(^biotypes locaux
C. immaculata Zaïre
C.fijiensis
Pacifique et NépalC. niger
Soudan, Ethiopie, Kenya, TanzanieC. pastusae
Amérique du SudC. theroni
Tanzanie, Zaïre, Afrique du SudC. tortilla
Amériques du Sud et CentraleN°3).
Distribution géographique.
Le MSV a été identifié sur le continent africain dans toute la zone sub-saharienne, dans les
îles du Cap Vert, à Madagascar- et dans les îles des Mascareignes (Thottappilly
et al.,
1993).Le MSV est avant tout un virus africain. Des symptômes typiques de striures ont été décrits en
Inde (Seth
et al.,
1972), mais le virus n ’y a jamais été identifié. Etant donné que les espècesdu genre
Cicadulina
ne sont pas limitées à l’Afrique, il existe une possibilité réelle depropagation de la maladie vers l’Asie du Sud-Est et l’Australie (Rose, 1978).
3.4. Les cicadelles du genre Cicadulina
Classification et distribution géographique.
Le genre
Cicadulina
est classé selon la classification traditionnelle dans le super-ordre desHémiptéroïdes, l ’ordre des
Homoptera,
le sous-ordre desAuchenorryncha,
la famille desCicadellidae
et la sous-famille desDeltocephalinae.
La première revue et la première clé dedétermination, basées sur les
genitalia
mâles, ont été publiées par Ruppel (1965). Plusrécemment, le genre a été revu par Webb (1987) et comprend 22 espèces (Tableau 2). Quatorze sont endémiques à l ’Afrique, quatre sont communes à l ’Afrique et à l ’Asie (jusqu’au nord de l ’Australie), une est présente dans le Nord-Est de l’Australie et dans le Pacifique, une autre dans le Pacifique et au Népal et deux dans le Nouveau Monde. Le nombre important d ’espèces recensées, surtout dans la région éthiopienne suggère une origine
africaine du genre
Cicadulina.
Biologie et description morphologique.
Les cicadelles du genre
Cicadulina
se nourrissent et se reproduisent sur une large gammed ’espèces de
Poaceae
comprenant des graminées sauvages et des graminées cultivées. Cegenre est très homogène pour la structure du corps, de la tête et des ailes ainsi que pour de nombreux caractères de l’appareil reproducteur mâle, mais se distingue généralement par des variations de la coloration de la robe (Figure 11 ; Webb, 1987). De l ’œuf à l’adulte, cinq stades larvaires ont été décrits. Les adultes, d ’environs 3 mm de long, ont majoritairement une tête jaune omée de points noirs caractéristiques du genre (Figure 11).
Figure 11. Insectes adultes du genre
Cicadulina.
(A) C. mbila surune feuille de maïs présentant des symptômes de striures. (B) C.
chinai sur une feuille de mil. Noter la présence des deux taches noires caractéristiques du genre sur le devant de la tête et la robe plus claire de C. chinaï. Barres = 1 mm.
Espèces vectrices du MSV.
En conditions naturelles, la transmission du MSV au maïs s’effectue exclusivement par son
insecte vecteur. Huit espèces du genre
Cicadulina
ont été décrites comme vectrices du MSV(Tableau 2 ; Webb, 1987). Elles sont principalement réparties sur le continent Africain.
A la Réunion comme en Afrique, C.
mbila
Naudé (1924) est le principal et le plus efficacevecteur du MSV (Markham
et al.,
1984 ; Reynaud, 1988). Dans les populations naturelles deC.
mbila,
Storey (1932) a montré l’existence d ’insectes actifs, capables de transmettre leMSV, et inactifs, inaptes à la transmission du MSV. L ’aptitude à transmettre le virus est un caractère d ’héritabilité et contrôlée génétiquement par un gène majeur dominant, lié au chromosome sexuel X (Storey, 1932 ; Reynaud, 1988). Les taux de transmission des
populations naturelles semblent assez variables : 30% au Nigeria (Okoth
et al.,
1987), plus de50% à la Réunion (Delpuech, 1985 ; Reynaud, 1988), 60% en Afrique du Sud (Graham,
1979), 70 à 96% en Ethiopie (Mesfin
et al.,
1991). Ce pourcentage de transmission estvariable selon l ’utilisation d ’insectes femelles ou mâles ; les femelles de C.
mbila
semblentêtre de meilleurs vecteurs que les mâles. L ’obtention de lignées de C.
mbila,
dans lesquelles100% des individus sont capables de transmettre le MSV, est possible par un schéma de sélection simple impliquant des croisements frère-sœurs contrôlés (Reynaud, 1988).
Le mode de transmission et le cycle du MSV dans
C. mbila
a été étudié par Storey entre 1920et 1940. Dans des études très détaillées, il observe que C.
mbila
est capable d ’acquérir le virusaprès une alimentation de quelques secondes dans une zone chlorotique du mésophylle d ’une feuille virosée (Storey, 1938). Il montre que l’inoculation du virus dans une nouvelle plante nécessite une période alimentaire plus longue, d ’une dizaine de minutes. De plus, il déduit par des observations histologiques des gaines sétales que l ’inoculation requiert une pénétration dans le phloème (Storey, 1938, 1939). Lors d ’une alimentation infectieuse, la cicadelle n’est apte à transmettre le virus qu’après une période de latence (16 à 20 heures), qui augmente quand la température baisse (Storey, 1938). Par la suite, la capacité de transmission du MSV persiste pendant toute la durée de vie de l’insecte (30 à 40 jours), mais n ’est pas transmise à la génération suivante. Tous les stades larvaires ont la capacité d ’acquérir et de transmettre le MSV, qui est gardé pendant les mues. L ’infection d ’individus non virulifères par insertion dans la cavité abdominale d ’organes ou de tissus d ’individus virulifères permet à Storey
présent qu’en faible quantité dans les glandes salivaires des insectes virulifères. La persistance
du MSV pendant toute la durée de vie de C. mbila, suite à une acquisition de quelques
secondes, lui suggère que le MSV doit se multiplier dans son vecteur, même si la période de latence est très courte comparativement aux autres virus multipliants. Par l’intermédiaire de piqûres réalisées sur le tractus intestinal, il transforme des individus inactifs en individus actifs et par la même démontre l’existence d ’une barrière intestinale (Storey, 1932).
Depuis les travaux pionniers de Storey, très peu de nouvelles données sont disponibles pour
éclaircir la nature de la spécificité de la transmission du MSV par C. mbila. L ’absence de
multiplication du virus dans son vecteur a été suggéré et le virus est considéré comme un virus circulant non multipliant (Boulton & Markham, 1986 ; Reynaud & Peterschmitt, 1992).
Chapitre I
C icadelle en alim entation sur une feuille de m aïs et branchée par l'interm édiaire d ’un fil d ’or au systèm e d ’électropénétrographie.
55