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CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE POUR LE CALCUL DES COÛTS

3.3 Mesures et estimations des coûts indirects liés au bris

3.3.5 Les impacts environnementaux

3.3.5.1 Pollution air et poussières

En ce qui concerne le calcul du coût des particules émises et des gaz rejetés dans l’atmosphère, nous avons vu précédemment que l’estimation du coût de chaque particule pouvait être établie en fonction de leur degré de nuisance pour l’atmosphère, des moyens nécessaires à leur élimination, etc. (Ministère du Développement Durable, de l’Environnement de la Faune et des Parc). La

formule suivante semblerait donc être la plus juste pour calculer le coût que représente la pollution de l’air ainsi que le coût des émissions de différentes matières :

Coût de la pollution de l′air et des émissions de gaz et de particules

= �(Coût volumique de l′élément i ($/tonne métrique) N

i=1

× Volume de l′élément i émis (tonne métrique))

avec N le nombre total d’éléments émis.

Cependant, il est très difficile, même impossible d’évaluer l’ensemble des particules émises et ainsi de calculer de cette façon le coût que représentent la pollution de l’air et l’émission des gaz à effet de serre.

En nous basant sur d’autres études, il est possible d’appréhender différemment le problème. Il est facile d’établir un réel lien entre ces émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’atmosphère avec la surconsommation des véhicules, que celle-ci soit due à l’augmentation de la distance parcourue ou aux différents phénomènes de congestion. On sait ainsi que les coûts des carburants (sans taxes) représentent à eux seuls 1,4 % des coûts socio-économiques annuels que l’on peut attribuer à la congestion récurrente sur le réseau routier de Montréal (Gourvil & Joubert, 2004). De leur côté, les émissions de polluants de l’atmosphère et des gaz à effet de serre représentent respectivement 0,8% et 0,4% de cette même facture. Ainsi, une méthode de substitution pour le calcul de ces coûts pourrait être la suivante :

Coût de la pollution de l′air et des émissions de gaz à effet de serre

= Coûts totaux dus à la surconsommation des véhicules

×Pourcentage des coûts attribuables à la surconsommation totale Pourcentage des coûts attribuables aux diverses émissions = Coûts totaux dus à la surconsommation des véhicules ×0,8 + 0,41,4 = 67 × Coûts totaux dus à la surconsommation des véhicules

Cette méthode apparait comme la plus pertinente étant donné le fait que les mesures effectuées par Gourvil and Joubert (2004) se basent sur une étude de très grande ampleur et donc censée ne pas représenter un phénomène particulier, mais plutôt un phénomène général.

3.3.5.2 Pollution des eaux et des sols

Les bris d’infrastructures souterraines sont également à l’origine de pollution des eaux et des sols. Pour ce qui est de la pollution des eaux, un avis d’ébullition peut être décrété. Celui-ci peut être déclenché quand les risques liés à une baisse trop importante de la qualité de l’eau sont élevés. Cette mesure est prise dans certaines régions dans un quart des cas de bris de conduites d’eau. Cela nécessite des coûts de laboratoire et implique un temps d’attente lié à l’incubation en laboratoire. Durant ce temps, la distribution de l’eau est bloquée. Les citoyens sont obligés de trouver des moyens de substitution, comme l’achat de bouteilles d’eau provoquant des dépenses supplémentaires, ou doivent porter à ébullition l’eau courante, ce qui fera augmenter leur consommation d’électricité. Ces changements de comportement s’accompagnent d’une inévitable perte de temps pour l’ensemble des citoyens. Il est donc nécessaire pour chaque cas de relever les différents coûts liés à un avis d’ébullition. Ces coûts dépendent du lieu où les analyses sont faites ainsi que du nombre d’analyses réalisées.

Il est important de mentionner que ces cas de pollution de l’eau peuvent entrainer d’autres coûts. Il existe plusieurs situations au sein desquelles des maladies peuvent survenir. Si l’avis d’ébullition n’a pas été décrété alors que cela était pourtant nécessaire, si celui-ci a été décrété trop tard, ou encore si la communication n’a pas été assez complète, il est probable que les citoyens soient victimes de différentes maladies ayant une cause hydrique. On peut notamment

penser à des maladies dermatologiques ou encore digestives. Dans tous les cas, les coûts d’hospitalisation et de prise en charge des patients malades viendront s’ajouter à la précédente liste des coûts.

3.3.6 Impacts économiques

Les coûts indirects aux impacts économiques sont particuliers, mais également parfois difficiles à évaluer.

3.3.6.1 Retard et absence au travail

Le coût du retard et de l’absence au travail est calculable de la façon suivante : Coût de l′absence au travail

= �(Taux horaire d′un employé de type i N

i=1

($/h) × nombre d′employés de type i

× temps d′absence au travail moyen des employés de type i(h))

avec N le nombre de types d’employés

Ce coût peut devenir très élevé lorsque l’accès à un bâtiment se trouve bloqué en raison d’un bris d’infrastructure souterraine. Le blocage peut être dû à différentes raisons : mise en place de mesure de sécurité, bâtiments présents dans une zone de congestion, etc.

3.3.6.2 Pertes de revenus diverses et pertes de taxes

Ce coût indirect très difficile à évaluer, surtout lorsqu’on regarde de façon macroscopique la situation lors d’un bris d’infrastructure souterraine. Lors d’un bris d’infrastructure souterraine, certains commerces peuvent être victime d’une baisse de leur chiffre d’affaires. Cependant, lorsqu’on regarde plus largement, on peut considérer que cette baisse de chiffre d’affaires va être répercutée dans d’autres commerces par une hausse égale de ce chiffre d’affaires, l’activité économique étant déplacée.

Les seules pertes qui seront comptabilisées en ce qui concerne les pertes de chiffre d’affaires pour les commerçants sont les pertes dues à une destruction partielle ou totale de leurs produits et de

leurs marchandises (pertes de nourritures, etc.). C’est la raison pour laquelle, seules les pertes de revenus qui ont donné suite à des réclamations valables et qui seront indemnisées seront considérées comme des réelles pertes de revenus.

Après avoir mis en place la méthodologie adoptée pour le calcul des coûts directs et indirects liés à des bris d’infrastructures souterraines, nous allons définir la démarche suivie lors du choix et de l’estimation des coûts des études de cas de bris d’infrastructures souterraines.

CHAPITRE 4

DÉMARCHE SUIVIE LORS DU CHOIX ET DE