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Influence du comportement général des éleveurs sur le fonctionnement de leur exploitation

Pour clôturer le questionnaire, une dernière question ouverte et six questions à choix multiples ont été posées aux éleveurs. La première avait pour objectif de connaître les interrogations des éleveurs autour du médicament, et les dernières de les regrouper, en fonction de leur façon de réagir à plusieurs situations, en catégories. Celles-ci devraient avoir pour but de permettre d'analyser différemment les questions précédentes et de réduire le biais inévitable qu'est le facteur individu.

2.5.1. Question 33 : « Pensez-vous avoir besoin d'une formation sur l'un des thèmes

que nous venons d'évoquer ? Oui, lequel ? »

Après avoir demandé aux éleveurs autant de précisions sur leurs pratiques, leurs façons de faire autour du médicament vétérinaire et plus particulièrement des traitements individuels faits aux animaux, il est apparu nécessaire de leur demander ce qui leur manquait sur ce même thème. Vingt-deux éleveurs ont répondu positivement à cette question (annexe 4 : tableau 4.33).

Cinq grandes thématiques ressortent de ces propositions : 1. Association molécule/pathologie en médecine vétérinaire

- Spécificités des produits vétérinaires - Choix du bon traitement au bon moment

- Meilleure utilisation des antibiotiques pour de moindres conséquences chez l'homme 2. Nouveaux produits vétérinaires

- Utilisations : pathologies, protocoles

- Coût relatif en comparaison aux formulations existantes - Justification des délais d'attente

3. Thérapeutiques alternatives

- Homéopathie versus antibiothérapie - Autres thérapeutiques alternatives

4. Médicaments génériques en médecine vétérinaire

- Composition : comparaison avec le produit d'origine - Utilisation

- Fausses idées concernant les médicaments vétérinaires 5. Pratiques vétérinaires en élevage porcin

- Vaccinations : contention de l'animal, matériel et confort de l'éleveur - Hygiène du stock de médicaments

- Utilisation du matériel : longueur d'aiguille et injections, façon d'administrer les traitements

La majorité des éleveurs qui n'ont pas répondu ont expliqué qu'ils avaient suffisamment de formations proposées par leur groupement sur l'année. Beaucoup ont ajouté qu'ils n'avaient souvent pas la possibilité de s'absenter pour une journée de formation, même si les thèmes les intéressent. Enfin, quelques éleveurs ont avoué être prêts de la retraite et ne

plus chercher à tous prix à se former sur les nouveautés de l'élevage porcin.

2.5.2. Questionnaire SONCAS

Afin de réduire les variations individuelles et de pouvoir comparer les pratiques autour des médicaments en élevage de porcs en fonction des éleveurs, il a été décidé de faire remplir à chaque éleveur six petites questions à choix multiples (tableau 5). Les réponses des éleveurs à ces six questions sont répertoriées à l'annexe 4, aux tableaux 4.34.1 à 4.34.6. Seuls trente- neuf éleveurs ont répondu à ce questionnaire : l'enquêteur a oublié de le présenter à un éleveur en fin de visite.

A l’affirmation « Vous voyez un ami utiliser un nouveau produit, … » 66% des éleveurs ajoutent qu’ils préfèrent attendre l’attestation de son efficacité par d’autres éleveurs avant de l’utiliser dans leur élevage. Trente-deux pour cent d'entre eux préfèrent se faire leur propre opinion. Un éleveur sur les 39 interrogés affirme être tout de suite prêt à l’essayer.

Lors de la présentation d’un produit, les trois quarts des éleveurs préfèrent les démonstrations chiffrées et précises. Le quart restant préfère des explications simples, même si celles-ci sont incomplètes.

Dans la gestion de leur élevage, 60% des éleveurs acceptent de voir exposer une opinion contraire à la leur en leur présence et 75% sont prêts à accepter des contraintes supplémentaires pour résoudre un problème dans leur structure. Quatre, enfin, considèrent le coût d’un médicament comme le premier critère de décision dans la gestion de leur élevage.

Soixante et un pour cent des éleveurs confrontent les avis de plusieurs personnes extérieures à leur élevage avant de prendre une décision. Vingt-cinq pour cent font confiance à une seule personne, le plus souvent leur vétérinaire. Les 13% restants adaptent leur comportement au coût des produits qui leurs sont proposés.

A la question « Laquelle de ces caractéristiques rechercheriez-vous si vous deviez

choisir quelqu’un avec qui travailler ? », les éleveurs répondent à plus de 80% « rigueur dans

le travail ». Deux fois moins d'éleveurs signalent l'apport de compétences nouvelles. Un tiers des éleveurs parle de facilité de contact et de sympathie et un peu moins de capacité à tenir des tableaux de bords, ce qui sous-entend toute fiche, agenda ou calendrier des événements de l'élevage. Aucun n'a choisi de cocher la case « acceptation d'un travail répétitif ».

Lorsque l’on demande aux éleveurs de citer les arguments qu’ils utiliseraient pour pousser quelqu’un à aller vers le métier d’éleveur porcin, ils avancent en premier le goût d'une fonction d'animalier. Les nombreuses possibilités d'innovation sont cochées par un éleveur sur deux. La possibilité d'obtenir un poste à responsabilité dans le milieu est cochée par plus d'un éleveur sur quatre. Le fait que le porc soit un produit qui sera toujours consommé est cité par 15,8% des éleveurs. Enfin, la possibilité de profiter de vacances et de week-end en famille n'a été cochée que par un éleveur. Celui-ci s'explique par un tour de garde le week-end entre lui et ses deux employés.

3% 10% 18% 5% 31% 33% Securité Orgueil Nouveauté Confort Argent Sympathie

Figure 30 : Répartition des trente-neuf éleveurs dans les différentes catégories SONCAS (annexe 3)

Après le regroupement et l’analyse de l’ensemble de ces questions, les éleveurs se trouvent majoritairement dans les catégories « sympathie » et « argent » qui représentent respectivement 33% et 30,4% des répondants (figure 30). Presque 20% des éleveurs appartiennent à la catégorie « nouveauté », mais les possibilités d’innovation de la profession sont mises en avant par un éleveur sur deux.

Ce classement est tout de même restrictif. De nombreuses études montrent que peu d'individus n'appartiennent qu'à une seule catégorie de ce type de classement. La majorité de la population s'oriente, en général, dans deux directions.