Le groupe EDF intervient de l’amont à l’aval sur toute la chaîne de valeur de l’électricité.
EDF a développé des compétences en ingénierie dans tous les modes de production d’électricité (nucléaire, hydraulique, thermique), directement et à travers des filiales spécialisées (biomasse, géothermie, etc.). Intégrant l’ensemble des métiers liés à l’énergie électrique, son activité s’articule autour des métiers de production, transport-distribution, négoce-commercialisation et services énergétiques.
En tant que premier exploitant mondial d’énergie nucléaire, le groupe est en recherche constante d’efficacité et de gain de performance. Ces résultats sont obtenus grâce à la maîtrise des arrêts programmés, ou « arrêts de tranche », qui nécessitent une coordination de tous les moyens dont une maîtrise de l’information technique, et qui a permis de diviser par deux la durée moyenne de ces arrêts. Le parc nucléaire français est, de plus, dans une phase de rénovation qui doit durer 10 ans et dont le but est de prolonger sa durée de fonctionnement.
Notre mission s’est déroulée au sein de la Division Production Ingénierie, dans le Service d’Etude et Projets Thermiques et Nucléaires (SEPTEN).
Figure 4 : Organigramme de la DPI (source interne)
Le SEPTEN est l’une des six unités de la Division d’Ingénierie Nucléaire (DIN) qui comprend 75% d’ingénieurs sur 6000 salariés.
Partie intégrante de la DPI, la Division Ingénierie Nucléaire (DIN) assure, en soutien à l'exploitant, l'ingénierie du parc des centrales nucléaires en exploitation, en contribuant à la valorisation du patrimoine industriel d'EDF et à l'optimisation de la durée de vie des centrales nucléaires en
exploitation. Elle conçoit et pilote la construction de nouvelles centrales telles que l’EPR. Enfin, elle assure leur déconstruction.
Comptant plus de 700 agents, le SEPTEN établit la « doctrine », les méthodes et les outils de conception des installations et des matériels nucléaires.
Le SEPTEN a plusieurs missions :
- Etablir la doctrine de conception des installations et des matériels nucléaires (principes, règles, spécifications, techniques) ;
- Assurer la démonstration de la sûreté de ces installations et matériels, depuis leur conception jusqu’à l’arrêt définitif ;
- Assurer la cohérence des produits combustibles nucléaires et optimiser leur utilisation en réacteur ;
- Préparer les moyens de production du futur :
o Piloter la mise au point de nouveaux modèles de réacteurs nucléaires de 3e génération ;
o Contribuer à la préparation de ceux de 4e génération ; - Piloter les activités R&D d’EDF dans le domaine du nucléaire ;
- Piloter le développement et la validation des outils et méthodes de calcul.
Le Groupe Référentiel Documentaires (RD) où se sont déroulés nos travaux, intervient en support aux missions des métiers techniques de la DIN. Il appartient au Département Méthodes et Système d’Information Technique (MSIT) et constitue une des entités de contrôle et de pilotage de l’unité.
Figure 5 : Organigramme du SEPTEN et positionnement du groupe RD (source interne) La branche nucléaire d’EDF dispose d’un système d’information documentaire caractérisé par sa forte hétérogénéité, héritage de la période où les unités étaient indépendantes avec leur cœur de métier et leurs moyens propres. En 1998, l’entreprise est réorganisée, passant d’une structure organisationnelle verticale intégrée à une organisation où chaque unité serait encore plus recentrée sur son cœur de métier spécifique (DJAMBIAN, 2010).
Progressivement, les services, dont la gestion documentaire, ont été mutualisés dans les méthodes de travail, les outils utilisés et les pratiques documentaires. C’est l’un des effets de la mise en place du Système d’Information de la DIN (le SDIN). Le projet visait alors le remplacement des outils de gestion du parc, par un travail sur trois lots : l’EAM, le processus Ingénierie du Parc en Exploitation et la gestion documentaire. Ses objectifs concernant l’aspect documentaire étaient la mise en place d’une documentation technique très structurée, une amélioration de la publication, ainsi qu’un meilleur accès à l’information pour les acteurs du nucléaire.
Aujourd’hui, le travail d’harmonisation se poursuit tandis que d’anciens outils comme le portail intranet e-DI sont maintenus et connaissent un regain de dynamisme. Parallèlement à la GED commune DIN, on constate l’apparition de nouvelles technologies répondant à des besoins spécifiques (exemple des GED de type PLM).
La persistance d’outils indépendants du système d’information et l’émergence de nouveaux outils poussent à s’interroger sur le rôle la mission et la place des différentes briques du SI.
A travers l’étude du système d’information documentaire de la DIN et du portail intranet e-DI, nous nous interrogerons les causes du maintien et du regain de dynamique apporté au portail, et plus largement sur la spécialisation des différentes briques d’un système d’information complexe. Nous nous interrogerons également sur la manière de proposer un service de valorisation de l’information répondant rapidement et efficacement aux besoins des métiers.
1 Le système d’information documentaire du nucléaire
Présenter les principales composantes du système d’information documentaire de la DIN nous a semblé important pour comprendre le contexte dans lequel fonctionne le portail e-DI. Notre étude vise à répondre à plusieurs questions. En premier lieu, il s’agit de comprendre quelle est la nature de l’information dans le nucléaire. Il s’agit ensuite de définir les caractéristiques des différentes composantes du SI et de faire ressortir leurs rôles et les missions qui leur sont dévolus, ainsi que l’utilisation qui en est faite. Y a t-il une vraie spécialisation des composantes du SI documentaire ? Ou au contraire y a t-il une redondance dans les rôles et les utilisations ?
Notre propos ne saurait être exhaustif. Nous allons tout d’abord présenter un schéma global du système documentaire et de donner une première vision du portail e-DI dans son environnement.
Nous détaillerons par la suite son organisation, son contenu, ses caractéristiques.