• Aucun résultat trouvé

L’imagerie par résonnance magnétique est utilisée, en recherche sur l’acupuncture, depuis 1992 ainsi que dans une moindre mesure la tomographie par émission de positon (TEP ou PET en anglais). Ces techniques ont bouleversé l’imagerie médicale et ont permis d’objectiver des effets immédiats d’une stimulation d’un point d’acupuncture.

1. IRM

L’IRM fonctionnelle est fondée sur l’observation en temps réel des variations de l’oxygène du sang. Les contrastes obtenus sur la base de ces propriété ont été baptisés « BLOD » (Blood Oxygen Level Dependent). Marqueur indirect

En 1998, Cho fut l’un des premiers à établir une correspondance entre l’activation des lobes occipitaux et la stimulation des points d’acupuncture, spécifiques de la vision [71]. Les premiers travaux montraient que la poncture des points V67, V66, V65 et V60 (points sur le pied) illuminaient les mêmes zones du cerveau qu’une stimulation lumineuse visuelle. Par contraste, il n’y a pas d’activation des aires visuelles lors de la stimulation de non point d’acupuncture (entre 2 et 5 cm en dedans de V67).

Plusieurs études ont repris ces travaux dans les années suivantes [72], et nombre d’entre elles ont confirmé ces résultats. Cependant dans le même temps, d’autres travaux n’ont pas pu obtenir les mêmes résultats. En effet plusieurs facteurs peuvent influencer les résultats, tels que la recherche ou non du De Qi, le niveau d’attention du sujet, les mouvements oculaires, etc.…

En 2005 Yan recherche l’action des points d’acupuncture sur le cerveau grâce à l’IRMf [73]. Il met en évidence que les zones activées ou désactivées sont différentes selon les points d’acupuncture et qu’elles sont également différentes des points « sham ».

Fang en 2008 [74] teste 3 points d’acupuncture sur le dessus du pied à l’IRM (F2, F3, E44). L’acupuncture, produit pour tous les points, une forte désactivation du système limbique, paralimbique et néocortex, ainsi que des points de désactivations disséminés dans le cortex préfrontal, le lobe temporal, le cortex médial postérieur, le cortex sensitivomoteur, le thalamus et l’insula. Ils estiment que l’implication de ces structures explique les effets de l’acupuncture antalgique, relaxant, déstressant, mais aussi ces circuits jouent un rôle important dans la régulation et l’intégration des émotions, de la mémoire, des systèmes autonomes, endocrine, immunitaires et sensitivomoteurs.

Asghar en 2009 [75] montre que la poncture avec recherche du De Qi de GI4 entraine une diminution de signal à l’IRMf au niveau du système limbique, des structures sous corticales et du cervelet. Par contre une stimulation douloureuse de ce point entraine un

mélange d’activations et de désactivations de ces structures. Le De Qi a donc une empreinte neurologique propre différente d’une sensation douloureuse. Les structures concernées sont habituellement impliquées dans les mécanismes de la douleur et leur désactivation par l’acupuncture pourrait expliquer les effets analgésiques de l’acupuncture.

D’autres auteurs ont confirmé ces résultats de désactivations des systèmes limbique, paralimbique, et néocortex [76], [77]. Cho en 2010 met en évidence la différence entre la stimulation des points par acupressure et acupuncture. Outre le fait que les zones sont différentes selon les points testés, il apparaît que l’acupuncture active le système limbique alors qu’il n’est pas activé lors de l’acupressure des mêmes points [78].

En 2009 Hui a également recherché les structures impliquées dans l’acupuncture [79]. Outre le fait de mettre en évidence les mêmes structures qui sont désactivées, leur étude a également mis en avant le fait que l’acupuncture stimulait des parties du cerveau appelées le « réseau en mode par défaut ». Il s’agit d’un réseau de régions du cerveau, qui ne sont actives que lorsque l’individu n’est pas axé sur le monde extérieur, et que le cerveau est en mode « repos éveillé ». Ces régions sont également activées quand l’individu est en relaxation profonde ou en état d’hypnose. Cette étude a également mis en évidence que l’acupuncture entrainait une désactivation des régions qu’on ne pouvait induire par simple stimulation tactile.

En conclusion, l’IRMf a permis de mettre en évidence la stimulation quasi permanente du système limbique. Aussi il apparaît qu’elle met en jeu des zones du cerveau en mode par défaut. L’IRMf n’est qu’un témoin indirect de la fonction cérébral et de nombreuses variables peuvent modifier les paramètres. Cependant la spécificité du point d’acupuncture à l’IRMf est encore à l’état de la recherche et nécessite des protocoles standardisés pour en limiter les variables.

2. PET-scan

Les études ayant analysé l’acupuncture au PET-scan s’accordent également pour dire que certaines zones du cerveau sont activées alors que d’autres sont désactivées. Ces zones sont non seulement spécifiques de l’acupuncture, mais dépendent aussi des points choisis. Park vient de publier une étude où il observe la consommation de glucose du cerveau par le PET-scan [80]. Il met en évidence après stimulation de F3 et E44 (points du pied) une

augmentation du métabolisme du glucose dans les régions de l’insula gauche, du thalamus en bilatéral, de la région frontale supérieure du lobe frontal droit, et de la région inférieure du lobe frontal gauche. Après acupuncture, il y a diminution du métabolisme du glucose dans la cingula et le parahippocampe.

3. EEG

En 2006, Chen [81] compare à l’EEG (Electro Encéphalogramme) le point GI4 à un point de contrôle, la stimulation à haute fréquence versus à basse fréquence. Aussi il recherche si l’acupuncture à une onde spécifique à l’EEG, et si l’acupuncture stimule une zone préférentielle du cerveau. Ils ont mis en évidence la diminution des ondes thêtas avec la stimulation à haute fréquence (100Hz) de GI4 mais pas du point placebo, majoritairement au niveau de la zone frontale du cerveau, et la zone frontale de l’hémisphère droit controlatéral (système limbique et cingulum), cette variation s’efface lors de l’arrêt de la stimulation. A basse fréquence (2Hz) les ondes thêtas sont augmentées aussi bien avec GI4 que le point placebo.

Documents relatifs