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1.2.2. Sur la base de la « négociation ».

Si Plaine Commune s’aventure dans la démarche, elle cherche à enrôler un rôle de négociateur.

A commencer par le détachement d’un seul projet métropolitain ancré dans le cluster économique de Pleyel pour une diffusion des retombées à l’ensemble du territoire et des activités créatives.

Plaine Commune ne sera pas la terre d’accueil de la classe créative mais bien le berceau de l’innovation et de la recherche, terre de patrimoine, de cinéma, d’évènementiel populaire, de lecture publique.

L’EPCI demeure méfiant à l’égard du doux rêve bleu étatique qui voit, dans création d’emplois sur la Plaine Saint denis, certes un pôle des plus dynamiques de la métropole, la solution miracle à un taux de chômage exorbitant de la population.

Conscient que les créations relèvent en réalité de simples transferts et ne correspondent pas au niveau de qualification des habitants, l’agglomération œuvre pour le passage du cluster initial des industries de la création au « Territoire de la Culture et de la Création ».

dans le contexte des tractations législatives sur la Métropole du Grand Paris, elle réintroduit la carte du développement polycentrique, inclusif et solidaire auprès de l’etat.

Par le levier identitaire, de la signature territoriale, l’agglomération tend à exprimer formellement un projet de territoire, aux réflexions programmatiques supra-communales, aux thématiques transversales.

elle y incorpore les piliers de l’habitat et de la participation à ceux enjoints par l’etat de la culture, de l’environnement, du social, de la formation, le tout dans un raisonnement à l’échelle de la métropole.

L’agglomération s’atèle à la mise sous conditions de son engagement, notamment en matière de production de logements, au regard du comportement étatique qu’elle cherche à responsabiliser.

L’objectif volontariste sera tenu quand bien même l’arrivée des pôles gares et des infrastructures de transport reste effective. Le financement du logement social et l’accompagnement par les équipements devra être maintenu et la mobilisation du foncier public rendue abordable par la collectivité.

Cette quête d’un maintien de la prime aux maires bâtisseurs, qui peut paraître illusoire au regard du retrait de l’etat dans les affaires locales, s’apparente comme la solution rassurante à l’inconnue majeure qu’est la prise en charge financière du NGPE. en effet, le cumul des projets de transports de l’etat et de la région effleure les trente milliards d’euros. Le financement de telles opérations se refuge dans le recours à des mesures cocktail telles que l’accroissement du versement transport des entreprises, du prix des titres de transport acquittés par les usagers.

Le VOLONTARISMe eN MATIeRe de PROdUCTION de LOGeMeNTS

NeUFS

(IAU IDF)

Bien que l’etat et la Région s’engagent à hauteur de sept milliards, l’augmentation du produit de différentes taxes (sur les poids lourds, sur l’équipement et sur le rendement des impôts fonciers dans certaines zones qui prendront de la valeur via l’arrivée du métro) et des impôts locaux serait incontournable. L’emprunt sera une source complémentaire mais dix milliards d’euros reste à combler, à condition que la croissance soit au rendez-vous.

« les taxes à prélever sur les bureaux, les logements ou les équipements commerciaux construits à proximité des futures stations du réseau NGPE ne le seront effectivement que si ces investissements immobiliers sont réalisés. Soit si l’économie française retrouve un niveau de croissance nettement supérieur à celui qui est actuellement le sien » (Subra P., 2010).

La fragilité du plan de financement censé produire à terme de la croissance, lui-même dépendant d’une croissance qui le précéderait, est bien à l’esprit de P. Braouezec.

2.1. Limites de la démarche : un exercice sélectif

qui fidélise la concurrence territoriale.

2.1.1.Le risque de la priorisation territoriale.

Bien que s’émancipant de l’exception en ouvrant l’expérience aux territoires désireux, l’initiation CdT n’en est pas moins offerte à tous les territoires mais bien incitée auprès de ceux réputés comme « stratégiques ».

Ce qualitatif est apprécié sous l’angle économique car répondant au dit « intérêt métropolitain », pensé par l’etat et cantonné à un projet d’aménagement émanant du triptyque transport - développement économique – logements.

Ce projet « global » conduit à une série de mesures territorialisées, dans la juxtaposition de territoires spécifiques. Si s’opèrent des convergences, on ne peut se réjouir d’une adhésion collective du fait d’un passage en force de l’etat.

La priorisation à l’égard de certaines intercommunalités revient à séduire qu’une part minime du territoire régional et concoure au maintien d’une mosaïque fragmentée. Quelle projet se cache derrière la carte des CdT aux périmètres agglomérant parfois deux communes, tantôt épousant des dynamiques territoriales ? Reposant sur le volontarisme du local, les CdT n’ont pas amadoué l’ouest métropolitain, frileux en matière de construction de logements sociaux qu’il préfère léguer aux collectivités du nord et de l’est métropolitain. Cet engouement partiel, accru par l’institutionnalisation de périmètres parfois incongrue, ne serait être les vecteurs d’une appréhension exhaustive de la métropole.

L’objectif de principe résidait dans la mise en synergie des territoires à savoir dans le partage d’une vision de territoire, d’une stratégie spatialisée sous forme de schémas directeurs à la déclinaison opérationnelle via des schémas de secteur, dépassant les limites communales.

Néanmoins, la contractualisation tend à raviver les frictions territoriales : la cible de secteurs d’aménagement «stratégiques» entretient la concurrence quant à l’implantation d’équipements, accompagnateurs du logement.

Si le logement ne semble pas un « objet transactionnel » (Dugua b., Trotta G.), la contractualisation parvient facilitée sur la programmation relative au développement économique, notamment en matière d’immobiliers d’entreprises et de création d’emplois. Les CdT abritent 70% de l’objectif d’emploi projetés sur le périmètre régional (SDrIF) alors qu’il ne constitue, en terme géographique, que 3% de la surface régionale.

Ce déploiement polarisé du bureau alimente le risque de l’éclatement d’une bulle devenue spéculative.

quelle est la crédibilité des programmes, dans une dynamique économique dont les coûts de financement ne sont pas évalués au prisme d’une réflexion globale et de marchés immobiliers coléreux et fluctuants ?

deS INdUSTRIeS CRéATIVeS AU TeRRITOIRe de LA CULTURe, dU