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Illustration des mécanismes physiques durant le régime d'arc

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Chapitre 4 Etude du régime de préarc en forte surcharge : le problème

D.2 Constantes physiques de la silice

1.13 Illustration des mécanismes physiques durant le régime d'arc

Du fait de la vaporisation du sable, les grains forment avec les vapeurs métalliques un plasma composé de vapeurs d'argent et de silice fondue. L'arc érode les zones de rupture de l'élément fusible et s'étend à travers les interstices grâce à la surpression créée sur les grains de silice fondue. L'allongement de l'arc suivant deux fronts d'érosion opposés a pour eet d'augmenter sa longueur et donc la chute de tension à ses bornes dans un processus nommé burn-back. La longueur de l'arc étant trop grande, l'arc ne peut plus être maintenu par la tension du réseau, ce qui force le retour à zéro du courant. L'intervalle de temps entre l'armorçage de l'arc et le retour à zéro du courant dénit le régime d'arc.

Après le retour à zéro du courant de défaut, l'arc électrique refroidit. Le mélange

composé de vapeurs métalliques d'argent et de silice fondue se solidie en un composé vitrié isolant appelé fulgurite.

1.5 Un troisième régime de fonctionnement ?

Le régime de préarc et le régime d'arc concentrent la majorité des études théoriques et expérimentales sur le fonctionnement du fusible. Certains auteurs se sont toutefois penchés sur les phénomènes qui surviennent après l'annulation du courant de défaut qui coïncide avec la n du régime d'arc. Les diérentes publications de [CWI 95], de [JAK 95]

et de [EHR 95] font état d'un régime dit post-arc qui succède aux régimes de préarc et d'arc. Les travaux de ces auteurs se focalisent principalement sur la tenue diélectrique de la fulgurite contre le réamorçage éventuel de l'arc électrique après le retour à zéro du courant dans le fusible.

• [CWI 95] s'est intéressé à la mesure expérimentale de la résistance de la fulgurite après la coupure avec un élément fusible en cuivre. Cette résistance a été mesurée sur la longueur totale de fulgurite obtenue, mais aussi sur une partie de cette fulgurite localisée autour d'une des sections réduites du fusible. Les résultats de cet auteur montrent que la résistance totale de la fulgurite évolue en fonction du nombre des sections réduites, de la distance entre les sections réduites et de la tension du réseau.

•[JAK 95] a lui proposé un modèle théorique de diusion 1D cylindrique de la tem-pérature après interruption du courant (pas de terme source) et un modèle analytique de la résistance de la fulgurite en fonction de la conductivité électrique (Eq. 1.6).

Rf ulgurite = 1

`f ulgurite(2πR2r

0 σ rdr), (1.6)

où`f ulgurite représente la longueur de la fulgurite etr le rayon du fusible. La conductivité électriqueσ =σ(T) évoluant en fonction de la température selon :

σ(T) = 10a/T+b, (1.7)

avec a et b des constantes.

• [EHR 95] a étudié la rigidité diélectrique des fusibles soumis aux faibles courants de défaut. Il a confronté un modèle théorique avec des résultats expérimentaux. [EHR 95]

donne une relation entre la longueur de la fulgurite et l'énergie d'arc :

`f ulgurite =1, 2×E0,6Arc. (1.8)

Il montre l'inuence des temps de préarc, d'arc et de l'énergie d'arc sur la résistance obtenue après le retour à zéro du courant dans le fusible.

1.6 Synthèse bibliographique sur la modélisation du ré-gime de préarc

La modélisation du régime de préarc dans les fusibles a fait l'objet de nombreuses investigations jusqu'à aujourd'hui. Les modèles présents dans la littérature sont basés sur la nature des phénomènes physiques qui interviennent durant le régime de préarc et qui sont principalement de deux types :

phénomène électrique car les défauts contre lesquels le fusible agit sont de nature électrique : surcharges ou court-circuits ;

phénomène thermique car le passage de ces courants de défaut induit des eets thermiques dans le fusible : eet Joule principalement.

La corrélation entre les deux phénomènes est la raison pour laquelle une bonne par-tie des modèles proposés dans les publications sont des modèles couplant le phénomène thermique au phénomène électrique.

Les premiers modèles utilisés [BRO 01], [MEY 06] pour l'étude du régime de préarc étaient des modèles adiabatiques pour déterminer l'instant de fusion du fusible. Ces mo-dèles ont été appliqués sur des géométries simples (fusible composé de l métallique de forme cylindrique). Pour utiliser les fusibles aux valeurs de tension plus élevées et assurer ecacement la coupure, les industriels ont dévéloppé des structures plus complexes dans lesquelles, l'élément fusible liforme a été remplacé par une lame. Un isolant sous forme granulaire a été ajouté et des rétrécissements de sections ont été introduits dans la lame.

Les modèles adiabatiques proposés ne prenant pas en compte la forme géométrique des fusibles n'ont plus été adaptés et sont devenus caducs. De nouveaux modèles ont alors été proposés notamment avec l'avènement de l'outil informatique et l'apparition de méthodes numériques. Ce dernier point a accéléré ensuite l'amélioration des modèles qui sont passés de méthodes de calcul simples à la résolution de problèmes numériques complexes.

L'ensemble des modèles sur l'étude du régime de préarc peut être classé en trois principales catégories :

1. les modèles analytiques qui permettent le calcul direct d'une grandeur physique caractérisant le régime de préarc (courant de fusion ou temps de fusion),

2. les modèles analogiques basés sur le principe de la modélisation des paramètres thermiques d'un composant par leurs équivalents électriques,

3. les modèles de diusion de la chaleur basés sur le bilan des processus thermiques observés durant le régime de préarc.

1.6.1 Modèles analytiques

Les modèles analytiques regroupent des formules empiriques et des modèles théoriques dont le but est d'obtenir directement une grandeur qui caractérise la n du régime de préarc. Cette grandeur peut être le courant provoquant la fusion du fusible ou la durée de fusion du fusible. En eet la valeur des grandeurs précitées liées au régime de préarc du fusible peut être obtenue directement au moyen d'un calcul analytique comme l'illustrent les modèles établis par Preece (le modèle est décrit dans [BRO 01]) et Meyer [MEY 06] :

If usion =CP×d32, (Preece), (1.9)

Z tf usion

0 i2(t)dt =KM×S2, (Meyer), (1.10) où nous avons If usion et tf usion qui représentent respectivement le courant de fusion et la durée de fusion du fusible,detSreprésentent le diamètre et la section de l'élément fusible.

Dans les équations (1.9) et (1.10), les coecientsCP etKM sont respectivement appe-lés constante de Preece et constante de Meyer. Ces constantes dépendent des propriétés physiques du matériau utilisé comme élément fusible. Le modèle de Preece détermine la valeur du courant provoquant la fusion du fusible à partir de sa géométrie et réciproque-ment [HNA 99]. Le modèle de Meyer calcule l'intégrale du carré du courant provoquant la fusion du fusible et par la suite le temps de la fusion [MOR 71]. Les modèles de Meyer et de Preece sont valables uniquement lorsque le fonctionnement du fusible durant le régime de préarc est adiabatique (pas de diusion thermique dans l'élément), ce qui est le cas si la géométrie du fusible est simple (l métallique uniforme ou lame de faible longueur) ou encore pour les forts courants. Les modèles adiabatiques ont longtemps été utilisés pour la prédiction des temps de préarc, ce qui permettait ensuite la comparaison avec les caractéristiques temps-courants issues des mesures expérimentales. Ces modèles n'ont pas pour but la description des diérents phénomènes provoquant l'apparition de l'arc électrique dans le fusible, ce qui les limite uniquement aux phénomènes adiabatiques.

1.6.2 Modèles TLM ou TNM

Les modèles dits Thermal Line Modeling (TLM) aussi appelés Thermal Network Mo-deling (TNM) sont des modèles plus généraux basés sur l'analogie entre un système ther-mique et un système électrique. La résolution des problèmes s'eectue souvent à l'aide de logiciels de simulation de circuit électrique comme c'est le cas dans [BEA 95] où le système thermique est déni à partir de l'équation de la chaleur. La dénition donnée par le Thermal Network Modeling Handbook est la suivante ; deux systèmes sont analogues lorsque les équations décrivant le comportement d'un des systèmes peuvent être réécrites

par un simple changement de symbole des variables . Le tableau 1.3 représente l'analogie entre les système thermique et électrique dénie dans [HOF 03].

Paramètres électriques Paramètres thermiques

Différence de potentiel ∆U(V) Variation de température ∆T(K)

Courant électrique I(A) Flux de chaleur P(W)

Résistance électrique R(Ω) Résistance thermique Rth(K/W) Capacité électrique C(As/V) Capacité thermique Cth(Ws/K) TAB. 1.3 –Analogie entre grandeurs électriques et thermiques définie par [HOF 03].

Le principe de résolution des problèmes modélisés par TLM est le suivant : le fusible étudié est subdivisé en plusieurs cellules appelés "n÷uds". Chaque n÷ud est caractérisé par un couple de valeurs (Rth,Cth) correspondant au phénomène thermique. L'analogie électrique consiste donc à représenter le fusible par un réseau électrique ou chaque com-posant du réseau est un n÷ud décrit par le couple de valeur (R,C).

Ces modèles sont très fonctionnels pour les régimes stationnaires ou pour les régimes transitoires lorsque leur durée est longue. De ce fait la plupart des études concernent l'étude de l'échauement thermique produit au sein des autres composants du fusible que sont les électrodes, la cartouche isolante, l'isolant poreux ou même le fusible tout entier comme dans le schéma thermique de la gure 1.14.

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