• Aucun résultat trouvé

Beaucoup d’autres institutions publiques ou privées sont impliquées dans l’environnement de production de ces filières agricoles. Elles sont, en-

tre autre, les organisations non gouvernementales (ong) et les structures

techniques d’encadrement qui interviennent sur les différents niveaux des

filières. Les ong sont très nombreuses sur le territoire national, mais se

retrouvent surtout au Nord (vallée du fleuve Sénégal) et au Sud (région de Ziguinchor). Leur domaine d’intervention est très varié. Bien que relevant toutes du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, elles assurent notamment des fonctions d’appui technique et institutionnel à l’échelle des communautés de base. Elles ont développé des relations de partena-

riat avec les op à travers des méthodes et outils participatifs de diagnostic,

de programmation et de conseil agricole et rural. A côté des services de vulgarisation de l’État, elles constituent les principales structures exerçant en milieu rural les fonctions de conseil et d’appui aux paysans. Cepen- dant, leur principale lacune se situe sur le manque de coordination aussi bien dans leurs interventions que dans leurs méthodes d’approches. Leurs zones d’intervention sont généralement très petites, limitant l’impact de leurs activités. Elles manquent aussi des ressources humaines, mais font le « faire faire » en sollicitant très fréquemment les agents des services techniques étatiques décentralisés et les consultants privés.

Par ailleurs, beaucoup d’autres structures étatiques sont créées dans l’en- cadrement des filières et notamment sur le riz avec des statuts divers. On

note l’Agence de régulation des marchés (arm) du ministère du commer-

ce qui est responsable de la collecte et de la diffusion de l’information du marché international du riz. Sa principale vocation est le suivi mensuel du volume des importations du riz, il ne demeure pas moins qu’avec ses dix huit points de collecte sur le territoire national, il assure le suivi hebdoma- daire du prix et des niveaux de stocks du riz décortiqué. On note égale-

ment l’existence d’un Observatoire national du riz au Sénégal (onrs) logé

au niveau de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques

(Daps) du ministère de l’agriculture. Créée en 1999 avec l’appui financier

et technique du cIraD, cette unité collecte et distribue en bulletin des

informations sur le marché sénégalais de riz local basées sur une analyse prospective des tendances du marché international sur le riz et les niveaux

de production locale. Ses membres sont cooptés des diverses structures intervenant sur la filière riz au niveau national. Il y a aussi l’Institut séné-

galais de normalisation (Isn) du ministère du commerce qui a pour voca-

tion de définir les normes de qualité pour le paddy et le riz blanc.

En termes d’organisation supranationale, on note la forte présence du

Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (cncr) qui

défend les intérêts des tous les producteurs du Sénégal. Il est créé en 1993 par neuf fédérations (associations paysannes, coopératives agricoles, hor- ticulteurs, femmes, pêcheurs, éleveurs, coopératives d’éleveurs, d’exploi- tants forestiers) sur une plate-forme de concertation et de coopération au

service de producteurs ruraux. A la suite d’un congrès ordinaire, le cncr

a été élargie à dix nouveaux membres. Ces adhésions portent le nombre

de fédérations et associations membres du cncr à dix neuf. Il a un statut

de mouvement associatif des ruraux (réf. actes et statut du cncr). Le

cncr constitue ainsi un cadre très large et un élément actif du secteur de

l’entrepreunariat dans le système institutionnel. Pour l’exécution de son

programme, le cncr s’appuie sur quatre organes de gouvernance exclusi-

vement composés d’élus : le Congrès, le Conseil d’administration, le Bu- reau exécutif et le Secrétariat général. A l’échelle régionale, les fédérations

paysannes et les op de la région se retrouvent dans le Conseil régional de

concertation et de coopération des ruraux (crcr).

La mission principale du cncr est l’organisation, l’appui et l’auto promo-

tion des populations rurales. La finalité de son action est la promotion socio-économique durable des exploitations agricoles familiales à travers le développement de l’agriculture paysanne. Au plan interne, l’objectif principal est de favoriser le dialogue, la réflexion en commun et le par- tage des expériences autour de questions majeures et essentielles du dé- veloppement rural en vue de renforcer l’unité des mouvements et fédé-

rations d’associations paysannes. Au plan externe, le cncr vise à assurer

une bonne représentation de l’identité paysanne et du point de vue des

producteurs auprès de l’État et des partenaires. Ainsi, le cncr contribue à

la promotion et au développement durable des exploitations familiales et couvre tous les produits et activités de ces entités.

L’ensemble de ces mouvements associatifs ont pour vocation de défendre les intérêts d’un groupement d’acteurs sur les différentes filières agricoles. Avec le désengagement de l’État de plus en plus marqué dans la régula- tion des processus, de nombreuses difficultés surgissent dans le fonc-

93

Chapitre 7. Les organisations interprofessionnelles dans les filières céréalières tionnement des filières (conflits sur les prix rémunérateurs, problèmes d’écoulement des récoltes, structuration de la filière, problèmes d’appro- visionnements en amont et aux nouvelles exigences des consommateurs urbains en aval, etc.). Ainsi, les besoins de médiation, de communication, de concertation, de négociation, et bien sûr de régulation se font sentir. Ceci provoque des formes de rapprochement de groupes d’acteurs issus de plusieurs professions d’une filière ou interprofession (producteurs, transformateurs, commerçants et/ou transporteurs…) qui souhaitent dialoguer, se concerter, se coordonner afin de résoudre un ou des pro- blèmes communs autour d’un produit ou un groupe de produits. Pour le cas des céréales au Sénégal, on distingue deux types d’interprofession de trajectoires différents. Mais qui sont-ils réellement ? Quelles sont leurs fonctions ? Quels sont les mécanismes en jeu et quels jeux de pouvoirs sous-jacents, pour quels résultats, et au bénéfice de qui ?

Les interprofessions céréalières