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III EVOLUTION DE LA SITUATION DE L’EMPLO

Dans le document Le rapport du gouvernement (Page 33-37)

I - La situation du marché du travail s’est améliorée à partir de 2005

La fin des années 90 a été caractérisée par une forte croissance économique. Celle-ci a été suivie par un creux conjoncturel au début des années 2000 auquel ont succédé quelques années de croissance moyenne.

Face à ces fluctuations conjoncturelles, l’emploi salarié marchand a fait preuve d’une résilience accrue : l’emploi n’a pas réagi immédiatement au retournement conjoncturel (2001 -2002) puis a connu une phase de consolidation alors que la croissance repartait (2003-2004). Ces évolutions ont contribué à accentuer les fluctuations de la productivité apparente du travail plus marquées qu’au cours d’un cycle de productivité usuel (tableau 1).

Depuis 2005, une fois achevé l’ajustement observé au cours des années antérieures, l’emploi connait une évolution en ligne avec la conjoncture et la productivité apparente du travail revient à un niveau proche de sa tendance de moyen terme.

Par ailleurs, si la mise en œuvre de la réduction du temps de travail (RTT) jouait encore en 2001 et contribuait à diminuer la productivité en deçà de sa tendance de moyen terme, son effet s’est progressivement réduit et les autres politiques de l’emploi (plan d’urgence pour l’emploi, contrats aidés…) ont joué un rôle marginal sur la productivité.

Alors que l’emploi salarié marchand représente plus de 60% de l’emploi total, les fluctuations de l’emploi total ont été analogues à celles observées dans le secteur marchand.

Tableau 1 : Evolution de l’emploi depuis 2000

évolution en moyenne annuelle, en % 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Valeur ajoutée 5,0 2,1 1,1 1,7 2,2 2,0 2,2

Emploi salarié 4,0 3,1 0,9 -0,2 -0,2 0,3 0,8

Productivité par tête 0,9 -1,0 0,2 1,9 2,4 1,7 1,4

Secteurs marchands (hors secteur agricole)

Salaire moyen par tête (en termes réels) 1,5 0,4 1,3 0,4 1,9 1,4 1,7

Valeur ajoutée 3,7 1,8 1,0 1,0 2,6 1,6 1,8

Economie totale

Emploi 2,7 1,8 0,6 0,1 0,1 0,4 0,8

Source : INSEE, comptes nationaux.

II - Le taux de chômage structurel a baissé au cours des 10 dernières années mais la conjoncture a nettement pesé sur les évolutions du chômage

Le taux de chômage a suivi les évolutions de l’emploi total. Le très net ralentissement des créations d’emploi entre 2001 et 2004, alors que la population active n’avait pas encore commencé à ralentir, s’est traduit par une forte augmentation du chômage, qui a ensuite plafonné à 9% environ jusqu’à mi-2006. Depuis un an, le redressement de l’emploi, dans un contexte de ralentissement de la population active, a conduit à une baisse très rapide du chômage.

Graphique 1 : Evolution du taux de chômage depuis 1985 (en %) 0 2 4 6 8 10 12 1 985 1 987 1 989 1 991 1 993 1 995 1 997 1 999 2 001 2 003 2 005 2 007 Source : INSEE.

Les variations au cours de temps du taux de chômage sont largement le reflet des fluctuations conjoncturelles de l’activité. Cependant, ces fluctuations ne doivent pas occulter des inflexions durables, de nature plus structurelle.

Bien qu’on ne sache pas parfaitement distinguer ce qui relève du cycle et ce qui vient des réformes structurelles dans l’évolution du chômage18, les estimations réalisées en mars 2007 par la DGTPE suggère que le NAIRU19 (qui constitue un indicateur du taux de chômage structurel) aurait diminué depuis 1997, passant de 10,6% à 8,6% fin 200520.

Plus récemment, l’évolution du taux de chômage depuis 2005 est fortement liée aux fluctuations conjoncturelles. Dans le même temps, la baisse du chômage structurel initiée à la fin des années 90 se serait poursuivie.

Une prolongation de cette tendance pourrait permettre d’atteindre un niveau de chômage compatible avec l’hypothèse du COR d’un taux de chômage de 4,5%.

Par ailleurs, la contribution de l’évolution de la population active à la baisse du chômage enregistrée depuis 2 ans est un sujet qui fait l’objet de débats. Sur la base de l’analyse empirique, cet effet est vraisemblablement faible, notamment parce que le ralentissement de la population active est moins marqué que prévu.

18

Le niveau et l’évolution du taux de chômage structurel sont souvent estimés par des méthodes statistiques de lissage de la série de taux de chômage effectif. Ils sont de ce fait relativement incertains.

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Non-accelerating rate of unemployment (« taux de chômage n’accélérant pas l’inflation »)

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III - La poursuite de la baisse du chômage appelle des politiques de l’emploi structurelles ambitieuses

La convergence vers un taux de chômage durablement de l’ordre de 4,5%, que ce soit à l’horizon 2010 (scénario de base du rapport initial du COR) ou 2015 n’est pas un scénario « au fil de l’eau ». Il ne peut se réaliser sans que des politiques de l’emploi structurelles ambitieuses soient mise en œuvre, réforme du service public de l’emploi et du marché du travail notamment.

L’expérience des nombreux pays d’Europe qui sont parvenus à réduire fortement le chômage au cours des dernières décennies démontre néanmoins qu’une telle évolution est possible.

IV - La poursuite de la baisse du chômage aura un impact déterminant sur le financement des retraites

L’évolution du chômage a un impact sensible sur le besoin de financement des régimes de retraite : sous l’hypothèse d’un taux de chômage convergeant à 7% (au lieu de 4,5% dans le scénario de base), ce besoin s’établirait à 1,4 point de PIB en 2020 et 2,0 points en 2050 (contre 1,0 et 1,7 point de PIB en 2020 et en 2050 dans le scénario de base ; cf. 2e partie). L’évolution de l’emploi et du chômage a également un impact financier sur le compte de l’UNEDIC, qui s’est amélioré en lien avec la baisse récente du chômage. Ainsi, après un déficit de 3,3 Md€ en 2005, l’assurance chômage a connu un excédent de 344 millions d’euros en 2006. Les prévisions de l’UNEDIC de juillet 2007 font état d’un excédent prévu de l’ordre de 3,0 Md€ en 2007 et 4,7 Md€ en 200821. Dans une telle perspective, la situation financière de l’assurance chômage afficherait une dette de l’ordre de 5,4 Md€ au 31 décembre 2008. La poursuite de la baisse du chômage permettrait d’apurer les déficits cumulés de l’UNEDIC au cours du début des années 2000 (2002-2005) dans le courant de l’année 2009, ce qui dégagerait des marges de redéploiement des cotisations à l’assurance chômage.

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IV - EXAMEN D’ENSEMBLE DES PARAMETRES DE

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