• Aucun résultat trouvé

Projet INCRESP Inciter des comportements écologiques responsables : un test des mécanismes psychologiques et économiques dans le

contexte d’un jeu de bien public expérimental

RESPONSABLE SCIENTIFIQUE : Denis HILTON, PR en psychologie sociale, TOULOUSE II LABORATOIRE COGNITION, LANGUES, LANGAGEET ERGONOMIE : CLLE

LABORATOIRESASSOCIÉS : AUCUN

ÉVALUATION 1

OBJECTIFSDUPROJET :

PERTINENCE AUREGARDDEL’APR : A

Le projet de recherche proposé s’inscrit dans volet 8 de l’appel à proposition « Politiques climatiques d’adaptation et d’atténuation ». Il souhaite contribuer à la compréhension des déterminants des prises de décision en facteur de comportements plus sobres en matière environnementale.

« Cette recherche vise à évaluer l’impact des normes sociales prescriptives sur l’adoption de comportements environnementalement vertueux ».

Elle vise aussi à mieux comprendre l’interaction entre les motivations financières et les normes sociales pour mieux appréhender leur effet conjoint sur les représentations, les émotions et les attitudes des individus placés en situation prescriptive.

ORIGINALITÉDUSUJETETDESHYPOTHÈSES : B

Il existe beaucoup de recherches en psychologie sociale sur les conditions du passage à l’acte, sur les facteurs qui influencent le comportement humain. En revanche, il existe peu de recherches concluantes sur les manières dont le citoyen peut être amené à changer ses habitudes dans un contexte de non rétribution individualisée (adopter des pratiques sobres en

matière d’environnement par exemple, génère des bénéfices collectifs, non directement visibles, ce qui tend à freiner les velléités d’engagement à changer les pratiques individuelles).

La recherche proposée ici vise à mieux comprendre les conditions d’adoption de comportements dits coopératifs (en consonance avec le projet de préserver l’environnement, environnement perçu comme bien commun, sentiment de participer à une entreprise collective d’envergure…) en interrogeant en particulier le pouvoir incitatif des normes sociales descriptives (l’individu serait davantage sensible au fait qu’une majorité de personnes adoptent un comportement, plutôt qu’à une information normative du type « aidez à protéger l’environnement » (qui relève de l’« information normative »).

L’intérêt de la recherche est d’examiner l’efficacité de la communication normative puis de déterminer les processus par lesquels ces normes, en lien avec les sentiments (affects) qu’elles génèrent, influencent les comportements.

Deux expérimentations sont envisagées sur 2 ans :

- An 1 : celle dite du « lac de poissons » (lac avec population limitée de poissons + hommes prédateurs confrontés à différents scénarios au cours desquels, on fait varier les normes favorables ou défavorables à l’environnement pour tester les ré-actions des

« pêcheurs »). On peut alors imaginer que, par translation, les résultats de l’étude permettront de comprendre le processus qui conduit aux effets rebonds des technologies ou aux contre-performances occasionnées lors de l’utilisation de certaines technologies supposées contribuer à la protection de l’environnement.

- An 2 : celle dite de la « régulation des émissions de GES » qui repose sur un scénario expérimental qui rappelle la position d’un industriel confronté au dilemme suivant : installer des filtres pour moins polluer (scénario « intervention-amélioration»), mais avec une diminution des coûts de production (vs) continuer de produire en échange d’un large bénéfice, sans rien changer aux émissions de GES (scénario « laisser faire). Cette expérimentation se complique avec l’intervention de valeurs morales de manière à déterminer leur effet sur le comportement. Puis une troisième expérience est mise en route pour tester l’effet d’un « feed-back évaluatif ».

Ces expérimentations reviennent à dupliquer des expériences réalisées par ailleurs. Elles ont pour objectif de vérifier la pertinence des résultats produits dans les études qui servent de référence. L’enjeu est de décrire les processus et vérifier les hypothèses d’influence appliquées au domaine de l’environnement.

QUALITÉ MÉTHODOLOGIQUE : B Première réserve :

La méthodologie proposée relève typiquement de la psychologie. Si le scénario global est bien décrit phase par phase, la méthodologie concrète n’est pas présentée (critères d’échantillonnage, effectifs, mode de recrutement et éligibilité des participants, durée et conditions des expérimentations…). On sait juste que les expérimentations se feront à Toulouse.

La question reste posée de la mesure de l’influence des facteurs dits d’environnement (comment mesurer la culture des personnes, leurs représentations préalables des problèmes, leurs dispositions, la formation progressive de leurs opinions ?)

A moins d’enfermer les participants sur une durée limitée, comment apprécier la part de l‘influence (interférence) des évènements extérieurs sur leurs décisions ?

Les participants seront-ils rémunérés (symboliquement ou pas) pour leur contribution aux expérimentations ; ce point est fondamental car il peut représenter un biais ?

Autre réserve :

Dans la rubrique « valorisation envisagée », il est annoncé que les résultats devraient permettre « d’améliorer l’efficacité des incitants informels » pour « formater les campagnes de communication pro-écologiques pour maximiser leur impact sur le mode de vie des citoyens ».

Or, à ce jour, si on sait mesurer l’influence des campagnes de communication sur les opinions (discours), on ne sait pas vraiment mesurer leur effet en terme de changements de comportements (passage à l’acte concret et durable dans le temps) tant les causes à l’origine des glissements de comportements sont multifactorielles.

COMPÉTENCESDESÉQUIPESSURLESUJETPROPOSÉ ? A

Les compétences de Denis HILTON ont été largement reconnues lors de l’attribution du prix Nobel d’économie en 2002 (partagé avec Bruno BIAIS) pour leurs travaux en économie expérimentale. (Ils analysent les conditions qui déterminent les comportements économiques des individus. L’expérimentation calcule les prédictions de la théorie économique. Les deux chercheurs interrogent le paradigme de l’homo oeconomicus qui tend à considérer que tout individu en société prend ses décisions compte tenu d’un calcul coût-bénéfice. Ils ont montré que, du fait de l’intervention de facteurs d’ordre psychologique, les mobiles du comportement économique ne se réduisent pas à un argument pécuniaire. La complexité du comportement humain est mise au devant de la scène pour montrer que les ressorts de la décision sont multi-factorielles).

Denis HILTON fait par ailleurs état de plus de 700 publications et son cv atteste de son rayonnement scientifique

FAISABILITÉ : B

Le sujet est éminemment complexe. La question est : peut-on faire la part des choses ?

ADÉQUATIONBUDGÉTAIRE : B

Le projet concerne l’intervention d’un post-doc sur deux ans, accompagné d’un assistant de recherche sur quelques mois. La demande de financement est assortie d’un budget équipement et colloques. De ce point de vue, le budget est bien en adéquation avec les besoins exprimés.

La question est plutôt de savoir si dans l’intervention du post-doc il est envisagé de réfléchir aux multiples co-influences pour produire un état de l’art critique des études sur le sujet.

APPRÉCIATIONGLOBALE : B

Le projet gagnerait en intérêt grâce à une approche pluridisciplinaire et un partenariat avec d’autres laboratoires (Beauvois/Marseille ?)

EVALUATION 2

THÉMATIQUE 9 : ÉNERGIE

Projet ETEM-AR Énergie-Technologie-Environnement en modélisant