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Les déplacements dans (2.2) sont décrits en utilisant une normale exacte n définie par

n(ξ, η) = x× x

||x× x||2

,

avec x et x les vecteurs covariants locaux. Les dérivées ∇ξn = h

n n 0i

vont donc nécessiter les dérivées seconde de la géométrie, i.e. les dérivées secondes des NURBS, ce qui peut être incompatible avec l’utilisation d’une intégration réduite. C’est pourquoi nous proposons d’utiliser dans (2.2) une construction des normales à partir de l’interpolation

n(ξ, η)≈ nh(ξ, η) =

n·m

X

A=1

RA(ξ, η)nA, (2.21)

utilisant les normales nA construites en des points de collocation donnés. Une difficulté inhé-rente à l’IGA vient du fait que les points de contrôle ne sont pas nécessairement interpolants et, par conséquent, ne sont pas forcément situés sur la surface de la coque. Ainsi, nous devons choisir judicieusement les points de collocation pour cette construction. Comme détaillé dans [Adam 2015b], l’utilisation de la projection orthogonale des points de contrôle sur la surface moyenne ou l’utilisation de normales uniformément réparties dans l’espace paramétrique pré-sente respectivement un coût numérique élevé et un manque de précision. En se basant sur l’analyse de [Adam 2015b, Section 3.4], notre choix se porte sur des normales de contrôle nA définies aux abscisses de Gréville [Farin 1997]

ξk= 1 p p X i=1 ξk+i, ∀k ∈ J1, nK.

Ces abscisses correspondent au maximum des fonctions de base comme montré sur la Figure 2.8. En utilisant ces points de collocation, les normales de (2.21) sont construites par

nh(ξ) = n·m X A=1 RA(ξ) xA)× xA) ||xA)× xA)||2 = n·mX A=1 RA(ξ)n(ξA) = n·mX A=1 RA(ξ)nA. (2.22) Avec cette dernière expression, les dérivées ∇ξnh =h

nh nh 0i

requiert uniquement les dérivées premières de RA(ξ, η), ce qui rend la normale compatible avec l’intégration réduite tout en diminuant le coût numérique [Adam 2015b].

2.5. Intégration réduite et stabilité

Figure 2.8 – Abscisses de Gréville repérées par des ronds bleus. Gauche : fonctions linéaires. Droite : fonctions quadratiques.

2.5.2 Intégration réduite

L’IGA permet de représenter de manière exacte une géométrie régulière ce qui nous per-met ici de définir une normale précise sur l’ensemble de la coque (à l’exception des points où la continuité est réduite). Malheureusement, il est désormais connu que les éléments de type coque épaisse souffrent de verrouillage numérique, quelques exemples étant donnés dans [Belytschko 2000,Hughes 2000] pour des polynômes de Lagrange d’ordre faible. Ce verrouillage en membrane et cisaillement est dû à un conflit d’ordre entre les différents termes compo-sant l’énergie de déformation et malgré la haute régularité permise par les fonctions NURBS, l’IGA souffre également de ce verrouillage [Echter 2010]. Une élévation d’ordre

(raffinement-p ou raffinement-k) (raffinement-peut réduire le verrouillage au (raffinement-prix d’un tem(raffinement-ps de calcul (raffinement-plus im(raffinement-portant

[Rank 1998]. Nous passerons cette difficulté en étendant la règle de quadrature réduite, don-née dans [Adam 2015b], à des géométries multipatch. Cette règle réduit le nombre de points d’intégration de un selon chaque direction pour les éléments dans les coins et de rk+ 1 pour les éléments intérieurs en utilisant l’avantage de la haute régularité rk entre les éléments per-mise par l’isogéométrie. Par conséquent, l’utilisation de normales exactes s’avère incompatible avec la règle d’intégration réduite proposée car, comme précédemment souligné, le fait d’uti-liser une normale exacte nécessite de calculer les dérivées premières et secondes du vecteur position. Ainsi, nous utiliserons les normales reconstruites développées dans (2.21). Enfin, nous utiliserons une régle d’intégration réduite similaire pour les termes de couplage aux interfaces. L’intégration des termes d’interface sera effectuée sur un espace parent commun. Pour ce faire, nous effectuons une projection symétrique knot-to-segment (KTS) pour tous les vecteurs noeuds de chaque côté des interfaces γkl en créant des sous-divisions de l’espace parent. Un exemple de projections KTS, représentées dans l’espace physique, est montré sur la Figure2.9pour une plaque constituée de quatre patchs.

Les intégrales mortier et les termes de pénalisation peuvent ensuite être évalués sur chaque élément joignant deux noeuds successifs de l’espace parent commun, i.e., sur quatre éléments pour ˜γ21et ˜γ31et six éléments pour ˜γ42 et ˜γ43. En notant pk et pl l’ordre des fonctions de base des patchs Ωk et Ωl, une règle de quadrature complète pour chaque élément de ˜γkl nécessite

nGPC = Esuph(p

k+pl)+1 2

i

procé-Figure 2.9 – Création de vecteurs noeuds communs pour chaque interface. Après projection

knot-to-segment, on obtient une grille de l’espace parent divisé construit sur ce nouvel ensemble

étendu de vecteurs noeuds communs, avec quatre éléments pour γ21et γ31et six éléments pour

γ42 et γ43.

derons comme pour l’intégration des patchs, i.e., nous prendrons nGPC − 1 points à chaque extrémité des vecteurs noeuds communs et un seul point sinon (Figure 2.10). L’Annexe 2.D donne plus de détails sur les différents choix de schéma d’intégration.

2.5.3 Stabilité numérique

Afin de valider numériquement la pertinence du choix de la discrétisation précédente, on commence par regarder la stabilité du problème discret (2.19). Sous forme matricielle, ce pro-blème s’écrit [Malkus 1981] "

Kstruc Cλ (Cλ)T 0 # " u λ # = " F 0 # .

Soit Q la matrice du produit scalaire L2 aux interfaces

λT= Z

Γs

λhµhs, ∀(λh, µh)∈ Mh,

et soit la norme produit

N= KstrucM Q= " Kstruc 0 0 Q # .

En suivant [Malkus 1981], la stabilité numérique de (2.19) est caractérisée par la valeur propre négative de plus petite norme σmin du problème discret

KU= σNU.

Plus en détails, après élimination de λ dans ce problème aux valeurs propres, il est possible de montrer que |σ2

min− σmin| est égal à la plus petite valeur propre positive smin du problème aux valeurs propres réduit [Malkus 1981, Théorème 4]

2.5. Intégration réduite et stabilité

Figure 2.10 – Règles de quadrature pour quatre interfaces utilisant les vecteurs noeuds com-muns de la Figure 2.9. Gauche : fonctions quadratiques. Droite : fonctions cubiques. Haut : intégration complète. Bas : intégration réduite. L’intégration réduite est utilisée à la fois pour les termes duaux et de pénalité.

qui s’écrit également après division par α(h)

CλQ−1h (Cλ)Tu= s

α(h)Kstrucu, (2.23) où nous avons introduit la matrice Qh = αhQdu produit L2 pondéré par α(h). En particulier, le choix α(h) = h correspond à l’utilisation de la norme || · ||−1/2,hintroduite dans [Braess 1999] dans leur analyse des éléments mortier. Avec [Malkus 1981, Théorème 2], on obtient ainsi l’es-timation globale inf-sup

inf µ∈Mh sup v∈Vh vTCλµ ||v||struc||µ||h = s smin α(h) = s 2 min− σmin| α(h) ,

après avoir muni Vh et Mh respectivement de la norme structurelle en énergie || · ||struc et la norme L2 pondéré par α(h) notée || · ||h.

On vérifie la stabilité sur le problème modèle de la Figure 2.11 comportant quatre patchs encastrés sur les bords extérieurs. Quatre valeurs d’épaisseur t sont considérées t ∈

Figure2.11 – Problème modèle de coque encastrée pour la vérification de la stabilité numérique. Les quatre patchs sont géométriquement conformes mais pas leurs discrétisations.

Figure 2.12 – Évolution de la constante de stabilité globale en fonction de l’épaisseur et de la taille du maillage pour un ordre p = 2. Quatre valeurs d’épaisseur sont considérées t ∈ 

10−4, 10−3, 10−2, 10−1 (m). Gauche : intégration complète. Droite : intégration réduite. Haut : la contribution du cisaillement est prise en compte. Bas : la contribution du cisaillement est corrigée en multipliant par un facteur t2 la partie en cisaillement.



10−4, 10−3, 10−2, 10−1 (m). L’estimation global du inf-sup est évaluée, en utilisant la norme || · ||−1/2,h, en fonction de sa dépendance-h (Figure2.12) et de sa dépendance-p (Figure 2.13).

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