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Il en résulte au moins deux conséquences :

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 45-49)

- une action sur la ressource et non sur la demande ; - une réponse opérationnelle en termes d'équipements.

1) une action sur la ressource et non sur la demande

La r a t i o n a l i t é technico-financière conduit a la mise en oeuvre de plans et de schémas d'aménagements hydrauliques qui présentent des

scénarios fondés principalement sur une extrapolation des tendances cons-tatées dans la structure de la demande. Cela aboutit à une "course en avant", vers une dynamique d'aménagement, où la demande est considérée comme un élément extérieur au système. Cette logique ne conçoit pas q u ' i l soit possible d ' a g i r aussi bien sur la demande que sur la ressource. I l est vrai que cette approche nécessiterait une action sur le système d ' u t i l i s a t i o n de l ' e a u , mais surtout, un affrontement du débat public et un arbitrage des c o n f l i t s .

2) une réponse opérationnelle en termes d'équipements

"Un des traits marquants du comportement de l'administration et de l'action publique en général (...) est le déséquilibre très impor-tant entre l'effort consacré à V équipement et l'effort consacré à l'uti-lisation efficiente des équipements existants et à la gestion quotidien-ne" (*). Il e s t en effet fréquent de constater que la plupart des pro-blèmes hydrauliques sont t r a i t é s en termes d'équipements e t rarement en termes d'amélioration du parc existant ou de la gestion des ressources et du milieu. Ces actions, moins apparentes et d i f f i c i l e s , seraient pour-tant indispensables dans le bassin versant.

La p o l i t i q u e d'équipement est renforcée par une tendance à la concentration et au gigantisme. En e f f e t , ce sont rarement de p e t i t s équipements qui sont conçus, mais de grands ouvrages occupant souvent de

(* ) Godard ( O l i v i e r ) . - o p . c i t . . - p . 7 2 .

vastes espaces, nécessitant de gros moyens techniques et financiers et modifiant profondément le milieu. Par exemple, dans le domaine de l'as-sainissement, il sera privilégié de grandes stations d'épurations collec-tives aux solutions diversifiées et moins onéreuses que sont le lagunage,

l'assainissement individuel, l'infiltration dans le sol ou le traitement anaérobique des eaux usées. Dans le domaine de l'accroissement des res-sources, il sera préféré des ouvrages hydrauliques de grande ampleur aux équipements de petite hydraulique, à la recharge des nappes, aux lacs collinaires, etc.

Plusieurs raisons peuvent être avancées pour justifier cet état de fait :

- le prestige et la technicité associés à ces équipements (symbolique qui lie les régimes aux grandes oeuvres) ; - la formation des Maîtres d'ouvrage, orientée vers ces

gran-des réalisations ;

- les rémunérations accessoires, fixées au prorata des travaux ; - la fiscalité communale tournée vers la réalisation

d'équi-pements ;

- les incitations financières (prêts, subventions...) orientées vers la réalisation d'ouvrages et non vers des aménagements de détail, des améliorations du parc existant ou des domma-ges évités ;

- une résolution technique qui écarte toute intervention de la société civile et la remise en cause des structures existan-tes .

C) Nature conflictuelle des usages de l'eau

Les insuffisances quantitatives et qualitatives de la ressour-ce en eau, associées aux multiples intérêts et pratiques attachés à son exploitation et à sa gestion, lui confèrent un usage très controversé.

Les individus et les groupes vont rentrer en compétition pour l'utili-sation d'une même ressource, et il faudra déterminer des priorités et exercer des arbitrages entre les différents intérêts conflictuels.

Ces c o n f l i t s peuvent être de plusieurs ordres :

92DÎIlî§_d§_yËl§yr : ^s concernent l'ensemble des habitudes, des t r a -d i t i o n s , -des cultures et -des pratiques sociales, attachées au -domaine -de

l ' e a u . Ces c o n f l i t s opposent principalement les intérêts économiques et

les i n t é r ê t s écologiques (préoccupations du cadre de vie/usages productifs) ; Ç.20fIiî:§_§§ÇÎ9ri§!§ : i ^s concernent principalement les usages

antagonis-tes à l ' i n t é r i e u r d'un même secteur d ' a c t i v i t é s ou entre secteurs d'ac-t i v i d'ac-t é s concurrend'ac-ts. Ces compéd'ac-tid'ac-tions d'usages pord'ac-tend'ac-t sur la quand'ac-tid'ac-té d'eau disponible ( h y d r o é l e c t r i c i t é - a g r i c u l t u r e ) ou sur la qualité

(pêcheurs-industriels) ;

2 2 D f I i î § _ î § r r i t o r i a u x : c e s c o n f l i t s opposent fréquemment les usagers des régions d'aval aux usagers des régions d'amont. I l s concernent sou-vent les d i f f é r e n t s entre v i l l e s et campagnes, mais aussi entre régions rurales et régions i n d u s t r i a l i s é e s , voire entre pays (exemple : c o n f l i t s sur le Rhin ou sur le Colorado).

Entre ces divers c o n f l i t s , force est de constater que le pro-cessus démocratique ne joue pas toujours pleinement. La p r i o r i t é des usages résulte beaucoup plus souvent d'une d¿6cUm¿naX¿on de. ioJLt que d'une recherche consensuelle de ¿'íquÁXé.

C'est a i n s i que des u t i l i s a t i o n s préexistantes et d i f f é r e n tes formes de d r o i t s de l'eau confèrent pratiquement à certains u t i l i s a -teurs la p o s s i b i l i t é de prélever et d ' u t i l i s e r à volonté des ressources en eau précieuses, aux dépens d'autres usagers. C'est le cas par exemple, des nappes d'eau souterraines de bonne q u a l i t é , qui sont u t i l i s é e s f r é -quemment par les i n d u s t r i e l s qui possèdent des puits t r è s profonds, alors que l'eau des r i v i è r e s est souvent t r a i t é e pour ê t r e employée à l'alimentation humaine ( * ) .

(*) Dorin (Gilbert) .- Les bases d'une politique d'utilisation rationnelle de l'eau .- Sophia-Antipolis : CEFIGRE, 1979 .- pp.123-130.

De même, dans le domaine économique, certains arbitrages géné-raux sont occultés par des choix a priori d'un mode de croissance. Par exemple, durant la sécheresse de 1976, les industries ont eu priorité sur la consommation d'eau par les habitants, car il fallait maintenir une production industrielle. C'est dans cette même optique, qu'en situation de "crise", les problèmes de pollution sont relégués au second plan des préoccupations.

D'une façon générale, il en résulte que des groupes de pres-sion, aux intérêts puissants (industriels, agriculteurs, grandes villes, etc.) imposent leur rationalité sur la ressource en eau.

D) Un milieu hydrologique très sensible

Le contexte hydrologique actuel peut se caractériser principa-lement par une forte demande en eau, une qualité médiocre de la ressour-ce et des fluctuations temporelles et spatiales importantes.

1) accroissement des prélèvements et de la consommation d'eau

Bien que basées sur une extrapolation de données actuelles, qu'il convient toujours de relativiser, les tendances futures vont vers un fort accroissement de la demande en eau. Les perspectives d'accrois-sement de la consommation s'articulent principalement autour de deux secteurs : l'agriculture et la fourniture d'énergie.

En agriculture, l'irrigation occupe déjà une superficie de plus d'un million d'hectares, et elle progresse en moyenne de 3500 ha par an.

Même si les techniques d'arrosage sont plus économes, il faut prévoir une plus grande consommation dans ce domaine. Les grands élevages industriels en expansion réclament également une augmentation de la ressource pour

l'alimentation des fortes concentrations d'animaux, mais aussi, et sur-tout, pour l'épuration des effluents rejetés. En agriculture, quelle que

soit la stratégie de développement retenue, l'eau restera toujours un

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