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Immuno-hématologie érythrocytaire

Examens Complémentaires En Hématologie

Chapitre 37 Immuno-hématologie érythrocytaire

I. Groupage ABO-Rhésus

Les hématies comportent plusieurs antigènes de membrane définissant les groupes sanguins érythrocytaires. On connaît une vingtaine de systèmes antigéniques caractérisant autant de groupes, présents simultanément chez le même individu. Les plus importants pour la transfusion sont les systèmes A, B, O et Rh.

1. Groupe ABO

Le groupage ABO comporte obligatoirement deux épreuves qui doivent être concordantes entre elles :

- Une épreuve globulaire dite de Beth-Vincent, qui permet, grâce à l’utilisation de sérum-tests anti-A, anti-B et anti-AB, de mettre en évidence les Ag A et/ou B à la surface des GR.

- Une épreuve sérique dite de Simonin, qui permet, grâce à l’utilisation de GR-tests A1, A2, B et O, de mettre en évidence, dans le plasma du sujet, les Ac naturels du système ABO dirigés contre les Ag absents du GR.

Le système A, B, O est défini par la présence à la surface des érythrocytes soit d’un antigène A (groupe A), soit d’un antigène B (groupe B), soit des deux (groupe AB), soit encore d’aucun d’entre eux (groupe O), ce qui permet de classer tout sang humain dans un des quatre groupes A, B, AB, O. Le sérum d’un sujet donné contient l’iso-anticorps naturel (anti-A ou anti- B) correspondant à l’antigène absent de ses érythrocytes. Lorsque l’hématie porte les deux antigènes, le sérum ne contient aucun iso-anticorps. Le sérum contient les deux iso-anticorps anti-A et anti-B si l’hématie ne contient aucun des deux antigènes.

Il est obligatoire que les deux épreuves soient réalisées sur deux prélèvements différents par deux techniciens différents.

2. Groupe rhésus

Le groupage Rhésus comporte obligatoirement l’utilisation d’un sérum-test anti-D et d’un réactif témoin lui correspondant, ce réactif témoin étant de composition strictement identique au sérum-test anti-D fourni par le producteur, et dépourvu d’activité Ac.

Le système Rhésus est un système complexe à plusieurs antigènes. Sur les hématies des sujets dits Rhésus+ se trouve un antigène D ou Rh1 qui est absent chez les sujets Rhésus–.

Par convention, on note « d » l’absence d’antigène D.

3. Autres systèmes de groupes

D’autres systèmes peuvent être recherchés, d’intérêt variable : système Lewis, Kell, Duffy, Kidd, Lutheran, P.... Le système Lewis comporte trois phénotypes, Le (a + b + ), Le (a – b + ), Le (a – b – ). Le système Kidd comprend deux antigènes Jka et Jkb et trois phénotypes Jk(a + B + ) Jk (a + b - ) Jk(a - b + ). L’antigène K du système Kell est très immunogène.

II. Recherche d’agglutinines irrégulières

Appelée aussi recherche d’anticorps irréguliers, car les anticorps recherchés sont des hémolysines de classe IgG et non pas des agglutinines de classe IgM.

Ce sont des anticorps antiérythrocytaires dirigés contre des antigènes de groupe sanguin autres que ceux du système ABO. Ils sont dits irréguliers car, in vitro, ils n’agglutinent pas directement les globules rouges porteurs de l’antigène. Pour les mettre en évidence, il faut traiter les hématies par des enzymes (papaïne, trypsine) ou les placer en milieu albumineux.

La plupart sont immuns, apparus à la suite d’une grossesse ou de transfusions. La RAI est réalisée :

- dans le cadre de la prévention des accidents immuno-hémolytiques transfusionnels, surtout chez les polytransfusés.

- dans le cadre du dépistage et du suivi de l’allo-immunisation fœto-maternelle.

III. Test de Coombs

Le test de Coombs, ou test à l’antiglobuline, cherche à mettre en évidence des anticorps fixés à la surface des hématies et susceptibles de provoquer des hémolyses immunologiques.

1. Test de Coombs direct

Il est appelé ainsi parce qu’il se fait en un seul temps, les hématies étant mises directement au contact de l’antiglobuline.

Il met en évidence des anticorps (immunoglobulines) fixés à la surface des hématies par une réaction d’agglutination réalisée au moyen d’antiglobulines humaines (des anticorps anti- anticorps) : une antiglobuline polyvalente, une antiglobuline anti-IgG et une antiglobuline anti- complément (C3d). L’anticorps est titré par dilutions croissantes du sérum antiglobulines.

Le test de Coombs direct sera utilisé :

- dans le cadre d’une maladie hémolytique du nouveau-né, pour démontrer la sensibilisation des GR du nouveau-né par les allo-Ac de nature IgG d’origine maternelle. Le test de Coombs direct est négatif en cas d’incompatibilité fœto-maternelle.

- dans le cadre d’une réaction transfusionnelle pour démontrer le plus souvent la sensibilisation des GR du donneur par les Ac du receveur. Il permettra ainsi de confirmer l’origine immuno-hémolytique de l’incident.

- dans le cadre d’une anémie hémolytique auto-immune pour démontrer la sensibilisation des GR du patient par les auto-Ac et/ou par du complément.

Figure 74 : Test de Coombs direct met en évidence des anticorps fixés sur la membrane du GR

2. Test de Coombs indirect

Ce test a pour objet de mettre en évidence des anticorps antiérythrocytaires dans le sérum du malade. Il est dit indirect parce qu’il se pratique en deux temps :

- dans un premier temps, le sérum du patient est mis en présence d’un « panel » d’hématies étrangères, de phénotype connu, afin que les anticorps se fixent sur les cellules qui possèdent l’antigène de membrane correspondant.

Le test de Coombs indirect sera utilisé :

- dans le cadre de la recherche d’agglutinines irrégulières.

- dans le cadre d’un titrage d’Ac irréguliers chez une femme en période d’activité génitale.

- dans le cadre d’un phénotypage érythrocytaire.

Chapitre 38 : Marqueurs biologiques de

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