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Injectivité et enveloppe injective

1 0 0 1 q p 4 0 1 1 0 canal dépolarisant 2 qp 4 0 −i i 0 q p 4 1 0 0 −1 amortisseur d’amplitude 1 0 0 √ 1−γ 0 √γ 0 0 amortisseur de phase 1 0 0 √ 1−γ 0 0 0 √γ phase flip √p1 0 0 1 √ 1−p 1 0 0 −1 bit flip √p1 0 0 1 √ 1−p 0 1 1 0 bit-phase flip √p1 0 0 1 √ 1−p 0 −i i 0

Pour voir une mise en application de ces canaux quantiques, on se réfèrera au livre [59]. Le formalisme de la théorie quantique de l’information et notamment celui des canaux quantiques a des applications en physique quantique (particules quantiques [45], trous noirs [25]).

4.6 Injectivité et enveloppe injective

Dans ce paragraphe, nous allons traiter de la notion d’injectivité d’un système d’opé-rateur de B(H). Les résultats exposés ci-dessous sont tirés du livre de Paulsen [61] et de l’article de Hamana [29].

Définition 4.16 Soit S ⊂B(H) un système d’opérateurs, on dit que S est injective s’il existe une application ψ : B(H) → S complètement contractante et idempotente. On dit dans ce cas que ψ est une projection de B(H) sur S.

Définition 4.17 Soit A une C-algèbre. On dit qu’une application ψ est une espérance conditionnelle sur Asiψ est positive et idempotente, l’image deψ est uneC-algèbre noté

D et que pour tout B ∈N, C∈ A,

ψ(BC) =Bψ(C) et ψ(CB) =ψ(C)B.

Proposition 4.18 Soit A ⊂ B(H) une C-algèbre. A est injective si et seulement si il existe une espérance conditionnelle sur B(H) dont l’image est égale à A.

Proposition 4.19 [28] Une algèbre de von Neumann A est injective si et seulement si,

A est injective.

Intuitivement l’enveloppe injective d’un système d’opérateursS est un système d’opé-rateurs injectif minimal contenant un système d’opéd’opé-rateurs donné S. Hamana [29] montre l’existence et l’unicité d’un système d’opérateurs injectif minimal contenant un système d’opérateurs donné S modulo la relation d’équivalence définie ci-dessous.

Définition 4.20 Soit S un système d’opérateurs. On appelle extension de S tout couple

(E, κ) oùE est un système d’opérateurs etκ:S → E est une injection unifère complètement positive.

4.6. INJECTIVITÉ ET ENVELOPPE INJECTIVE 53

Définition 4.21 Soit S1 et S2 deux systèmes d’opérateurs tels qu’il existe un isomor-phisme unital complètement ordonnél:S1 →S2. Soient(E1, κ1)et((E2, κ2) des extensions respectives de S1 etS2. On dit que (E1, κ1) et(E2, κ2) sont équivalentes :

(E1, κ1)∼(E2, κ2)

s’il existe un isomorphisme unital complétement ordonné :ˆl:E1→ E2 tel que ˆl◦κ=κ1◦l.

Théorème 4.22 [29] Tout système d’opérateurs S ⊂B(H) admet une unique enveloppe (respectivement C-enveloppe) injective, l’unicité étant prise au sens de la relation d’équi-valence∼ définie plus haut.

Les notions d’injectivité et d’enveloppe injective d’un système d’opérateurs interviennent dans les conjectures formulées dans [4] auxquelles nous allons répondre au chapitre 6.

Chapitre 5

Frontières de Poisson d’un groupe

discret

La notion de frontière de Poisson apparaît dans l’étude asymptotique des marches aléa-toires sur un groupe discret et plus généralement sur des espace discrets. Le but de cette notion est d’obtenir un objet mathématique qui renferme les propriétés asymptotiques des marches aléatoires sur le groupes ou l’espace discret étudiés. Nous définirons en premier lieu la notion de frontière de Poisson sur un groupe discret. Puis nous identifierons théo-riquement cette dernière, cette identification nous conduira à une approche fonctionnelle de la frontière de Poisson. La moyennabilité du groupe est étudiée et le lien avec la fron-tière de Poisson est donnée. Nous donnons en dernier lieu quelques exemples le groupe des allumeurs de réverbères et le groupe de Baumslag-Solitar.

5.1 Généralités

Dans ce paragraphe, nous nous plaçons dans le cadre particulier des marches aléatoires sur un groupe discret. Nous appuyons sur [43, 9, 40].

5.1.1 Marche aléatoire sur un groupe

Soit G un groupe discret dénombrable dont l’élément neutre est noté e. Soit µ une mesure de probabilité surG.

Définition 5.1 1. On appelle support de µnoté supp(µ), l’ensemble :

supp(µ) :={g∈G |µ(g)>0}.

2. On appelle la reflexion de la mesure µla mesure µˇ définie par :

∀g∈G, µ(g) =ˇ µ(g1).

3. On dit que µ est non dégénérée ou adaptée si le semi-groupe engendré par supp(µ)

est G,

4. symétrique si µ= ˇµ.

Dans toute la suite on supposera que µest non-dégénérée. Définition 5.2 L’ensemble G:=GN

des suites à valeurs dans G est appelé l’espace des trajectoires. Tout élément y= (y0, y1, . . .)∈G est une trajectoire.

56 CHAPITRE 5. FRONTIÈRES DE POISSON D’UN GROUPE DISCRET

G est muni de la topologie produit.

Définition 5.3 Pourn∈N, les applications coordonnéesCndeGdans Gsont définies par :

Cn:G∋y= (y0, y1, . . .)7→yn∈G.

Par commodité, on notera souventyn au lieu deCny.

Définition 5.4 La marche aléatoire à droite (G, µ) sur le groupeG définie par la mesure de probabilitéµest la chaîne de Markov homogène avec pour espace d’étatsGet probabilités de transition suivantes, pour tout g, h∈G,

p(g, h) =µ(g1h),

invariante par l’action canonique à gauche de G sur lui-même.

L’opérateur de Markovφµassocié à la marche aléatoire(G, µ) estφµ:l(G)→l(G)

défini par :

φµf(h) =X

g∈G

f(hg)µ(g),

où f ∈l(G)eth∈G.

Définition 5.5 Une fonctionf del(G) est diteφµ-harmonique si elle vérifie pour tout

g∈G:

f(h) =X

g∈G

f(hg)µ(g).

Une fonction φµ-harmonique est un point fixe de l’opérateur de Markovφµ. L’ensemble des fonctions φµ-harmonique est notéfix(φµ).

Muni de la normekfk= supxGf(x),fix(φµ) est un espace de Banach.

Proposition 5.6 [66] L’ensemble φµ est une algèbre de Banach commutative quand on le munit du produit ×défini : pour tout f1, f2 ∈φµ et pour tout h∈G,

(f1×f2)(h) = lim

n→∞φnµ(f1f2)(h).

La position d’une marche aléatoire à l’instant n sur G est donnée par le produit de variables aléatoires Y0Y1· · ·Yn oùY1,· · · , Yn sont des variables aléatoires indépendantes à valeurs dans G identiquement distribuées de loi µ. La variable aléatoire Y0 indépendante

de Y1,· · ·, Yn représente la position initiale et a pour loiθ. On définit la tribu

B=

Y

n=0

B=σ(C0· · ·Cn· · ·),

où B est la tribu sur G. On peut ainsi définir une mesure Pθ sur(G,B) de loi initiale

θ comme étant l’image de la mesureθ×(µ) sur(G,B)par l’application :

(y0, y1, y2· · ·)→(y0, y0y1, y0y1y2,· · ·).

5.1. GÉNÉRALITÉS 57

5.1.2 Frontière de Poisson

Définition 5.7 Le shift T : G → G est définie de la manière suivante pour tout

(yn)n∈N∈G,

T((yn)nN) = (yn+1)nN.

Définition 5.8 L’espace des composantes ergodiques pour le shift T sur l’ensemble des trajectoires(G,Pθ) est appelé frontière de Poisson de la marche aléatoire (G, µ).

Précisons cette définition, on définit sur (G,Pθ) la relation d’équivalence, pour tout

y, y ∈G

y∼y ⇐⇒ ∃n, n∈N, Tny=Tny.

NotonsB(i) la tribu des ensembles T-invariants de (G,Pθ) :

B(i)={A∈ B |T1(A) =A}.

Comme(G,Pθ)est un espace de Lebesgue, il existe à isomorphisme près un unique espace mesurable Ω(c’est l’ensemble des composantes ergodiques) et une application :

bnd:G→Ω.

L’application bnd transporte la structure de tribu de (G,Pθ) modulo la relation d’équi-valence∼sur l’espaceΩ.

Définition 5.9 Pour toute distribution initiale θ sur G, la mesure P˜θ = bnd(Pθ) sur Ω

est appelée mesure harmonique déterminée par θ.

Les applications surGqui sont mesurables pour la tribuB(i)sont appelées les variables aléatoires invariantes. Ceci est justifié par la proposition suivante :

Proposition 5.10 Une application f qui est B-mesurable estB(i)-mesurable si et seule-ment sif ◦T =f.

Définition 5.11 On dit qu’un élément A deB(i) est universellement négligeable, si pour toutg∈G,

Pg(A) = 0.

Exemple 5.12 Soit F2 le groupe libre engendré par deux éléments aet b. Considérons µ

la mesure de probabilité sur F2 définie par :

µ(a) =µ(b) =µ(a1) =µ(b1) = 1 4.

On peut définir les probabilités de transition parp(x, y) =µ(x1y)oùx, ysont des éléments deF2. Remarquons que ces probabilités de transition sont invariante par l’action à gauche du groupeF2 dans le sens où p(gx, gy) =p(x, y). La marche aléatoire associé à F2 et à µ

est donc donné par les probabilités de transition :

p(e, a) =p(e, b) =p(e, a1) =p(e, b1) = 1 4.

58 CHAPITRE 5. FRONTIÈRES DE POISSON D’UN GROUPE DISCRET

La frontière de Poisson de (F2, µ) est l’ensemble des mots réduits de longueur infini [43].

5.1.3 Identification de la frontière de Poisson

On définit la contractionR:l(G)→l(G) définie pour toutF ∈l(G) et pour tout g∈Gpar :

(RF)(g) =

Z

G∞

F(y)dPg(y).

Théorème 5.13 [43, 36, 56] L’applicationRest un isomorphisme isométrique deL(Ω,Pe)

dans fix(φµ). Pour tout f ∈fix(φµ), la suite (f◦Cn)n∈N converge universellement presque partout vers R−1f. L’isométrie est donnée par les formules :

lim n→∞f(yn) = F(bnd(y)), ∀y∈G f(g) = Z F(ω)dP˜g(ω), ∀g∈G. où f ∈fix(φµ) et F ∈L(Ω,Pe).

Cette isomorphisme permet d’identifier L(Ω,Pe) et fix(φµ). L’ensemble fix(φµ) est ainsi aussi appelé frontière de Poisson de(G, µ) ou frontière de Poisson deφµ. En utilisant la dérivée de Radon-Nikodym on obtient la formule de Poisson :

f(g) = Z F(ω)dP˜g(ω) = Z F(ω)Π(g, ω)dP˜e,

où la dérivée de Radon-Nikodym Π(g, ω) := d˜Pg

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