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Impacts sur le système d’élevage et la productivité des animaux

1.3 Impacts du changement de climat sur la structure de l’agriculture

1.3.2 Impacts sur le système d’élevage et la productivité des animaux

Le secteur de l’élevage et la production animale occupent une place très importante dans l’agriculture. Ils représentent 70% de toutes les terres agricoles et 30% de la surface terrestre de la planète. Par ailleurs, la production animale apporte une contribution impor- tante à l’économie agricole et présente 40% de la valeur brute de la production mondiale

1La majorité des espèces végétales entre dans la catégorie des plantes en C3 (blé, tomate, betterave à

sucre, pomme de terre, soja, orge, avoine ainsi que tous les arbres). Elles se caractérisent par le type de photosynthèse : elles fabriquent une molécule composée de trois atomes de carbone (cf. cycle de Calvin)

pendant les premières phases de l’absorption du CO2(FAO,1997). Elles vivent dans des environnements

riches en eau et sont plutôt adaptées aux zones tempérées.

2Les plantes en C4 (sorgho, maïs, canne à sucre) ont la caractéristique de fabriquer une molécule consti-

tuée de quatre atomes de carbone, lors des premières phases de l’absorption du CO2. Il s’agit des graminées

(Steinfeld et al.,2006;FAO,2002). Cette part est destinée à augmenter (Steinfeld et al.,

2006). Au sein de l’économie agricole Européenne, l’élevage représente l’un des secteurs

de l’économie agricole dont la croissance est la plus dynamique, avec les changements technologiques et structurels accélérés.

L’activité de l’élevage et la productivité des animaux peuvent être affectées, directement ou indirectement, par le changement climatique. La température élevée et la hausse de l’énergie rayonnante sont les facteurs qui contribuent au stress thermique. Ils peuvent simplement être définis comme le point où l’animal perd l’équilibre thermique de son corps avec des effets sur sa santé et sur sa performance. Un certain nombre de change- ments se produisent chez l’animal en raison du stress thermique, notamment la diminution d’absorption de matière sèche de 10 à 20%, la baisse de la production de lait de 10 à 25%, la diminution des performances de reproduction (diminution du taux de fertilité et aug- mentation du risque de mortalité embryonnaire) et, l’augmentation des décès potentiels

de vaches (Chase,2007;Fuquay,1989).

Le réchauffement climatique modifie aussi la disponibilité des fourrages et du pâturage, ainsi que le type d’élevage le plus adapté aux différentes zones agro-écologiques. Le

Tableau 1.2, résume les impacts directs et indirects du changement climatique sur les

systèmes de production traditionnels et industriels; ce qui aura de larges conséquences sur la production animale, en raison de ses effets sur l’alimentation du bétail et sa productivité. L’augmentation de température et la diminution des précipitations réduisent le rendement des terres et contribuent à leur dégradation. La baisse des précipitations et la hausse des sécheresses entraînent une diminution de la productivité, avec un risque de surpâturage et de dégradation des sols.

Dans les systèmes de production hors pâturage, le changement climatique devrait avoir surtout des effets indirects. La baisse des rendements agricoles et la concurrence accrue des autres secteurs auront des effets sur l’augmentation du prix des céréales et des cultures oléagineuses (principales sources d’alimentation animale). Le réchauffement climatique peut aussi augmenter le coût du bien-être des animaux (climatisation des bâtiments) et il joue un rôle significatif dans la propagation des maladies. Avec la hausse des températures et la variabilité des précipitations, de nouvelles maladies risquent d’apparaître ou des maladies connues peuvent toucher des régions qui ont été jusqu’à maintenant préservées

(FAO,2009).

Le changement climatique aura probablement des impacts sur les systèmes de production

animale de toute l’Europe. Selon laFAO(2009), les impacts du changement climatique

Pâturage Autres systèmes

* Augmentation de la fréquence des événements * Évolution de la disponibilité de l’eau météorologiques extrême (augmenter/baisser, selon la région) * Augmentation de la fréquence et de l’ampleur * Augmentation de la fréquence des Impacts des sécheresses et des inondations événements météorologique extrêmes directs * Pertes de productivité (stress physiologique) (impact moins précis que pour les

dues à la hausse de la température systèmes extensifs) * Évolution de la disponibilité de l’eau (peut

augmenter ou baisser, selon la région)

* Évolutions agro-écologiques et transformation * Augmentation des prix des ressources des écosystèmes entraînant : (aliments, eau et énergie)

- une altération de la qualité et de la quantité * Épidémies de maladie

Impacts du fourrage * Augmentation du coût des logements

indirects - des évolutions au niveau des interactions hô- pour les animaux (les systèmes de tepathogène entraînant une incidence accrue refroidissement)

des maladies naissantes - des épidémies

Table 1.2: Les impacts directs et indirects du changement climatique sur les systèmes de

production animale [source :FAO(2009)].

qués pour les systèmes de pâture. La hausse de température et l’ampleur des sécheresses affectent directement la production fourragère, et donc le système d’élevage. Pour rester actifs et compétitifs, dans certaines régions, les agriculteurs devront adapter leurs pra- tiques. Par ailleurs, la demande mondiale de protéines animales augmentera en fonction de l’évolution démographique, de la hausse du revenu réel et du changement des habi- tudes alimentaires. C’est pourquoi la production animale joue et continuera à jouer un rôle essentiel dans l’approvisionnement alimentaire.

Les systèmes de production animale supposent non seulement la production de viande, mais également ils jouent un rôle important pour entretenir la biodiversité et assurer le maintien de l’activité économique particulièrement dans les régions défavorisées. Le secteur de l’élevage produit aussi des nutriments, sous forme d’effluents et de boues utilisés pour amender les sols, ainsi que des matières premières pour la production de biogaz. Il fournit également des produits dérivés de la chaîne de production, tels que le

suif3, source de biodiésel et produit substitut aux carburants fossiles (OCDE,2006;AAC,

3Le suif est l’une des sources biologiques de biodiésel équivalent au diésel. Ce combustible est parmi

les sources de biodiésel les plus courantes en Amérique. L’utilisation du suif n’est pas encore dévelop- pée au sein de l’Union européenne et en Asie. Actuellement, l’huile de colza et l’huile de palme sont

2006;OCDE-FAO,2010).