bien que l AS Mo a o ait e po t la Ligue e / 7 et que de nouveaux investisseurs tentent de bouleverser l o d e ta li.

L i te d pe da e utuelle des a teu s les o t ai t à pe se gale e t e te es de cojoint

product. Sans leurs concurrents, ou avec des concurrents trop faibles, leur existence serait remise en

cause. Le cojoint product est aussi ie spo tif u o o i ue, plus pa ti uli e e t da s le as de droits télévisés centralisés au niveau de la ligue. Ce produit se formalise par la constitution d`un :

cartel, par des accords définissant un comportement mutuel et le versement de subventions par les clubs riches aux clubs pauvres. Daly et Moore [1981] comparent l uili e o p titif à u ie pu li . Au u lu est i it à i esti pou l améliorer (passager clandestin) et une organisation centrale, la ligue, doit coordonner les activités et la répartition des revenus (Andreff, 2009, p. 3).

Le développement économique des ligues nord-américaines a mis en évidence des distorsions de concurrence avec la négociation collective des droits télévisés de football américain qui tombait dans les ai s d u seul op ateu CBS . U e d isio de justi e a o sid , au otif du Sherman Antitrust

Act de 1890, que cette situation de monopole violait les principes basés sur la concurrence entre firmes

su les uels epose l o o ie a i ai e. Cette loi She a a pou ut d e p he les st at gies anticoncurrentielles, la formation de situation de marchés monopolistiques et de cartels. Elle a été complétée par la Clayton Antitrust Act de 1914 qui renvoie aux situations de concentrations. Pour

7 Détenteur des droits de diffusion de la pre i e di isio à l po ue

8 « PSG-OM, ce sont des gens intelligents qui se sont entendus pour réaliser une bonne affaire » Alain Cayzac ; « Les médias ne s'intéressent qu'à l'OM. Or, si c'est toujours le même qui gagne, les gens finissent par se lasser. Et c'est moins bon pour les affaires. Tapie l'a compris avant tout le monde : il faut un rival à l'OM. Pour Canal, qui vient de prendre, en 1991, le contrôle d'un PSG au bord de la faillite, l'intérêt est le même. Entre Canal et l'OM, il y a clairement un pacte. Tapie négocie les droits télés européens avec la chaîne … Il y a des transferts entre les deux clubs, et même des échanges un peu u ieu : u joueu du PSG o t e t ois de l'OM... ». Libération (2004) «Entre Canal + et l'OM, l'intérêt était le même», disponible en ligne : https://www.liberation.fr/sports/2004/01/24/entre- canal-et-l-om-l-interet-etait-le-meme_466587

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déroger aux lois antitrust, le Congrès américain, convaincu par les arguments avancés par les ligues et les diffuseurs vote en 1961 l i stau atio du SBA. On accorde ainsi aux ligues le droit de former des cartels là où les multinationales de pétrole, de tabac ou de micro-informatique par exemple sont réprimandées au nom du Sherman Act. L di tio de ette e e ptio a pou o je tif de p se e l i t t pu li e assemblant des franchises pour créer une compétition où chacun aura une chance raisonnable de succès. (MLB Blue Ribbon Panel, 2000). Ainsi, la formation de cartels est désormais assumée et institutionnalisée (Fort & Quirk, 1997) pour permettre notamment une vente globale des droits télévisés et sa redistribution.

2.2.

Considérations organisationnelles de la répartition des revenus

La répartition des revenus au sein de la LSP peut être envisagée par l`étude du principe rétribution/contribution établi par March et Simon (1958). Rojot (2003) développe que :

L o ga isatio est le ad e da s le uel es changes se produisent. Conçues ainsi, les o ga isatio s so t des a h s su les uels s ha ge t i flue e et o t le. Elles o t i i t t a uis, i uts g aux partagés de tous les participants, simplement ceux-ci participent si leur rétribution est suffisante . (Rojot, 2003, p. 395)

Bien entendu, contribution et rétribution sont inégales parmi les participants à ce marché. De plus chaque participant actif ou pote tiel peut a oi des it es diff e ts pou alue l o ga isatio . Ceux-ci peuvent e t e e o flit, ou i o pati les, e ui o lige l o ga isatio à d ide uels individus ou groupes satisfaire et lesquels ignorer (Plane, 2013, p. 193). Cette analyse de Plane sur les organisations fait écho à la situation des ligues sportives professionnelles, plus particulièrement européennes. La notion d`objectif commun est difficile à cerner dans une ligue, les alliances et autres coopérations semblent souvent être de circonstances. Or, la réussite (ou stabilité) de chacun est nécessaire aussi bien sur le plan sportif qu`économique. Plane évoque également la notion de rétribution suffisante pour décrire l`objectif individuel. La participation de chacun dans une organisation ne serait que le résultat de cette rétribution suffisante. Cette idée renvoie dans une ligue au fait que chacun participera s'il considère être rétribué, ici économiquement, de façon équitable ou proportionnelle à ses efforts. Les grands clubs voudront être récompensés de leurs résultats et investissements et les petits clubs, plus que leurs résultats, voudront être récompensés de leurs apports en termes de compétition dans la ligue.

3.

L i pa t de la gulatio pa le pa tage des eve us : un levier stratégique

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