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Chapitre II : Actions anthropiques

II. 1. Incendie

Introduction

II. 1. Incendie II. 2. Démographie

II. 2.1. Evolution de la population

II. 2.2. Accroissement de la population dans le reste de la région II.3. Parcours et élevage

II. 3.1. Pâturage II. 3.2. Surpâturage

II. 4. Coupes de bois et défrichement Conclusion

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Chapitre II : Actions anthropiques

Introduction

La zone d’étude- a été toujours considérée comme un foyer privilégié des grandes migrations depuis la fin du XIX ème siècle. La colonisation a déstructuré les structures foncières par diverses procédures notamment la loi Senatus Consult 1863 et la loi Wamier 1873 qui se sont traduites par l'effritement des rapports ancestraux qui existaient entre l'homme et son espace en repoussant les populations vers les terres marginales.

Plusieurs travaux ont été menés dans ce cadre, il s’agit : Garbay et al. (1970) ; Guardia (1975); Dahmani (1984); Barbero et al. a) ; Barbero et al. (1990-b); Benabdelli (1983 et 1995); Dahmani et Loisel (1997); Bouazza et Benabadji (1998) ; Ayman (2006) ; Merioua et al ; (2013). Ces études relatent en effet les actions de dégradation sur les formations préforestières au niveau du Circum Méditerranéen.

Cette situation a généré par conséquent des problèmes d'érosion et les terres, en s'appauvrissant, ne pouvaient plus procurer des revenus capables de maintenir les populations sur place. Elle s'est traduite également par d'importants flux migratoires qui étaient dirigés principalement vers la France.

Dans ce contexte et pour expliquer certains phénomènes les ressources humaines au même titre que les autres ressources doivent être croisées et confrontées avec les différentes contraintes et potentialités de cet espace.

Pour ce faire, il est indispensable de connaître le peuplement des monts de la forêt du littoral Mostaganémois notamment son évolution et sa répartition.

Les données de bases qui ont servi pour l'analyse du peuplement sont les différents recensements généraux de la population et de l'habitat (RGPH) de 1966,1977, 1987, 1998 ainsi que les monographies communales disponibles au niveau de la Direction de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Anonyme, 2003) de la wilaya de Mostaganem.

Pour essayer d’approcher les aspects liés aux actions anthropiques nous aborderons à travers ce chapitre successivement :

- Incendies ; - Démographie ; - Parcours et élevage.

46 II. 1. Incendies

Comme toutes les forêts notamment méditerranéennes, la forêt de notre région ne être épargnée par le feu, ce qui nous a poussé à travers cette étude de tenter de fournir un aperçu les incendies souvent fréquents de cet écosystème forestier.

En Méditerranée en effet les incendies de forêts représentent un fléau majeur et sont le résultat de l'interaction de facteurs physiques, biologiques et humains. Ceci a fait l'objet de plusieurs écrits affirmant que le feu constitue une perturbation majeure à laquelle sont soumis les écosystèmes méditerranéens et leur végétation en particulier.

Pour Barbero et Tatoni (1990) le feu fait partie du paysage méditerranéen. Les incendies trouvent en Méditerranée, un terrain favorable par sa topographie, ses essences, sa richesse estivale et par ses vents qui sont parfois violents constituantainsi, un facteur favorisant la propagation des feux. Sur un terrain accidenté et en présence d'un feu très fort et d'un vent très violent, il peut y avoir des sauts de feu, qui peuvent accélèrer la propagation (Belgherbi, 2002) in Hennaoui (2013).

Selon Le-Houerou (1980), quelques 660.000 hectares sont ravagés chaque année par le feu dans tout le Circum méditerranéen. D'un côté c'est les conditions climatiques extrêmes (nord de la Méditerranée) et d'un autre, le manque de moyens et le plus souvent l'absence de la prévention (sud de la Méditerranée).

Le bassin méditerranéen se caractérise par la prévalence de feux provoqués par l'homme. Les causes naturelles ne représentent qu'un faible pourcentage (de 1 à 5 pour

cent en fonction des pays), probablement à cause de l'absence de phénomènes climatiques comme les tempêtes sèches (Alexandrian et al., 1998).

Pour les particularités biologiques en région méditerranéenne Barbero et al. (1990) précisent qu'il s'agit surtout des formations végétales. La couverture morte, la présence dans les forêts de rémanents, de litières non décomposées est un facteur important de déclenchement des feux.

Les périodes de gel de ces dernières années ont entraîné le dessèchement sur pied de nombreuses espèces (Bruyères, Calycotome, Cistes, Pins, Mimosa) qui constituent en été un matériel particulièrement combustible. La nature des espèces, leur recouvrement, leur stratification dans les écosystèmes est aussi parmi les caractéristiques majeures à prendre en compte (Barbero et al., 1990).

Dans le Sud de l'union européenne, d’après Hennaoui (2013) 225.000 feux et 2600.000 hectares brûlés ont été enregistrés sur la période 1989-1993.

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Les superficies brûlées totales dans les pays méditerranéens peuvent être estimées à environ 600.000 hectares par an. Soit près du double les années 70.

Toutefois, la tendance observée est beaucoup moins uniforme que pour l'incidence des feux. L'auteur constate une aggravation de la situation en Grèce (de 12.000 à 39.000 hectares), en Italie (de 43.000 à 118.000 hectares), au Maroc (de 2.000 à 31.000 hectares), en Espagne (de 50.000 à 208.000 hectares) et en Ex-Yougoslavie (de 5.000 à 13.000 hectares). Au Portugal, la situation s'est également dégradée, même si les statistiques ne démarrent que plus tard. En Algérie et à Chypre, l'auteur ne décèle aucune tendance à partir des statistiques, mais certaines années présentent un maximum très élevé (par exemple, 1957, 1958 et 1983 en Algérie ; 1974 à Chypre), les superficies incendiées totales sont restées relativement stables en Croatie, en France et en Turquie (Le-Houërou, 1987).

En Algérie, La superficie totale brûlée durant 12 décennies (1882-2001) s’élève à 4.612.063 ha. La décennie qui se place en première position en matière d’importance des superficies incendiées est 1952-1962 avec 660.423 ha brûlées soit14,31 % à cause des années de guerre de l’indépendance .La décennie 1912-1921 vient en seconde position avec 647.462 ha soit 14,03 % et qui coïncide avec la première guerre mondiale. En troisième position vient la décennie 1991-2001 avec 550.440 ha soit 11,93% à cause des événements liés au terrorisme qu’à connu notre pays durant cette période. Et enfin, vient en dernière position la période coloniale 1892-1901 avec 451.529 ha soit 9,79 % (Megrerouche, 2006).

Les années où il y a eu le plus de superficies incendiées sur le littoral oranais sont les années 2004 (14662 ha), 2005 (1876 ha) et 2001 (1725 ha), Nous remarquons une nette différence en superficie incendiée au cours de l’année 2007 par rapport aux autres années (Belhacini, 2010).

Certains scientifiques attestent que c'est le feu qui maintient le paysage méditerranéen en l'état. Ils considèrent que sans les incendies, la région méditerranéenne serait recouverte par une formation forestière fermée pauvre en espèces. En effet, un incendie détruit momentanément la flore présente, mais favorise dans les 2 à 3 ans qui suivent l'implantation et le développement d'une végétation d'une plus grande variété. Par ailleurs, le feu est un élément parfois nécessaire à la Régénération de certaines espèces (Peyre, 1991).

Selon Peyre (1991) le fait de soumettre certaines graines des espèces végétales à de fortes températures, permet de lever leur dormance et de déclencher leur germination, c'est le cas pour les cistes et certains pins. Cet aspect de régénération d'espèces est à nuancer

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suivant la fréquence des incendies, une trop grande fréquence peut venir contrarier gravement toute régénération et entraîner même la disparition de certaines espèces dites "pyrophytes".

Tous les ans, des incendies se déclarent sur plusieurs centaines de milliers d'hectares de forêts (incendies de forêts) et d'autres formations végétales à travers le monde. Les incendies de forêt et d'espaces naturels (terres boisées, brousses, herbages, savanes, steppes) sont communément appelés feux de friches ou feux de végétation (Johann, 1986).

Ce phénomène est de plus renforcé par des conditions climatiques favorables au départ et à la propagation du feu tel qu'un fort vent, des températures élevées, une grande sécheresse de l'air et des précipitations irrégulières souvent orageuses, le développement des incendies suit deux tendances opposées : lorsque les conditions climatiques sont extrêmes le nombre moyen d'hectares brûlés en une année est supérieur à 50.000, alors qu'il oscille de 11.000 les autres années (Etienne, 1996).

Etienne (1996) souligne que les arbustes jouent également un rôle important dans la forêt méditerranéenne. Les espèces dominant les garrigues ou les maquis sont les cistes (Cistus ladaniferus, Cistus monspeliensis, Cistus salviifolius, Cistus albidus, Cistus

crispus, Cistus laurifolius, Cistus incanus, Cistus heterophyllus…etc.), Phillyrea angustifolia

subsp. eu-angustifolia, Phillyrea angustifolia subsp. media,

Phillyrea angustifolia subsp. latifolia, Genista tricuspidata, Juniperus oxycedrus, Juniperus phoenicea, Quercus kermes, les plantes aromatiques (Thymus ciliatus subsp. coloratus, Rosmarinus officinalis…etc.), Arbutus unedo,…etc. ; cette forêt méditerranéenne, qui couvre

aujourd'hui plus de trois millions d'hectares, ne cesse de poursuivre son extension malgré la fréquence des incendies (Hennaoui, 2013).

Selon Barbero et al. (1990), les peuplements jeunes issus de colonisations récentes en zones ayant subi des perturbations répétées par le feu qui a pu par sa régularité, éliminer la quasi-totalité des espèces rejetant de souches, c'est en sous-bois que dominent les cistacées, fabacées, lamiacées ; après incendies la résilience est nulle.

D'après Delabraze (1985), cet ensemble est constitué d'espèces très inflammables et très combustibles et donc très vulnérables aux incendies. Les causes des incendies de forêt sont bien connues et les travaux d'Amouric (1985) s'appliquent à en donner un bilan synthétique.

Parmi les plus récentes relevons :

 L'augmentation de la fréquentation qui a tendance à s'accélérer en été au moment des périodes critiques ;

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 L'urbanisation des forêts, aujourd'hui à l'origine de l'éclosion d'un très grand nombre d'incendies ;

 La pénétration par des routes de la plupart des massifs forestiers ;  La pyromanie.

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