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Un impact un petit peu plus important pour la population sujet que pour la population repère

Comme nous l’avons présenté plus haut, l’expérimentation a eu deux modalités. La population des classes sujets a bénéficié de 24 à 26 séances d’éducation à l’empathie par an, et la population des classes repères de 12 à 14 séances, l’objectif du porteur de projet étant de vérifier si cette éducation nécessitait un nombre plus ou moins important de séances. Notons que le nombre de séances n’est pas la seule différence entre les deux populations. En effet, l’ordre des médias proposés n’a pas été le même. Les classes sujets ont commencé par les jeux sportifs, alors que les classes repères ont, elles, commencé par le théâtre forum. Or, il semble que « l’entrée dans ce nouvel apprentissage » mettant en jeu les corps, est plus facile par le biais des pratiques physiques qui prennent la forme de jeux sportifs, plus familiers et accessibles aux élèves que le théâtre forum qui implique la mise en jeu de l’identité sociale dans des interactions. Le fait que les groupes repères commencent par ce média moins familier est une autre différence à considérer entre les deux populations. Les différences dans le déroulement des séances observées dans les classes sujets et dans les classes repères sont plus le fait de l’ordre des médias permettant ou non une progression.

Objectif 1 : Lutte contre la violence et les situations de harcèlement - en 2014, des résultats proches

Si au final, les résultats entre les deux populations sont relativement proches, il est intéressant de noter les fines différences entre les données recueillies auprès des élèves des classes sujets et des classes repères. En 2014, à la fin de l’expérimentation, les résultats entre les populations sujets et

repères sont assez proches concernant les représentations et vécus des situations d’exclusion, de bagarres et de harcèlement :

- 29,9% des élèves des classes sujets et 32,6% des élèves des classes repères ont été concernés par des situations d’exclusion,

- 31,9% des élèves des classes sujets et 29,5% des élèves des classes repères ont été concernés par des bagarres,

- 13,4% des élèves des classes sujets et 12,6% des élèves des classes repères ont été concernés par des situations de harcèlement.

Situations d’exclusion vécues en 2013 et 2014 par les élèves des classes sujets et repères

Données LERFAS 2013-2014. Echantillon de 433 élèves de CM1 en 2013 et 308 élèves de CM2 en 2014.

Lecture du graphique : en 2014, 29,9% des élèves des classes sujets et 32,6% des élèves des classes x .

Situations de bagarres vécues en 2013 et 2014 par les élèves des classes sujets repères

Données LERFAS 2013-2014. Echantillon de 433 élèves de CM1 en 2013 et 308 élèves de CM2 en 2014.

Lecture du graphique : en 2013, 41,60% des élèves des classes sujets disent avoir été concernés par une bagarre.

38% 42,20%

69,10% 64,20% 55,40% 45,10%

29,90% 32,60%

Sujet 2013 Repère 2013 Sujet 2014 Repère 2014 Oui

Non

48,20% 55,20% 52,60% 58,90% 41,60% 20,60% 31,90% 29,50%

Sujet 2013 Repère 2013 Sujet 2014 Repère 2014 Oui

Situations de harcèlement vécues en 2013 et en 2014 par les élèves des classes sujets et repères

Données LERFAS 2013-2014. Echantillon de 433 élèves de CM1 en 2013 et 308 élèves de CM2 en 2014.

Lecture du graphique : en 2013, 27,70% des élèves des classes sujets ont déjà vécu une situation q 13 4% e au cours 2014.

Pour ces expériences, il est cependant intéressant de noter que l’écart est plus important entre l’année 2013 et 2014 pour la population sujet que pour la population repère. Ce fait peut s’expliquer par un engagement plus précoce dans la démarche des classes sujets. Ayant été davantage sensibilisés, les élèves des classes sujets sont plus attentifs aux situations de bagarre ou de harcèlement. C’est pour cela que ces situations sont souvent un peu plus nombreuses en 2013 pour les élèves des classes sujets que pour les élèves des classes repères.

Les modalités de résolutions proposées en 2014 présentent également les mêmes caractéristiques.

Résolutions proposées pour les situations de bagarres par les élèves des classes sujets et repères

Données LERFAS 2013-2014. Echantillon de 433 élèves de CM1 en 2013 et 308 élèves de CM2 en 2014.

Lecture du graphique : en 2014, 51,5% des élèves des classes sujets et 51,1% des élèves des classes repères présentent une situation de bagarre résolue.

56,90% 58,50% 62,90% 70,50% 27,70% 23,10% 13,40% 12,60%

Sujet 2013 Repère 2013 Sujet 2014 Repère 2014 Oui Non 34,30% 32,90% 51,50% 51,10% 15,30% 16,20% 10,30% 9,50% 35% 37,90% 17,50% 20,50% 15,30% 13% 20,60% 17,90% oui non une proposition de résolution est proposée NR Sujet 2013 Repère 2013 Sujet 2014 Repère 2014

Objectif 2 : Une éducation à l’empathie qui a plus d’effet sur les classes sujets que sur les classes repères

« O q f 10 000 x . g q f chercheurs pour que les compétences x b . L g 10 000 heures équivaut à 3h de pratique par jour pendant 10 ans ce qui est une durée de formation commune pour les jeunes spo f . L g f médiéval représentent un peu moins de cinq heures par jour, q q . L x comprimer 10 000 heures en trois années ou moins. »33

Les élèves des classes sujets ont bénéficié au total de près de 45 heures de séances d’éducation à l’empathie, alors que les élèves des classes repères n’ont, eux, bénéficié que de 25 heures de séances. Si l’on considère que tout apprentissage prend du temps, il n’est pas étonnant que les situations d’exclusion aient davantage été solutionnées dans les classes sujets que dans les classes repères et que les capacités à nommer et exprimer des émotions soient également un peu plus importantes chez les élèves des classes sujets.

En effet, pour ce qui est de la situation racontée, elle est plus souvent résolue pour les élèves des classes sujets que pour les élèves des classes repères. La référence à l’amitié est également beaucoup plus fréquemment explicitée dans les situations résolues.

Résolution ou non des situations d’exclusion des classes sujets et repères en 2013 et 2014

Données LERFAS 2013-2014. Echantillon de 433 élèves de CM1 en 2013 et 308 élèves de CM2 en 2014.

Lecture du graphique : en 2013, pour 69,2% des élèves des classes sujets et 57,5% des élèves des x .

Si en 2014, les résolutions de ces situations viennent plutôt du groupe que de l’enfant isolé, cela est beaucoup plus marqué chez les élèves des classes sujets que chez les élèves des classes repères.

33

Sennett R., (2010) Ce que sait la main, p.234. 69,20% 57,50% 100% 82,80% 26,90% 37,50% 0% 10,30% La situation a été résolue La situation n'est pas résolue

Modalité de résolution des situations d’exclusion en 2014 par les classes sujets et repères

Données LERFAS 2013-2014. Echantillon de 433 élèves de CM1 en 2013 et 308 élèves de CM2 en 2014. Lecture du graphique : en 2014, 87,5% des élèves des classes sujets et 71% des élèves des classes repères évoquent une résolution de la x g f cette même exclusion.

Lorsque nous regardons le questionnaire dans son ensemble, nous observons un peu plus de précisions quant aux situations proposées et aux émotions exprimées en 2014 par les élèves des classes sujets.

Suite à la situation d’exclusion, réponse à la question : Et toi est-ce que cela t’est déjà arrivé depuis septembre ?

« Oui, dans le cas de la fille seule, j'étais triste et en colère. Je me sentais seule et nulle. Je pensais que c'était de ma faute, que je n'étais pas assez bien. L'égocentricité de certains m'a blessée. » (Fille, CM2, classe sujet)

« Non ma bande copains est toujours là pour moi, même si on se dispute on redeviendra amis. Je

pense que grâce à eux je ne serai jamais seul. » (Garçon, CM2, Classe sujet)

Si l’expérimentation a eu un effet sur les élèves des deux types de classes, nous pouvons noter que l’effet semble un petit peu plus marqué concernant les compétences à l’empathie des élèves des classes sujets.

B/ Les parents : une sensibilisation aux situations de harcèlement à l’école et au projet