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La prise en compte de seuils d’étiage et la mise en place de restrictions progressives doivent pouvoir assurer à la fois les différents usages de l’eau, et un débit minimum en priorisant l’alimentation en eau potable de la population. Les mesures de restrictions, principalement sur les prélèvements agricoles, auront pour conséquence de maintenir une meilleure disponibilité en eau dans les cours

d’eau pour l’AEP. La prise en compte de seuils devrait modifier les pratiques actuelles, en permettant de laisser transiter un débit minimum en aval des stations.

La Figure 51 présente la proportion des différentes sources de prélèvement par mois pour l’année 2015, ainsi que la distribution du nombre moyen de jours passés sous chaque seuil (vigilance en vert, alerte en jaune, alerte renforcée en rouge et crise en noir) pour chaque mois, sur la période 1990- 2015 et pour toutes les stations. La part de l’AEP liée à l’usine de dessalement et aux forages est relativement stable dans le temps (3 à 4% pour le dessalement, 18 à 24% pour les forages). Elle est plus variable pour les captages en rivière et les retenues (46 à 78% pour les captages, 0 à 28% pour les retenues en cumulé). Lorsque les plus faibles pourcentages de production provenant de la part des captages sont observés, nous retrouvons de forts pourcentages de production de la part des retenues, ce qui montre bien que ces dernières soutiennent les prélèvements en rivière en situation d’étiage. On remarque que les périodes où les prélèvements en rivière sont moindres (moins de 50% de l’AEP) sont les mois d’octobre, novembre et décembre. Si nous ne disposons que des données pour l’année 2015, on peut supposer que ces proportions s’appliquent pour les autres années. La distribution du nombre de jours moyen sous seuil montre que la plupart des situations sous vigilance et en crise ont lieu sur les périodes d’octobre à novembre, et peuvent être variables (par exemple le nombre moyen de jours sous le seuil de vigilance peut varier de 2 à 16 jours au mois d’octobre selon les stations). Ce nombre de jours ainsi que la variabilité diminuent avec la gravité de la situation. Les situations de crise apparaissent moyenne très rarement, ce qui signifie que des contraintes fortes sur les prélèvements pour assurer un débit miminum sont assez faibles. Les périodes où les prélèvements en rivière et dans les retenues deviennent respectivement plus faibles et plus forts correspondent aux mois où l’on se retrouve en situation plus critique. La mise en place de mesures de restriction correspond bien aux mois où la tension sur la ressource est la plus forte.

Figure 51 : Proportion des différentes sources de prélèvement par mois pour l’année 2015 et nombre de jours moyen pour chaque mois de l’année passés sous chaque seuil sur la période 1990-2015 (vigilance en vert, alerte en jaune, alerte renforcée en rouge et crise en noir)

D’un point de vue pratique, cela implique à la fois la mise en place de dispositifs techniques sur les stations permettant d’assurer ce débit minimum à l’aval en étiage, mais aussi la mise en place de dispositifs de mesure en continu, permettant de contrôler les volumes d’eau effectivement prélevables.

D’un point de vue fonctionnel, elle va mécaniquement induire des contraintes dans l’exploitation des stations de pompage en rivière, et donc ensuite dans le fonctionnement des unités de traitement. Comme le montrent les graphes d’analyse rétrospective de l’état des débits en fonction des différents seuils, l’application des seuils va engendrer des périodes où les prélèvements seront réduits. Ces réductions sont de niveaux variables en fonction des seuils et également de durées variables en fonction de la dynamique des bassins considérés.

La question essentielle est donc de voir quelles sont, par unité de production, les solutions de panachage des prélèvements (surface, souterrain, retenue) permettant de maintenir un niveau d’entrée aux unités de traitement qui soit compatible avec la demande en eau.

Les implications de l’application stricte des seuils doivent donc être analysées par station ou par groupe de stations.

La Figure 52 présente les distributions sous forme de boîte à moustache des taux de remplissage des retenues collinaires lorsqu’au moins une station concernée par l’unité de production dont dépend la retenue est en situation à risque (retenue de Dzoumogné et Combani pour l’UP de Bouyouni, retenue de Combani pour l’UP d’Ourovéni). Les boîtes à moustache représentent les quantiles 0.01, 0.25, 0.5, 0.75 et 0.99% des distributions. Pour l’UP d’Ourvéni, pour chaque situation à risque le taux de remplissage de la retenue de Combani est très variable et diminue peu avec la gravité de l’étiage. Cela signifie qu’en situation de tension sur la ressource, la retenue peut jouer un rôle tampon pour la préservation de la ressource. Pour l’UP de Bouyouni, on observe un comportement différent sur les deux retenues collinaires. Si le comportement est similaire pour la retenue de Combani, ce qui est normal puisque les dates sont communes, pour la retenue de Dzoumogné, le taux de remplissage à tendance à diminuer avec la gravité de la situation, tout comme sa variabilité (jusqu’à 90% en situation de vigilance alors qu’on ne dépasse pas les 20% de remplissage en période de crise). La retenue de Dzoumogné ne permet pas de jouer de rôle tampon mais est représentative des tensions sur les ressources. La distribution du rapport entre le volume cumulé des retenues et le volume total maximum de ces retenues montre l’état des ressources disponibles dans les deux retenues pendant une situation à risque. Si le volume cumulé des retenues diminue en moyenne avec la gravité de la situation (XX en situation de vigilance, XX en alerte, XX en alerte renforcée et XX en crise), il ne passe pas en dessous de 18% de la capacité totale des retenues quelle que soit la situation. En période de crise, le volume cumulé des retenues ne dépasse pas 43% de la capacité totale, cela donne une indication du volume maximal encore dans les retenues lorsqu’on se situe en période de crise.

a) UP Ourovéni

b) UP Bouyouni

Figure 52 : Boîtes à moustache des taux de remplissage des retenues, lorsqu’une station au moins concernée par l’unité de production dont dépend la retenue est en situation à risque, et rapport entre les volumes cumulés des retenues et le volume total maximum.

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