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5. Développement d’indicateurs

5.4 Indicateur 3 : « Evolution de la SAU »

5.4.1 Description

La surface agricole utile (SAU) est la surface déclarée comme exploitée pour des activités agricoles par des exploitants. Elle comprend les terres labourables, les cultures permanen-tes, les pâtures, etc. l’ensemble des exploitations est pris en compte dans cet indicateur.

Pour chaque exploitation, la SAU est affectée à la commune de son siège même si beaucoup d’exploitations ont des terres déclarées sur plusieurs communes. La SAU des exploitations d’une commune ne correspond donc pas forcément à la SAU communale.

Dans cet indicateur, on fait donc la différence entre les deux SAU.

Cet indicateur permet de montrer :

- La pression exercée par la pression foncière

- L’importance accordée par les agriculteurs à la superficie selon les régions - Les besoins en superficie par exploitation selon les régions

- Typologie des cultures

- Typologie socio-économique des exploitations agricoles Source : recensements agricoles 2007 à 2010.

5.4.3

Observations et caractérisation de l’évolution passée

5.4.3.1. Analyse régionale

Figure 22. Evolution générale en Région wallonne (Evolution de l’économie agricole et horticole en Région wallonne 2009-2010, SPW-DGO3)

La SAU représente 44.2% de la superficie totale de la Wallonie en 2009.

La SAU wallonne diminue depuis 1990 (en 19 ans, 8000 hectares ont disparu selon les recensements agricoles). Le facteur le plus important est l’artificialisation des terres pour le secteur résidentiel, les voies de communication et les activités économiques.

Le Hainaut reste la province agricole la plus importante (plus de 29% de la SAU) et le Brabant wallon est la plus petite (moins de 9%). La région Limoneuse est de loin la plus grande région agricole de Wallonie (plus de 36%) devant le Condroz (17.5%) et l’Ardenne (14.6%) (Evolution de l’économie agricole et horticole en Région wallonne 2009-2010, SPW-DGO3).

Figure 23. Evolution de la SAU par exploitation (Evolution de l’économie agricole et horticole en Région wallonne 2009-2010, SPW-DGO3)

En Wallonie, la superficie moyenne par exploitation était de 25,8 ha en 1990. En augmenta-tion continue, elle atteint 49,8 ha en 2009, soit par rapport à 1990, un accroissement de 24,0 ha ou de 93 %. La superficie moyenne par exploitation varie sensiblement d’une région à l’autre en fonction des conditions pédo-climatiques et des spéculations pratiquées. C’est dans le Condroz que la superficie moyenne est la plus élevée, 60 ha. Elle est également relativement importante en région Jurassique et en Famenne (environ 58 ha). Viennent ensuite les régions Sablo-limoneuse et Limoneuse où la superficie moyenne est de 50 ha. A l’opposé, on observe les superficies moyennes les plus faibles en Haute Ardenne et en région Herbagère liégeoise (35 ha). D’une manière générale, la superficie moyenne est donc plus grande dans les régions où l’on pratique les grandes cultures et l’élevage bovin et plus faible dans celles orientées vers la production laitière.

Au fil du temps, la superficie moyenne progresse significativement dans toutes les régions.

Au cours de la période de 1990 à 2009, les hausses les plus importantes sont observées dans la partie sud de la Wallonie : +165 % en Haute Ardenne, +112 % en Ardenne et +110

% en région Jurassique. Par contre, l’augmentation de la superficie moyenne est plus faible dans les régions orientées vers les grandes cultures : +73 % en Condroz, +89 % en région Sablo-limoneuse et +75 % en région Limoneuse (Evolution de l’économie agricole et horticole en Région wallonne 2009-2010, SPW-DGO3).

Tableau 2. Evolution de la SAU moyenne par exploitation (Evolution de l’économie agricole et horticole en Région wallonne 2009-2010, SPW-DGO3)

On explique l’augmentation de la SAU par exploitation à un besoin de terres pour stabiliser une diminution de revenu et à la disparition progressive d’exploitations non viables.

L’augmentation se marque plus fort dans les régions où les superficies étaient plus faibles, mais les superficies moyennes par exploitations restent plus basses que dans les régions de grandes cultures.

5.4.3.2 Analyse communale

Figure 24. Evolution de la SAU entre 2001 et 2008

La diminution générale de la SAU se poursuit en Wallonie (selon la carte de l’occupation du sol, 11.190 ha en moins de 2001 à 2009). Ces dix dernières années, les communes où la SAU a diminué (régions Limoneuse et Sablo-limoneuse) sont essentiellement situées à proximité des principaux axes de communication et soumises à une pression foncière plus élevée que la moyenne (Figure 24).

Un biais existe par le seul fait de la déclaration en 2006 de nouvelles prairies due au système des droits au paiement unique. De nombreux agriculteurs ont déclaré des prairies qu’ils exploitaient déjà pour obtenir plus de droits. L’augmentation de la SAU dans les communes herbagères et ardennaises est donc difficile à évaluer du fait de ce biais.

Figure 25. Evolution du nombre d’exploitations entre 2001 et 2010

Figure 26. Evolution de la SAU par exploitation entre 2001 et 2010

La diminution du nombre d’exploitations et l’augmentation de la SAU par exploitation est plus importante dans les communes à forte pression foncière.

5.4.4 Hypothèses d’évolution aux horizons 2020 et 2040

La diminution générale de la SAU se poursuivra en Wallonie. A politique inchangée, la pression foncière sur la SAU (et la diminution générale de la SAU) s’accentuera aussi sur les communes de plus en plus éloignées des grands axes de communication (rurales à dominance agricole) et aura toujours pour origine la construction de logements. Cette tendance sera d’autant plus préjudiciable là où l’agriculture est encore viable ou sur les terres les plus fertiles de la région Limoneuse. La figure 27 indique le nombre d’hectares occupés en zones non destinées à l’urbanisation, c’est-à-dire la superficie qui subsisterait en 2020 si toutes les zones destinées à l’urbanisation étaient maintenues (pas de révision de plan de secteur) et entièrement bâties.

L’augmentation de la SAU par exploitation se poursuivra de manière moins importante dans les communes à dominance céréales et horticulture et de manière plus importante dans les communes plus vulnérables (reprise des terres par d’autres exploitants).

Les besoins en hectares à l’horizon 2020 ont été estimés en examinant les tendances linéaires de 2000 à 2009 du nombre d’exploitations et de la SAU par exploitation à l’échelle communale. Ensuite, une extrapolation sur base des paramètres obtenus par ces tendances linéaires a été réalisée pour déterminer les besoins en hectares en 2020. Ces estimations ne tiennent pas compte de l’évolution des paramètres socio-économiques et environnementaux des exploitations.

La figure 28 illustre l’estimation du nombre d’hectares supplémentaires par rapport à la SAU actuelle. Une attention particulière sera portée sur les communes plus vulnérables du point socio-économique pour maintenir un niveau de SAU par exploitation viable.

Figure 27. Nombre d’hectares disponibles pour les activités agricoles en zones non destinées à l’urbanisation (selon la situation de 2009)

Figure 28. Besoins en SAU en 2020

5.4.4.1 Impact du défi énergie sur cette tendance

La diminution de la SAU dans les zones plus éloignées des villes entraînera une diminution du potentiel des terres cultivables pour les agro-carburants et une augmentation de la fragilité de l’agriculture dans les communes plus vulnérables du point de vue socio-économique.

5.4.4.2 Impact du défi climat sur cette tendance

Il est communément admis que l’agriculture gérée de manière durable joue un rôle important dans la limitation du réchauffement de la terre en absorbant le CO2 libéré par la surface de la terre. La disparition accrue des terres agricoles ne leur permettra plus d’assurer ce rôle.